Chapitre 28
Ecrit par Josephine54
Quatre mois plus tard
Arthur
Quatre mois étaient passés depuis le retour de Beverly à l'entreprise. Je ne m'étais jamais senti aussi troublé de mon vivant. J'avais immédiatement regretté mes mots durs dès qu'ils étaient sortis de ma bouche. J'avais été tenté de rebrousser chemin à peine sorti de son appartement, mais je me sentais aussi très mal. J'avais mal de réaliser que je passais toujours en second plan pour elle. Je lui en avais voulu dans un premier temps, mais je m'étais ensuite rendu compte que ce n'était pas non plus évident pour elle.
Je l'avais menacée qu'elle aurait eu mes avocats à ses trousses si elle ne s'était pas présentée à l'entreprise. C'était simplement l'homme désespéré et déçu qui parlait en moi. Si elle n'était pas revenue au terme de mon ultimatum, je pense que je serais allé vers lui pour lui dire à quel point je l'aimais et j'étais mal de vivre sans elle.
J'avais vécu l'enfer quand elle ne s'était pas présentée à l'entreprise. J'avais tellement été inquiet et j'avais pensé des pires scenarii.
La douleur et la déception étaient très présentes dans mon cœur et dans mon âme. J'avais l'impression que c'était encore pire que la première fois. La fois précédente, j'avais disparu sans laisser de traces, mais cette fois, je devais la côtoyer au quotidien. Côtoyer sa froideur et son indifférence. Elle me manquait terriblement, et le comble était que je l'avais à quelques mètres de moi, mais je ne pouvais pas la toucher. C'était extrêmement frustrant.
J'avais essayé de m'excuser auprès d'elle, mais elle m'avait simplement rabroué d'un geste brusque de la main. Je ne savais plus que faire pour me rapprocher d'elle. J'avais l'impression d'être devant un bloc de glace quand elle était face à moi.
Elle portait toujours son alliance, et je ne pouvais empêcher mon cœur de se serrer dans ma poitrine à l'idée qu'elle s'était peut-être réconciliée avec lui. Peut-être qu'il lui avait pardonné son infidélité, lui aussi ayant commis la même erreur, et pire encore, avec sa meilleure amie et sa sœur. Rien que d'y penser, j'avais simplement envie de tout casser. De plus, elle avait toujours insisté pour que je l'appelle « Madame Kamdem » lors des rares occasions où j'avais osé l'appeler Beverly.
J'étais perdu dans mes pensées moroses une fois de plus quand j'entendis trois coups à la porte.
- Entrez, criai-je le cœur battant.
Chaque fois qu'elle venait dans mon bureau, je priais le ciel que son cœur se soit ramolli. Qu'elle laisse transparaître une once d'humanité, Un petit signe qu'elle n'était pas aussi indifférente qu'elle le semblait. J'avais remis tout entre les mains du Très Haut, car je réalisais que je n'avais absolument aucun pouvoir sur elle.
Elle entra dans la pièce et je ne pus m’empêcher de me laisser happer par sa présence. Elle avait enfilé un pantalon noir qui épousait parfaitement ses formes. Une chemise en soie blanche et des talons noirs. Elle était simplement magnifique et mon cœur fit un bond dans ma poitrine comme chaque fois que je me retrouvais face à elle.
Je ne pus m’empêcher non plus de remarquer qu'elle avait un peu pris de poids. J'avais l'impression que même ses seins avaient un peu pris du volume. Elle l'observant de près, son visage était simplement lumineux.
- Bonjour monsieur Mvogo, lança-t-elle d'une voix calme.
- Bonjour, répondis-je simplement.
Vu que je n'avais pas le droit de l'appeler par son prénom, je préférais lui dire un simple Bonjour. Elle se mit à m'énumérer les différents rendez-vous de la journée. Je ne saisissais aucun mot de ce qu'elle disait. Mes yeux étaient comme d'habitude concentrés sur ses lèvres qu'elle remuait et toute une série de souvenirs défilaient devant mes yeux.
- Monssieur Mvogo, m'appela Beverly.
Mon regard croisa le sien et je pus aisément lire dans ses yeux qu'elle avait parfaitement deviné mes pensées lubriques, à la limite érotiques. Au début de notre liaison, quand elle s'en rendait compte, elle avait l'habitude de me taquiner en disant : " Monsieur Mvogo, n'oubliez pas que je suis ici pour travailler et vous avez promis que nous ne ferons rien ici". J'éclatais généralement de rire et me levais pour me rapprocher d'elle puis lui murmurer d'une voix pleine de promesses : " Tu peux certes m'échapper maintenant, mais ce soir, je te donnerai une leçon à la hauteur de ton insolence", elle gloussait généralement et tout se terminait par un baiser passionné.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Mais là, Beverly était froide comme si rien n'avait jamais existé entre nous. Comme si tous ces souvenirs étaient simplement le fruit de mon imagination. J'avais envie dans des moments comme ceux-ci, d'envoyer valser tout ce qui se trouvait sur mon bureau.
- Monsieur Etoa a appelé il y a...
Beverly dut interrompre sa phrase et se précipita vers les toilettes présentes dans mon bureau. J'attendis tout à coup des bruits de vomissements et me levai en coup de vent, puis me rendit aux toilettes.
Beverly était accroupie sur le pot de WC et se vidait l'estomac. Quand elle semblait avait fini, elle avait subitement un haut le cœur et se remettait immédiatement à vomir.
Elle se releva enfin et me surprit sur le pas de la porte. Elle eut un regard étrange avant de se rendre vers le lavabo de la salle de bain et se rinça activement la bouche.
- Tu vas bien ? demandai-je d'une voix inquiète.
- Oui, je vais bien. Une indigest...
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle se penchait à nouveau pour vomir, cette fois dans le lavabo. Elle n’avait pas eu le temps de se rapprocher du WC.
J’étais posé sur le pas de la porte, la regardant simplement tout nettoyer. Je savais déjà qu’elle n’aurait jamais accepté mon aide.
Quand elle eut fini, elle se redressa et fut surprise de me trouver là.
- Désolée, dit-elle simplement en récupérant la tablette qu’elle avait eu le temps de poser au sol.
Je restai à l’observer, mais elle avait repris cette expression froide et indifférente qui était sienne.
Elle passa devant moi en évitant soigneusement de me toucher. Je sortis à sa suite des toilettes et pris place sur mon fauteuil. Elle réactiva sa tablette et reprit son discours là où elle s’était arrêtée comme si de rien n’était.
Je ne savais plus que faire pour la secouer afin qu’elle réagisse. Qu’elle montre un petit signe de vie.
- C’est tout. Avez-vous besoin d’autre chose, monsieur Mvogo ?
- Oui, de toi, eus-je envie de hurler, mais son regard glacial m’en dissuada. Elle avait une fois de plus lu dans les pensées.
Amanda
- Beverly, Beverly, Beverly, murmura Benjamin en se tournant et se retournant dans le lit, serrant son oreiller très fort contre lui comme si sa vie en dépendait.
Je sentais une colère forte monter en moi. Quatre mois étaient passés depuis que j’avais expulsé cette connasse de la vie de mon homme, mais c’était comme si elle y était encore. J’avais carrément l’impression que nous étions dans un mariage à trois.
Benjamin avait énormément changé ces quatre derniers mois. Il semblait ne plus être intéressé à avoir des rapports avec moi. J’avais essayé toutes les positions et utilisé tous les gadgets possibles et imaginables, il se soumettait simplement à moi, sans plus participer comme il le faisait dans le passé. Les rares fois où je l’avais senti particulièrement excité, je suis convaincue qu’il pensait à elle.
Il n’avait certes pas hurlé son nom, mais durant l’acte, il avait dit des mots doux qu’il n'avait jamais employé avec moi.
- Beverly, ma chérie, murmura Benjamin avec un sourire béat au visage.
- Benjamin, Benjamin, le secouai-je sans ménagement.
Il se réveilla et me regarda d’un air hagard, avant qu’une lueur de colère ne passe dans ses yeux.
- Pourquoi m’as-tu réveillé ? demanda-il, fâché.
- Tu as encore prononcé son nom, répondis-je d’un air boudeur.
- Et alors ? Je te rappelle qu’elle est ma femme.
- Ta femme, c’est moi ! criai-je d’un air hystérique.
- Non, ma chérie, tu es ma pute, ma femme, c'est elle.
C’était la première fois qu’il m’accusait ouvertement d’être sa pute.
- Pardon ? Espèce d’imbécile. Je suis une pute, je suis une pute ? Et qu’est-elle donc ? Une femme mariée qui a un amant. Je te rappelle que moi, je n’étais mariée à personne. Je n’ai pas manqué à mes engagements avec qui que ce soit, contrairement à elle.
Benjamin se senti apparemment offensé à cette phrase.
- Non, t’es juste la chienne qui baise avec le mari de sa meilleure amie au point de lui faire un enfant.
- Benjamin, je ne te le permets pas, tu comprends, hurlai-je pendant que Benjamin se saisissait d’un oreiller et sortait de la chambre.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
C’était désormais ainsi. À la moindre dispute, il allait dormir dans la chambre qu’autrefois avait occupé Virginie. Et je devais admettre qu’il y passait maintenant plus de nuits que dans notre chambre.
Il m’avait proposé quand j’avais aménagé avec lui qu’on occupe la chambre de Virginie, déjà que j'étais censée être là pour peu de temps. Je m’y étais opposée. Dormir dans la chambre de Beverly et coucher avec son mari sur son lit me procurait un énorme plaisir. Au départ, j’avais laissé la grande photo d’elle qui était encadrée au-dessus de notre lit. J’avais l’habitude de la fixer dans les yeux quand je chevauchais son mari, cela me donnait un sentiment de puissance, tel un guerrier qui avait gagné sa bataille.
Depuis que Benjamin avait commencé à rêver d’elle, et parfois à ses gémissements, ce n’était pas de simples rêves, j’avais décidé d’enlever la photo. Benjamin était entré dans une rage folle et avait été sur le point de me brutaliser si je ne m’étais pas enfuie en courant vers les toilettes et avais ensuite fermé la porte à double tour.
- Où as- tu mis la photo de ma femme ? Tu vas me dire immédiatement où tu as mis sa photo, avait crié Benjamin d’une voix furieuse.
J’étais restée silencieuse de l’autre côté de la porte.
- Tu vas répondre, bon sang, avait hurlé Benjamin en donnant un coup de poing sur la porte.
J’avais tremblé de tout mon être.
- Je vais sortir, avait-il lancé d’une voix menaçante, à mon retour, je veux voir la photo de ma femme à sa place. Si la photo n’est pas là, c’est toi qui prendras la porte.
J’avais ensuite entendu la porte de la chambre claquer. J’avais plus tard entendu le bruit du moteur de sa voiture.
J’étais sortie toute tremblante des toilettes. J’avais le cœur qui battait de manière effrénée.
Heureusement que je n’avais pas jeté la photo de cette sorcière, pensai-je en réalisant le pouvoir qu'elle détenait sur ma relation.
Je l’avais donc remise à sa place, le cœur en lambeaux. Maintenant, quand je faisais l’amour à mon homme, je n’avais même plus le courage de l’appeler ainsi, je détournais la tête chaque fois que mon regard croisait celui de Beverly sur la photo.
J’avais l’impression que son sourire était narquois maintenant. Qu’elle jubilait ouvertement de son pouvoir sur Benjamin.
Benjamin ce soir-là était rentré après minuit, comme c’était le cas désormais. Il passait la majeure partie de son temps hors de la maison. Il sortait tôt et revenait tard. Il ne se justifiait même pas.
Je lui avais demandé d'entamer la procédure de divorce, mais il s'y était fermement opposé.
J’étais sérieusement en train de déchanter, mais quand je voyais la maison dans laquelle j’habitais maintenant, je me disais que tous ces sacrifices en valaient vraiment la peine. Je savais pouvoir gagner son cœur avec le temps. Il finirait par divorcer d'elle.
Benjamin
J’étais actuellement garé devant la maison de Beverly et je n’osais sonner à la porte. J’avais le cœur qui battait de manière désordonnée.
Je n’avais pas oublié sa trahison, loin de là, je sentais une jalousie extrême me gagner chaque fois que j’imaginais que ce salaud avait posé les mains sur ma femme.
J’avais l’impression d’écouter en boucle dans ma tête sa voix quand elle avait dit à Amanda : “lui seul est capable de me procurer un tel plaisir”.
Quand je pensais à ce que ce bâtard avait fait avec elle, pour lui procurer un tel plaisir, j’ai simplement envie de me tirer une balle dans la tête.
Beverly est mienne. Je l’avais prise pour acquise. Je la savais pieuse et pudique et je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse me tromper un jour. Je pense qu’elle l’avait fait parce que c’était lui, et j’avais peur de donner une signification à cela.
J’étais certes encore en colère contre elle, mais je ne pouvais imaginer ce qu’elle avait ressenti quand elle m’avait surpris avec sa sœur dans notre lit conjugal. Et comme si cela ne suffisait pas, je l’avais trompée pendant des années avec sa meilleure amie, jusqu’à lui faire un enfant.
Amanda m'avait ensuite raconté que Beverly s'était rendue chez elle après être partie de la maison. Elle avait pris un malin plaisir à lui révéler que j'étais le père de son enfant. J'avais été fier d'elle sur le coup, car je voulais la blesser au plus profond de son âme.
J’avais éprouvé une colère sans précédente et une jalousie folle quand j’avais écouté son enregistrement et sa voix lubrique quand elle avait parlé du plaisir éprouvé m’avait ôté tout bon sens, au point de coucher avec sa sœur. Je voulais lui porter un coup violent, un coup aussi violent que celui que j’avais reçu d’elle. C’est pour cela que je m’étais rendue chez sa mère l’accuser, bien évidemment, en taisant ma faute. Cette dernière était prête à tout pour de l’argent et je savais que ma faute pourrait être pardonnée par elle, mais elle n’était pas obligée de le savoir.
Au fond de moi, je savais que ma faute était beaucoup plus grave que la sienne. Avec Beverly, jamais toujours dû beaucoup insister pour avoir des moments d’intimité avec elle, pourtant, malgré son statut de femme mariée, elle avait entretenu une liaison avec son ex.
Après maintes réflexions, j’avais décidé de reprendre ma femme, de lui demander sincèrement pardon pour ma faute, de lui pardonner la sienne et que nous puissions enfin reprendre notre vie avant que tous ces incidents ne surviennent.
Ma vie n’était plus la même depuis le départ de Beverly. Elle me manquait atrocement, ma fille me manquait aussi. Je m’étais rendue chez mes beaux-parents et ils m’avaient informé que ma fille n’y vivait plus depuis trois mois.
Amanda s’était révélée être une croqueuse de diamants de la pire espèce. Elle n’arrêtait pas de me demander de l’argent. Plus je lui en donnais, plus elle en voulait. Elle me réclamait depuis un moment une voiture flambant neuve, sous prétexte que j’en avais offerte une à Beverly. Avec Beverly, je prenais du plaisir à lui faire des cadeaux. Elle ne réclamait jamais rien, elle ne prétendait jamais rien de moi. Ce que je lui donnais lui suffisait. Elle me remerciait simplement. Sa famille prétendait plus de moi qu’elle qui était l’ayant droit.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Je m’étais donc rendu au travail de Beverly et étais resté garé loin de sa société. Quand j’avais vu sa voiture sortir, je l’avais simplement suivie, m’assurant de laisser presque une dizaine de voitures entre nous.
Elle s’était rendue chez Philomène, la dame qui s’occupait parfois des enfants. J’avais vu Ophélie et Gabin monter dans la voiture et elle avait immédiatement remis le moteur en marche. J’avais donc recommencé à la suivre et près de vingt minutes plus tard, je l’avais vue garée au pied de cet immeuble.
Elle en était descendue et était montée à l’étage avec les enfants.
Mon Dieu, que faire ? Où trouver le courage pour lui faire face ?
Après près d’une heure dans la voiture, je me décidai à en sortir. Je traînai les pas en me rapprochant de l’entrée de son immeuble. Mon cœur battant à tout rompre.
Je m’arrêtai devant sa porte et pris une profonde inspiration. Je me décidai enfin à toquer après avoir levé la main et la baisser à maintes reprises, par manque de courage.
J’avais enfin pu toquer et j’entendais des pas se rapprocher de la porte.
- Qui est là ? demanda à plusieurs reprises Beverly.
J’étais tenté de prendre mes jambes à mon cou, mais je me rappelais que j’étais là pour essayer d’arranger les choses avec elle, pour reprendre ma famille.
N’obtenant pas de réponse, la porte s’ouvrit et Beverly manqua tomber à ma vue. Je vis qu’elle s’agrippait à la porte pour se soutenir.
Elle avait enfilé une simple robe de maison, moulante et démembrée. Mon regard se mit à parcourir malgré moi sa silhouette et j’eus tout à coup de la peine à respirer librement.
- Que fais-tu ici ? Et comment m’as-tu trouvée ? s’exclama-t-elle d'une voix choquée.