Chapitre 30

Write by Josephine54

Beverly


Je refermai la porte sur Benjamin et m'y adossai, le cœur battant. J'avais imaginé à plusieurs reprises le retour de Benjamin dans nos vies, mais maintenant que c'était effectif, je me sentais désemparée. Comment gérer toute cette pression ? Ma grossesse, Arthur, Benjamin...

Je me rendis à la cuisine pour apprêter le diner. Les enfants firent la table et on mangea dans la bonne humeur. J'essayais de leur donner le change. Ophélie était simplement aux anges. Elle n'a pas un seul instant arrêté de parler de son père, de notre prochain retour à la maison.

- Ici, c'est trop petit, je veux retourner à la maison.

- Ophélie, nous ne rentrerons pas là-bas ma chérie.

Sa joie se transforma immédiatement en larmes. J'avais compris au regard de Benjamin qu'il regrettait les erreurs du passé et je pense que s'il était là aujourd'hui, ce n'était pas seulement pour reprendre ses rapports avec sa fille. J'espérais vraiment qu'il ne me mettrait pas les bâtons dans les roues, sinon, je serai sans pitié. La gentille Beverly était morte. Ils l'avaient détruite.

Je passai une nuit agitée. Je m'étais tournée et retournée sans cesse dans mon lit. Benjamin était apparemment de retour dans notre vie. Il confirma très vite ma pensée en venant rendre visite aux enfants tous les soirs. Il avait pratiquement passé le weekend avec eux à la maison. Il s’était présenté très tôt le samedi matin et était rentré parti de la maison dans la soirée. Il m'avait dit qu'il ferait un saut dans ses supermarchés avant de rentrer. Il avait fait exactement la même chose dimanche. Je ne pouvais m’empêcher de penser que c'était maintenant au tour d'Amanda de ne pas l’avoir à la maison.

Je l'avais tenu à distance durant tout le weekend. J'étais restée enfermée dans ma chambre et n'en étais ressortie que pour préparer le repas. Après le déjeuner, j'étais retournée dans ma chambre pour ne ressortir qu'au moment du dîner. Je voyais bien qu'il essayait de m'approcher, mais mon regard froid l'obligeait à se tenir à distance. J'avais déjà du mal à le voir là, envahissant mon espace personnel comme il le faisait.

Nous étions maintenant lundi. Je m'étais levée tôt et avais pris une douche rapide.

Je me plaçai devant ma garde-robe et me mis à fouiller un vêtement à mettre. Avec ma légère prise de poids, mes vêtements étaient désormais étroits, surtout que j'avais toujours adoré qu'ils soient près du corps.

J'optai pour une robe droite et moulante. Elle avait l'avantage d’être légèrement élastique, ce qui me permettait de l'enfiler sans trop de difficulté. Je me plaçai devant le miroir et examinai mon reflet de profil. Mon ventre était clairement dessiné. Il n'y avait plus de doute possible : ma grossesse était évidente dans ce vêtement.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Je savais qu'il était temps de confirmer les soupçons d'Arthur. Eh oui, il allait enfin avoir la preuve aujourd'hui que j'étais enceinte. Fini les vêtements amples. Après la visite de Benjamin, je pensais qu'il était grand temps d'anticiper les conflits à venir.

Je me maquillai légèrement et enfilai des escarpins à talons moyens. Je me sentais belle, confiante. Je sortis, amenai les enfants à l'école, puis me rendis enfin au travail.

Je descendis de ma voiture, le cœur battant. De l'extérieur, j'étais calme, mais à l'intérieur, un tourbillon de sentiments m'envahissait. Je saluai quelques collègues au passage, et je vis la surprise se lire sur leurs visages. De toute façon, ce ne serait pas un ragot intéressant : je maintenais mon alliance et étais toujours connue sous le nom de "madame Kamdem."

Je pénétrai dans mon bureau, me jetant presque sur mon fauteuil. Mon cœur battait à tout rompre. Arthur allait arriver dans quelques instants. Tout à coup, je sentis mon courage faiblir. J'avais envie de tout arrêter, de revenir en arrière, mais il était trop tard.

Je suspendis ma respiration lorsque j’entendis la clé tourner dans la serrure, suivie du bruit de la porte qui s'ouvrait. Mon cœur s'emballa encore plus à l'idée de la confrontation imminente.

Je pris ma tablette et me dirigeai vers le bureau d'Arthur. Je toquai trois fois, puis entrai après avoir reçu son invitation.

- Bonjour mon Mvogo, dis-je d'une voix calme, bien que mon agitation intérieure soit palpable.

- Bon...

Arthur leva la tête et s'interrompit brusquement, son regard parcourant ma silhouette. Ses yeux s'agrandirent et il se précipita vers moi en grandes enjambées.

- Be... Beverly, tes... es-tu enceinte ? demanda Arthur d'une voix choquée.

- Madame Kamdem, s'il vous plaît, répliquai-je d'une voix glaciale.

Arthur se décomposa à ces mots. Une douleur d'une telle intensité traversa son regard que j'en eus le cœur serré. Il se mit à reculer lentement, comme si j'étais devenue une flamme ardente et qu'il craignait de se brûler à mon contact. Il s'assit lourdement sur son siège, posa ses coudes sur la table, et enfouit son visage entre ses mains.

- Euh... euh... Arthur, commençai-je d'une voix hésitante, regrettant déjà ma rudesse.

- Hors de mon bureau, cria-t-il tout à coup d'une voix altérée. Dehors, DEHORS.

Je sursautai à ces mots, une peur sourde m'envahissant. Je serrai ma tablette contre mon cœur et me précipitai hors de son bureau.

J'avais le cœur en lambeaux. Jamais je n'aurais imaginé qu'Arthur réagirait de cette manière. Je savais qu'il aurait été en colère, jaloux, mais cette douleur... cette douleur que j'avais vue dans ses yeux, je ne l'oublierais jamais.

Quand j'avais appris ma grossesse, j'avais pris la décision de lui cacher la paternité. Je voulais qu'il me voie au quotidien, qu'il observe mon ventre grandir, et qu'il imagine que c'était Benjamin qui avait semé cette graine.

C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour qu'il paye tout le mal qu'il m'avait fait. J'avais gardé mon alliance, demandé qu'il continue à m'appeler madame Kamdem. Il croirait certainement que nous nous étions réconciliés.

Je m'assis sur mon fauteuil et pris ma tête entre mes mains. J'avais l'impression de manquer d'air. Je fis de profondes inspirations pour essayer de me calmer, mais en vain

Je tendis la main pour allumer mon ordinateur, mais je ne pus le faire, car elle tremblotait tellement. Je posai donc lourdement ma tête sur mon bureau et dus me retenir pour ne pas couler des larmes. Je m'étais promis de ne plus le faire pour qui que ce soit. J'étais encore perdue dans mes pensées quand je sentis la porte s'ouvrir avec brutalité. Je relevai la tête et vis Arthur sur le pas de la porte.

Il avait la respiration saccadée et à bien l'observer, j'eus l'impression qu'il avait coulé des larmes.

- Beverly, tu es en enceinte de lui, n'est-ce pas ? demanda-t-il d'une voix triste. C'est son enfant.

- Ar... Arthur... je...


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


- Ne dis rien, ne dis rien. Tu ne m'as jamais aimé de toute façon, s'écria Arthur d'une voix altérée cette fois. Je n'ai jamais servi qu'à réchauffer ton lit.

- S'il te plaît Arthur, ne parle pas ainsi, dis-je en me levant et en me rapprochant de lui.

J'avais tellement mal de le voir ainsi.

- Arthur, murmurai-je lui touchant l'épaule. Je suis...

- Que m'as-tu fait pour que je ne puisse pas t'oublier ? Quel sort m'as-tu lancé pour que je ne cesse de penser à toi ?!

Je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Il était temps qu'il sache la vérité.

- Pourquoi je n'arrive pas à t'oublier, dis-moi, pourquoi ? hurla Arthur en prenant brusquement mes lèvres dans un baiser violent.

J'essayai de lui résister, mais c'était plus fort que moi. Un désir intense naquit en moi et je me vis répondre activement à son baiser. Je me mis à dévorer ses lèvres pendant que je sentais ses mains parcourir tout mon corps. Il me bouscula et je me retrouvai très vite coincée contre le mur.

- Oh, Arthur, c'est si bon bébé, murmurai-je quand je sentis la main d’Arthur s'insérer sous ma robe.

Il se mit à me caresser mon intimité à travers mon string.

- Arghhhh.... ouiii...,

Arthur avait inséré brusquement un doigt en moi et parsemait mon cou de baisers.

- Tu aimes, bébé, murmura Arthur contre mes lèvres pendant que son doigt fut rejoint par un autre et qu'il commença des mouvements de va-et-vient.

- Oui, ouiiiii, ouiii bébé, dis-je pendant que je me sentais perdre pied.

J'avais besoin de lui, je voulais le sentir en moi, maintenant et tout de suite. Je me mis à ouvrir fébrilement la fermeture éclair de son pantalon. J'envoyai la main dans son slip et me saisis de son sexe palpitant. Il était dur comme du béton.

- Tu le veux, n'est-ce pas ? demanda Arthur d'une voix rauque.

- Oui, bébé, j'en ai besoin, répondis-je d'une voix sensuelle, totalement dominée par mon désir.

Arthur ouvrit sa ceinture, baissa son pantalon et son slip et libéra son guerrier qui se présenta à moi dans toute sa vigueur. Il me souleva une jambe et me pénétra d'un geste brusque. Il ancra ensuite son regard au mien sans bouger.

- Tu es une sorcière, Beverly. Comment puis-je te désirer de la sorte sachant que tu as son enfant dans le ventre ? murmura Arthur d'une voix rauque pendant qu'il s'implantait plus profondément en moi.

- Art... Art..il est de...

Je fus sur le point de lui révéler la vérité, mais il ne m'en laissa pas la possibilité, car il commença à faire de violents jeux de reins, me procurant un plaisir sans pareil.

- Oh... hurlai-je pendant qu'Arthur accélérait ses poussées.

Il me pilonna avec tellement de force que je me demandais où il puisait cette énergie.

- Oh, mon amour, c'est trop bon, oh... tu es trop bonne, mon cœur... hurla Arthur d'une voix folle pendant qu'il augmentait la fréquence de ses coups de reins.

- Oh bébé, c'est trop bon, vas-y, plus fort, plus fort.

- Je t'aime, s'écria Arthur dans un puissant grognement en se libérant en moi.

- Je... je t'aime aussi, répondis-je en l'embrassant à pleine bouche, les deux mains sur ses joues, pendant que je recevais ses dernières poussées, me poussant vers un orgasme violent.

Le moment de plaisir passé, on resta un bref moment ainsi à se regarder. Les mots me semblaient superflus. Arthur se retira brusquement de moi et enfila à la hâte son slip, son pantalon monta à son tour et sans un regard pour moi, il sortit de mon bureau en claquant la porte. Je restai un long moment adossée contre le mur. Mon Dieu, qu'avions-nous fait ? Ce n'était vraiment pas prévu. J'étais venu ce matin dans le but de le narguer avec ma grossesse et je me retrouvais maintenant ici, dos contre le mur, dégoulinant de sa semence.

J'étais simplement dégoutée de moi-même. Je pris un mouchoir et me nettoyai. J'étais maintenant assise dans mon bureau, l'esprit en feu.

J'étais encore perdue dans mes pensées quand j'entendis un grand coup résonner dans le bureau d'Arthur. Mon cœur recommença sa course dans ma poitrine. Je fus tentée de me lever pour aller m'assurer que tout allait bien, mais je pense bien que j'étais la dernière personne qu'Arthur avait envie de voir. Mon interphone sonna quelques instants plus tard. Je décrochai le cœur battant la chamade.

- Annule tous mes rendez-vous de la semaine, entendis-je une voix glaciale à l'autre bout de la ligne.

Bip, bip, bip...

Je regardai le téléphone et me sentis mal une fois de plus. J'étais en train de détruire l'homme que j'aimais. Je me rappelai aussi qu'il avait été sans pitié avec moi. Il avait fomenté un coup diabolique et l'avait mené à bon port. Il n'avait pas hésité m'appliquer le dernier coup qui m'avait étendue à même le sol. Ces pensées ne réussirent pas à me faire me sentir mieux.

J'étais tentée de l'appeler, mais dans l'état dans lequel il était, il ne m'aurait certainement pas répondu. Je passai la semaine la plus morbide de ma vie. Il me manquait tout à coup. J'avais été habituée à le voir tous les jours, même si je ne pouvais le toucher ou l'embrasser, j'avais tout de même ma dose de lui. Je me rendais compte maintenant que mon amour pour lui était plus fort que jamais.

Mon humeur fut massacrante les jours suivants.


Amanda


- Bonjour mon amour, accueillis-je Benjamin avec un large sourire aux lèvres.

- Bonjour Amanda, répondit Benjamin d'une voix un peu trop joyeuse à mon goût.

La bonne humeur débordait de ses pores et c'était le cas depuis près de 10 jours. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui lui arrivait.

- J'ai préparé des pommes pilées, bébé.

C’était son plat préféré.

- Merci, je n'ai pas faim, répondit-il en se rendant dans notre chambre.

Je le suivis avec d'un pas vif.

- Où as-tu mangé ? hurlai-je.

- Et pourquoi donc ? demanda-t-il avec arrogance.

J'avais de la peine à reconnaitre ce Benjamin que j'avais en face de moi. Son air insouciant, presque heureux me préoccupait. Il avait été taciturne, dépressif à la limite durant ces derniers mois et tout à coup, sa bonne humeur était de retour. Mon cœur se mit à battre à une pensée. Et si Beverly était cachée derrière ce changement ? Avait-il repris avec elle ? Étais-je maintenant la femme de la maison et Beverly celle du dehors ? Je pensai tout à coup à quel point Benjamin s'opposait à lancer la procédure de divorce avec elle.

- Benjamin, j'espère pour toi que tu n'as pas repris avec Beverly, le menaçai-je.

- Pourquoi donc ? Je te rappelle qu'elle est encore ma femme.

Je sentis la fumée monter dans mes narines à ces mots.

- Tu es à moi, tu m'entends ? Ta femme, c'est moi désormais, criai-je d'une voix hystérique.

- Amanda, je n'ai ni temps ni la patience pour tes crises, lança Benjamin d'une voix calme.

Il se saisit de son pyjama et se rendit en grandes enjambées vers l'ancienne chambre de Virginie.

- Où vas-tu ? Où vas-tu ? criai-je en le suivant.

Il m'ignora simplement et poursuivit son chemin, puis, il entra dans la chambre et me claqua la porte au nez et j'entendis quelques secondes après la clé tourner dans la serrure.

J'étais simplement estomaquée. Qui est cet homme ? Il n'était absolument pas mon Benjamin.

Manipulation sentime...