Chapitre 32
Write by Josephine54
Benjamin
J'étais actuellement couché sur le lit dans l'ancienne chambre de Virginie. Cette pièce était presque devenue ma chambre. J'y dormais plus que dans mon propre lit. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ce qu'était devenue ma vie ces derniers mois. J'avais construit cette grande maison à la sueur de mon front, et je me retrouvais aujourd'hui à occuper pratiquement la plus petite pièce.
J'avais perdu la femme de ma vie. J'avais emménagé avec sa meilleure amie et notre enfant. Elle était venue dans un premier temps pour me consoler après avoir découvert la trahison de Beverly. Je lui avais demandé d'aménager dans cette chambre, mais elle avait insisté pour dormir dans celle que je partageais avec ma femme. Je l'avais laissé faire parce que j'étais au plus bas.
Ma vie était devenue un enfer depuis que cette femme avait aménagé chez moi. Elle était hystérique. Elle voulait me contrôler, mais par-dessus tout, elle voulait contrôler mes finances. Je lui avais presque donné plus d'argent en six mois que je n'en avais donné à Beverly en dix ans.
Elle ne savait rien faire de ses doigts. Elle avait insisté pour avoir une bonne à la maison pourtant, elle n'avait pas d’emploi. Elle passait ses journées sur son téléphone ou dans les salons d’esthétique. Beverly malgré son travail, avait toujours su prendre soin de moi et de la maison.
Rentrer chez moi était devenu un enfer. Je passais beaucoup de temps dehors durant mon mariage avec Beverly parce qu'elle me délaissait un peu. Si j'avais obtenu toute son attention et la réciprocité de mon amour, je me serais consacré exclusivement à elle. Cette femme, je l'avais aimée dès que mes yeux s'étaient posés sur elle et c'était encore le cas aujourd'hui.
Je me tournai et me retournai dans mon lit sans réussir à trouver le sommeil. Demain était un nouveau jour pour moi. Je quitterai cette minuscule chambre pour regagner enfin la mienne, celle que j'avais toujours partagée avec ma femme.
Je réglai mon reveil à 7 h du matin et réussis finalement à m'endormir. Je dormis d'un sommeil particulièrement agité. La journée du lendemain ne sera pas facile, mais j'étais décidé d'aller jusqu'au bout. Rien ne m'arrêtera.
J'entendis mon reveil sonner et me levai avec beaucoup de peine. J'avais l'impression d'avoir dormi moins de deux heures. Je sortis du lit en titubant et me rendis dans la salle de bain commune pour me débarbouiller.
À 7 h 30, j'entendis sonner à la porte. Je me précipitai pour ouvrir pendant que j'entendais la porte de la chambre matrimoniale s'ouvrir brusquement. Amanda ne dormait apparemment pas.
- Qui est là ? demanda-t-elle.
Je passai devant elle sans répondre et ouvris la porte.
- Bonjour monsieur Kamdem.
- Bonjour, répondis-je poliment. Entrez s'il vous plaît, donnez-moi juste une petite minute.
Quatre hommes entrèrent dans la maison tandis qu'un dernier s’arrêtait sur le seuil de la porte.
- S'agit-il de cette porte ? demanda-t-il.
- Effectivement, répondis-je. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas.
- Merci monsieur Kamdem, me répondit le menuisier pendant qu'il déposait sa valise à outil au sol et commençait à dévisser les boulons des serrures de la porte d'entrée.
Amanda assistait à la scène, l'incompréhension bien visible sur ses traits.
- La porte a-t-elle un problème ? demanda-t-elle.
Je l'ignorai simplement et demandai aux quatre hommes de me suivre. Je me rendis dans la chambre conjugale et ouvris l'armoire qui contenait les effets d'Amanda.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
- Veuillez emporter tout ce qui se trouve ici, dis-je aux hommes pendant que l'un d'eux sortait précipitamment de la chambre.
- Mais Benjamin, que se passe-t-il ? Pourquoi doivent-ils emporter mes effets.
- Tu quittes ma maison aujourd'hui même.
- Pardon ? hurla Amanda d'une voix hystérique. Il n'en est pas question. Je ne bouge pas d'ici.
Elle l'avait dit en s'avançant vers moi avec fureur. L'un des hommes l'intercepta promptement.
- Madame, veuillez rester tranquille, dit-il d'une voix froide.
- Je ne reste pas tranquille. C'est mon homme, tu n'as pas le droit de me faire ça Benjamin.
- J'en ai tous les droits ma chère. Tu as été la plus grosse erreur de ma vie et te laisser aménager ici était une pure folie.
- Je ne m'en irai pas. Tu vas devoir passer sur mon corps pour me chasser d'ici.
J'étais heureux que mon fils soit absent. Il était certes petit, mais je voulais lui éviter une telle scène. J'avais convaincu Amanda à le laisser chez ses parents il y a deux jours.
- Amanda, ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles le sont. Tu n'as pas ta place ici.
L'homme qui était sorti rentra dans la pièce avec des gros cartons. Je leur montrai les différentes choses d'Amanda qu'il fallait emporter. En six mois, Amanda avait rempli la chambre de vêtements et chaussures de luxe. Les sacs haut de gamme jonchaient toute la chambre.
Trois des hommes se mirent à empiler les effets d'Amanda pendant que le quatrième la tenait fermement. Amanda n'avait pas arrêté de crier et d'invectiver.
Je me rendis ensuite à la salle de bain et indiquai tout ce qu'il y avait à emporter, des accessoires de maquillage à la brosse à dents. Je ne voulais laisser aucune trace de son passage dans cette maison. Elle n'aurait jamais dû y entrer.
Quand ils eurent tout débarrassé dans la maison, je leur donnai les dernières instructions.
- Vous allez tout déposer à l'adresse que je vous ai indiqué.
- Tu n'as pas le droit Benjamin. Tu n'es qu'un imbécile, un incapable.
- Un incapable, merci bien. Un incapable que tu as bataillé pour voler à ton amie.
Ma dernière phase sembla lui clouer le bec.
- J'ai loué un appartement pour toi. Tu vas l’aménager aujourd'hui. J'ai déjà envoyé quelqu'un chez tes parents récupérer Johan. Tu le trouveras sur place à t'attendre.
- Tu avais tout prévu, hein ? lança Amanda d'une voix désobligeante.
- Je vais désormais m'occuper exclusivement de mon fils. Tu vas devoir chercher un travail pour te prendre en charge. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Je te préviendrais quand je veux voir mon fils, tu devras le laisser chez tes parents pour que je passe le récupérer. Si tu n'obéis pas, tu n'obtiendras plus rien de moi.
- Tu es un sorcier, un monstre, hurla-t-elle.
Je préférai l'ignorer et sortir de la chambre. Je me rendis auprès du menuisier qui était encore au niveau de la porte.
- Avez-vous fini ? demandai-je.
- J'ai presque fini, monsieur Kamdem.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Cinq minutes plus tard, tout était terminé. Le menuisier me remit le nouveau jeu de clés et je versai le montant prévu pour leurs services.
Amanda fut transportée de force dans leur fourgon tandis qu'elle n’arrêtait pas de me traiter de tous les noms d'oiseaux. Je les regardai s'éloigner et refermai la porte de la maison. Je pus enfin profiter du calme de ma maison. Plus de folle hystérique pour m'emmerder.
Je me rendis dans ma chambre et m'assis sur mon lit, face à la photo de Beverly. Malgré qu'elle soit une simple image, j'avais de la peine à la regarder dans les yeux. Je me sentais sale. J'avais fait le nettoyage. Il était grand temps que je me rapproche d'elle. Il aurait été injuste de ma part d'aller vers elle ayant encore sa meilleure amie dans ma maison. J'espérais du fond du cœur qu'elle me donne une dernière chance, mais si cela n'avait pas été le cas, je ne regretterais pas de m'être débarrassé d'Amanda. Passer d'une femme en or comme Beverly à une croqueuse de diamants comme Amanda était simplement inacceptable. Avec Amanda dans ma vie, j'aurais été ruiné bien avant l’âge de la retraite.
Beverly
J'étais à la maison avec les enfants quand j'entendis toquer à la porte.
- Vas ouvrir Ophélie, c'est sûrement ton père, lançai-je à la gamine qui se précipitait de toute façon vers la porte.
Elle attendait désormais son père tous les soirs. Ce dernier passait plus de temps avec elle maintenant qu'auparavant, lorsque nous vivions dans la même maison. Je ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine joie en pensant que c'était maintenant au tour d'Amanda de l'attendre à la maison, sans savoir quand il rentrerait.
Après avoir découvert la liaison de Benjamin avec Amanda, je comprenais mieux maintenant ses retards et ses absences. Il était certes un grand homme d'affaires et toujours très occupé, mais je n'étais pas assez naïve pour ne pas comprendre, avec du recul, qu'une partie des excuses qu'il me fournissait dans le passé servait à justifier ses escapades chez Amanda.
- Bonjour Beverly, dit Benjamin en attardant le regard sur ma silhouette, principalement sur mon ventre.
Il n'avait jamais osé me poser des questions par rapport à ma grossesse, mon regard froid quand son regard se posait sur mon ventre y était certainement pour beaucoup. Je suppose qu'il était arrivé à la même conclusion qu'Arthur, si la grossesse était de lui, j'avais largement eu le temps de l'en informer.
- Bonjour Benjamin, répondis-je simplement.
Il se rendit ensuite à la cuisine et laissa des vivres en tout genre qu'il avait apporté. Il retourna au salon et s'assit sur le canapé près de moi.
- Tu vas bien ? demanda-t-il.
- Je vais bien et toi ?
- On essaye d'aller bien, répondit-il simplement.
Il avait semblé hésitant avant de me répondre. Nos rapports s'étaient beaucoup améliorés ces derniers temps, mais je ne pouvais pas dire que nous étions amis. Déjà que l'amitié était de loin ce que Benjamin attendait de moi. N'eût été ma grossesse, je pense qu'il se serait déjà déclaré depuis belle lurette, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que ma meilleure amie était désormais celle qui partageait sa couche. Et quand j'y pensais, j'avais juste envie de le foutre à la porte, non pas par jalousie, mais pour s'être moqué de moi aussi longtemps. Mais quand je voyais le bonheur sur le visage d'Ophélie, je me disais que cela valait vraiment la peine que je mette mes rancœurs de côté.
Il aida ensuite les enfants à faire les devoirs pendant que je me rendais à la cuisine. Nous avions désormais une certaine routine, comme une petite famille, que nous n'étions pas, plus...
- Bonne nuit maman Beverly.
- Bonne nuit maman.
- Bonne nuit mes amours, répondis-je.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Il aida ensuite à mettre les enfants au lit pendant que je me chargeais de la vaisselle. Il sortit de la chambre une demi-heure plus tard et me rejoignit au salon. Je fis semblant d'être concentrée sur la télé. Je le trouvais bien étrange aujourd'hui. J'avais l'impression qu'il voulait me parler, mais qu'il lui manquait le courage. Je n'avais pas la moindre intention de lui faciliter la tâche. En plus, nous n'avions rien à nous qui ne concerne pas les enfants.
Il semblait dandiner sur ses pas avant de se décider à prendre place sur le divan près de moi. Je maintins fermement mes yeux fixés sur l'écran.
- Euh... euh... je te dérange ? demanda-t-il d'une voix hésitante.
Je tournai légèrement le regard vers lui avant de le reporter sur l'écran.
- Pas vraiment, répondis-je.
- Euh... en fait... je voulais t'informer qu'Amanda n'habite plus à la maison.
- D'accord, répondis-je sans lâcher l'écran des yeux.
Un lourd silence s'installa entre nous. Il était en train de m'entraîner sur terrain que je voulais éviter.
- M'as-tu entendu ? demanda-t-il d'une petite voix.
- Oui, répondis-je, mais sincèrement, je ne sais pas en quoi cela me regarde.
- Ne parle pas ainsi, je t'en prie, répliqua-t-'il d'une voix suppliante.
- Benjamin, que veux-tu que je te dise ? Tu as entretenu pendant des années une liaison avec ma meilleure amie, jusqu'à lui faire un enfant dans mon dos. Elle a même pris ma place dans la maison, que veux-tu que cela me fasse qu'elle n'y soit plus.
Il baissa la tête, submergé par la honte. Un autre silence lourd de sens s'installa à nouveau entre nous.
- Il est de lui, n'est-ce pas ? murmura-t-il d'une petite voix.