
24. Ex... et future ?
Ecrit par Samensa
ERIC
La situation est plutôt ambiguë avec
Nancy. Depuis qu’elle m’a en quelque sorte fait une déclaration d’amour à
laquelle je n’ai pas donné réponse favorable évidemment, c’est le froid. Au
bureau, les relations sont exclusivement professionnelles et quand je vais lui
rendre visite à l’appartement, elle est distante.
C’est normal, je le comprends. Je
ne crois pas qu’elle sache vraiment la portée de ses mots. J’ai juste affaire à
une femme seule et bouleversée par plusieurs évènements de sa vie. Ce pseudo
feeling pour moi n’est qu’illusoire et je compte bien le lui faire comprendre.
Elle est comme une sœur pour moi. Je veillerai sur elle.
Elle a besoin de mon soutien
surtout pour Elie. Mon frère a accepté de faire le test de paternité qui s’est
avéré positif. Ah David ! Il n’a même pas daigné présenter ses excuses à
Nancy ni la remercier pour avoir pris soin de son enfant tout ce temps. Fort
heureusement, une rencontre se tiendra bientôt entre les deux familles. D’ici,
je sens déjà les embrouilles avec Nancy et surtout avec Rodrigue. Prions qu’il
n’y ait pas mort d’hommes.
Je descends à 17 heures
exactement. Direction : chez Nancy. Mais avant je passe faire des courses
pour elle. Quand j’arrive, je trouve Marie la nounou d’Elie et ce dernier. Point
de Nancy. Marie m’informe que sa tantie est venue et est ressortie aussitôt
pour une destination qu’elle ignore. Mes appels à Nancy restent sans réponse.
Je décide donc d’attendre.
18 heures. 19 heures. 20 heures. 21
heures. 22 heures. 23 heures. Les heures s’égrènent lentement sans qu’elle ne
pointe le bout du nez. Lorsque minuit approche, mon inquiétude grandit. Alors
que je décide de lancer encore une fois son numéro, un bruit de clé dans la serrure
se fait entendre. Elle entre en fermant doucement la porte. J’en profite pour étudier
son apparence. Elle est vêtue d’une robe grise qui épouse parfaitement ses
formes et qui lui arrive juste au-dessus des genoux. Je remarque tout de suite
qu’elle tient ses escarpins en main.
-D’où viens-tu ? Demandai je
d’un ton un peu brusque, je le reconnais.
-Bonsoir pa-pa. Désolée d’être
rentré après le couvre-feu. Répond-elle ironiquement.
Elle me toise en voulant me
dépasser. Je la retiens avant de la faire assoir de force dans le fauteuil.
-Je t’ai posé une question !
Non mais tu as vu l’heure ?
-Et alors ? De quel droit te
permets-tu de me parler ainsi ? Je ne suis pas ton enfant, Eric. Je suis
libre de sortir avec qui je veux.
-Sors avec qui tu veux Nancy, je
n’en ai rien à faire de ce que tu fais ni avec qui tu le fais ! Toutefois,
n’oublie pas que tu as un enfant de bas âge à la maison et minuit, ce n’est pas
une heure pour rentrer.
-Je sais que…
-J’en ai fini avec ça ! La
coupai-je brusquement. Tu fais ce qui t’arrange. J’étais venu apporter des
courses pour Elie et toi. Et j’aurais voulu que tu m’accompagnes demain choisir
une maison pour moi. Apparemment, c’est une mauvaise idée. Bonne nuit Nancy.
Je sors en claquant la porte. Je
l’entends courir après moi jusque dans les escaliers.
-Eric, attends !
-Quoi encore ?
-Je n’ai pas vu le temps passer,
je suis désolée. Ne te mets pas en colère.
-Tu es une femme intelligente
Nancy. Ce n’est pas le moment de commencer à prendre de mauvaises décisions
pour toi, pour Elie. Tu crois que minuit c’est une heure raisonnable pour
rentrer ?
Pour toute réponse, elle se
blottit dans mes bras et m’oblige à passer mes bras autour d’elle. Je soupire
en la laissant faire.
-Alors pour demain, ça tient
toujours ?
-Oui. Soufflai je.
-Merci. Allez viens, on va
dormir.
-Non Nancy, ce n’est pas une
bonne idée, je rentre chez moi.
Je me sépare d’elle après lui
avoir donné un baiser dans les cheveux.
ELA
-David ?
-Oui ma chérie.
-Je pars maintenant. Tu me
souhaites bonne chance ?
-Tu n’en a pas besoin. C’est
juste pour signer les papiers du divorce.
-Effectivement. Il est train de
chercher à acheter une maison et je dois le rejoindre dans l’une des villas
qu’il visite.
-D’accord.
-Je vais faire vite.
J’embrasse langoureusement David
qui me serre contre lui.
-Je t’aime Ayehla, de tout mon
cœur.
-Et moi de tout mon tout.
Répondis-je en souriant.
La maison dont j’ai reçu
l’adresse n’est pas éloignée de l’endroit où je vis avec David. C’est dans la
même commune mais dans un quartier plus aisé. Je coupe le contact devant une
villa duplex coquette. Les murs de la clôture sont entièrement recouverts de
carrelage de bonne qualité. La vue permet d’apprécier des portes fenêtres en
verre. Décorée avec gout, cette maison sera à couper le souffle.
Je sonne tout en continuant à
regarder les alentours. Ça me donne à réfléchir. Il faudrait qu’un jour, David
et moi quittions l’appartement d’Eric pour se construire une vie. Je pense même
à quitter le pays. Il faut dire que depuis que tout le monde sait pour ma
relation avec David, je ne suis plus à mon aise, entre ragots et regards
indiscrets. Une vie rien qu’avec mon David, seuls loin de tout ça. Je souris en
y pensant.
Le portail s’ouvre sur une femme.
Son sourire s’efface tout comme le mien. Nous nous reconnaissons tout de suite
pour s’être vues à l’hôpital la dernière fois pour les résultats du test de
paternité. Nancy. Que fait-elle ici ?
-Eric est ici ?
Sans m’adresser la parole, elle
me fait signe d’entrer et referme après moi. Je la suis lorsqu’elle passe
devant. Nous dépassons un jardin dans lequel trône une piscine. Une fois dans
le salon, elle lance :
-Eric, il y a ton ex-femme qui
vient d’arriver.
Ex-femme ? Pour qui se
prend-elle pour dire ça ? Jusqu’à preuve du contraire, je suis la femme
d’Eric, légalement. Que veut-elle insinuer ?
Eric entre dans la pièce avec à
sa suite une femme en tailleur que je devine être l’agent immobilier. Il
s’excuse et monte avec elle pour chercher les documents qu’il pense avoir
laissé dans une pièce du haut. Je reste donc seule avec l’autre.
-La vie avec David, ça va ?
-Pardon ?
-J’espère que tu ne vas pas le
regretter. Sinon, ne daigne même pas regarder en arrière. Conseil d’amie.
-Qu’est-ce que vous
racontez ? Et depuis quand on se tutoie ?
-Oh s’il te plait, pas besoin de
protocoles avec toi. Te vouvoyer ne fera pas de toi une femme meilleure. Je
veux juste te faire comprendre que tu n’as plus aucun droit sur lui. Aussi, tu
n’as pas intérêt à vouloir revenir lorsque tu te seras cognée la tête contre le
mur.
-Tu le veux, c’est ça ? Je
ris. Tu es pathétique. Eric m’aime toujours. De plus, tu n’es pas son genre.
Alors, arrête de te ridiculiser s’il te plait.
-C’est plutôt toi qui fait pitié.
Je te plains rien qu’en pensant à ton futur. Tu as fait le mauvais choix Ela.
Le pire.
-Ce n’est pas parce que tu as eu
un enfant avec David et qu’il refusait de le reconnaitre parce que tu es une
prostituée que tu vas tirer cette conclusion. Tu n’es tout simplement pas la
bonne. Tu n’as pas réussi à maintenir un frère, qu’est ce qui te fait croire
que tu vas avoir l’autre ?
Elle éclate de rire.
-Tu es malade ? Tu crois que
je suis comme toi ? Mon objectif n’est pas de me vanter d’avoir couché
avec deux frères. Mais plutôt d’être heureuse avec le bon. Je ne suis pas une
moins que rien comme toi.
La seconde d’après, ma main va
s’écraser contre la joue de Nancy. Sans sourciller, elle me rend ma gifle.
Nous nous jaugeons du regard.
-Tu penses être folle Ela ?
Je le suis aussi. On sera surement emmené à nous voir à cause de mon fils.
Tache juste de rester polie sinon tu ne vas pas le regretter.
Eric surgit à cet instant en
brandissant les papiers du divorce. Les ayant déjà signés, il me montre les
parties sur lesquelles je dois poser ma signature.
Pendant que je m’y mets, Nancy va
passer son bras autour de la taille d’Eric. A mon grand étonnement, il passe aussi
son bras autour de son épaule pour l’attirer contre lui.
-La maison me plait. Dit-elle en
souriant de toutes ses dents.
-Ah bon ?
-Oui. Tu t’y sentiras bien, j’en
suis sûre.
-Tu veux vraiment que je la
prenne ?
-Bien sûr.
-C’est d’accord !
Elle saute de joie comme s’il lui
achetait la maison. Enfin, j’espère qu’il ne lui achète pas parce que cette
maison doit couter plus de 100 millions de nos francs, vu le standing et le
quartier. Ce serait une folie !
-Tiens, voici les clés de la
maison.
-Que veux-tu que j’en
fasse ?
-Ce que tu veux. Je ne veux plus
y vivre ni avoir quoi que ce soit à avoir avec ça. Voici mon nouveau chez moi. Déclare-t-il
en balayant la pièce d’un geste de la main.
-Alors tu vas l’acheter parce
qu’elle le veut ?
-J’aime cette maison.
-Fais attention Eric. Elles sont
nombreuses les croqueuses de diamant. Tu fais confiance à cette
prostituée ?
-Assez Ela ! Nancy veut et
j’achète ! En quoi est-ce ton problème, hein ?
Il m’arrache les papiers de la
main.
-Ela, nous ne sommes plus mariés
maintenant alors merci de te mêler de ce qui te regarde.
L’autre pétasse me regarde, un
sourire moqueur au visage. Enervée, je pars de la maison sans demander mon
reste.
Une fois à la maison, j’informe
David des intentions de la mère de son enfant. Il est tout aussi choqué que
moi. Cette fille me sort par les pores.
Une semaine plus tard…
Nous nous rendons chez les Tra
Lou pour une réunion en ce qui concerne l’enfant de David. Bien que ce dernier
m’ait demandé de ne pas venir, je ne pouvais me résoudre à le laisser y aller
seul.
On arrive et nous sommes
installés sur la terrasse. Quand je salue, personne ne me répond. David me sert
contre lui et me chuchote de ne pas m’en faire pour essayer de faire passer la
gêne. Nous attendons Eric qui est en route. Il arrive cinq minutes plus tard.
Une arrivée qui ne passe pas inaperçue.
Une Infinity blanche vient s’arrêter
dans le garage près de la terrasse avec au volant Nancy, à ses côtés Rodrigue. Eric
est à l’arrière avec l’enfant. A voir sa plaque d’immatriculation et son état,
pas de doute, cette voiture est flambant neuve.
Nancy vient se jeter dans les
bras de Mme Tra Lou qui l’accueille avec joie. Il en est de même pour les
autres membres de la famille. Elle me jette un regard froid avant de s’assoir
près d’Eric et de ranger les clés de la voiture dans son sac. Elle essaie de
prendre son fils dans ses bras mais ce dernier refuse et s’agrippe à Eric. Ils
rient ensemble de bon cœur devant la scène.
Eric est donc un habitué d’Elie
et de sa mère. Très bien. Je note.
Les rafraîchissements étant servis,
on peut commencer la réunion.
Bonne fête de Noël à tous ! J'en profite pour souhaiter que le père Noël vous apporte comme cadeaux ce que vous désirez de tout votre cœur. Clin d'oeil spécial à SALLYMA. Vraiment ma chérie, quand je dors, j'imagine ta voix dans ma tête qui me crie : "La suite, c'est pour quand? Hein Chro?" lool. Merci à tous de toujours montrer votre intérêt pour l'histoire.
Bisous à vous.