
Chapitre 14
Ecrit par Verdo
Kodjo n'arrivait plus à chasser Nadine de son esprit. Le baiser échangé avec elle l’obsédait, revenant sans cesse dans son esprit comme une mélodie qu’il n’arrivait pas à oublier. Il se surprenait à sourire sans raison, à revivre ce moment encore et encore. Nadine n’était pas seulement belle ; elle avait une présence qui le captivait totalement. Ses yeux pétillants, sa manière de parler avec assurance, son rire cristallin… Tout en elle l’attirait irrésistiblement. Il savait qu’il ne pouvait plus ignorer ce qu’il ressentait.
Ce vendredi soir, après une journée de travail particulièrement longue, il décida d’agir. Après avoir terminé ses tâches au bureau, il se rendit à l’entreprise où travaillait Nadine, comme il avait pris l’habitude de le faire ces derniers temps. Il l’attendit devant l’entrée, adossé à sa voiture, un léger sourire aux lèvres. Quand elle sortit, elle parut surprise mais heureuse de le voir. Il ouvrit la portière et l’invita à monter.
Une fois installée, il lui tendit un petit bout de papier soigneusement plié. Elle le déplia avec curiosité et y découvrit une adresse écrite à la main.
— « J'ai une surprise pour toi. Retrouvons-nous là-bas vers vingt heures, » lui murmura-t-il avec un sourire énigmatique.
Elle haussa les sourcils, visiblement intriguée.
— « Une surprise ? » demanda-t-elle, amusée. « Qu’est-ce que tu mijotes encore, Kodjo ? »
Il se contenta de rire légèrement en secouant la tête.
— « Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise. Fais-moi confiance, tu vas aimer. »
Elle le scruta un instant, cherchant peut-être à deviner ce qu’il préparait, puis haussa les épaules.
— « Très bien, je viendrai. »
Il la raccompagna chez elle et l'observa disparaître derrière la porte avant de redémarrer. Son cœur battait fort. Ce soir, il avait prévu de franchir une étape, de lui montrer à quel point elle comptait pour lui. Il voulait rendre cette soirée mémorable, inoubliable.
Pendant qu’il se préparait, il prit un moment pour repenser à tout ce qu’ils avaient partagé depuis leur rencontre. Nadine était entrée dans sa vie comme une brise douce, balayant les souvenirs amers du passé. Il ne savait pas exactement où tout cela les mènerait, mais il savait une chose : il était prêt à explorer cette nouvelle aventure avec elle.
Vingt heures approchaient. Il espérait qu’elle viendrait. Il espérait surtout qu’elle partagerait les mêmes sentiments que lui.
Nadine arriva devant l’hôtel indiqué sur l’adresse que Kodjo lui avait donnée. Elle leva la tête pour admirer l'imposant édifice baignant sous les lumières tamisées du soir. L'endroit respirait le luxe et l'exclusivité. Une part d'elle était intriguée : pourquoi un tel endroit ? Que mijotait Kodjo ?
Dès qu'elle franchit l’entrée, un serveur vêtu d'un costume impeccable l'accueillit avec un sourire courtois.
— Mademoiselle Nadine ? Bienvenue. Suivez-moi, s’il vous plaît.
Surprise, elle hocha la tête et le suivit. Il la mena à travers un couloir privatif, éclairé par de douces lueurs dorées, jusqu'à une salle où Kodjo l'attendait. La pièce était magnifiquement arrangée : une table dressée avec soin, entourée de chandelles scintillantes. Au centre, un bouquet de roses rouges trônait majestueusement, ajoutant une touche de romantisme à l’ensemble. Nadine sentit son cœur s’emballer. Jamais personne ne lui avait offert une telle attention.
Kodjo se leva avec un sourire chaleureux et lui tendit la main.
— J'espère que tu es prête pour une soirée inoubliable.
Nadine se laissa guider vers la table, un sourire timide au bord des lèvres. Ils dînèrent dans une ambiance intime, savourant chaque bouchée, chaque regard. Ils parlaient de tout et de rien, se racontant des anecdotes, riant aux éclats comme deux complices de longue date. Pourtant, une tension douce et palpable s'installait peu à peu entre eux.
Lorsque le dessert fut servi, Kodjo posa sa fourchette et plongea son regard dans celui de Nadine.
— Nadine, je n'ai pas cessé de penser à toi depuis ce soir-là... Ce baiser... Il m'a marqué bien plus que je ne l'aurais imaginé.
Un silence s'installa. Nadine savait que ce moment allait arriver. Elle sentit son estomac se nouer sous l'intensité du moment.
— Moi aussi, Kodjo... Je ressens la même chose.
Un sourire réconfortant s'étira sur le visage de Kodjo. Il lui prit doucement la main et la porta à ses lèvres, un geste tendre qui fit frissonner Nadine.
— Je veux qu'on tente quelque chose ensemble, Nadine. Pas juste une passade, mais une véritable histoire.
Elle ne répondit pas tout de suite. Son cœur battait à toute allure, partagé entre l'appréhension et l'excitation. Puis, sans un mot, elle se leva et l'embrassa, scellant ainsi la réponse qu’elle voulait lui donner.
Kodjo sourit contre ses lèvres avant de lui murmurer :
— Viens...
Il la guida vers l’ascenseur menant aux suites luxueuses de l'hôtel. Lorsqu'ils entrèrent dans la chambre qu'il avait réservée, Nadine fut à nouveau subjuguée. Des pétales de roses parsemaient le lit, une douce musique flottait dans l’air et la lumière tamisée créait une atmosphère enivrante.
Kodjo l’attira doucement contre lui, plongeant son regard dans le sien.
— Ce soir, je veux que tu sois ma reine.
Nadine frissonna. Elle savait que cette nuit resterait gravée en elle, comme un doux souvenir qu’elle chérirait longtemps.
Ethiam avait donné rendez-vous à Marie dans un petit café discret, à l'abri des regards indiscrets. Il était nerveux. Cette rencontre inattendue avec la fille de Nomagno le mettait dans une situation délicate. Il ne savait pas jusqu’où elle était au courant des affaires de son père, ni ce qu’elle cherchait réellement. Lorsque Marie entra dans le café, Ethiam remarqua immédiatement son regard perçant, scrutant chaque détail comme si elle cherchait des réponses dans les moindres recoins de son visage.
Marie s’installa en face de lui avec un sourire poli, mais il était évident qu’elle était sur ses gardes. Après les salutations d’usage, elle entra directement dans le vif du sujet.
— Mon père m’a dit qu’il faisait des affaires avec vous, mais il ne m’a pas donné beaucoup de détails. Il m’a seulement confié que si un jour je n’avais plus de ses nouvelles, je devais venir vous voir. J’aimerais savoir exactement quel genre d’affaires vous aviez ensemble.
Ethiam sentit une sueur froide couler dans son dos. Il savait qu’il devait manipuler la conversation avec précaution. Il feignit la surprise, prit un air grave et soupira longuement avant de répondre :
— Nomagno m’avait approché un soir, totalement démuni. Il m’a raconté qu’il n’avait nulle part où aller et qu’il cherchait désespérément du travail. Il m’a supplié de l’aider, et j’ai eu pitié de lui. J’ai accepté de l’héberger chez moi et de lui offrir un emploi. Je pensais sincèrement lui rendre service.
Il s’arrêta un instant, observant la réaction de Marie. Elle semblait attentive, mais pas encore totalement convaincue. Il poursuivit alors son récit, accentuant les détails pour la convaincre :
— Pendant un moment, tout s’est bien passé. Il était discret, travaillait correctement. Mais un soir, en rentrant chez moi, je ne l’ai plus retrouvé. Ses affaires avaient disparu, et avec elles, une importante somme d’argent que je gardais chez moi. Il s’est volatilisé sans laisser de trace. Depuis, je le cherche aussi, Marie. Il m’a trahi.
Marie ouvrit grand les yeux, choquée. Elle resta silencieuse quelques secondes, digérant cette révélation. Finalement, elle baissa la tête et murmura :
— Je suis désolée… Ça ne me surprend pas vraiment. Mon père a toujours été une personne imprévisible. Toute la famille en a souffert. Il promet monts et merveilles, puis il disparaît sans explication. Il nous a tous abandonnés à plusieurs reprises. J’espérais qu’il avait changé…
Ethiam hocha lentement la tête, jouant le rôle de la victime avec brio. Il posa une main compatissante sur la table et ajouta d’une voix douce :
— Je comprends votre douleur. Si jamais vous avez des nouvelles de lui, faites-le-moi savoir. Je ne veux pas forcément me venger, mais j’aimerais au moins récupérer mon argent et avoir des explications.
Marie acquiesça, visiblement troublée. Elle semblait sincèrement vouloir l’aider à retrouver son père. Mais avant de partir, elle posa une dernière question qui faillit trahir Ethiam.
— Vous vous connaissiez avant ? Avant qu’il ne vienne vous demander du travail ?
Ethiam sentit son cœur s’accélérer. Une goutte de sueur glissa le long de sa tempe. Il devait répondre vite et de manière convaincante. Il afficha un air songeur avant de secouer la tête.
— Non. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Il m’a abordé une nuit alors que je sortais de mes cours. Il m’a supplié, et j’ai eu pitié de lui.
Marie le regarda longuement, cherchant une faille dans son discours. Puis, finalement, elle esquissa un sourire triste et hocha la tête.
— Merci pour votre temps, monsieur. Si j’ai des nouvelles de lui, je vous contacterai.
Elle se leva, lui serra la main, puis quitta le café, laissant Ethiam avec un profond soupir de soulagement. Il l’avait échappé belle, mais il savait que ce n’était que le début d’une situation encore plus complexe.
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Le pasteur Sika, enfin libéré de l'hôpital, rentra chez lui, entouré de sa femme Martiella et de leurs enfants. Sa convalescence avait été longue et pénible, mais il pouvait désormais marcher et parler sans difficulté. Pourtant, il n'était pas prêt à faire face à la tempête qui l'attendait.
Martiella, bien que soulagée de revoir son mari en bonne santé, avait accumulé trop de questions et d'amertume pour rester silencieuse. Dès qu'ils furent installés dans le salon, elle ne perdit pas de temps et lui raconta tout ce qui s'était passé en son absence : le scandale provoqué par Ethiam, la division au sein de l'église, l'hostilité grandissante des fidèles, et surtout, l'intrusion de Sélinam qui tentait de s'imposer comme la première dame de la congrégation.
Sika, d'abord silencieux, sentit son cœur s'alourdir sous le poids de ces révélations. Martiella plongea alors son regard brûlant dans le sien et demanda d'une voix froide :
« Sika, réponds-moi honnêtement. Es-tu vraiment marié à Sélinam ? Et cette histoire de cinquante millions que tu as pris à Ethiam, est-ce vrai ? »
Pris au dépourvu, Sika baissa la tête. Il savait que mentir était inutile. Il prit une profonde inspiration et murmura, comme s'il se confessait :
« Tout cela est vrai, mon amour. Je te demande pardon. Je vais mettre un terme à ma relation avec Sélinam. Ce n'était qu'un mariage arrangé. Ne laisse pas tout ceci détruire ce que nous avons construit ensemble. »
Martiella le fixa un instant, les bras croisés, puis, d’une voix tranchante, elle ajouta :
« Elle est enceinte, Sika. Elle me l'a dit. Elle attend un enfant de toi. »
Sika se redressa brutalement, les yeux exorbités.
« Oui je sais. Je suis au courant. Mais ce n'est probablement pas mon enfant ! » cria-t-il, désespéré. « Je ne l'aime pas, Martiella ! Toi et les enfants êtes ma vie. Laisse-moi gérer cela, s'il te plaît. »
Martiella secoua la tête, exaspérée.
« Te laisser gérer comme le cas d'Ethiam aussi ? Sika, si tu n'agis pas vite, ta réputation ne sera que cendre et ton église sera dispersée. Je te préviens. »
Au même moment, un coup retentit à la porte. Martiella alla ouvrir et découvrit les diacres de l'église, l'air grave. Elle les installa, puis appela Sika qui, déjà épuisé, les rejoignit.
Après des salutations formelles, l'un des diacres prit la parole :
« Pasteur, nous nous sommes concertés et, selon les chartes de l'église, nous avons décidé de vous reléguer au second plan, vous et votre famille, le temps que la tension au sein de la congrégation s'apaise. »
Sika sentit son sang bouillir.
« Me reléguer au second plan ? Une église que moi et ma femme avons bâtie à la sueur de notre front ? Vous avez fumé avant de venir me voir ?» tonna-t-il en se levant brusquement.
Les diacres restèrent imperturbables. L’un d’eux, visiblement le plus ancien, continua d'une voix calme mais ferme :
« Pasteur, vous nous avez caché beaucoup de choses. Vous êtes allé à l’encontre de la charte de l’église, une charte que vous avez pourtant rédigée et signée avec nous. Vous avez pris cinquante millions pour une soi-disant délivrance, et vous avez détruit le foyer de Sélinam en l'arrachant à son mari. Nous ne pouvons plus cautionner cela.»
Sika sentit la rage monter en lui comme un feu incontrôlable.
« Sortez de ma maison et ne revenez plus jamais ! » hurla-t-il.
Martiella tenta de le calmer, mais il insista. Les diacres se levèrent en silence et quittèrent la maison, laissant derrière eux un pasteur Sika dévoré par la colère et l’angoisse.
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La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville, enveloppant la demeure d’Ethiam d’un silence pesant. Assis dans son salon, les jambes croisées, il faisait défiler machinalement les actualités sur son téléphone, perdu dans ses pensées. Le bruissement léger d’une porte qui s’ouvre le sortit brusquement de sa torpeur.
Il leva les yeux et vit une silhouette frêle se détacher dans l’ombre du couloir. Son cœur rata un battement. Ayélévi se tenait là, debout, pâle sous la lumière tamisée du salon. Son regard perçant le transperçait comme une lame. Elle avançait lentement, avec difficulté, mais sa détermination était palpable.
« C'est quoi cette sacoche qui m'a mise dans le coma ? » lança-t-elle d’une voix tremblante, mais ferme.
Le choc cloua Ethiam sur place. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle lui poserait cette question dès leur première rencontre depuis sa sortie de l’hôpital. Il déglutit, cherchant ses mots, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
« Tu n’as rien à dire ? » insista-t-elle en avançant davantage, sa main agrippant le dossier d’un fauteuil pour se stabiliser.
Ethiam se leva lentement, posant son téléphone sur la table basse. Il observa Ayélévi, son visage encore marqué par la souffrance, son corps affaibli par les mois de convalescence. Son regard trahissait une douleur plus profonde que la simple blessure physique.
« Ayélévi… » commença-t-il d’une voix hésitante. « Ce n’est pas ce que tu crois. »
Elle émit un petit rire amer. « Pas ce que je crois ? Tu m’expliqueras alors pourquoi, après cette fameuse nuit où tu as tant insisté pour que je ne touche pas cette sacoche, je me suis retrouvée dans un lit d’hôpital, à moitié morte ? »
Ethiam passa une main sur son visage, sentant la sueur perler sur son front. Comment lui dire la vérité sans la faire fuir ?
« Cette sacoche… » Il inspira profondément. « Elle est dangereuse. J’ai fait tout ce que je pouvais pour m’en débarrasser. J’ai même payé un homme d’église pour m’aider… Mais elle est toujours là, comme un démon collé à ma vie. »
Ayélévi secoua la tête, incrédule. « Tu veux dire que cette chose m’a attaquée ? Que ce n’est pas un simple objet ? D'où provient-elle? »
Il hocha la tête lentement. « Ce n’est pas une simple sacoche, Ayélévi. Elle contient quelque chose… quelque chose que je ne comprends pas, mais qui nous dépasse. C'est une malédiction ancestrale. Un mystère que j'ai du mal à comprendre.»
Un silence pesant s’abattit sur la pièce. Ayélévi frissonna, son souffle court. Elle voulait lui hurler dessus, exiger des explications plus claires, mais une part d’elle sentait que ce qu’Ethiam disait était vrai. Elle comprenait parfaitement tout maintenant. Les bruits incessant dans la maison, les pleurs de Pépé et cette sensation d'oppression et d'obscurité.
« Alors pourquoi tu la gardes ? » souffla-t-elle.
Ethiam ferma les yeux un instant, puis fixa Ayélévi avec intensité. « Parce qu’elle refuse de partir. »
Un bruit sourd résonna dans la maison. Ils sursautèrent tous les deux. Le regard d’Ethiam se dirigea vers la table centrale. La sacoche, qui était censée être enfermée dans la chambre d’amis, trônait là, bien en évidence.
Ayélévi recula instinctivement. Ethiam sentit son sang se glacer…
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Chers lecteurs, chères lectrices,
Depuis toujours, vous êtes les premiers à me lire, à m'encourager, à me porter par vos mots et vos partages. Aujourd’hui, je viens à vous avec le cœur rempli d’espoir, car un rêve que je porte depuis longtemps est sur le point de prendre vie : la sortie de mes nouveaux romans *LES MYSTÈRES AUTOUR DE MOI et À LA CONQUÊTE DU MONDE TOME 3*
Mais ce rêve, je ne peux le réaliser seul. J’ai besoin de vous.
Chaque page de ces livres a été écrite avec passion, douleur, inspiration et amour. Chaque mot est une part de moi que je vous offre. Ce roman, c’est notre histoire aussi, celle que vous avez suivie à travers mes chroniques, celle que vous avez soutenue silencieusement.
Si vous croyez en ce projet, si mes mots vous ont un jour ému, fait sourire ou réfléchir, alors je vous invite à poser un geste, petit ou grand, qui m’aidera à aller jusqu’au bout : faire un don pour soutenir la publication de ce roman.
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Merci de tout cœur.
— Verdo Lompiol
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Écrit par Koffi Olivier HONSOU.
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Amazon Kindle : Koffi Olivier HONSOU.
Copyright : 31 mars 2025
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