
Chapitre 23
Ecrit par Josephine54
Beverly
" Écoute-toi parler. Écoute ce qu'une femme mariée dit de son amant. Tu es une honte. Femme indigne."
J'ouvris le message vocal le coeur battant, et les premieres notes me donnèrent le tournis. Elle avait osé m'enregistrer !
Amanda... Amanda... ma sœur d'une autre mère comme on aime si souvent le dire ici. Qui était-elle ? Comment avait-elle pu me porter un coup aussi bas ? Mais, surtout, pourquoi ? Pourquoi ? Que lui avais-je donc fait pour qu'elle me poignarde ainsi dans le dos ? Si j'avais eu à la blesser par le passé, il n'aurait pas été plus simple que nous en discutions ouvertement et je lui aurais demandé sincèrement pardon si j'étais en tort ?
Je me mis à pleurer sans retenue. Dans quel monde vivais-je ? Avec qui vivais-je ? J'étais convaincue d'être entourée de personnes aimantes, chacun ayant ses défauts, mais qui était parfait ?
J'avais certes était infidèle à mon mari, mais le prix à payer me semblait très élevé. Je sentais une douleur presque physique dans ma poitrine.
Il est bien vrai que je n'étais pas amoureuse de Benjamin, mais le découvrir dans le lit conjugal avec ma sœur avait brisé quelque chose en moi. Et que dire de ma soeur ? Que n'avais-je pas fait pour elle ? Elle était l'une des raison pour laquelle j'avais renoncé à suivre Arthur au Gabon, renoncé à mon bonheur pour assurer le leur. Avec maman, elles m'avaient tenu en paria dans la maison pendant des mois parce que je n'approuvais pas sa liaison avec un homme marié, malgré cela, quand elle avait été en difficulté, je lui avais tendu la main. Je l'avais même prise chez moi pour lui éviter des conflits au quotidien avec maman, mais surtout, pour que son fils grandisse dans la sérénité.
Un flot de larmes monta à mes yeux. Je l'avais condamnée et aujourd'hui, j'étais la femme mariée qui avait un amant. Je me sentis plus bas que terre. J'en voulais tout à coup à Arthur de m'avoir entraînée dans cette liaison de malheur. S'il était resté à sa place, je ne serais jamais allée vers lui pour lui proposer une relation.
J'étais garée dans la voiture, à une centaine de mètres de la maison. Je n'étais pas vraiment en mesure de conduire. Je vis tout à coup Virginie traverser la route. Elle se mit un peu en retrait et parcourut la route des yeux. Elle remarqua ma voiture. Elle tourna simplement la tête comme si de rien n'était.
Je me sentis mourir à cet instant. Elle n'avait même pas une once de culpabilité. Je vis ensuite une grosse 4x4 garer et elle monta dans la voiture.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
J'y restai presque deux heures à pleurer toutes les larmes de mon corps, quand je me redressai brusquement et qu'une fureur sans pareille me submergea. Il fallait que je règle son compte à cette traîtresse d'Amanda.
Je démarrai ma voiture sur des chapeaux de roues et roulai comme une folle jusqu'à son domicile. Je garai au pied de son immeuble et montai les escaliers deux à deux.
Je toquai avec rage à sa porte et celle-ci s'ouvrit enfin sur Amanda, une lueur de défi dans les yeux. Elle semblait m'attendre. Je levai immédiatement la main et lui donnai une gifle bien appliquée.
Amanda répliqua immédiatement et je me tins la joue, en la regardant comme si je la voyais pour la première fois.
- N'ose plus jamais poser tes sales pattes sur moi, cria Amanda d'un ton méprisant.
- Salope, hurlai-je.
- Euh, oui, je suis une salope, je ne le nie pas. Je ne m'en suis jamais cachée, contrairement à toi. Sous tes airs de saintes nitouches, tu n'es pas différente de moi en fin de compte.
- Je vais te tuer, hurlai-je en courant vers elle.
Amanda bloqua ma main et me regarda dans le blanc des yeux.
- Il est plus que temps que tu débarrasses le plancher de la vie de Benjamin pour me laisser la place, lança-t-elle d'une voix glaciale, sans me lâcher un seul instant du regard.
- Pardon ? hoquetai-je.
J'avais certainement mal entendu.
- Oui, sale conne, hurla-t-elle en me poussant brusquement, me faisant tomber sur les fesses. Il est temps que tu sortes de la vie de Benjamin. Tu n'as rien à faire avec un homme de sa trempe. Tu n'es pas à la hauteur.
J'étais tellement choquée que j'avais de la peine à réagir. J'avais l'impression que je la voyais pour la première fois dans ma vie.
- Parce que tu serais peut-être à la hauteur ? demandai-je d'un ton méprisant.
- Eh oui, je suis celle qu'il lui faut. Nous avons déjà un enfant et je ne vais pas tarder à lui en faire un autre maintenant que je t'ai propulsé hors de sa vie.
- Pardon ? demandai-je d'un ton incrédule.
- Oui, sale idiote. Ton cher mari est le père de Johan.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
J'avais l'impression que mon cœur allait s’arrêter de battre d'un moment à l'autre. C’était certainement un mensonge. Elle le disait pour me blesser encore plus, maintenant que les masques étaient tombés.
- Je ne te crois pas, lançai-je avec fureur, pendant qu'une pensée me venait à l'esprit.
Je me rendais compte maintenant que je n'avais jamais connu le père de son fils. Je ne l'avais jamais vu.
- Je ne te crois pas, avais-je répété cette fois d'une voix moins ferme.
Amanda se mit à ricaner, elle avait lu le doute s'immiscer en moi.
- Tu ne me crois pas ? Je vais te donner quelques informations. Ton mari rentre tard depuis près de quatre mois aujourd'hui. Il est rentré il y a deux jours aux environs de trois heures du matin.
Mes yeux s'agrandirent sous le choc, c'était effectivement le cas.
- Il a une tache de naissance juste en dessous de sa fesse gauche.
Je sentis le dégoût me gagner pendant que le visage d'Amanda affichait un air trionphant.
- Tu n'as plus rien à faire dans sa maison. Tu n'es qu'une sale prostituée qui se faisait sauter par son patron, dans son bureau en plus, termina Amanda en me regardant d'un air provocant.
- Et toi ? une simple pute qui couche avec mon mari.
- Mais chérie, je ne me suis jamais cachée. Nous savons tous que je suis une pute, tout le monde le sait. Je me fais baiser dans des endroits décents. Mais toi, alors, sous tes airs de petite sainte, tu n'es qu'une grosse prostituée. Te faire coucher sur une table de bureau, comme la catin que tu es, lança Amanda d'un ton
Je ne pus tenir à cet instant, me levai brusquement et me jetai sur elle. S'ensuivit une bataille féroce. Tout y était passé : ongles, perruques, vêtements, ecc.
On lutta pendant une vingtaine de minutes avant de se séparer toutes les deux, à bout de souffle. Nous étions maintenant assises toutes les deux à même le sol, le souffle haletant et nous nous fixions maintenant comme deux coqs prêts à reprendre la bataille.
- Vu que nous en sommes aux confidences, je vais te dire une dernière chose, ma pauvre idiote. Je n'ai jamais eu de fausse couche, il y a onze ans. Nous avions mis sur pied ce mensonge, ta mère, Benjamin et moi pour te retenir, mais je regrette aujourd'hui d'y avoir participé. Je voulais à tout prix faire payer à ce moins que rien d'Arthur son affront d'il y a quelques années, mais je ne savais pas que je retenais ainsi l’obstacle à mon propre bonheur. Benjamin est à moi et avec la faute que tu as commise, il ne voudra jamais de toi. Tu vois, tu es venue toute seule me donner l'occasion de t'évincer.
Le masque était vraiment tombé et je la voyais maintenant exactement comme elle était. Une femme sans cœur, prête à tout pour de l’argent. Il fallait être réaliste, elle n'était pas amoureuse de Benjamin. Elle voulait s'accaparer de son argent. Elle m'avait toujours encouragée à soutirer de l'argent à Benjamin, disant qu'il en avait trop et que j'étais stupide de pas en profiter,
- Tu vois, tu as été manipulée par tous, du début jusqu'à la fin, ricana Amanda. Tu as toujours été trop bête.
Je me levai lentement, les vêtements en lambeaux et la regardai d'un air désillusionné.
- Ne t'inquiète pas pour Benjamin, je te laisse, lui lançai-je d'un ton hautain.
- As-tu le choix ? demanda-t-elle d'un ton moqueur. Casse-toi, vas retrouver ton amant. Celui qui te donne énormément de plaisir.
Je sentis une honte sans pareil me gagner. Je sortis de chez elle sous ses rires moqueurs. Je descendis les escaliers un à un et montai dans ma voiture.
Je demarrai et me mis à rouler sans destination fixe. Je n'avais pas envie de rien faire. L'envie de garer ma voiture et de me jeter du haut d'un pont me gagna. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Personne ne m'aimait. Tous m'avaient manipulée et utilisée. Je me sentais au bout du rouleau.
Je descendis de ma voiture et me mis en pleine route. J'attendais qu'une voiture passe par là pour me jeter sous ses roues. J'étais désolée pour son conducteur, mais il aura une mort sur sa conscience. Mais pour moi, c'était la seule solution. C'était mieux ainsi.
J'étais là depuis deux minutes quand je vis une voiture qui venait au loin à toute vitesse. C'était vraiment le moment.
Amanda
Cette idiote de Beverly était à peine sortie de chez moi. J'avais envie d'ouvrir une bouteille de champagne pour fêter ma victoire. Je sais que Benjamin ne lui aurait jamais pardonné une telle faute. J'avais aussi de mon côté mis les choses au clair avec elle. Elle savait désormais que le père de mon enfant était son mari. Je ne crois pas qu'elle était, à son tour, en mesure de pardonner à Benjamin.
Je l'avais attendue de pied ferme, cette idiote. Je savais que, s'étant confiée à moi à peine hier soir, et le fait que Benjamin soit au courant dès aujourd'hui, lui aurait mis la puce à l'oreille. Elle était certes conne, mais pas au point de ne pas faire le rapprochement. En tout cas, je lui avais donné une bonne dose. Elle n'était pas près de l'oublier.
Tout se déroulait vraiment comme sur des roulettes.
Il ne me restait plus qu'à m'installer chez Benjamin et prendre possession de tous ses biens. Une pauvre idiote. Comment une personne normale pouvait négliger un homme de la trempe de Benjamin ? Ah, le bon Dieu donnait toujours la viande à qui n'avait pas de dents. J'allais me charger de gérer son homme.
Je me refermai la porte avec un sourire de satisfaction au visage. Je me rendis dans ma chambre et pris mon téléphone pour appeler Benjamin.
Cela sonna à plusieurs reprises et je n'obtins aucune réponse. Je rappelai un nombre incalculable de fois, avant d'y renoncer. Il était peut-être mieux de le laisser purger sa peine avant de le recontacter. De toute façon, je lui accordais deux jours pour cela.
Mardi matin, je pris un taxi course pour le domicile de Benjamin. Je tenais notre fils dans mes bras et dans le coffre du taxi, était entassée une bonne partie de mes effets.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Eh oui, je m'installais désormais chez Benjamin. L'idiote ayant libéré le plancher, je devenais la nouvelle maîtresse de maison. Je donnai toutes les indications au taxi et une demi-heure plus tard, il gara devant l'ex-maison de Beverly, mon nouveau chez-moi.
Je sortis de la voiture et pris mon fils dans mes bras. Le chauffeur me donna un coup de main pour tout décharger et je lui réglai la course.
J'avais encore besoin d'utiliser un taxi pour mes déplacements, mais plus pour longtemps, pensai-je avec satisfaction. J'étais quand même la future madame Kamdem.
Je toquai à la porte et quelques minutes plus tard, elle s'ouvrit sur Benjamin. Le pauvre chou, il était vraiment dans un état piteux. J'allais me charger à ma manière de lui faire oublier cette conne. J'avais confiance en moi.
- Oh, bébé, dis-je d'un ton faussement compatissant.
- Que veux-tu ? s'exclama-t-il d'un ton hostile.
- Papa Benjamin, hurla Johan en tendant les mains vers son père.
Ce dernier ne réagit pas. C'était la première fois qu'il se montrait aussi indiffèrent à lui.
- Chéri, tu ne vas tout de même pas me laisser sur le seuil, avec ton enfant dans les bras.
Il se passa une main sur le crâne et se mit de côté, me permettant ainsi d'accéder à mon nouveau chez-moi. Je posai Johan sur un des fauteuils au salon et sortis prendre mes autres effets.
J'entrais au salon avec la première valise quand Benjamin me stoppa dans mon mouvement.
- Que fais-tu ? demanda-t-il. À qui est cette valise ?
- Bébé, quand tu ne m'as pas répondu au téléphone, je me suis doutée dans quel état tu pouvais être après avoir découvert la trahison de cette... de cette fille. J'ai pensé te reconforter pendant un moment avant de retourner à la maison.
Benjamin resta à me regarder fixement. Il était visiblement à bout. Il n'avait certainement pas mangé ni pris une douche depuis deux jours. Il était simplement l'ombre de lui-même.
- D'accord, répondit-il enfin.
Je me mis à porter les différences valises que j'avais apportées. Elles étaient au nombre de six. Je me rendis dans la chambre de Gabin et y posai la valise de Johan.
J'étais en train d'en sortir quand Johan se précipita à mes pieds. Je m'accroupis pour être enfin à sa hauteur.
- Tu sais, ceci est ta nouvelle chambre. Nous allons désormais vivre ici avec papa Benjamin et il sera ton nouveau papa, d'accord ?
- Oui maman, j'aime beaucoup papa Benjamin.
Je n'avais jamais dit à Johan que Benjamin était son père de peur qu'il ne me trahisse un jour en présence de Beverly. Tout cela appartenait désormais au passé. Plus besoin de me cacher. J'étais désormais la nouvelle madame Kamdem.