Chapitre 3 :

Ecrit par Maya my'a


Je ne fais aucun signe de la tête pour tenter de lui répondre. Par contre, je le fixe avec des yeux avides d’émotions. 


Je me sers de mon regard pour lui transmettre un message. Près de moi, il rapproche son visage silencieusement. Notre échange se fait sans paroles. Je pense avoir fait passer mon message (Je suis fatiguée ; j’ai une odeur de bouc. Laisse-moi partir).


Il quitte le lit, me laissant sur la même position. Je contemple son corps et sa démarche, tout en essayant de comprendre son objectif et la finalité de celle-ci.

 Je refuse catégoriquement d’admettre qu’en face de moi, se tient l’homme du supermarché, bien qu'il soit physiquement attirant. 


L’aurais-je accepté dans une autre circonstance ?


-Hum ! Hum ! Je l’appelle, en mimant assez fort. 


Dos tourné, il se dirige vers une direction méconnue pour moi. Il disparaît quelques minutes pour réapparaître avec un large sourire. 


Certes, il a un magnifique sourire, mais choquant tout de même, d’autant plus que son acte de séquestration est indigne. Nous sommes des parfaits inconnus l’un pour l’autre. Peut-il avoir des rapports sexuels avec moi sans mon consentement ? Le mystère est loin d’être éclairé.


 Il tire les rideaux de la pièce, met son grand écran, plaqué contre le mur, en marche. Puis, il revient devant moi.


On entend plus que les bruits des vagues et le chant des oiseaux.

 La nuit est tombée. 

Il m’admire une fois de plus, en se mordant les lèvres.


-Hum ! Hum ! 


Il m’arrache brutalement le bandage sur la bouche. 


- Soufflant affreusement, qui es-tu ?


 -Je pensais que tu avais besoin d’un bain, réplique-t-il. 


- Que me veux-tu ? Hum, hum!


Il me débarrasse des cordes de pêche. Enfin, je respire convenablement. 

Me tenant par le bras, il m’oriente vers une douche immense. J'ai des courbatures; je peine à me déplacer. Je maintiens la porte de la douche et l'entre avec curiosité.

 

-Tu as ce que tu désires ma Paula.


-Je veux rentrer chez moi.


-Tu as une douche confortable. Vas-y.


La beauté de la salle de bain m’éternise, assise, sur la cuvette du toilette. Il se tient à l’écart, admirant ce petit moment de bien-être, que je savoure avec les larmes plein les yeux. 


-Je peux prendre une douche !


 -Oh ! Oui ! Oui. Vas-y, me montre-t-il la savonnière, et une serviette blanche et propre.


Je prends du temps avant d’arrêter le robinet d'eau. La salle de bain est inondée de vapeur, on aurait dit un hammam (bain marée). Je sors de là épuiser et moins agité. L’inconnu est devant la porte, comme un garde de corps. Je me dirige à côté du lit, puis je m’assois. 


- Tu dois manger !


 -Hum ! Réponds-je de fatigue. 


Il s’en va comme si rien n’y est.


-Fils de pute ! Dis-je en sanglotant. Tu mérites la prison ! Sale pervers. 


Je cours dans tous les sens pour tenter de m’échapper. Malheureusement, je ne trouve aucune issue. 


À peine cinq minutes, il revient.


- Les yeux larmoyants, pourquoi m’as-tu emmené ici ? Il me regarde l'air épanouie!


-Plaçant un pouf à côté du lit, je ne sais pas !


- Qu’as-tu dans tes mains ? Tu veux me voir souffrir avant de me tuer ?


- Oh rien ! Juste de quoi te nourrir ! Répond-il très enjoué. 


- Je n’ai pas faim ! 


- Il ne s’agit pas d’avoir faim, chérie. 


- Laisse-moi partir ! Je crie en me levant. Laisse-moi partir, s’il te plaît. 


-Non mon cœur ! Assieds-toi ! M’ordonne-t-il sévèrement, à voix basse.


 Je m’assois tristement et toute tremblante.


-Mange un peu cette soupe ! Mime-t-il, en me tendant la culière de soupe de pomme de terre. 


- Il te faut des forces pour nous. 


-Il n’y pas de nous ! Ça n’existera jamais. Je tonne, le regard rempli haine ; 

j’ai envie de lui faire exploser sa tête par des coups. 


- Tu peux avoir toutes les femmes du monde, pourquoi moi ?


- Mange ! Et arrête de poser des questions.


- J’ai mal ! J’ai très mal. 


- La suite te fera oublier ce mal. 


-Tu comptes encore me violer. 


-Encore ? Pourquoi encore ? T’ai-je violé avant ?


 - Je ne sais pas ! 


-Tu dois suffisamment connaître ton corps pour affirmer ou pas, s'il y'a eu un viole sur toi.


-Alors pourquoi m’avoir enlevé les poils du pubis ? 


-Tu ne te sens pas bien ainsi ?


Je ne réponds pas. 


-Pourquoi m’avoir emmené ici ? 


-Ferme là. 


Cet homme est un vrai psychopathe. Il essaie de me forcer à manger. Je serre les dents. 


-Va te faire foutre !


Au moment où je m’attends le moins, il me flanque une gifle. 


Il entre en colère.


 - Mange ! Crie-t-il. Ne me fais pas perdre du temps. 

Me saisissant par les mâchoires, il murmure dans le creux de mon oreille. 


- Je perds patience Paula ! Sois gentille, et...


Il respire intensément.


 -Tout ira bien ! 


-Au secours, je hurle très fort. 


Il devient cynique, alors je baisse la garde...



EMBARQUE D'UN DESTIN...