Chapitre 4

Ecrit par Djelay

L’idée de ne plus la revoir lui pince le cœur. Pourtant il ne la connait que depuis hier. Bon sang Steph, qu’est-ce qui te prend ! Il réessaie de la contacter et son cœur se rempli de joie quand elle décroche enfin.

-       Je t’écoute !

-       Tu es trop belle quand tu es en colère.

Ciara ne s’y attendait pas, et voilà elle est embarrassée.

-       Excuse-moi. Continue-t-il.

-       Pourquoi ?

-       Pour avoir douté de ta parole.

 Elle reste silencieuse, le regard levé vers lui pour une fois. Putain qu’est-ce qu’elle est jolie. Pense-t-il. Ses yeux légèrement étirés lui font penser à ceux d’une biche. Et ses lèvres pulpeuses qu’elle froisse présentement le mettent dans tous ses états. Hors de question qu’elle lui échappe.

-       Dis-moi que tu me pardonnes s’il te plait. Insiste-t-il.

-       D’accord, je te pardonne. Finit-elle par dire après hésitation.

Le sourire dont il la gratifie  lui fait chaud au cœur. Elle ne peut pas nier qu’il est bel homme mais ce n’est pas une raison pour succomber à son charme.

-       Maintenant que tout est réglé, peux-tu répondre à ma dernière question ?

-       Repose-la !

-       Pourquoi ton amie a-t-elle créé ce compte pour toi ? 

-       S’il te plait ! Insiste-t-il en voyant son hésitation.

-       Elle voulait que je fasse une folie. Selon elle ça m’aiderait  à oublier mon chagrin.

-       Quel genre de folie ?

Il veut que je lui fasse un dessin ou quoi pense-t-elle.

-       Coucher avec le premier venu. Avoue-t-elle timidement.

Il ne parait pas surpris.

-       Et qu’en penses-tu Ciara?

-       Pardon ? (où veut-il en venir)

-       Tu pourrais coucher avec un inconnu ?

-       Non ! s’écrie-t-elle choquée.

-       Non ?

-       Je n’aurais pas le courage de le faire.

-       Même si tu es attiré par lui ?

Elle ne répond pas.

-       Je te plais Ciara ? Se risque-t-il à demander.

Elle devient nerveuse tout d’un coup et ne peut cacher son trouble. Steph n’est pas dupe. Il sait qu’il lui plait et elle aussi sait qu’elle l’attire.

-       Sois sincère surtout. Moi tu me plais énormément. J’avoue être tombé sous ton charme dès le premier instant. Depuis je ne cesse de penser à toi.

-       Tu ne penses pas que cette technique de drague est dépassée ?

 Steph essaie d’arborer un sourire. Il ne veut pas qu’elle se rende compte que son commentaire l’a offensé. C’est la première fois depuis ses 22 ans qu’il exprime ainsi ses sentiments à une femme. Pour une fois qu’il est sincère avec une meuf, elle ne le croit pas et ça le blesse.

-       Je suis sérieux Ciara.

Elle ne dit rien, se contentant de l’observer.

-       Dis-moi si je te plais. Insiste-t-il.

-       Oui. Admet-t-elle gênée.

Il parait satisfait de sa réponse. Ses lèvres qui s’étirent en un léger sourire le montre clairement.

-       Alors ce serait bien que nous commencions à mieux nous …

-       Juste une fois !

-       Pardon ? Questionne-t-il confus.

-       Couchons ensemble juste une fois, un soir. Répète-t-elle.

Il n’en revient pas. Elle doit certainement se payer sa tête. Se dit-il.

-       Tu parles sérieusement ?

-       Oui.

Elle n’ose même pas le regarder dans les yeux.

-       Tu me prends par surprise Ciara.

Steph est un habitué de ce site. Il y vient pour les coups d’un soir et il parvient à chaque fois à avoir  dans son lit toutes les femmes qui lui plaisent. Aucune ne lui a jamais  dit non. Certaines espéraient une relation par la suite mais il coupait tout lien après qu’ils soient passés à l’acte. C’est cela sa vie : des relations sans prise de tête. Mais aujourd’hui il est tombé sur une femme qu’il ne parvient pas à cerner. Comme s’il s’agit d’un crime odieux sans faille impossible à élucider. D’habitude, rien qu’en discutant avec une femme il savait dans quelle catégorie la classer. Celle-ci est différente. Elle semblait timide au début, il s’est ensuite avéré qu’elle a du caractère, ce qui l’a tout de suite plu. Et maintenant elle lui propose un coup d’un soir sans suite. Il aurait accepté sans réfléchir s’il était question d’une autre femme. Pourquoi cela lui brise-t-il le cœur de réaliser qu’elle ne vaut pas plus que les autres ? Elle a bien caché son jeu. Pourtant son intuition insiste sur le fait qu’elle est réellement différente.

-       Tu es d’accord ou pas ?

La douce voix de Ciara le ramène à la réalité.

-       Je suis d’accord. Finit-il par dire.

Elle parait peu sure d’elle à présent. Remarque-t-il.

-       Vraiment ? tu acceptes ?

-       Oui pourquoi ? tu sembles nerveuse. Tout va bien ? Tu veux peut-être revenir sur ta parole ?

-       Pas du tout !

Sa réponse hâtive sonne faux.

-       Tu en es sûre ? demande-t-il d’un air amusé

Il en est complètement certain à présent. Ciara n’a manifestement rien à voir avec ces filles sans scrupules qui défilent sur ce site à longueur de journée. A en voir sa nervosité et son embarras on devine immédiatement que c’est la première fois qu’elle fait un truc dans le genre. Mais pourquoi le fait-elle ? Pourquoi porter ce masque mal sain ? A-t-elle finalement décidé de suivre le conseil de son amie ? Apparemment oui. Mais lui, A-t-il le droit de profiter de sa vulnérabilité ? Il est convaincu qu’elle se laisse guider par sa peine. Ce petit ami devait énormément compter pour elle. Il sent subitement son cœur se serrer. Non, il n’est pas jaloux. Pourquoi le serait-il ? Il n’est pas amoureux d’elle. Certes, elle est attirante et il voudrait se la faire mais rien de plus. Comment peut-elle être aussi naïve ? Elle croit bêtement qu’en agissant de la sorte elle pourrait oublier. Elle ignore que son état actuel ne sera rien comparé à celui à venir si jamais elle commet cette erreur. Elle le regretterait amèrement. Il ne peut donc pas accepter sa proposition. En même temps elle pourrait trouver un autre mec qui n’hésiterait pas à sauter sur l’occasion. Cette idée le met en colère. Que lui arrive-t-il ? Pourquoi s’inquiète-t-il autant pour elle ? Depuis quand se préoccupe-t-il d’une inconnue ? De toute façon, après ce fameux soir ils ne se reverront plus alors pourquoi hésiter ? Il compte même bien en profiter.

-       Je te laisse même choisir le jour, le lieu et l’heure. Annonce-t-elle sans enthousiasme.

-       Demain, 20h, chez moi. Se presse-t-il de proposer.

Son trouble est flagrant ce qui amuse Steph.

-       Si tôt ?

-       Cela te dérange-t-il ? Tu as dit juste une fois. Dans ce cas inutile de chercher à se connaitre.

Ciara reste sans voix. Elle vient de commettre la pire erreur de sa vie et elle ne peut pas revenir en arrière sinon il la prendrait pour une poltronne. Pas question de se défiler. Elle allait accepter. Il ne s’agira que d’un soir après tout, ça ne lui fera pas de mal. Non Ciara qu’es-tu en train de faire ? Tu ne connais même pas ce mec. Refuse pendant qu’il est encore temps.

-       Très bien. Demain, 20h, chez toi.

A-t-elle vraiment dit-ça ? Elle-même n’y croit pas.

-       Parfait. Je passe te chercher ?

-       Non je viendrai en taxi. Donne-moi juste l’adresse.

-       Passe-moi ton numéro, je t’enverrai l’adresse par texto demain.

Ciara est réveillée par la sonnerie de son téléphone. Elle essaie paresseusement de le récupérer en tâtonnant la petite table de nuit sur laquelle il est posé. Elle déteste recevoir des coups de fil tôt le matin, surtout le samedi.

-       Oui ? dit-elle d’une voix rocailleuse.

-       Tu es encore au lit ? Il va bientôt être 10h.

Ciara lève les yeux au ciel agacée, en entendant la voix de sa belle-sœur.

-       J’ai eu une dure journée hier Isabelle. Se justifie-t-elle.

-       Tu n’as pas oublié le déjeuner j’espère ?

-       Non. On avait dit 12h n’est-ce pas ? Au fait j’ai invité Lala j’espère que tu n’y vois pas d’inconvénient ?

-       Non pas du tout ! ça tombe bien d’ailleurs, je veux lui proposer d’être ma demoiselle d’honneur. Penses-tu qu’elle va accepter ?

-       Je ne sais pas. Ces temps-ci, elle est beaucoup occupée. Mais demande-lui tout de même.

-       Très bien. Sors du lit Ciara et prépare-toi. Nous avons du pain sur la planche, c’est pour bientôt le mariage et il faut mettre tout au point.

-       Super. La journée s’annonce ennuyante. Marmonne Ciara entre ses dents.

-       Pardon ?

-       Je disais juste que nous allons bien nous amuser.

-       Tu l’as dit. A tout de suite. Bisou bisou.

Steph a l’air absent et ses interlocuteurs l’ont bien remarqué. Ses yeux sont plongés dans le dossier étalé devant lui sans qu’il puisse en voir le contenu. Il n’intervient dans la conversation que rarement et seulement pour répondre par monosyllabes. Cette nuit, Il n’a fait que penser à Ciara. A peine a-t-il réussi à fermer les yeux. Et ce matin encore, ses pensées sont tournées vers la soirée torride et intense qui l’attend. Il aurait voulu reporter cette fichue réunion à lundi mais ses futurs partenaires doivent retourner en Angleterre ce dimanche. Ces derniers ont dû effectuer ce long voyage juste pour signer un partenariat avec Food’s Industry, l’entreprise agroalimentaire l’entreprise qu’il vient d’acheter.

-       Mr. N’Goran, can you have the courtesy to interest you in what we say please? Dit sèchement l’un des deux hommes qui se tiennent en face de Steph.

-       Excuse me Mr Taylor, I was lost in my thoughts.

-       if this contract is indifferent to you in this case…

-       Sorry Mr Taylor. We can continue.

Le reste de la conversation se déroule dans un sérieux absolu. Steph s’est repris et la signature du contrat s’effectue dans une bonne ambiance. Ce partenariat est très important pour Food’s Industry puisqu’il permettra de multiplier ses profits. ‘’Encore une bonne affaire conclue’’, se félicite t-il. Stephane N’goran est un excellent homme d’affaires. Chimiste en recherche et développement, il a travaillé dans plusieurs entreprises agroalimentaires pendant 5 ans avant de se lancer dans le secteur de l’automobile. Il a créé sa propre entreprise ‘’Golden Cars’’ qui très vite est devenue la plus sollicitée de la ville d’Abidjan. La bourgeoisie Abidjanaise s’y intéresse particulièrement parce qu’elle peut y trouver les derniers modèles de voiture.  Il investit plus tard dans la finance et devient actionnaire majoritaire d’une banque florissante. Mais sa passion pour la chimie alimentaire ne le quitte pas. Son plus grand rêve étant de posséder une entreprise agroalimentaire, il finit par le réaliser. Food’s Industry lui appartient depuis trois mois maintenant. Ce caprice lui a coûté une fortune mais il ne le regrette pas. Aujourd’hui, il fait partie des hommes les plus riches de la Côte d’Ivoire. Jeune, milliardaire et beau, il enchaine les relations passagères, non disposé à se caser.

-       Bonjour Sara, je sors de ma réunion avec les investisseurs et j’ai de très bonnes nouvelles. Convoquez une réunion avec le directeur pour lundi à 08h.

-       Très bien monsieur.

-       Merci et excusez-moi de vous déranger un samedi.

-       Ne vous en faites pas monsieur.

-       Parfait. Passez un excellent week-end. dit-il avant de raccrocher.

Le visage de Ciara vient de nouveau occuper ses pensées et il maudit sa faiblesse. Une femme ne l’avait jamais obsédé auparavant. Pourquoi celle-ci le fait-elle ? Peut-être qu’après l’avoir possédée, il la sortira de son esprit. Une fois dans sa voiture il hésite à lui téléphoner. Ce matin il lui avait communiqué son adresse dans un message mais il veut s’assurer qu’elle l’ait reçu. Inutile de se voiler la face, il veut juste entendre le son de sa voix. Cette voix qui le hante toutes les nuits depuis qu’il l’a rencontrée. Il décide finalement de ne pas lui téléphoner. La patience n’est pas son point fort cependant cette fois il pense faire un effort.

Ciara arrive au lieu de rendez-vous. Depuis sa voiture, elle aperçoit Isabelle installée à une table. Quand cette dernière lui a dit qu’elles déjeuneraient dans ce Fast Food, elle a voulu protester mais s’en est abstenue. Incroyable que cela puisse l’être, le propriétaire de cet établissement, un vieux libanais moche,  lui fait la cour. Ce dernier est un sacré pot de colle. Il insiste malgré son indifférence. Elle lui a clairement signifié qu’elle ne partage pas ses sentiments mais il s’en fiche et n’en fait qu’à sa grosse tête. Le pervers !  Evidemment, sa belle-sœur n’est pas au courant de la situation. Elles ne sont pas assez proches pour qu’elle lui parle de ce genre de choses. Elle espère seulement que son harceleur soit passé à autre chose. Dommage que Lala ne puisse pas venir. Pense-t-elle. Elle lui a téléphoné juste après le coup de fil d’Isabelle pour l’informer.  D’un geste las, elle part en direction de la table où se trouve sa belle-sœur. Celle­-ci est tellement occupée à feuilleter des documents qu’elle ne la voit pas arriver.

-       Salut ! Lance Ciara.

-       Ahh ! Tu daignes te montrer enfin. Lui dit-elle sur un ton de reproche.

-       N’exagère quand même pas Isabelle. Il n’est que midi et quart. Réplique Ciara en lui faisant la bise.

-       Oui mais on avait dit 12h. bref assieds-toi, nous avons du travail.

L’entrevue avec Isabelle a mis plus de temps que prévu. Heureusement que le propriétaire du fast food était absent. Ciara n’aurait pas supporté l’avoir dans ses pattes.

-       Oufff ! Soupire-t-elle en se laissant tomber dans son canapé.

Il ne lui reste plus que trois heures pour se préparer avant son rendez-vous avec Stéphane. Comment a-t-elle pu s’embarquer dans cette histoire ? Elle est sur le point de coucher avec un homme rencontré sur internet.

-       Mais c’est qu’il est tellement craquant. Murmure-t-elle.

Qu’est ce qui lui prend ?  Il ne manquait plus qu’elle tombe amoureuse de cet inconnu (elle ricane). Son chagrin l’a-t-elle affectée à ce point ? Non, elle n’est pas amoureuse. Ce mec est beau et sexy certes mais c’est tout. Elle est seulement  attirée par lui, par son corps. Ce n’est que du désir, rien de plus.  Le retentissement de la sonnette la fait sursauter.

-       Oui j’arrive. S’empresse-t-elle de dire en se levant comme si elle avait été éjectée du canapé.

-       Lala ? Que fais-tu ici ? Tu ne devrais pas être à San-Pedro ? S’étonne-t-elle en découvrant son amie au seuil de la porte.

-       Le voyage a été reporté. Mais toi, pourquoi tu as cet air coupable ?

-       Quoi ? euh… quel… quel air coupable ? bégaie Ciara avant de se diriger à grands pas vers la cuisine.

-       Tu ne vas pas t’en sortir aussi facilement Ciara. Reviens là.

Lala rejoint son amie dans la cuisine. Celle-ci parait embarrassée. Que lui cache-t-elle ?  Lala, adossée contre le mur l’observe alors qu’elle sort une bouteille d’eau du réfrigérateur et s’en sert.

-       Je te sers ? lui demande Ciara .

-       Crache le morceau ! Lance lala ignorant sa question.

Elle s’avance vers Ciara jusqu’à se retrouver en face d’elle et croise les bras, Attendant que celle-ci se décide à se confier.

-       Pardon ? Dit Ciara feignant la surprise.

-       Pas de ça avec moi ma belle. Tu me caches quelque chose et tu vas me dire ce que c’est tout de suite. Ordonne Lala en faisant la moue.

Apparemment son amie ne compte pas lâcher l’affaire. Quand Lala désire une chose, elle l’obtient coûte que coûte et Ciara est consciente du fait qu’elle ne pourra jamais rien cacher à son amie. Cette dernière sait toujours quand elle ment ou quand elle lui cache quelque chose. Elle est une sorte de vielle sorcière. Cette pensée l’amuse.

-       Et arrête de prendre cet air surpris, ça te donne une tête d’idiote. Ajoute-t-elle.

Un silence s’installe puis Ciara explose de rire contaminant son amie qui rit à son tour.

-       C’est bon tu as gagné. Je vais tout te raconter.

-       Eh bien, je suis toute ouïe.

-       J’ai un rencard ce soir, à 20h.

-       Avec le mec du site ? s’écrie Lala enthousiaste.

-       Oui.

-       Oh mon Dieu Ciara ! C’est super… dans quel restaurant ?

-       Euh…chez lui.

-       Chez lui ? Il va te sauter ?

-       Lala !  s’offusque Ciara en lui donnant une tape sur l’épaule.

-       Tu t’es enfin décidée à le faire ma belle. Tu verras, tu te sentiras mieux après. En plus il est tellement mignon tu voudras…

-       Non ! c’est juste pour cette fois et il est d’accord.

-       Peu importe ! Fait-elle en tenant son amie par les épaules.

-       Tu dois être sexy pour ce soir. Suis moi je m’en occupe.

-       Attends !

Déjà, son amie l’entraine dans la chambre. C’est tout Lala. Elle ferait n’importe quoi pour que son amie se porte mieux. Mais cette fois ci Ciara n’est pas sure que ce soit la bonne méthode. Putain, c’est comme si elle s’apprêtait à se prostituer.

 Il est 20h pile et Ciara est toujours dans le taxi posté devant la maison de Stéphane. Est-ce la bonne adresse ? Se demande-t-elle. Il ne peut pas avoir une telle baraque à moins qu’il ne soit plein aux as. Le quartier aurait dû l’interpeler  car après tout ‘’Zone 4 ‘’ est un quartier très huppé  de la ville d’Abidjan. Mais tout de même sa maison est gigantesque. Lala l’aurait qualifiée de maison ‘’cinq étoiles’’. Cette pensée lui arrache un sourire. Plusieurs minutes se sont écoulées et Ciara ne s’est toujours pas décidée à sortir du véhicule.

-       M’dame, j’ai d’autres clients à aller récupérer alors décidez-vous.

Le chauffeur de taxi semble avoir perdu toute patience.

-       Désolée… combien vous dois-je ? demande-t-elle embarrassée. 

-       Trois mille francs m’dame.

Le taxi part aussitôt après avoir été réglé. Ciara prend son courage à deux mains et appuie sur la sonnette. Nerveuse, elle n’arrête pas de se passer la main dans les cheveux. Lala a insisté pour qu’elle les laisse tomber sur ses épaules alors qu’elle voulait les retenir en un chignon. De plus elle ne se sent pas à son aise dans cette robe moulante rouge et trop sexy à son goût. D’abord elle lui arrive à mi-cuisse, ensuite le large décolleté laisse entrevoir le haut de ses seins. Et comme si ce n’est pas suffisant elle a opté pour des sandales à très hauts talons.

-       Ma pauvre Ciara, tu es le portrait craché d’une escort girl  bas de gamme. Maugrée-t-elle.

Fin du quatrième chapitre. Bizbi.

Juste pour un soir