
CHAPITRE 4 : BÊTISE COMMUNE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 4 : BETISE COMMUNE
**LUCIA MANGA MFOULA**
Lucrèce : (Prenant ma main) C’est depuis quand ça ?
Moi : (La regardant confuse, les larmes perlant sur mes joues) Hein ?
Lucrèce : (Présentant mon doigt devant mon visage) C’est depuis quand que tu as remis cette chose sur ton doigt ?
Je regarde mon doigt en réalisant que depuis hier je n’ai pas toujours retiré cette bague puis je la regarde.
Lucrèce : Nous sommes en plein délire là ce n’est pas possible. Et puis tu te demandes pourquoi Viclaire ne veut plus de ce mariage ? Tu as enlevé sa bague pour reporter celle de Bhernie ?
Moi : (Essayant de la retirer) Ce n’est pas ce que tu crois Lucrèce, je n’ai pas remis cette bague.
Lucrèce : Maintenant elle fait quoi sur ton doigt ? Et où est la bague de Viclaire ?
Moi : Je voulais seulement l’essayer pour voir si c’était encore juste et que.
Elle éclate de rire en mettant ses deux mains sur le visage avant de se lever en bougeant la tête de gauche à droite puis mettre ses deux mains aux hanches.
Lucrèce : Akié ! Non tata Luce tu es forte, devant Dieu. Tu voulais faire quoi avec ?
Moi : (Silence)
Lucrèce : Essayer pour voir si c’était encore juste hein ? Tu es même normale ? Tu es sûre que ça tourne bien dans ta tête ? D’où tu vas penser que tu retires ta bague de fiançailles pour aller porter celle de ton ex ? (Touchant sa tête) Même quand cette idée a seulement germé dans ta tête tu n’as pas compris que c’était une pensée de l’ennemi ? Et depuis là tu te balades avec sans aucun remords, non pour toi c’est normal, tu voulais seulement essayer. Essayer quoi ? La sorcellerie ?
Moi : (Silence)
Lucrèce : En fait c’est Viclaire qui a raison, tu veux toujours de la relation avec Bhernie.
Moi : (Pleurant) Ce n’est pas vrai Lucrèce, je te jure que j’ai porté cette bague sans arrière pensée et je, j’ai seulement oublié de la retirer parce que je me suis endormie. Je ne savais même pas que c’était cette bague qui était sur mon doigt et non celle de Viclaire. Lucrèce crois moi.
Lucrèce : C’est bien. Commence en même temps à réfléchir à ce que tu vas dire à papi et mamie car demain soir cette histoire sera dehors.
Elle me laisse là et va s’en fermer dans la chambre en claquant la porte. Je retire cette bague et je la balance par la fenêtre avant de couvrir mon visage avec mes deux mains en continuant à pleurer. Je me suis allongée sur le canapé en me recroquevillant sur moi. J’ai pleuré jusqu’à ce que le sommeil me prenne (…)
J’entends des voix des personnes qui rient et lorsque j’ouvre les yeux je me rends compte que je suis au salon et Lucrèce est à la terrasse en train de rire avec Jérôme. Une forte envie d’uriner me prend la vessie alors je me lève et me rends à la douche. Je me soulage rapidement puis je viens me poser devant le miroir, mon visage est gonflé et mes yeux sont rouges. Je lave mes mains avant de me rincer le visage, dès que je finis, je prends ma petite serviette et je m’essuie, ce faisant je suis interpellée par mon doigt que je vois à travers le miroir, la bague de Bhernie que j’ai jetée tout à l’heure est dessus.
Moi : (Regardant mon doigt, confuse) Qu’est-ce que ? Attends, c’était un rêve ou bien je l’ai vraiment jetée ? Je ne suis pas en train de perdre la tête, j’ai bien retiré et jeté cette bague.
Lucrèce : (Dans la chambre) Tata Luce ?
Moi : Je suis ici Lucrèce.
J’ai retiré cette bague et je l’ai jetée dans la petite poubelle qui est à la douche et je suis sortie.
Lucrèce : Tu te lavais ?
Moi : Non. Je me soulageais et j’ai profité à me rincer le visage.
Lucrèce : Ah d’accord. J’ai cru que tu avais encore un malaise alors je suis venue voir.
Moi : Non. Je voulais seulement me soulager.
Lucrèce : D’accord.
On se regarde et je baisse les yeux attristés.
Lucrèce : Qu’est-ce qu’il y a ?
Moi : Tu es fâchée contre moi.
Lucrèce : (Venant me prendre dans ses bras) Je ne suis pas fâchée contre toi tata Luce. Apprendre cette situation et te voir porter cette bague après tout ce que nous savons m’a énervée mais c’est tout, je ne suis plus fâchée et c’est passé maintenant.
Moi : J’ai jeté cette bague à la poubelle.
Lucrèce : Il faut aller la ramasser.
Moi : (Confuse) Mais tu ne voulais pas que je la porte.
Lucrèce : Et je ne le veux toujours pas. Mais si je me rappelle bien tu m’avais dit que cette bague était très importante pour sa famille alors je ne pense pas que tu devrais la jeter. Tu devrais plutôt la lui rendre et il se débrouillera avec ça. D’accord ?
Moi : D’accord.
Lucrèce : Il faut que tu viennes manger car il est 16h. Jérôme aussi est là et il va manger avec nous.
Moi : Ok. Vas-y, je te suis.
Lucrèce : Ok.
Elle m’a fait un bisou sur la joue et elle est partie. J’ai soupiré et je suis retournée dans la salle de bain pour aller fouiller la poubelle et j’ai récupéré la bague. Je l’ai regardée pendant un moment avant de soupirer à nouveau puis je suis sortie et l’ai mise dans ma boîte à bijoux. J’ai ensuite rejoint Lucrèce et Jérôme qui étaient maintenant au salon.
Moi : Bonjour Jéjé.
Jérôme : (Se levant pour me faire la bise en souriant) Bonjour tata Luce.
Moi : Tu es là depuis ?
Jérôme : (Se rasseyant) Une trentaine de minutes.
Moi : D’accord. Moi je dormais.
Jérôme : Je sais, je t’ai vue le faire quand je suis arrivé. Sinon ça va ? Pas trop stressée avec la semaine prochaine ?
Je souris sans pouvoir lui répondre car actuellement je ne sais pas si j’ai encore une seule chance de me marier la semaine prochaine.
Lucrèce : (Intervenant) Allons y d’abord manger car je meurs de faim et toi monsieur, tu vas profiter à expliquer pourquoi tu vas chercher les atangas à 2h du matin et surtout pourquoi tu étais chez Ariane à presque minuit.
Il rit et nous allons tous les trois sur la table. Je prie pour le repas et nous commençons à manger, j’ai envie de piment.
Moi : Il y a encore le piment au frais ?
Lucrèce : Crû ou écrasé ?
Moi : Écrasé.
Lucrèce : Je sais qu’il y en a crû maintenant écrasé je ne sais pas, attends je vérifie.
Elle se lève et va me chercher ça.
Lucrèce : (Revenant avec un petit pot) Tu as la chance, le pot qu’on avait ramené après la fête des garçons est encore là.
Elle me le donne et je le prends, j’ouvre et je prends une grosse cuillère pour la mettre dans mon assiette. Ils me regardent tous les deux avec les grands yeux car nous savons tous que rien que l’huile de ce piment suffit à sérieusement chauffer les lèvres alors la quantité que j’ai prise est immangeable mais c’est ainsi que je le sens. Je ferme le pot et je le dépose avant de prendre une cuillère pour goûter, c’est parfait. Je mange donc avec le sourire.
Jérôme : (Regardant Lucrèce avant de me regarder) C’est ce à quoi je pense ?
Nous : (Silence)
Jérôme : (Prudemment) Tu, tu es enceinte ?
J’ai bougé affirmativement la tête.
Jérôme : (Les grands yeux) Non.
Nous : Si.
Jérôme : Non mais
Il se lève et il vient me serrer dans ses bras visiblement ému, ce qui nous fait pleurer de joie Lucrèce et moi. Bien évidemment ma séparation avec Bhernie avait révélé ma condition à tout notre entourage et Jérôme mieux que les autres connaît cette histoire ainsi que la douleur et la tristesse qui ont été les miennes par rapport à ma condition alors je sais qu’il comprend que ce n’est pas une petite affaire. Il se sépare de moi et me tient par les épaules en regardant mon ventre.
Jérôme : (Souriant à travers ses larmes) Tu es vraiment enceinte Lucia ?
Moi : (Reniflant en souriant) Oui.
Il me reprend dans ses bras pour un câlin avant de me faire un bisou sur le front.
Jérôme : Toutes mes félicitations Lucia, je suis tellement content pour toi tu n’as pas idée.
Moi : (Souriant en essuyant mes larmes) Merci.
On se rassoit.
Jérôme : (Joyeux) On ne pouvait pas faire meilleure nouvelle que celle-là. Vous l’avez appris quand ?
Moi : Hier soir.
Jérôme : Avec les envies et autres là ?
Moi : Plus ou moins. Je me suis évanouie et on m’a emmenée à l’hôpital, après examen, on l’a découvert.
Jérôme : Seigneur. Et le problème des trompes qui avait été retirées du coup ?
Moi : Disparu. (Coulant des larmes) Dieu a opéré un miracle.
Jérôme : (Montrant son bras) Regarde comment j’ai la chair de poule. Quand j’écoute les choses comme ça j’ai vraiment envie de vous suivre à l’église.
Lucrèce : Et tu devrais vraiment le faire.
Jérôme : Je prends l’élan.
Lucrèce : (Essuyant son visage) Hum.
Jérôme : Même si je suis plus que convaincu que Dieu existe et qu’il marche avec vous 2.
J’ai souri.
Jérôme : Je dois admettre que Viclaire aussi c’est quelqu’un hein, il a réussi à te mettre enceinte.
Nos sourires se sont effacés de suite et Lucrèce a fait une grimace.
Jérôme : Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai dit quelque chose de travers ?
Lucrèce : (Se raclant la gorge en mettant sa main pliée devant sa bouche) Hum-hum-hum.
Jérôme : Il y a un problème ?
Moi : Oui.
Jérôme : (Silence)
Moi : En fait, cet enfant n’est pas de Viclaire.
Jérôme : (Les grands yeux) Comment ? Il n’est pas de Viclaire ?
Moi : Non.
Jérôme : Comment est-ce possible ? S’il n’est pas de Viclaire alors c’est qui l’auteur ?
Moi : (Silence)
Il me regarde et regarde Lucrèce.
Jérôme : Ne me dîtes pas que c’est Bhernie.
Lucrèce : (Faisant un bruit de gorge en froissant le visage) Hum.
Jérôme : (Clignant des yeux plusieurs fois) Ce n’est pas vrai. C’est Bhernie ?
Je baisse les yeux et il s’adosse sur sa chaise en mettant une de ses mains sur sa tête en se la caressant visiblement dépassé.
Jérôme : Wonderfull.
Personne n’a parlé pendant plusieurs secondes.
Jérôme : (Reprenant la parole) Attends Bhernie et toi vous avez repris la relation ?
Moi : Non. C’est une longue histoire mais cela s’est passé une seule fois et c’était une erreur.
Jérôme : Viclaire est au courant pour la grossesse ?
Moi : Oui.
Jérôme : Et il sait qu’elle n’est pas de lui.
Moi : Oui. Il a décidé d’annuler le mariage et a mis fin à la relation.
J’ai dit cette phrase avec une voix déjà empreinte d’émotion et mes larmes n’ont pas tardé à couler.
Jérôme : Mince. Les parents sont au courant ?
Moi : Non. Il n’y a que toi qui le sais pour l’instant. J’essaye de voir si jamais il change d’avis et
Lucrèce : (M’interrompant) Il ne le fera pas.
Moi : (Silence)
Lucrèce : Quand nous avons parlé ce matin, il a dit qu’il ne reviendrait pas sur sa décision et que demain soir, il le dira à toute sa famille ainsi qu’à ses amis. En me chargeant de te dire de rester loin de lui pour le moment.
Mes larmes se sont mises à couler davantage.
Jérôme : Si je veux être honnête avec toi, je crois que c’est la chose à faire pour éviter de vous faire davantage de mal. Tu as vu ce qui s’est passé avec Ariane et moi par le passé quand j’ai découvert sa trahison et qu’elle a insisté afin que nous continuons ensemble. Je ne suis pas en train de dire que Viclaire réagira comme je l’ai fait mais il ne vaut mieux pas prendre de risques. Annuler le mariage est la meilleure des solutions pour le moment, histoire de vous laisser sérieusement digérer l’affaire.
J’ai mis mes deux mains sur mon visage.
Moi : (Pleurant) Si vous saviez comme je m’en veux, je vous jure que je ne voulais pas détruire ma relation avec Viclaire. Je m’en veux tellement.
Lucrèce : (M’enlaçant par derrière) C’est bon tata Luce, arrête de pleurer n’oublie pas ta condition.
Jérôme : Elle a raison Lucia et si cela peut te consoler, tu n’es pas la seule à avoir fait une bêtise.
J’essuie mes larmes en reniflant avant de le regarder.
Jérôme : Ariane aussi attend un enfant……. de moi.
Lucrèce/Moi : (En chœur) Hein ?
Il se met à rire en caressant sa tête.
Jérôme : Si vous voyez vos têtes hein.
Lucrèce : Et tu trouves ça drôle ? Elle est enceinte, depuis quand ?
Jérôme : (Amusé) 1 mois et demi
Lucrèce : Seigneur. Ogoulinguendé ? Donc tu as repris la relation avec Ariane ?
Jérôme : Non.
Lucrèce : Comment ça non ? Tu ne vas pas me dire que c’était un accident.
Jérôme : Du tout. C’était voulu.
Nous avons arqué les sourcils et Lucrèce s’est bien redressée pour le regarder.
Jérôme : Ce n’était pas une erreur. Je voulais un autre enfant et je lui ai demandé de m’en faire.
Lucrèce : Tu es sérieux ?
Jérôme : Oui. Je t’ai toujours dit que je ne voulais pas avoir d’enfants avec plusieurs femmes et elle est déjà la mère des deux premiers. C’est donc plus logique qu’elle soit la mère du troisième.
Lucrèce : Elle est quoi, ta mère porteuse ?
Jérôme : Non. Vu qu’elle conserve tous ses droits comme pour les deux autres. C’est plus pratique. On a une seule mère, un seul père et une même éducation pour tous. Comme ça pas de rivalités ou de chamailleries liées au fait d’avoir plusieurs mères. Au moins là, je ne compose qu’avec elle.
Lucrèce : (Dépassée)Et elle est d’accord avec ça ?
Jérôme : Pas tout à fait.
Nous le regardons intriguées.
Jérôme : Elle ne sait pas exactement le programme.
Nous : Pardon ?
Jérôme : Elle croit que nous sommes à nouveau ensemble.
Lucrèce : (Choquée) Ogoulinguendé tu es normal ?
Moi : Seigneur.
Jérôme : (Amusé) Arrêter de faire ces têtes comme si vous aviez affaire à un fou.
Nous : (En chœur) Mais tu es fou Jérôme.
Lucrèce : Quand toi-même tu écoutes ton histoire là tu trouves qu’elle est normale ? Tu ne veux pas te remettre avec elle mais tu veux lui faire des enfants ? Tu es même sérieux ? Quand tu entends ça tu trouves que tout tourne rond dans ta tête ? Donc toute sa vie, elle sera là pour te faire des enfants ?
Jérôme : Ariane n’a jamais voulu être dans une relation stable pour un mariage.
Lucrèce : Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Jérôme : Si elle était allée voir ailleurs c’est bien parce qu’elle estimait que je n’étais pas assez bien pour être son mari alors je ne vois pas pourquoi je le ferais. Je ne cherche pas de relation stable avec Ariane, tout ce que j’attends d’elle c’est qu’elle me fasse des enfants et qu’on s’en occupe car sur ce plan, je n’ai rien à redire.
Lucrèce : Tu as besoin de délivrance Ogoulinguendé.
Il rit.
Lucrèce : Mais je suis sérieuse, tu as sérieusement besoin de délivrance car tu n’es visiblement pas en possession de toutes tes facultés.
Il éclate de rire.
Jérôme : (Riant) Priez pour moi pauvre pécheur.
Elle se déplace et va le gifler à l’épaule, ce qui accentue son rire et on reprend à manger pendant qu’il continue à nous raconter sa folie en nous disant que présentement personne n'est au courant et il ne compte rien dire à qui que ce soit jusqu’à ce qu’elle arrive à terme.
Lucrèce : Ne compte pas sur moi pour être complice de cette histoire. Si jamais Ariane vient me voir pour me parler sache que je lui dirai ce que tu as en tête.
Jérôme : De toutes les façons elle ne viendra pas car je sais comment je gère mes choses.
Nous avons terminé de manger et Lucrèce a débarrassé toute seule avant de nous rejoindre à la terrasse où nous avons discuté jusqu’au soir et Jérôme est parti avec 2 bouteilles de lait que Lucrèce a faites.
Nous sommes restées en train de reparler de l’histoire de Jérôme en disant que nous en ferions un sujet de prière puis je lui ai demandé.
Moi : Vic t’a vraiment dit qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec moi et que je n’avais plus aucune chance avec lui ?
Elle me regarde et bouge affirmativement la tête. Mes larmes coulent et je les essuie.
Lucrèce : (Me prenant dans ses bras) Je suis vraiment désolée tata Luce.
Moi : (Reniflant) Je sais. Je le suis aussi.
Lucrèce : (Silence)
Moi : Tu as dit qu’il parlera à ses parents quand ?
Lucrèce : Demain soir.
Moi : On est censé avoir la dernière réunion d’ensemble demain pour tout harmoniser avec nos familles.
Lucrèce : Tu sais déjà qu’ils ne viendront pas.
On se regarde.
Moi : Alors c’est demain que tout le monde saura que je l’ai trompée et que je suis présentement enceinte de quelqu’un d’autre.
Lucrèce : Tu n’as pas le choix…