Fatima, toujours sous le choc des messages menaçants, tentait de garder son calme pour Aïcha. Mariam, à ses côtés, ne cessait de scruter la rue par la fenêtre, prête à réagir au moindre mouvement suspect.

— "Tu es sûre qu’il n’a pas bougé ?" demanda Fatima, la voix tremblante.

Mariam hocha la tête.

— "Non, il est toujours là. 

Mais Idriss et Karim ne vont pas tarder."

Soudain, la voiture noire démarra lentement et s’éloigna.

— "Il s’en va," murmura Mariam, les sourcils froncés.

Fatima sentit un soulagement temporaire, mais une angoisse persistante lui serrait la poitrine.

— "Ça veut dire qu’ils savent qu’Idriss arrive," souffla-t-elle.

Mariam posa une main rassurante sur son bras.

— "Ne t’inquiète pas. 

Karim ne laissera personne vous faire du mal. 

Et Idriss non plus."

À cet instant, des coups furent frappés à la porte. Fatima sursauta.

— "C’est nous !" appela la voix d’Idriss.

Elle accourut et ouvrit rapidement. 

Idriss entra en trombe, Karim juste derrière lui. 

Il balaya la pièce du regard avant de se diriger vers Fatima et de la prendre dans ses bras.

— "Est-ce que ça va ?"

Elle hocha doucement la tête.

— "Ils sont partis quelques minutes avant votre arrivée."

Idriss serra les dents.

— "Ils nous testent.

 Ils veulent nous faire peur."

Karim se tourna vers Mariam et lui caressa doucement la main.

— "Tu vas bien, mon amour ?"

— "Oui, mais Fatima était terrorisée."

Karim se tourna vers Idriss.

— "On ne peut plus rester passifs. 

On doit riposter, et vite."

Idriss et Karim se retirèrent dans le bureau du rez-de-chaussée pour mettre en place leur stratégie. 

Malik avait parlé de Noura Doumbia, la sœur de Souleymane.

— "Si elle est son point faible, on doit l’approcher," dit Idriss.

— "Mais comment ?" demanda Karim.

Idriss réfléchit un instant avant de répondre :

— "Si elle est aussi importante pour lui, elle ne doit pas être totalement ignorante de ses activités. 

Peut-être même qu’elle désapprouve certaines de ses méthodes. On doit en savoir plus sur elle avant d’agir."

Karim approuva.

— "Je vais demander à Malik de nous obtenir plus d’informations sur elle. 

En attendant, je vais renforcer la sécurité de cette maison.

 Mariam et Fatima ne doivent plus jamais être exposées à un tel danger."

***Noura Doumbia***

Pendant ce temps, dans une villa luxueuse à la périphérie de la ville, Noura Doumbia observait son frère avec inquiétude.

 Elle savait qu’il préparait quelque chose de dangereux.

— "Souleymane, jusqu’où comptes-tu aller ?" demanda-t-elle en croisant les bras.

Son frère, assis dans un large fauteuil en cuir, la regarda avec un sourire en coin.

— "Je ne fais que rendre à Al-Farouk ce qu’il m’a pris."

Noura secoua la tête.

— "Tu parles de vengeance, mais tu es en train de mettre en danger des innocents. 

Une femme et un enfant, Souleymane.

 Est-ce que ça te paraît juste ?"

Il se leva brusquement.

— "Ne parle pas de justice. Ce que j’ai perdu à cause de cet homme, tu ne peux pas le comprendre."

Elle planta son regard dans le sien.

— "Je comprends que tu es en train de devenir un homme que je ne reconnais plus."

Souleymane soupira, mais avant qu’il ne puisse répondre, un de ses hommes entra précipitamment.

— "On a un problème. 

Idriss Al-Farouk a bougé ses pions. Il enquête sur nous."

Souleymane serra les poings.

— "Alors il est temps de lui montrer à qui il a affaire."

Noura, silencieuse, sentit une inquiétude croissante. Elle savait que cette escalade de violence ne mènerait à rien de bon.

Et pour la première fois, elle se demanda si elle devait prévenir Idriss avant qu’il ne soit trop tard…

A suivre .