
Chapitre 50
Ecrit par Ellie chou
La mort de Souleymane marqua la fin d’un long cauchemar pour Noura.
Les jours suivants furent éprouvants, rythmés par les interrogations de la police et la gestion des formalités.
Elle se sentait vidée, comme si toute son énergie l’avait quittée avec la dernière balle tirée cette nuit-là.
Idriss, Karim et Malik restèrent à ses côtés, lui offrant un soutien sans faille.
— "Tu n’es plus seule, Noura," lui rappela Idriss alors qu’ils quittaient le commissariat après la clôture du dossier.
Elle leva les yeux vers lui, les larmes au bord des paupières.
— "Merci... pour tout," murmura-t-elle.
Idriss hocha la tête, sans rien ajouter.
Il savait qu’aucun mot ne pouvait réellement soulager la douleur d’avoir perdu un frère, même un frère devenu un ennemi.
***Fatima et Idriss***
Le retour à la maison fut un moment rempli d’émotions pour Idriss.
Lorsqu’il franchit le seuil, Fatima l’attendait, leur fille Aïcha dans les bras.
— "Tu es rentré," souffla-t-elle en s’approchant.
Idriss embrassa tendrement son épouse et caressa la tête de sa fille.
— "Oui... et cette fois, je ne veux plus m’éloigner de vous."
Fatima lui sourit, les yeux brillants.
Elle savait combien cette épreuve l’avait changé.
Il n’était plus seulement l’homme orgueilleux qui refusait d’écouter son cœur.
Il était devenu un mari aimant, un père attentif et un homme qui avait appris à protéger ce qui comptait vraiment.
Le couple décida de repartir sur de nouvelles bases, loin des conflits familiaux et des attentes étouffantes. Fatima, malgré les épreuves, avait trouvé en Idriss un véritable compagnon de vie.
***Karim et Mariam***
Karim et Mariam, déjà mariés depuis un moment, vivaient un bonheur paisible.
La maladie qui l’avait frappé autrefois n’était plus qu’un lointain souvenir, et Mariam était enceinte de leur premier enfant.
Lorsqu’ils annoncèrent la nouvelle à Idriss et Fatima, ce fut un moment de joie immense.
— "Un enfant ?" s’exclama Idriss en serrant son ami dans ses bras.
— "Oui, frère. Un petit garçon, in shaa Allah," répondit Karim avec fierté.
Mariam, debout à leurs côtés, riait doucement.
— "Je vous préviens, il sera aussi têtu que son père."
Fatima éclata de rire.
— "Alors nous sommes déjà prêts à l’accueillir !"
La vie leur offrait enfin du répit, après toutes les tempêtes qu’ils avaient traversées.
***Amina***
Pendant ce temps, Amina vivait une tout autre histoire.
Après l’échec de ses tentatives pour récupérer Idriss, et la trahison de son amant qui avait voulu la sacrifier, ses parents avaient pris les choses en main.
Ils l’avaient forcée à épouser un homme issu d’une famille influente, espérant ainsi redorer son image et l’éloigner de ses anciens démons.
Ce mariage, Amina l’avait d’abord vécu comme une prison. Mais avec le temps, elle avait fini par s’adoucir. Son mari, bien que strict, n’était pas un homme cruel. Il lui offrait une vie stable, loin des manigances et des marabouts.
Un soir, alors qu’elle contemplait le jardin de sa nouvelle demeure, elle se surprit à penser à tout ce qu’elle avait perdu... mais aussi à ce qu’elle pouvait encore construire.
Peut-être que, pour la première fois, elle pouvait réellement être heureuse.
Les jours passèrent, puis les mois.
Idriss et Fatima, main dans la main, regardaient Aïcha jouer dans le jardin.
Karim et Mariam, de leur côté, attendaient avec impatience la naissance de leur fils.
Quant à Noura, elle avait décidé de voyager, de prendre du recul pour se reconstruire.
Avant de partir, elle avait remercié Idriss une dernière fois.
— "Grâce à toi, j’ai une seconde chance."
— "Prends soin de toi, Noura," lui avait-il répondu.
La nuit n’avait pas été tendre avec eux, mais l’aube leur offrait une nouvelle promesse.
Et cette fois, chacun était prêt à écrire son propre destin.
Loin des inquiétudes et des peurs, à présent ils allaient vivre heureux et rattraper le temps perdu.