chapitre 7

Ecrit par leilaji

LOVE SONG
Tome II
(suite de Xander et Leila + Love Song)

LOLA

Episode 7

Le petit bout de chou engoncé dans son kimono salue ses ainés et se jette sur l’entraineur qui la fait tournoyer dans l’air. Elle rit aux éclats comme si rien dans ce monde n’avait plus d’importance que cette pirouette. L’ambiance au dojo est toujours bon enfant, alors je m’y réfugie lorsque j’ai envie de sourire un peu. J’aime bien de temps à autre, revenir ici et regarder les gamins s’entrainer. Les tatamis sont usés, la salle est mal entretenue mais c’est avec tout leur cœur et toutes leur force que les combattants s’affrontent. C’est tout ce que Mickael aimait.
Même si on lui reprochait de semer la zizanie en couchant avec les mamans des gamins du club, tout le monde aimait Mickael pour sa rigueur lors de l’entrainement des compétiteurs. Le sensei en charge du cours de ce soir me jette de petits coups d’œil remplis de pitié. Ca ne me dérange pas. je suis pitoyable en ce moment. Ils connaissent tous notre histoire alors personne ne m’empêche d’être là. Heureusement. 

Parfois, j’ai envie d’être hargneuse et de leur demander d’arrêter de s’occuper de moi et de s’intéresser à leurs propres fesses. Mais chacun à son mot à me dire, sa consolation débile à me donner. Qui peut comprendre ? On ne réagit pas tous de la même manière face à la douleur, face à l’échec, face à la mort. Et le pire c’est que les plus forts continuent d’écraser les plus faibles sans même s’en rendre compte en prodiguant des conseils plus qu’inutiles. Moi seul sais si mon cœur est apte à guérir ou pas et tous les conseils du monde n’y feront rien.

Tout le monde me dit : « tu te complais dans ta douleur, arrête. Il est mort tu n’y peux plus rien, tu as ta vie à vivre ». Mais ce n’est pas comme si ça me plaisait de rester dans cette douleur. C’est juste qu’elle me suit comme mon ombre. Je n’arrive pas à y échapper. Et si j’y réfléchis bien, ce n’est pas de la douleur mais de la culpabilité. Je sais que c’est parce qu’il m’a défendue contre Hugues, qu’il s’est pris des coups, qu’il a poussé son corps jusqu’à ses limites, qu’il est sorti de l’hôpital trop tôt pour venir me rencontrer … qu’il est mort sur la route. Il devait être fatigué. Il était pressé de venir me voir, de me dire à quel point il m’aime. Et il est mort. Tout ça c’est à cause de moi et de ma vie de merde.

Une personne ne peut pas autant se sacrifier pour une autre et être punie ainsi par Dieu. C’est injuste. C’est vraiment trop injuste. Alors à quoi ca sert de lutter ? A quoi ça sert de faire le bien autour de soi, de protéger ceux qu’on aime jusqu’au dernier souffle si c’est pour mourir comme un chien sur une route ? Si la récompense d’un comportement protecteur peut nous être ôtée à tout moment par un destin tragique, pourquoi se battre pour ce qui est juste ? Où est la justice de Dieu ? Où est-elle ?

Toute ma vie je me suis battue. J’ai été mère avant même d’être femme. Mais j’ai assumé parce que je me disais qu’un jour moi aussi j’aurai droit au bonheur. Que n’ai-je pas vu des amies à moi faire ? Vendre leur corps, abandonner leurs enfants, renier leurs parents… et aujourd’hui où sont-elles ? Dans des foyers, avec une énorme bague au doigt, riche et  heureuse… Moi j’ai élevé mon enfant, économisé chaque centime pour nourrir ma famille et quand enfin, je peux souffler, laisser les bras d’un homme m’étreindre et me dire que plus jamais il ne m’arrivera du mal, on me le reprend.

Ce n’est pas juste. Et si ce n’est pas juste alors tout ce pour quoi je me suis battue est vain et éphémère. Le bonheur est éphémère. La vie est éphémère. Ca ne vaut pas la peine de s’y accrocher avec hargne et désespoir. Je la laisse ma balloter… Advienne que pourra. J’en ai assez de me battre. 

Assise par terre, je finis par me terrer dans un coin du gymnase. Je laisse le son des chutes bercer mes pensées, mes souvenirs. Je revois ma première rencontre avec Mickael. Lui et cette espace de grâce animale qu’il dégageait m’ont complètement envoutée. Je repense au jour où il m’a sauvée la vie lors du braquage de la demeure de Madame Khan. Il avait été tellement violent ce jour là. CA aurait dû m’effrayer. Je repense à notre dernière nuit. Si j’avais su à quel point il me manquerait… « Je préfère crever comme un chien plutôt que de le laisser repartir avec ton fils ». Il m’avait promis qu’Hugues ne pourrait jamais m’enlever mon fils. Et il a tenu cette promesse. Le père de mon fils n’a pas pu me l’enlever. Parce que Mickael était là.

Puis les mots de Gabriel me reviennent en mémoire aussi cinglants qu’au moment où il les a prononcés. Lui aussi a perdu un frère ce jour là.

Comment a-t-il fait lui pour s’en sortir, pour ne pas se sentir coupable ? J’ai toujours pris Gabriel pour un mec gâté par la vie. Gabriel et son charme solaire irradie tout ce qu’il y a autour de lui. Pour moi Mickael était celui qui avait le plus souffert des défaillances de leurs parents. Aujourd’hui, je crois autre chose. Je pense que Gabriel sait encaisser sans arrêter de sourire, ce qui donne l’impression qu’il ne vit jamais rien de difficile. Son sourire est tellement trompeur.

Il avait mal quand il me parlait de son frère. Il a toujours mal d’ailleurs. Mais ce n’est pas pour autant qu’il a baissé les bras.

Comment a –t-il fait ?

Les bras encerclant mes genoux remontés vers mon buste, j’enfouis ma tête dans le creux de mes coudes. Je dois avancer. Pour mon fils. Il était là et j’avais tellement honte qu’il me voit au Vamp dans un tel état...complètement imbibée. J’ai toujours tout fait pour lui. Gagner de l’argent, être exemplaire, ça a toujours été pour Raphael. Je n’ai jamais eu à me poser de question sur « à quel point j’étais apte à me sacrifier pour lui », ça m’est venu naturellement. Et parce qu’il est parti continuer ses études dans cet internat à Londres, et que je n’avais plus de raison de me battre au quotidien car il s’en sortait très bien sans moi, ça m’a complètement enterrée.

Ce soir là, Gabriel a reconduit Raphael chez ses grands-parents et Prince m’a raccompagnée chez moi. Je vois bien à sa manière de me sourire qu’il est intéressé par moi. Mais il ne fait rien. Il se contente d’être là.  Il m’a dit qu’il était très impressionné par l’attitude de Raphael. Je lui ai un peu raconté ma vie avec Raphael tout en dessoulant dans le taxi qui nous ramenait. Ca fait quelques jours déjà mais mes souvenirs sont encore si précis que je n’ai qu’à fermer les yeux pour revoir cette fin de soirée en entier.

— Tu te prends pour Dieu ? m’a-t-il demandé tout en me souriant
— Pourquoi pas. Dieu fait mal les choses… Je les fais tout aussi mal. Nous sommes surement cousins.
— Ce n’est pas en blasphémant que tu vas améliorer ton cas. Moi je crois en Lui et surtout c’est bête à dire mais c’est une joie immense pour moi de savoir qu’Il est là.
— Pourquoi ?
— Parce que ça donne un sens à tout. Il donne un sens à tout contrairement à ce qu’on pense.
— Même à la mort ?
— Même à la mort. Je crois qu’il crée certaines personnes pour en protéger d’autres dont il estime le destin encore plus grand. Et une fois que ces personnes ont fini leur mission, il les rappelle à lui pour les récompenser. La récompense n’est pas sur terre Lola. La récompense de Mickael pour avoir pris soin de toi n’était pas ici. Alors cesse d’être égoïste et de regretter sa mort. Il était là pour te protéger toi et ton fils, il a rempli sa mission. Laisse-le maintenant reposer en paix.

J’ai tourné la tête vers lui pour cesser de somnoler dans la nuit scintillante de Libreville. J’avais la langue pâteuse d’avoir bu trop de whisky. Mais je sentais toit mon être se focaliser vers ses paroles pleines de bons sens.  

— Je n’avais jamais vu les choses ainsi, lui ai-je révélé en me redressant et en lui prêtant une oreille plus attentive.
— Je sais. Très peu de gens voit les choses ainsi. Leur vue est masquée par la douleur. C’est normal. Il faut que tu comprennes que ta vie est précieuse aux yeux de Dieu. C’est pour cela que tu es encore là. Ce qui ne veut absolument pas dire que ceux qui sont partis trop tôt n’avaient aucune valeur à Ses yeux… Jésus est mort avant ses apôtres. Penses tu que sa vie valait moins que la leur ? Non ! Mais il avait fini de faire ce qu’il avait à faire et Dieu l’a rappelé à lui. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Je ne te compare pas à Jésus mais je crois que tu as encore quelque chose à accomplir. Et tu dois être attentive sous peine de rater le bon moment.
— Le bon moment pour quoi ?
— Le bon moment pour accomplir ton destin. Celui que Dieu a prévu pour toi. Celui pour lequel il t’a fait passer par toutes ses épreuves qui d’ailleurs ne sont pas des épreuves mais des enseignements.

Il avait toujours son sourire doux sur les lèvres et cette lumière tendre dans le regard.

— Tu  es un putain de témoin de Jéhovah c’est ça ?
— Quoi ? Non, s’est-il exclamé avant d’éclater d’un rire troublant. Je suis très loin d’en être un, crois moi. La chasteté jusqu’au mariage et tout ça, c’est pas pour moi… Mais j’avoue qu’à un moment donné, la bible m’a aidé à y voir clair. Je n’ai pas honte de le dire. Mais je ne la lis pas tous les jours hein, a-t-il tout de suite ajouté comme s’il craignait que je ne vois en lui qu’un genre de prête ou de moine.
— Alors comment ça se fait que tu puisses parler comme ça et être si convainquant ?
— J’en sais rien. Peut-être parce que je te parle avec mon cœur, avec mon expérience de tout ce que moi aussi j’ai traversé.
— Je ne crois pas que c’était difficile ?
— Quoi ?
— Ta vie… Les beaux gosses n’ont jamais la vie difficile.
— Détrompe-toi Lola. En réalité, je suis un mec normal qui a eu des hauts et des bas et au final a vécu une vie normale faite de hauts et de bas… 
— Et qu’est ce que le mec normal attend de la vie ?
— Le mec normal que je suis veut une chance avec la fille que tu es.
— Ca n’a rien d’une chance d’être avec moi.
— Laisse-moi te prouver que si.
— Hum. T’es malin toi !

Il m’a sourit de toutes ses belles dents blanches. Puis il a pris ma main droite dans la sienne tandis que le taximan nous demandait par où aller. Il lui a dit de prendre une bretelle non goudronnée.

— Où on va ?
— Chez moi…
— Si tu as crois que je vais b…
— Arrête Lola. Ca suffit maintenant. Tu n’as pas besoin d’être vulgaire pour me montrer que tu es en colère. Je veux juste te montrer là où j’habite. Et on continue chez toi. On ne va même pas descendre de la voiture. Je veux juste que tu saches que ma porte t’est ouverte à n’importe quel moment. Tu pourras passer quand tu veux.

Il a désigné un immense portail en fer forgé éclairé par un lampadaire public.

— Je viens de m’installer chez mon grand-père. Il est peu vieux jeu… alors au moins tu peux être sur que je n’emmène pas tout le monde ici.
— C’est gentil, je lui ai fait remarquer en me détendant instantanément.
— Tu vois, je ne suis pas qu’un mec normal et beau gosse, a-t-il dit pour me taquiner.
— Ouais je vois… t’es aussi un mec bien c’est ça ?
— Ah tu vois… c’est toi qui le dit hein.
— Ok, taxi on peut y aller chauffeur. Direction awendje…

Quelques dizaines de minutes plus tard, j’étais devant chez moi avec Prince et le chauffeur l’attendait patiemment en faisant tourner le moteur.

— Bon, c’est pas que je n’ai pas envie de rester là à t’admirer encore un peu mais ... il va falloir que le pauvre homme aille dormir, a-t-il dit en désignant le chauffeur du menton.
— Oui tu as raison.
— N’oublie pas  ce que je t’ai dit…
— Ouais…
— On ne dit pas ouais, on dit oui.

J’ai levé les yeux au ciel en signe d’agacement et il a sourit une nouvelle fois. Apparemment il aime bien ça. Sourire.

— Il t’a protégée. C’était son devoir et je suis sur que là ou il est il ne regrette rien. C’est une dette qui est sur toi. A ton tour, tu dois protéger quelqu’un… Qui à son tour protégera quelqu’un… C’est ça grandir… Se rendre compte que tu n’es qu’un petit pas dans la marche de l’humanité et aussi réaliser que sans petits pas, il n’y a pas de marche. Tu dois faire ta part.
— Tu as raison… j’ai une dette sur mes épaules…
— Plus de culpabilité ?
— Non, plus de culpabilisé parce que je sais à qui rembourser cette dette…
— A qui ?
— A Gabriel, son frère.

Il me scrute intensément, ouvre la bouche puis la ferme et finalement pose la question qui le taraudait.

— Il y a eu quelque chose entre vous ?
— Oui.
— Il y a encore quelque chose entre vous ?

Je ne sais pas pourquoi j’ai bien du mal à lui répondre avec la même conviction. Mais je m’y force et sourit à mon tour.

— Non. Il n’y  a plus rien.
— Mais il crée une émission rien que pour toi. Ce n’est pas rien ça. Ca fait une semaine et tout le monde ne parle plus que de ça. J’ai cru … 
— Tu as mal cru. Peut-être que lui aussi rembourse tout simplement sa dette envers son frère en s’occupant de moi.
— Alors on se retrouvera sur la scène.
— Tu … vas participer à son émission ?
— Oui. Je gratte un peu la guitare. Ca va être fun.  

Après un silence rempli de doute, je lui ai posé la seule question qui me venait à l’esprit :

— Est-ce que j’en suis capable ? 
— Si tu te demandes aussi raisonnablement est-ce que tu en es capable, c’est que tu l’es. Te serais-tu demandé si tu étais capable de sauter une montagne ?
— Non, je murmure en contemplant le ciel étoilé.
— Car tu sais que ça t’es impossible. Parfois se demander si tu en es capable c’est déjà savoir que tu l’es. Si c’était impossible, tu ne te poserais même pas la question.

Et c’est fou comme il a raison.

Aujourd’hui encore j’ai failli me laisser submerger par le chagrin et la culpabilité.
J’ai failli.
Mais je ne l’ai pas  fait. Du moins j’ai lutté contre.
C’est assez de pleurer.

J’essuie mes larmes et me lève tout doucement. Petit à petit je me replonge dans la réalité du dojo. La gamine qui tout à l’heure riait aux éclats est maintenant en larme. Elle a fait une chute douloureuse. Ses grands yeux noirs n’arrêtent pas de s’obstruer de larmes. Le maitre s’approche d’elle sans la consoler. Il lui dit qu’elle fera des chutes plus dangereuses encore plus tard et qu’il faudra qu’elle apprenne à tomber sans se faire mal. Il lui dit que ça vient avec le temps et que ce n’est pas grave si elle a pleuré. Puis il l’envoie jouer avec ses autres amis.

C’est peut-être ça la grande leçon de la vie ?

Apprendre à tomber, à chuter et au bout de la millième fois, ne plus se faire mal car on sait qu’on se relèvera toujours. Je sors du dojo et rentre chez moi.

Une fois à la maison, je tourne en rond, jusqu’à ce que je me décide à me lancer. Je compose le numéro de Gabriel. Celui que je connais par cœur et que j’évitais ces derniers temps. 

— Gabie, c’est moi Lola.
— Salut Lola. Ca va ?

Sa voix réveille mille souvenirs mais je ne les laisse pas me bouffer. Je respire et je continue notre conversation, tout en marchant vers la petite douche au fond du couloir étroit. 

— Oui. On s’accroche.
— Raphael va bien ?
— Oui. Il est toujours chez mes parents mais il passe les journées chez moi à mon studio. Il m’a pardonné le truc du Vamp. Je ne vais plus y chanter.
— Ok. C’est bien. Il a besoin de toi. C’est dur l’internat tu sais. Même s’il ne te le dit pas, je suis sur qu’il lui arrive encore des galères là-bas et que parfois il a envie que tu lui donnes des conseils.

Je mets le téléphone sur haut parleur et me regarde dans la glace tandis que je converse avec Gabriel. Je ne me reconnais pas. je ne reconnais pas la Lola que j’ai en face de moi. Mes yeux son bouffis d’avoir trop pleuré et ma coiffe ne ressemble plus à rien.

— Il est plus intelligent que moi. C’est un surdoué. En quoi pourrais-je l’aider ?
— Il est peut-être plus intelligent que nous deux réunis mais tu es la personne la plus forte que je connais, à part cette folle d’Eloïse évidemment. Il aura forcément des choses à apprendre de toi. Forcément.
— C’est gentil de le dire Gabie.
— Je le pense vraiment.

Il a raison. Je suis forte. Je prends une brosse et je peigne mes extensions pour leur donner un peu de volume et les remettre en place. J’ai toujours adoré me coiffer. Ces derniers temps je l’avais oublié.

— …
— Pourquoi appelles-tu Lola? demande-t-il après un court silence.
— Et ton émission ?
— On sélectionne les derniers candidats en ce moment même. 
— Je peux encore venir ?
— …
— Gabie ?
— …
— C’est trop tard ? 
— Ca fait une semaine que je te demande de venir et tu n’as même pas daigné décrocher.
— Je sais mais…
— Il n’y a plus de place sur la liste. Et je ne peux pas changer cette liste Lola. Je veux faire les choses dans les règles pas de trifouillage ou de favoritisme.

Ca c’est comme se relever après un KO pour se reprendre un uppercut en plein dans les dents.
Ca fait mal.
Mais si je veux payer ma dette envers Gabriel, je ne peux pas abandonner après le premier non.
Il a toujours aimé les listes. C’est son coté super ordonné qui adore ça. Même la première fois que j’ai passée des auditions pour lui, il y avait une liste. Et si je me rappelle bien, mon nom n’était pas sur cette liste non plus. Et ce jour là n’a pas été un échec pour moi, loin de la. J’ai appris quelque chose. J’ai appris que quand on veut… on veut. Ca ne veut pas forcément dire qu’on peut mais au moins on doit se donner les moyens pour pouvoir. Et c’est ce que je vais faire. Comme la première fois.

— Lola, tu es toujours en ligne ? Je suis vraiment désolé.

Je me mets du rouge à lèvre.

— Ne le sois pas, je lui réponds en posant mes lunettes sur mes yeux.
— Pourquoi ?
— Parce que je vais gagner ton émission. Je ne sais pas encore comment. Mais je sais que je vais y arriver. Et c’est tout ce qui importe. 
— Lola…
— J’arrive.

Je raccroche.
J’ai envie de vomir mes trippes tellement j’ai peur.
J’ai les mains qui tremblent d’appréhension et je me demande si je ne me suis pas trop avancée !
Que j’échoue ou pas, ça ne pas me briser plus que je ne le suis déjà.
Je me relèverai.
Je suis terrifiée à l’idée de me confronter à nouveau au monde réel et non plus à cette vie de peine dans laquelle je me vautrais.
Mais malgré tout, une seule phrase tourne dans ma tête : Lola is back !

A bientôt
Leilaji.

On aime (pour me faire plaisir), on commente (pour débattre avec les autres et donner son point de vue), on partage (pour faire découvrir l’histoire).

Love Strong (Tome 2...