Chapitre 7 : Doutes

Ecrit par Alexa KEAS

**** Naomi ****


Je restai planté là en attendant que Léo raccroche. Ce qu'il fit deux minutes après avant de se retourner et poser son regard sur moi. Imperturbable, il me fit son plus beau sourire et s'approcha de moi dans le but de m'embrasser.


Euh j'ai loupé un épisode ? Me dis-je intérieurement. Ce n'est pas ce Léo qui disait à une autre quelques minutes plus tôt combien elle lui manquait et venait même de lui dire qu'il l'aime avant de raccrocher ?

Pourquoi est-il aussi calme en remarquant ma présence ?

Pourquoi n'est-il pas gêné ou embarrassé que j’aie pu écouter cette conversation ?


-Bonjour mon amour.


N'en revenant pas, je détournai juste ma tête quand il voulut m'embrasser !

 A quoi jouait-il là ?! Toujours en souriant alors que moi je lui lançais un regard mauvais, il reprit :


-Pourquoi ma belle a-t-elle la mine aussi serrée ce beau matin ?

Est-ce parce que je n'étais pas à tes côtés à ton réveil ?

Tu vois bien que c'était pour la bonne cause, je voulais juste nous préparer un bon petit déjeuner.


-Ne joues pas avec moi Léo, je t'ai entendu tout à l'heure au téléphone, tu parlais avec une autre femme... J'ai tout entendu


-Mon bébé je parlais avec ma petite sœur qui vit aux USA.


-Ah bon ?! Elle te manque autant ta sœur que tu as hâte de serrer dans tes bras ?


- S'il te plaît Naomi, tu ne penses tout de même pas que je serai là à flirter avec une autre femme avec toi dans la même pièce ?


Hummm, sa petite sœur ?! Il m'avait brièvement parlé d'elle mais bon, je ne le cru pas et devant mon air insatisfaite, il prit son téléphone me montrant le numéro et le nom du propriétaire du numéro avec qui il venait de raccrocher. Il était écrit ''Ma petite sœur adorée'' et le numéro était bel et bien celui des USA. Ouf, plus de peur que de mal, bien que moi je ne sois pas habitué à vivre une telle relation de famille vu que je suis fille unique, je peux bien comprendre que Léo soit si attaché à sa petite sœur, la seule et l'unique qu'il ait. Je dois vraiment me décider à lui faire confiance.


Gênée d'avoir été autant jalouse je dis :


-Ok, bébé, excuses moi beaucoup d'avoir douté de toi... Viens là !


Et je lui donnai le baiser que tout à l'heure je lui avais refusé, ce qu'il me rendit à merveille et si ce n'était le bruit du micro-onde signalant que les croissants qu'il y avait mis étaient prêts, nous serions partis pour un autre voyage vers le paradis là debout dans sa cuisine. Je souris à cette pensée, nous étions insatiables l'un de l'autre.


Le petit déjeuner était presque prêt alors pour aider mon chéri, je pris les tasses et ce qu'il faut pour aller mettre la table. Non sans lui avoir préalablement dit combien j'avais aimé la nuit qu'on a passé ensemble. Flo m'a dit qu'il faut toujours être attentive à ce genre de détail car les hommes adorent ça.
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*

***Dans la tête de Léo***


Ouf ! Je l'ai échappé bel, il faut vraiment que je fasse attention dorénavant. Il a fallu peu et Naomi aurait découvert que ce n'était pas avec ma petite sœur que je parlais mais plus tôt avec Cybèle ma copine de longue date parti vivre aux USA avec qui j'entretenais toujours une relation à distance.

Cybelle et moi, c'est un amour de jeunesse, un amour rompu par son départ mais dont la flamme se ravivait toujours à chaque fois qu'elle rentrait au pays. Elle était de passage chez ma petite sœur Mireille car toutes les deux étaient dans la même ville et m'avait appelé avec le numéro de cette dernière.
*
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**** Chez les ASSOGBA ***


-Bertrand tu ne peux pas continuer par agir ainsi, je suis ta femme, j'ai le droit de savoir où tu passes tes longues heures quand tu n'es ni au bureau, ni à la maison, ni avec tes amis !
-..........
-Je te parle alors tu me réponds !
Bon sang, j'avais besoin de calme et Béatrice ne voulait surtout pas m'en donner ce beau matin, elle criait tellement que je suis persuadé que tout le quartier nous entend à l'heure actuelle. Oui j'ai merdé, je suis rentré vers minuit après les instants torrides passés avec ma Flo et ne voulant pas là déranger ou encore moins subir son interrogatoire digne d'un agent du FBI, je me suis couchée dans le canapé au salon.


Ce n'est que ce matin où réveillé par les enfants j'ai rejoignis notre chambre pour me confronter à sa colère.


Je sais que j'ai tord mais elle sait bien que je déteste l'entendre crier ainsi. Nos problèmes de couple doivent se régler dans l'intimité de notre chambre, pas besoin d'alerter tout le quartier !


-Tu vas arrêter de crier à la fin ? Les enfants sont à côté je te signale !
Apparemment ce que je venais de dire ne fit que là rendre encore plus furieuse car elle redoubla ses cris de plus bel.


-Les enfants hein ? De quels enfants tu parles ? Sûrement pas de ceux que nous avons ensemble ! C'est quand la dernière fois que tu les as mis au lit, aidé à faire leur devoir ? Bref être un père présent pour eux ?!


-Calmes toi Béatrice, crier ne résous aucun problème !


-Ah ! Parce que tu reconnais que nous avons quand même un problème dans cette maison !
Devant mon silence, elle enchaîna


-C'est qui cette pétasse ? Dis-moi, c'est qui la pute pour qui tu négliges ta famille ?
Touché en plein dedans ! Malgré mes absences et mes retards justifiés par des raisons les unes les plus farfelues que les autres, jamais Béatrice n'avait mentionné l'idée que je là trompais probablement. Je me disais bien qu'elle devait s'en douter mais jamais elle n'en avait parlé...


-Bon sang qu'est ce qui te prend Béa ? arrêtes un peu avec tes crises de jalousie, tu es ridicule enfin !.


-Crise de jalousie mon œil !


Ça commence par bien faire, madame devenait vulgaire à présent.


-Avoues le, Bertrand aies assez de couilles pour me dire en face que tu as une maîtresse !
Pourquoi ne pas saisir cette occasion pour lui dire que oui j'avais une maitresse et même qu'elle m'était bien plus qu'une simple maîtresse ? Je l'aimais cette femme à cause de qui je négligeais ma famille sans vraiment m'en rendre compte !


C'est sûrement le moment de tout lui balancer comme elle le demandait, lui dire qu'une autre avait volé mon cœur, que je ne l'aimais plus elle ma femme comme au premier jour... Cette idée qui me traversa momentanément la tête disparue quand je posai mon regard sur notre photo de mariage accroché dans un coin de la chambre.


Il fallait que je la laisse se calmer et pour ce, je vais déposer les enfants à l'école moi-même au lieu du chauffeur et faire un tour après. Je crois qu'à mon retour elle sera plus calme et nous pourrons discuter tous les deux.


La laissant plantée au milieu de la pièce, je passai juste un T-Shirt et un jean, pris les clés de ma voiture et sorti de la chambre.


De l'autre côté de la porte, je pouvais entendre Béatrice éclater en sanglot, ce qui me serra le cœur mais ne m'amena pas à retourner vers elle. Je vais régler ça à mon retour.
Les enfants prenaient leur petit déjeuner sur la terrasse et étaient très heureux que ce soit moi qui les dépose.

Marc l'aîné de 8ans et claire sa petite sœur de 5ans se mirent à me raconter chacun les misères que l'autre lui faisait vivre.


Je soupire, mal à l'aise d'avoir négligé mes enfants ces derniers temps. Je suis un homme perdu entre mes sentiments pour Flora et mon rôle de mari et de père. J'adore mes enfants plus que tout, ma femme je la respecte mais qui pourrait comprendre ce qui m'arrive sans me traiter d'irresponsable ou d'égoïste ?! Je me juge déjà sans toutefois être capable de prendre une décision libératrice.


-Allons-y, vous risquez d'être en retard pour les classes.


-C'est moi qui reste devant. Dit Claire


-Non c'est moi ! Reprit Marc


Pour les séparer, je dis juste tous les deux à l'arrière et le problème était résolu.


-C'est pas juste, je suis le grand frère ! Bouda Marc
Allez, plus personne ne dit un mot, on y va.
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Après avoir déposé les enfants à l'école, je décidai d'aller prendre mon petit déjeuner dans un petit restaurant pas loin de là, histoire de réfléchir un peu et de laisser Béatrice se calmer.
Commande passée, je voulu appeler le bureau pour donner certaines instructions quand je me rendis compte que je n'avais pas mon téléphone avec moi. J'ai dû le laisser dans la chambre !


Je sursautai à l'idée que Béatrice puisse le fouiller quand je me rappelai que je l'avais protégé d'un code secret. Ce n'était pas son habitude de fouiller mon téléphone mais on ne sait jamais surtout qu'elle me soupçonnait maintenant de là tromper !


D'un esprit apaisé, j'attaquai mon plat de spaghetti qu'on venait de déposer.

*
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Pendant ce temps, Béatrice couchée sur l'immense lit de sa chambre conjugale, un lit qui était de venu bien trop froid pour elle ces derniers temps pleurait toutes les larmes de son corps devant l'indifférence de Bertrand!


Un téléphone se mit à sonner et ce n'était pas le sien mais celui de Bertrand. Trop occupée à pleurer, elle n'y prêta pas attention mais devant l'insistance de celui qui appelait, elle prit le téléphone et vit s'afficher sur l'écran ''Ma Flo''. Ne sachant si elle devrait décrocher ou laisser sonner, l'interruption de la sonnerie là fit revenir à la réalité. Qui était cette personne ? Était-ce la maîtresse dont elle soupçonnait l'existence ? Décidée à s'en rassurer en s'invitant à fouiller le portable de son mari, elle fut déçue par le code secret que le téléphone réclamait.
Ce code ne faisait que lui confirmer que Bertrand lui cachait bel et bien des choses. ''Ma Flo'' répétait elle machinalement ! Je vais bien découvrir ce que tu me caches Bertrand et qui qu'elle soit, je vais là retrouver et lui faire sa fête !
Décidée, elle effaça ses larmes et pénétrai la salle de bain où l'eau froide de la douche lui fit oublier ses soucis un, bref instant.
*
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Les yeux fermés, ça faisait bien plus d'une demi-heure que Béatrice était sous la douche et ne s'était même pas rendu compte de la présence de Bertrand qui là regardait depuis bientôt une dizaine de minutes. Ce dernier se déshabilla et rejoignit sa femme sous la douche. Celle-ci ouvrit ses yeux qui étaient bien rouges à force d'avoir trop pleuré. Sans mot dire, elle laissa son mari là prendre dans ses bras et l'embrasser tout en lui murmurant à l'oreille ''Pardonnes moi chérie''.


Cette phrase la fit éclater en sanglot de plus bel mais cela ne dura pas longtemps car de ses doigts magiques et de ses lèvres Bertrand s'entreprit à transformer très rapidement ses cris de pleurs en des gémissements de plaisir.

Le coeur ce traître