Chapitre 9 : Naomie

Ecrit par Alexa KEAS

**** Naomi ****

Léo, mon plus grand bonheur, mon plus grand malheur
Ma joie de vivre, mon envie de mourir
Mon espoir, ma déception
Mon plus beau sourire, mes incessantes larmes maintenant
Mon plus beau rêve, ma triste réalité...


La liste est longue et je pourrais continuer toute la nuit si je le voulais. Je ne compte plus les heures depuis que je suis rentrée et où je n'ai cessé de pleurer. Alors comme ça il avait une autre, UNE AUTRE ! J'étais quoi moi depuis tout ce temps ?
Pourquoi m'as tu fais ça Léo, pourquoi ?

Était-ce pour se venger de moi ? En tout cas il a réussi, il a réussi à appuyer là où ça fait le plus mal. Il m'a rendu amoureuse pour me briser le cœur après. Comme j'ai été bête, j'ai laissé mon téléphone allumé depuis que je suis rentrée, espérant un appel ou un message me disant '' Mon bébé reviens, cette fille ce n'est pas ce que tu crois''... Et puis merde, comment ai-je pu espérer ? Il aurait pu courir et me rattraper mais il n'en a rien fait, il est resté là avec ELLE, avec ELLE !

C'est bon Naomi, tu ne vas pas mourir pour un homme, encore moins un salaud du genre de Léo, effaces tes larmes, tu mérites mieux ! Me dit la voix dans ma tête.
Je me lève du lit, enlève cette robe que Léo m'avait offerte, cette robe témoins de nos premiers instants d'amour, cette robe... Je là jette au loin quelque part dans la chambre, me dépouille de mes sous-vêtements et me regarde devant le miroir. J'ai une sale tête ! Mais pourquoi je me rappelle de ses caresses sur ma peau? Pourquoi je le vois là derrière moi me disant qu'il m'aime...

J'éclate en sanglot de plus bel, heureusement que mes parents sont absent. Je n'aurais pas su comment justifier toutes ces larmes... Je pleure encore un grand coup puis je me dis que demain est un autre jour, rien n'est éternel. J'avais déjà pleuré pour Luc, mon premier amour qui m'a lâché du jour au lendemain sans aucune explication, un homme pour qui j'ai faille rater mon examen à l'époque, tellement j'étais déprimée. Finalement je m'en suis sortie et j'avais juré ne plus avoir affaire aux hommes avant d’atteindre l'objectif que je me suis fixé dans la vie... Mais voilà, je n'ai pas tenu à la promesse que je me suis faite et j'en paie le prix.

Léo AFFO, ne t’inquiètes pas, ce sera juste une question de temps, je finirai par te sortir de ma tête et de mon cœur. Ça fait si mal mais ça va me passer. Ainsi je m'endors sur ces pensées, fatiguée pour avoir trop pleuré.

****Bertrand ASSOGBA****

Je me réveille en sursaut, jette un coup d’œil à ma montre et elle m'indique qu'il est 23heures!Mon Dieu, Béatrice ! Je cherche mon téléphone que je trouve finalement dans la poche de mon pantalon et comme je m'y attendais, plusieurs appels en absence de ma femme.

Qu'est-ce qui m'est arrivé entre mes résolutions d'hier et l'apparition de Flora ce matin ?! J'ai complètement perdu la tête et parlant d'elle, je là regarde allongée sur le ventre dormant tranquillement à côté de moi. Nous avons passé l'une des soirées les plus ''HOT'' (Chaudes).

Elle est si belle ! Il faut que je rentre, chemin faisant, je trouverai bien quoi dire à Béatrice.
Je me lève du lit et commence par m'habiller, ma chemise se trouve malheureusement coincée sous Flora et je sais que si je veux là récupérer je risque de là réveiller.

De toute façon je n'ai pas le choix, je ne peux tout de même pas rentrer sans chemise !
J’essaie délicatement de tirer la chemise mais elle se réveille quand même et se colle aussitôt à moi en disant d'une voix ensommeillée.

-Bertrand chéri, qu'est ce que tu fais ?
-Chuuuuut, rendors toi Flo, il faut que je rentre, il est tard.

Comme si cette phrase avait l'effet d'une douche froide sur elle, elle se leva brusquement et dit.

-Non Bertrand, je refuse. J'ai envie de dormir dans tes bras cette nuit, j'ai besoin de sentir ta chaleur à mon réveil...

-Flora chérie, tu sais bien qu'il faut que je rentre, s'il te plaît bébé, je te promets de me rattraper !

Ah les femmes, quand elles veulent quelque chose, elles savent parfaitement comment s'y mettre. Voilà Flora qui se mit à pleurer comme une petite fille ! Elle sait que je ne supporte pas de voir pleurer une femme, encore moins si elle le fait par ma faute.

-Snif Bertrand, tu sais bien que je t'aime, pourquoi tu veux me faire autant souffrir ? Après m'avoir laissé tous ces jours sans nouvelle de toi, je suis quand même revenue, je ne me suis pas énervée ou emportée, je t'ai juste aimé, encore et encore... Snif, pourquoi ne peux tu pas faire cet effort pour moi ? Je veux juste que tu restes, juste cette nuit... Je, snif snif, Bertrand j'ai trop mal, mon cœur a si mal... Je n'en peux plus de cette situation !

-Allez Flora s'il te plaît, n'en fais pas toute une histoire, allez viens là dans mes bras !

-Snif noooon, si c'est pour partir dans les cinq minutes qui vont suivre, il vaut mieux que tu y ailles maintenant. Laisses moi dans mon amertume s'il te plait !

Puis elle se couche de dos à moi. Situation vraiment compliquée ! Je reste ou je pars ? Je ne peux quand même pas là laisser dans cet état... Et puis ce n'est pas l'envie qui me manque non plus de rester avec elle cette nuit. Je vais rester, je n'ai pas trop le choix.
-Flora
-...
-Flo, chérie !
-Snif, quoi Bertrand ?
-Je t'aime bébé (me mettant tout contre elle en lui caressant le bras)
-...
-Allez, je reste ! Retournes toi et embrasses moi mon cœur !
-Yesssssssss, c'est gagné ! Bertrand cette fois je ne te laisserai plus le temps de penser à me quitter. Si ça doit finir, ce sera à moi d'en décider ! Ça finira uniquement quand j'aurais obtenu tout ce que je veux de toi. Se dit intérieurement Flora.
*
*

Le lendemain chez les ASSOGBA

**** Bertrand ****

J'arrive devant ma maison à 6hr 45. J'imagine déjà la scène que Béatrice va me faire et bizarrement ça ne me dit rien, elle va crier comme à son habitude et c'est tout. Je là calmerai ensuite, lui servirai une excuse adéquate et la vie reprendra son cours.


Je gare la voiture dehors, pas besoin de là faire rentrer dans le garage car je repars pour le bureau tout à l'heure. Juste le temps de me changer et d'écouter les cris de ma femme.
Je sonne et attends cinq minutes sans que personne ne vienne m'ouvrir. Je touche le poignet et me rend compte que le portail est ouvert. C'est une première qu'on laisse mon portail ainsi ouvert ! On verra ça après.


Je rentre, traverse la cours jusqu'à la terrasse et en voulant pousser la porte du salon, j'entends des voix qui me font m'arrêter sur mes pas et quand je dis des voix, c'est plus tôt de gémissements dont il s'agit. Je reconnais bien les gémissements de deux personnes en train de faire l'amour.


Béatrice ? Elle n'a quand même pas osé, chez moi en plus ?!

*
*

Mon cœur bat la chamade rien qu'en pensant qu'en ouvrant cette porte, l'image que je verrais serait celle de ''MA FEMME'' en train de se faire prendre par un autre dans mon salon! Non, ce n'est pas possible ! Comme un adolescent, je reste planté-là ne pouvant me décider à reculer ou à avancer et rentrer faire face à cette douloureuse réalité.
Après tout qu'on en finisse, je pousse la porte brusquement et pénètre la pièce pour la grande désolation des deux tourtereaux qui n'étaient autre qu'une nièce de Béatrice et un jeune homme que je ne me rappelle pas avoir déjà vu.

Je commençai par rire devant leur air apeuré, chacun arrangeant sa tenue du mieux qu'il pouvait. Heureusement qu'ils n'étaient pas totalement nus.

En d'autres circonstances, je me serais énervé qu’Amy la nièce de Béatrice puisse se permettre une telle chose chez moi mais je suis soulagée que ça ne soit pas ma femme comme je l'ai imaginé.

Qu'aurais-je fais si c'était elle ? Je n'ose même pas imaginer. Je reprends mon calme et somme le jeune homme de quitter les lieux immédiatement, ce qu'il fit en toute vitesse, puis je me retourne vers Amy visiblement terrorisé par ma présence.

-Tu ne vous donc aucun respect à ta tante et moi ? Comment peux-tu te permettre de ramener un homme et de te faire b**** dans notre salon ? Amy tu m'as vraiment déçu, je n'aurais jamais imaginé ça de toi.

-Ton ton ton... Tonton Bertrand, je suis vr vr vr vr vraiment désolée !

-Épargnes moi ça Amy ! Dis-je énervé. Et puis depuis quand es-tu venu ?

-Hier soir tonton.

-Et elle est où ta tante pour que tu ais transformé mon salon en bordelerie ?

-Euuuuuh, hier peu de temps après que je sois arrivée, Tanti Sarah (Une des sœurs de Béatrice) a appelé pour prévenir Tata Béa que mamie allait mal alors elle m'a demandé de garder la maison et de te faire à manger à ton retour avant de se rendre au chevet de mamie.

-Et les enfants ?

-Elle est partie avec les enfants !

-Donc comme ça tu as eu la maison pour toi toute seule et tu n'as rien trouvé d'autre à faire que d'inviter ton copain pour te chauffer !

-Je suis vraiment désolée Tonton, ça ne se reproduira plus.

-Il vaudrait mieux pour toi.


Je vais dans la chambre et pousse un ouf de soulagement ! Il faut que j'appelle Béatrice pour venir aux nouvelles.


-Allô chérie

-Bertrand je t'ai appelé en vain hier, tout va bien ?

-Oui chérie, j'étais plongé dans un dossier au bureau et puis j'ai eu un problème avec mon téléphone, je suis désolé. Comment va ta mère ?

-Elle va mieux, plus de peur que de mal à la fin. Nous sommes à la clinique Bon Pasteur.

-Ok, je passerai là-bas tout à l'heure en allant au bureau. Et les enfants ?

-Ils sont restés avec les enfants de sarah.

-Ok, ça va.

-Amy t'a fait à manger ?

-Oui, ça va. Je serai avec toi bientôt. A tout à l'heure chérie.

-D'accord, bisous.

Après avoir raccroché, avec ma femme, je me sens tout à coup si mal à l'aise, ma conscience me parle si fort, me jugeant fortement sur mon attitude ! Heureusement que préoccupée par la santé de sa mère, Béatrice ne m'a pas demandé si j'avais passé la nuit à la maison...
Il faut que tu arrêtes Bertrand, du moins, sois plus prudent !

Je me change en mettant juste un Jean et un T-shirt. Finalement je décide de ne plus aller au bureau, je vais voir ma belle-mère à la clinique et après je vais récupérer les enfants pour passer du temps avec eux.

En sortant, je retrouve Amy au salon en train de faire un semblant de ménage. Tiens, il faut que je lui ordonne de fermer sa bouche sur le fait que j'ai découché.

-Amy

-Oui Tonton.

-Je sors, je vais à l'hôpital. J'ai appelé ta tante tout à l'heure et je ne lui ai pas parlé de l'incident de tout à l'heure. Tu sais bien comme moi comment elle est ! Si je lui apprenais ce que tu as fait, tu sais bien ce qu'elle est capable de faire !

-Oui tonton! Dit-elle timidement

-Tu es une grande fille vu que tu fais déjà les choses des grands alors je vais te demander de ne pas dire à ta tante que je ne suis pas rentré cette nuit. Compris ?

-Oui Tonton.

-Ok, j'y vais. Viens fermer le portail et plus de cochonnerie durant mon absence !

*
*

**** Léo ***

Cette fille est une vraie malade, je n'aurais jamais imaginé ça d'elle. Quand je pense à Nao, ma colère se décuple. Elle doit me traiter de tous les noms à l'heure actuelle, penser que je l'ai trahi, trompée, humiliée et j'en passe.

Cette folle a fermé la porte principale et jeté la clé à l'extérieur. Mon téléphone est irrécupérable, elle l'a brisé en mille morceaux comme j'imagine être le cœur de Naomi en ce moment.

Ah ma belle Naomi ! Hier après son départ, j'ai fait comprendre à Cybelle combien notre relation ne rimait plus à rien. De toute façon, elle ne veut plus revenir vivre au Togo et moi non plus je n'irai pas vivre aux USA, chacun de nous faisait ce qu'il voulait loin l'un de l'autre et maintenant je crois que j'aime Naomi et je n'ai pas le droit de lui faire de mal... je l'aime bien plus que je ne le pensais et je me suis rendu compte que mon amour pour Cybelle n'était plus aussi fort. Les liens se sont brisés depuis fort longtemps, ce n'était que du sexe entre nous...

Elle a mal pris mes aveux, très mal pris et est devenue folle, a tout cassé pour finalement fermer la porte principale et balancer la clé à l'extérieur. Je ne l'avais pas vu venir et puis je ne la connaissais pas aussi folle. Il est alors vrai que l'étranger change la nature des gens.

Me voilà coincer ici avec elle, sans moyen de sortir ni de passer un coup de fil.
Je me lève et sors rejoindre Cybèle dans la salle de séjour espérant là résonner pour qu'elle me donne au moins son téléphone afin que je puisse joindre quelqu'un qui viendra nous ouvrir la porte.

Après tout nous n'allions pas rester enfermés là éternellement !
Madame fait les va et viens, visiblement toujours aussi remonté contre moi, un verre de whisky à la main. La bouteille au trois quart vide est posée à même le sol.

Depuis quand boit-elle comme ça ?! Je me demande.

Elle a beaucoup changé, je sens que ce ne sera pas facile de lui faire entendre raison néanmoins je tente de m'approcher d'elle et d'essayer de là calmer !

-Ne me touche pas Léo ! Dit-elle

-Écoutes Cycy (comme je l'ai toujours appelé affectueusement), calmes toi s'il te plaît, ça ne sert absolument à rien de te mettre dans un tel état ! Tu sais bien que...

-Ooooh assez Léo, je sais quoi hein ? Dis-moi je sais quoi ? Ah oui, ça me revient, nous deux ce n'était devenu que sexuel ! Maintenant tu aimes cette idiote et tu me jettes après toutes ces années, Après m'avoir toujours empêché d'avoir quelque chose de sérieux ailleurs, après m'avoir chanté que notre amour était fait pour durer.

Je revenais au pays pour toi et uniquement pour toi.

Tu le sais bien que toute ma famille se trouve aussi aux USA et que je n'avais pas d'autre raison de revenir si ce n'était que pour toi Léo, juste pour toi ! J'ai fait des sacrifices pour notre relation, j'ai tenu malgré la distance et tout ça pour qu'aujourd'hui en rentrant te faire une surprise parce que tu me chantais dernièrement au téléphone combien je te manquais et combien tu te sentais si seul sans MOI, tu me jettes comme une vulgaire peau de banane ?!
*
*

J'avoue qu’après tout ce qu'elle vient de dire, je reconnais avoir tort sur toute la ligne. Je n'ai pas vu les choses de cette façon ! Je flirtais toujours avec elle alors que Naomi faisait déjà parti de ma vie.

Je n'avais pas prévu son retour subite, ni même que j'aurais à me confronter à une telle situation. Je me disais que jusqu'à son retour, je me déciderai si ce sera du sérieux avec Naomi ou pas ! Et puis je l'avoue que pour moi, notre relation ne comptait plus vraiment, elle m'avait brisé le cœur à son départ alors que j'en étais fou amoureux... Le choix est fait de toute façon et je ne compte pas revenir en arrière.

Ce n'est pas comme si elle m'est restée fidèle durant toutes ces années ! Elle avait ses petites aventures et moi aussi les miennes, on se racontait même certaines choses pensant qu'on se faisait des confidences ! Finalement je vois que mon cœur s'est éloigné d'elle depuis longtemps mais cet effet de s'accrocher à son premier amour, à celle-là qu'on a tant aimée subsistait en moi.

-Pardonnes moi Cycy! Je réussi à dire finalement après tout ce qu'elle vient de lâcher.

-Qu'est-ce que je dois te pardonner Léo ? Le fait de me jeter maintenant ou le fait que tu te rendes peut être juste compte de ton erreur grave de me jeter pour cette fille !
-Pardonnes moi pour n'avoir pas été franc ! Quant à ma décision, elle est irréversible, nous deux c'est fini, je suis désolée !
-Non Léo, je ne peux l'accepter, nous deux ça ne peut pas finir ainsi !

Tout en parlant, elle se déshabille et est nue en une fraction de seconde devant moi. Dès lors elle s'approche de moi, tentant de m'embrasser et de m'arracher mes vêtements aussi. Comme si le sexe pouvait tout résoudre !

-Léo, mon amour, allez touches moi, prends moi comme j'aime. Bébé ça ne peut pas finir, non pas maintenant !
-Cybelle arrêtes ! Là stoppant dans son élan
-Non Léo, j'ai très envie de toi, fais-moi l'amour chéri et après on oubliera tout ce qu'on vient de se dire ! Regardes (se touchant le corps), mon corps n'appelle que toi. Prends moi je t'en supplie Léo... Je suis à toi, tu

Le coeur ce traître