Chapitre VIII - Ce qui est à nous

Ecrit par Flam.V

- Nous prenons le risque. Nous allons garder le masque et l'éventail.C'était la réponse qu'avait donné Ama à Izou quand il leur avait donné son ultimatum. Et Sanna avait ajouté :

- Les dernières bêtes à nous déranger, je les ai envoyées très loin. Les prochaines à venir, je n'aurai qu'à les envoyer goûter l'eau salée ou la chaleur d'un volcan au repos. Quoiqu'il en soit, nous allons continuer à nous faire du blé.



La question de sa tante et la réponse d'Izou résonnaient encore dans la tête de Rella. Il ne lui reste que trois jours.

Une question trottait dans sa tête. Mais elle n'arrivait pas à la poser. Ces derniers jours, elle avait la mine anxieuse et ne sortait presque pas de la maison. Elle n'arrivait plus à discuter avec sa tante. 


Cette dernière était rentrée dans la chambre sans s'annoncer et vint même s'asseoir tout près de Rella. Et pourtant, elle ne s'en est pas rendue compte. La tante lui asséna une petite gifle.

- Hééé !!! Ça fait mal.

- Bon retour alors.

Rella détourna le regard. Mais Anika attrapa fortement son menton et fit tourner son visage face au sien. 

- Est ce que tu vas arrêter d'y penser ?

- Tu n'es pas dans ma tête. Comment peux-tu savoir ce à quoi je pense ?

- Mais c'est simple : tu ne m'as pas fui une seule fois quand j'étais malade. Pourtant ça te peinait d'être à mes côtés. Et depuis cette réunion tu me fuis. Mais je lis plus que de la tristesse dans ton regard. Je vois de la culpabilité. Alors je me dis que tu te fuis toi-même et que tu te sens coupable.

- Je veux rendre ce foutu manteau que je ne vois même pas. Mais si en le rendant, tu redeviens malade, alors ça voudrait dire que je t'ai donné de faux espoirs et surtout que je t'ai guéri pour te rendre malade à nouveau.

La tante rit fortement au désarroi de Rella et lui dit :

- Je vois. Tu sais, de mon point de vue : tu m'as donné les plus beaux jours de ma vie. Et si en me réveillant un de ses matins, je devrais redevenir la malade, alors tant pis. Je garderai les meilleurs souvenirs de ma vie et je te chasserai une fois pour de bon. 

Et elle éclata de rire.

- Ça ne me rassure pas.

- Eh ben, je m'en fous !



Okono dans son salon, devant ce beau riz au poulet et à la sauce d'arachide n'arrivait pas à prendre la première bouchée. Son bras gauche qui s'étouffait dans de grosses gazes lui causait une douleur atroce. Il peinait à le mouvoir. 

  Il y repensait : hier, deux chiens deux fois plus gros que des hyènes s'en étaient pris à lui. Il s'en était sorti mais cette fois, il a pris une bonne morsure. " Je n'ai pas envie de mourir si jeune. Mais sans le bâton, je n'aurais pas eu cette promotion. Il avait bien raison, ce Izou, garder le bâton me met en danger".



Le jour j, Anika refusa d'accompagner Rella :

- Je t'attendrai ici sur la terrasse. Tu dois faire ceci toute seule. Alors elle s'en alla.

 

- Tu as eu un accident ? Demanda Rella en voyant les bandages d'Okono.

- Oui, on peut dire ça.

Il s'éloigna d'elle avec un air gêné.

- Toi aussi, tu pries cet arbre maintenant ? C'était Djéné qui surprit Rella.

- C'est un peu compliqué, lui répondit-elle.

Elle vit Izou et Okono tout proche de l'arbre lui faire signe de la main.

- Djéné, attends moi, j'arrive.

Elle traversa la foule et les rejoignit.


Un à un, ils touchèrent l'arbre et leurs objets s'évaporaient. À ce moment précis, les gens durent couvrir leur face pour ne pas laisser la poussière qu'un vent fort soufflait entrer dans leurs narines et yeux. Rella en profita pour saisir son amie par le poignet et repartir avec elle.


Sa tante l'attendait comme promis. Dans les jours suivants, rien ne changea. Et l'humour et la gaieté s'installa définitivement dans la maison. Elle se souvient des paroles de Mely : " si elle dérape, je convaincrai son père et nous la ramènerons définitivement chez nous. Alors prends bien soin d'elle, compris ?"

Elle dit tout bas : 

- Va te faire voir, Mely. Tu n'as rien compris.



Pendant une semaine, Okono ne se rendit pas au travail. Il avait fini de faire ses affaires quand le téléphone sonna :

- Bonjour monsieur Okono, tu connais les règles. Tu ne peux pas t'absenter sans raison valable. Tu ferais mieux de te présenter tout de suite à mon bureau avec une explication valide.

- Je ne suis pas viré ?

- Pas encore. Malgré quelques plaintes concernant ton comportement, nous sommes tous d'accord que tu fournis un travail impeccable et si tu continues comme ça, dans seulement un an tu pourrais être le meilleur directeur qu'on ait jamais eu dans le secteur.

- Vraiment monsieur ? 

- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?

- Non, monsieur !

- Alors, tu es viré ou pas ?

- Je serai là tout de suite monsieur.

- Bien. On doit surtout discuter de ton comportement au travail.

Et l'appel prit fin.


Sur la table sous une fenêtre laissant passer la lumière du jour, était dressée un grand papier blanc portant des tracés et des lettres qui se croisent. Et les jumeaux fixaient le tout avec sérieux.

- Wow, soeurette, si on arrive à exécuter ce plan, on sera parmi les plus riches de ce monde.

- Ouais je le sais Ama. Alors ?

- On se met au travail !

Pendant qu'ils parlaient, la salle s'obscurcit et quand ils levèrent les yeux vers la fenêtre, ils virent une chose qu'ils ne pouvaient décrire venir dans leur direction et elle avait des yeux qui luisaient. Et Sanna s'empara de son éventail.


Prochain chapitre - Chapitre final 

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Un miracle mal assum...