Le Père Parfait

Ecrit par Lionnida

Le Père Parfait!!

L'écrivaine : Lionnida

Épisode 1

- Papa, faites quelque chose svp! Sauvez-le! Je vous en supplie !

Suppliai-je mon "Beau Père" toute apeurée et tremblante

- Oui je sais, t'inquiète pas Tina.

Il se précipite d'aller chercher des tisanes et d'autres ingrédients que j'ignore. Mais parmi l'ensemble, je reconnais une coupe-coupe rouillée.

Il met le tout dans une poterie.

- Tina, cette tisane va le sauver mais elle aura un effet secondaire un peu néfaste sur lui dans l'avenir. Il va être violent, très agité, futé et buté.

- Papa, je suis d'accord avec tout ça mais il faut le sauver.

- D'accord ça marche. Prépare donc cette tisane et respecte les doses. Un verre à bambou chaque matin et chaque soir.

Une semaine plus tard, Jordan va mieux. Il est maintenant moins mou et facile à soulever.

En effet, il souffrait d'une maladie qu'on arrive pas à détecter. Il est très mou, suffoque et a une dyspnée.

Jordan est toute ma vie, ma raison de vivre, la seule chose qui me maintien encore en vie. Il est ma source de motivation et la seule personne pour qui je tuerais.

Imaginer le perdre me rend folle. Je deviendrai cette folle furieuse, ce démon dont son père m'a toujours traité et qualifié.

Aujourd'hui, je suis passée d'un ange à un démon, un démon que tout le monde fuit, que tout le monde rejette.

Je suis la seule personne au monde qui ai commis le crime d'être tombée enceinte en étant élève.

J'ai innové en tombant enceinte et pour ça, je reçois toute forme d'avanie mais regardant mon fils, j'encaisse et je me tais.

Je paie durement le prix.

Abandonnée, délaissée et rejetée par tous, je n'ai eu que mon Papa et mon " Beau Papa " pour me soutenir.

Je dis beau papa parce-que c'est le grand père de mon fils et en même temps, un oncle lointain !

Mon odyssée a commencée ce jour, un matin où le soleil annonce de beaux horizons.

Mes parents m'ont fait ma valise car je venais d'obtenir mon Certificat d'Etudes Primaire (CEP). Je dois alors rejoindre mon grand frère pour continuer mes études en d'autres régions car nous n'avons pas la chance d'avoir un collège proche de nous. Et moi, ça m'arrange comme tous les autres enfants de mon âges car j'allais pouvoir enfin quitter mon village, ma zone de confort pour découvrir d'autres horizons. J'allais pouvoir découvrir d'autres têtes, vivre d'autres réalités.

Pobè ! Mon péninsule, une ville située à plusieurs kilomètres de chez moi m'accueille avec ses réalités diamétralement opposées aux miennes.

À cinquante kilomètres de mes parents, je suis contrainte à faire de carême à contre cœur tous les jours.

Oui mon carême n'était pas volontaire. Je le faisais car je n'avais rien à mettre sous la dent.

La cerise sur mon gâteau était le marathon quotidien à faire pour me rendre au cours. J'avais pour obligation de parcourir environ sept kilomètres chaque matin avant de retrouver ma salle de classe.

Donc vous savez avec moi que c'est pas évident que je rentre dans l'après midi.

Je n'étais pas seule. Mon grand frère en faisait pareil. Alors pourquoi me plaindre?

Il serait mieux de suivre la masse

Un peu difficile au début, je finis par m'habituer à ma nouvelle vie.

Je me rappelle encore de ces jours où je faisais environ 14 kilomètres par jour à jeun. Les soirs, je pouvais enfin me nourrir ! Oui j'allais me nourrir de l'eau pour dormir !

Drôle mais c'est ma vie.

Mon grand frère étant habitué, il se faisait de la peine pour moi. Pour une petite fille de 14 ans, c'est pénible de vivre ça. Mais il n'avait pas vraiment le choix.

Parfois, il en demandait à ses camarades pour que je mange.

C'est dans cette impasse que j'ai connu Ida, une fille de la même région que moi.

Elle vivait avec ses sœurs et était très intelligente. Nous étions inscrites dans le même collège et on cheminait parfois ensemble.

Cette situation impassible ne m'a pas vraiment aidé et je me suis retrouvée à redoubler la classe de sixième. Quelle dysphorie !

C'est pendant les vacances qu'a eu cette averse, cette drache qui m'a rendue épidémique. Je suis devenue un virus bon à fuir: je suis tombée enceinte !

Si Allah n'est pas obligé d'être juste dans tout ce qui est ici tout bas, s'il n'est pas obligé d'être présent et juste dans tout ce qui reste, il devrait être au moins capable de m'épargner d'être en cloque.

Comment expliquer que pour une première fois de ma vie, je puisse me choper une grossesse ? J'étais encore vierge. Comment croire que pour une première fois que je touche au sexe, j'en tombe grosse?Je n'avais pas prévu tout ça. Je n'ai pas vu venir à moi une grossesse.

Que vais-je en faire ?

Comment comprendre qu'une petite erreur peut pourrir presque toute une vie ?

Pourquoi la nature et son créateur sont contre moi?

Qu'ai-je fait pour mériter tout ça ? Je viens de perdre mon année et par la suite, je tombe enceinte ?

Non non non non non nooooooonnn!! Pas ça Seigneur !

Stp, je veux me réveiller de ce cauchemar !

Pourtant la réalité est la devant moi. Je suis bel et bien enceinte !

Mais je n'ai que 15 ans bordel!

Le comble, c'est que mon imbécile de copain refuse d'être le père de l'enfant que je porte.

Et maintenant, je suis la risée de tous, l'objet de mépris !

Découragé, mon père n'en revient pas de cette déception que je viens de créer.

Ma mère qui devrait être un soutien inconditionnel pour moi n'a perdue aucune seconde pour me chasser. Elle me sortait toute sorte d'avanie au point de blesser mon âme.

Je n'avais que mes yeux pour pleurer. J'exprimais mon chagrin et ma désolation dans mes larmes.

Mes frères et sœurs, sont devenus les anges et les enfants bénis du ciel.

Ma mère m'a tellement larguée que je ne suis devenue inexistante. Elle me qualifie de Fille Interdite

Je n'avais même plus le droit de toucher à ses ustensiles.

Mon grand frère affiche sa décision mordicus de rejoindre Yannick.

- Tu te barres d'ici hein. Fille inconsciente. Tu as perdue l'année scolaire et ça ne te dit rien et tu viens au village ouvrir encore tes cuisses pour tomber enceinte. La maison n'est pas faite pour garde les gens de ton rang. Tu dégage d'ici et tu vas rejoindre ton imbécile de copain.

Lionnida

Après discussions avec le père de Yannick, mon beau père, le mien décide que j'aille rester avec ma belle famille le temps d'accoucher.

Chose décidée, chose faite !!

Je ne pouvais pas mieux espérer de ma belle famille si la mienne me rejette et m'abandonne déjà. Je ne pouvais pas attendre que ma belle mère m'accepte si la mienne en est incapable.

Je vécu l'enfer pendant ces mois de grossesse.

Mais je pouvais compter sur deux personnes : Mon Père et mon beau Père !

Lionnida

Ce matin, je me suis réveillée en pleine bataille ! Ou plutôt en plein travail !

Cette lutte acharnée qu'a initié mon fœtus pour voir le jour me fatigue extrêmement.

Je ne sais pas où tenir, à quoi m'accrocher. J'ignore si je dois me coucher, ramper, marcher ou courrir. Je ne sais pas si je dois rester tranquille ou être en mouvement. Je n'arrive pas à décrire ce que j'ai exactement. Et pas quelqu'un qui me prête, ne serait-ce qu'un minimum d'attention pour détecter mon malaise.

Mon beau Père étant allé au champ, je me suis retrouvée seule dans mon combat contre mon fœtus.

Épuisée, je m'évanouie à ma porte en voulant sortir pour chercher de l'aide.

C'est cette petite fille de la voisine qui alerta ma belle mère.

Transportée à l'hôpital, j'eus beaucoup de complications car je n'ai plus été touchée depuis ce fameux jour où j'ai découvert que je suis enceinte.

Yannick m'a fui et je suis devenue son ennemie premier.

Ils ont dû me déchirer sans anesthésie pour faire sortir cet enfant !

Je sentis une douleur indescriptible.

Lionnida 

Même ambiance à la maison, mes papas sont toujours là pour s'occuper de moi.

Yannick n'a jamais cherché à voir mon enfant. Il a quitté complètement la maison et prétend être occupé par les cours. Il ne revient que les weekends.

Même pendant les vacances, Yannick est occupé à tout faire. Jamais, il n'a pris mon enfant dans ses bras et jamais il ne lui a montré qu'il tenait à lui.

C'est terrible que des gens puissent avoir des cœurs aussi noirs.

Je suis toujours seule à me battre pour prendre soin de mon enfant. Je jobais, je faisais tout ce qui est de mon pouvoir pour garder mon fils. Et en cas de maladie, je savais déjà à qui fait appel.

Cette nuit, j'ai pas fermé l'œil car l'état de Jordan est vraiment critique. Il a une dyspnée. Il suffoque et est très mou.

J'ai pleuré et j'ai fait cette prière :

- Seigneur, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Oubien tu n'existe plus ?

Si oui, que Yannick paie pour tout ce qu'il m'a fait subir.

J'ai hurlé pour demander de secours, et comme toujours, c'est soit mon Papa, soit c'est mon beau père qui répond

- Papa, faites quelque chose svp! Sauvez-le! Je vous en supplie ! Suppliai-je mon " *Beau Père* " toute apeurée et tremblante.

Lionnida

À deux semaines de la rentrée scolaire, mon père vient me voir un matin de bonheur et me dit:

- Tina, tu dois reprendre les études. C'est pas encore fini. Et je ne t'ai pas nié parce-que tu es tombée enceinte. Tu demeures mon enfant et je voudrais que tu reprennes les classes.

- D'accord Papa. Je ferai ce qui vous fera plaisir. Merci pour tout.

C'est ainsi que qu'il enchaîne sa marche et informe mes beaux parents de sa décision :

- Je tiens à vous rappeler que c'est la grossesse qui unissait votre enfant au mien. Maintenant que l'enfant est né, je veux récupérer ma fille. Je ne vous l'ai pas donné, je ne vous l'ai pas vendue, et vous n'avez pas demandé sa main non plus. Elle doit reprendre les cours car elle a une vie devant elle qui l'attend.

Ma condition est celle-ci : soit vous récupérez votre bébé et vous en prenez soin, soit vous trouvez une nounou pour accompagner ma fille et garder votre enfant. Je ne vais pas dépenser ma scolarité pour rien.

A_suivre...

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