Le rendez-vous d'affaires

Ecrit par Samuel

***Oncle Edouard***

Je suis finalement monté dans mon véhicule pour me rendre à un rendez-vous d’affaires. C’est très important pour moi parce que ça doit me rapporter gros. En fait, c’est un mauvais coup que je vais donner aux enfants de mon frère, ces vrais impolis. Depuis que leurs parents sont disparus dans cet accident que je ne comprends toujours pas, ils me manquent de respect et refusent que j’assume pour eux le rôle de père. Ayant pu avoir à temps les papiers de la maison où ils se trouvent, j’ai décidé de la vendre sans qu’ils ne sachent. J’en ai alors fait l’annonce sur des sites de vente et un blanc a décidé de l’acheter. Le con m’a envoyé l’argent de la vente et je dois aller lui remettre maintenant les papiers. J’aurais pu l’arnaquer facilement. Ces enfants insolents seront bientôt surpris d’être étonnés. Ils ne me voient pas venir…

 

***Palima***

C’est bizarre tout ce que vient de raconter Oryx et Mylie. Tonton Edouard était quelqu’un de bien. Comment a t-il pu changer aussi radicalement ? Bof ! On ne peut connaitre une personne jusque dans les tréfonds de son ame. Les êtres humains ne jugent que sur les apparences, sur les faits et gestes. Personne ne peut savoir exactement ce que pense l’autre. Même pas les psychologues qui prétendent qu’ils peuvent connaitre quelqu’un et deviner ce qu’il pense. Ce n’est que du leurre. Ça ne sera jamais vrai à 100%...

 

 

***Oncle Edouard***

Je roule doucement en repensant à la scene qui vient de se passer tout à l’heure. Qui peut bien être à la base de tout ça ?

Dring…dring…dring…

Oh putain, qui me dérange ?

Je prends le téléphone et constate que c’est un numéro privé.  D’habitude, je ne décroche pas ces genres d’appels mais cette fois-ci je pense que j’irai contre mes principes parce que ça pourrait être le blanc avec qui j’ai affaire. Que veut-il me dire le con ? Bon, je vais décrocher voir…

-Oui allo

-C’est bien monsieur Edouard ZAMENDA ?

-Lui-même.

-Super.  Monsieur Fourrier à l’appareil.

-Ah d’accord !

- On est censé se voir dans une heure pas vrai ?

- Oui bien sur monsieur FOURRIER, je suis déjà en route. Votre messager m’a dit que ça sera à l’hôtel « Les palmiers » !

-C’est exact.

-D’accord, à tout de suite donc !

                 Je raccrochai et je démarrai en trombe. Après quelques minutes de route, je suis parvenu à l’hotel où j’ai rendez-vous avec monsieur FOURRIER. J’ai tout de suite été étonné par la beauté de cet hôtel si majestueux. Je croyais connaitre tous les bons coins de mon pays, mais là, je me rends compte qu’il me reste encore des choses à savoir. Je gare ma voiture et j’entre dans l’hôtel. C’est un cadre vraiment idéal pour les affaires.

                        Je prends mon téléphone et je compose le numéro de monsieur FOURRIER. Il décroche à la deuxième sonnerie.

-Oui allô

-Monsieur FOURRIER, je suis déjà sur les lieux.

-Ah d’accord, demandez la table 34. J’y suis.

- Ok à tout à l’heure donc.

-Bien.

            Je vois un serveur et je lui demande la table 34. Il me l’indique gentiment et je m’y rends. Mais avant d’y aller, mon regard croise celui d’un homme que je crois avoir déjà vu quelque part. La quarantaine environ, le crane rasé et la posture imposante, il sirotait un verre de whisky. Je le reconnus tout de suite : c’est bien Nabil, un des meilleurs amis que j’avais au cours secondaire précisément en classe de 1ère. Il était d’ailleurs mon meilleur pote. Lui et moi avions partagé beaucoup de choses ensemble. Mais je l’ai perdu de vue après le bac, parce qu’il est parti à l’étranger pour continuer ses études. On a gardé le contact pendant un moment mais après, nous avons perdu le fil. Que je le revoie aujourd’hui dans cet hôtel n’est pas un hasard. Mais qu’est ce qu’il fait par ici ? Serait-il le propriétaire ?

           Je décide de me rapprocher de la personne pour voir si ce n’est pas une confusion.

-Bonjour monsieur…

        Il dépose son verre, me dévisage et se rend compte que c’est bien moi. Je ne me faisais donc pas d’illusions. C’est bien vrai, c’est bien Nabil.

-Lui (étonné, ouvrant grandement les yeux) : Tiens Edouard ! Je n’arrive pas à le croire. Qui est-ce que je vois comme ça ? Y’a longtemps hein !

                                   ((( accolades )))

-Ah oui frère ! T’as grossi on dirait ! Ah les affaires marchent chez les boss !   

-On est dedans frère. Sinon qu’est-ce que tu fais par ici ?

-Euh…un rendez-vous d’affaires ! Je suis même déjà en retard.

-Ah d’accord ! Moi aussi, j’attends quelqu’un.  Tiens voici, ma carte ! Appelle-moi, on doit se revoir.

-Ok, à plus !

-On est ensemble !

 

                 Je m’empresse pour me diriger vers la table de mon partenaire. Je suis déjà en retard et ça, ce n’est pas bien du tout.

      J’arrive enfin…

 

-Moi : Bonjour monsieur FOURRIER !

-Lui (me tendant la main, un peu tendu) : oui bonjour ! On dirait que l’exactitude ne fait pas du tout partie de vos valeurs !

-Moi : Toutes mes excuses. J’ai rencontré un vieil ami à moi. Et le temps d’échanger quelques mots et de prendre son contact, j’ai un peu trainé. Sincèrement, toutes mes excuses !

-Lui : C’est facile à dire ! Bon enfin bref, je crois que nous sommes là pour la signature des papiers concernant le terrain que j’ai acquis auprès de vous. C’est bien cela ?

-Moi : oui bien sûr !

-Je crois que vous aviez reçu la somme de la vente !

-Si si.

-Bien. Les papiers svp ! Je n’ai plus assez de temps !

 

***Fibela***

               Vu tout ce qui se passe actuellement, je pense que la meilleure des choses à faire est de tout confier à Dieu. J’ai demandé conseil auprès de plusieurs grandes personnes et ils m’ont dit de prier et c’est ce que je vais faire.

               « Père très bon, je sais que tout ce qui m’arrive depuis que mes parents sont présumés décédés vient de toi. Je ne te demande pas de m’en éloigner, je te demande juste de me donner la force pour tenir jusqu’au bout. On dit souvent que tu connais le cœur et les intentions de chacun. Mais j’ai l’impression que tu ne pense pas à moi ces derniers jours-ci. Ce que je te demande, c’est de me venir en aide en ces moments où j’ai le plus besoin. Guide mes pas, protège mes frères et sœurs et moi, de tout ce qui pourrait nous nuire. Eloigne de nous toute personne qui voudrait nous faire du mal, de quelque manière que ce soit. Oh Dieu de miséricorde, entends ma prière et ne tarde pas à me répondre. Ainsi soit-il ».

         

      Je ne suis pas très fervente mais je sais qu’il y a un être suprême au dessus de tous les êtres. Et s’Il a fait des merveilles pour d’autres, je suis convaincue et sereine qu’Il le fera pour moi aussi.  

 

***Oncle Edouard***

Je viens de me rendre compte que je n’ai pas sur moi les papiers de vente de la maison. Je les avais pourtant bien mis dans la voiture ! J’ai le mauvais pressentiment que quelque chose va mal tourner…

-Moi (regardant dans mes affaires) : Euh…monsieur FOURRIER, je crois que je les ai laissés dans ma voiture.  Un instant, je vais les chercher.

-Monsieur Fourrier : Ce n’est pas professionnel. Comment pouvez-vous oublier ça dans votre voiture? Ce n’est pas du tout sérieux, franchement.

-Je ne sais pas comment c’est arrivé. J’avais tout rangé dans ma voiture. Donnez-moi quelques minutes, j’irai les chercher.

-Ah, dans cinq minutes, je dois les avoir sinon je ne sais pas ce que je peux vous faire. Mon organisation en a besoin. On a vite fait le décaissement pour que les choses aillent rapidement. Je ne veux pas passer pour un faux.

-Ne vous inquiétez pas monsieur FOURRIER.

           

                    Il ne répondit plus un mot et je me précipite pour descendre. Je monte rapidement dans l’ascenseur et j’appuie le bouton qui mène au rez-de-chaussée. Quelques instants après, j’y suis. Je cours vers ma voiture que je débloque de loin. J’ouvre la portière j’entre dans la voiture, je referme puis je bloque. Je fouille dans le coffre, je regarde sur la banquette arrière, sous mon siège où je cache souvent des choses importantes, un peu partout dans la voiture, mais rien. Merde !  Où sont passés ces documents? Bon Dieu !

 

LE BONHEUR TANT RECH...