Retrouvailles

Ecrit par deebaji

J’épiais cet homme étrange qui m’avait l’air plein aux as et qui se trimbalait sur le trottoir, je l’avais aperçu, il était à présent ma proie, proie de ma malice et de ma malhonnêteté. Je ne me gênerais pas pour me servir à l’intérieur de ses poches qui paraissaient si pleines. Mais il me fallait un contact physique avec ce dernier, il fallait que je le touche ou que je le bouscule un peu même si le fait de le bousculer était moins faisable parce qu’il risquait d’éveiller les soupçons et de mettre en échec mon opération. C’est finalement ce qui se fit, je me suis approché de lui et j’ai sans le savoir heurté sa main ce qui l’a légèrement bousculé pour qu’il se retourne. Tant pis s’il voyait mon visage, c’était mon occasion pour le dépouiller de quelques de ses biens. Alors je l’ai bousculé et, en le bousculant, il s’est retourné et nos regards se sont croisés. Aucun doute possible, c’était lui. Je ne pouvais pas me tromper sur ça et je pouvais reconnaître sa petite tête d’intello innocent entre milles. J’en étais sûr et persuadé, c’était lui, c’était Alfred ! Quelle drôle de retrouvaille et quelle drôle de circonstances pour des retrouvailles. Je m’apprêtais à faire les poches à mon ami d’enfance, mon ami fidèle, Alfred. En croisant son regard je me suis senti un peu coupable mais j’étais surtout surpris. Il était métamorphosé, sa barbe avait poussée, elle était soigneuse et taillée, il était propre et sentait bon, il n’avait rien à voir avec le Esrah que j’avais connu dans le passé, il respirait la richesse ce mec. La chose frappante, c’est que lui aussi après toutes ces années passées l’un loin de l’autre m’avait reconnu. Lui aussi s’était surpris de me retrouver dans de telles circonstances, il n’en revenait pas… Alfred : Frère ? Moi : Frère ??   Alfred : frère de sang mais pas de la même mère ?? Moi : Alfred ?? Alfred : Caleb, c’est bien toi, t’as pas changé d’un poil mon vieux. Moi : (rire) Mon Dieu, c’est un véritable délire, mais non jure, Alfred se tient là devant mes yeux ? Je dois rêver, qu’on me pince sérieux. T’étais passé où putain. Ça fait un bout de temps que je ne t’ai pas vu, je me disais que t’avais fini par quitter l’Amérique et nous oublier totalement. En plus t’as pris du poids, et de la masse t’as l’air d’être en forme maintenant… Alfred : mais oui frère, c’est bien moi et, non tu ne rêve pas je me tiens bien debout devant toi, je n’allais pas partir en abandonnant mon seul et unique frère. Qu’est-ce que tu crois ? C’est grâce à toi si je suis là aujourd’hui, je me devais de venir au moins te rendre visite en hommage au bon vieux temps qu’on a passé ensemble toi et moi. Moi : Je n’en reviens toujours pas, t’es là juste devant moi et tu me parles, j’ai l’impression de rêver sincèrement, je te croyais déjà entre plusieurs avions mais comment t’as fait ? Je ne te reconnais pas, t’as l’air beaucoup plus confiant, t’es beaucoup plus soigneux et tu respires l’homme riche mec, non tu ne respire pas l’homme riche, tu pue l’homme puissant à des kilomètres. Alfred : (rire) Ah haha, ce n’est rien de bien méchant tu sais ? J’ai juste compris que je ne devais plus être la victime de ses ordures qui me harcelaient. Et j’ai aussi compris que je devais le faire sans ton aide ; voilà comment je me suis inscrit dans une salle de gym étant donné que j’en avais les moyens je me suis payé le meilleur abonnement et j’ai développé mon corps de cette façon. Maintenant, je sais que je pourrais me défendre contre quiconque essaiera de me faire un quelconque mal. Moi : ouais je vois ça, t’as totalement changé sincèrement, je suis fier de toi et presque jaloux. Moi comme tu l’as dit, je n’ai pas vraiment changé, je suis toujours le même sauf que là je m’apprêtais clairement à te faire les poches… Alfred : (rire à gorge déployée) tu blagues mon vieux, t’as changé regardes, t’as poussé comme une asperge t’es devenu hyper grand. Et comment ça t’allait me faire les poches frère ? Moi : tu sais t’es parti longtemps, et pendant ton absence il s’est passé un tas de choses et, ce n’est pas des choses très joyeuses tu peux me croire frère… Alfred : je vois frère… mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu dis que tu allais me faire les poches, je t’avoue ça me fait toujours rigoler ça ; Moi : Ah frère, je ne sais pas si je peux te le dire mais je n’ai pas le choix, je ne le fais pas parce que j’en ai envie mais parce que j’ai été obligé d’en arriver là. Alfred : tu sais que tu peux tout me dire, qu’est ce qu’il y a frère ? qu’est ce qui se passe ? Moi : c’est une longue histoire tu sais et puis c’est gênant à dire, parlons d’autres choses et peut-être qu’après nous y reviendrons mais là je ne peux vraiment pas en parler. Mais par contre, je veux bien que tu me dises plutôt comment ça s’est passé depuis ton départ, qu’est ce qui a fait en sorte que tu deviennes comme tu es aujourd’hui. Alfred : Ok comme tu voudras alors parlons d’autres choses mais, je veux vraiment savoir ce qui se passe et si je peux t’aider en quoique ce soit, c’est avec joie que je le ferai tu sais ? Moi : Non, je ne veux pas dépendre de toi, je sais que tu pourrais m’aider si je te le demande vu toute la fortune dont tu disposes si tel est toujours le cas, mais tu me connais, je n’aime pas dépendre des choses je préfère me faire et me construire moi-même. Je t’ai dit que je préférais que tu me parles de toi plutôt que l’on s’emmerde avec mes problèmes. Alfred : D’accord frère, mais tes problèmes sont les miens et ça ne m’emmerdera jamais de te venir en aide ou de te sortir d’une galère. Et si tu veux tout savoir à propos de moi bah écoute, je n’ai rien fait d’extraordinaire. Une fois arrivés dans la nouvelle ville avec ma famille, j’ai commencé à étudier dans une école pas loin de chez moi puis j’ai ensuite suivi mes cours mais comme d’habitude et dans chaque coin du monde, il y a toujours un abruti qui se croit tout permit et se sent au-dessus des autres ; Moi : j’espère que tu lui a mis ton poing dans la figure et que tu lui a montré qui est ce qui distribuait les cartes dans l’école ; Alfred : Hum, ouais mais je ne l’ai pas fait de cette façon ou immédiatement après avoir fait sa connaissance. Non, j’ai d’abord eu à subir une de ces intimidations. Moi : Ah bon ? Comment ça tu t’es laissé intimidé ? Et qu’est ce qui s’est passé après ? raconte mon vieux, il faut que tu me dises tout sur tout. Je veux tout savoir ! Alfred : (rire) il faut que tu me laisses finir pour que je puisse te dire tout ce qui s’est passé, patiente j’y viens. Moi : (rire) vas-y alors, mais il faut que tu m’excuses de te couper la parole c’est juste que je suis impatient de savoir vieux frère… Alfred : oh mais tu sauras ce qui s’est passé, ne t’en fais pas j’y viens. Alors que je mangeais tranquillement à la pause, ce mec s’est ramené avec ses deux potes et ils se sont mit à me parler d’ordre et de hiérarchie. De toute évidence il voulait que je me plie à ses ordres et que je devienne une sorte de victime ou d’outil pour lui et sa petite bande de vieux bougs sortis de nulle part. je les ai donc observé et écouté jusqu’à ce qu’ils finissent leur débat puis je n’ai rien dit. Et c’est alors que l’enflure, se croyant tout permit a osé lever la main sur moi. Comme si j’étais son fils. Cela m’avait mis en colère ; Moi :  Et ensuite ? et ensuite ?? qu’est ce qui s’est passé ?! Alfred : il m’a mis un coup de poing dans le bras avec lequel je mangeais et voulais que je me lève puis que je me mette à genoux devant lui. Pour qui est-ce que Diable pouvait-il bien se prendre ? est ce que j’avais l’air d’être venu dans cette école pour être le suppôt d’une saloperie comme lui ? je ne pouvais accepter davantage de foutaises alors j’ai pris ma fourchette et je l’ai utilisé pour le frapper au visage à de multiples reprises jusqu’à ce que je voie le sang jaillir de sa figure. J’avais la haine, une haine qui ne se mesure pas. De la colère, une colère monstrueuse et persécutrice, je l’ai frappé encore et encore sans m’arrêter. Je ne pouvais plus être le sous fifre de brutes épaisses comme lui et sa bande de tarés alors que je l’ai saisi et je lui ai laissé une trace indélébile sur le front, celle de ma fourchette. Comme il voulait que je pose mon front au sol pour le vénérer, j’avais choisi cet endroit-là spécialement pour le marquer à vie.   Moi : Woah frère t’es sérieux ? Il a dû morfler ce trou de fesse ! Qu’est ce qui s’est passé après ça ? Alfred : eh bien, ses deux copains m’ont passé à tabac et ils se sont mit à trois pour me faire la peau, s’ils m’avaient frappé, je savais qu’en retour, j’avais marqué à vie leur petit chef et qu’ils ne tarderaient pas à revenir pour me faire la peau. Je n’ai donc plus eu trop le choix. Il fallait que j’apprenne à me défendre et que je sois prêt à me battre quand il le sera nécessaire. J’en avais marre d’être une petite victime ou une lavette et, je me suis souvenu de ce que tu m’avais dit… Moi : Ah bon ? qu’est ce que je t’avais dit ? Alfred : c’était ce jour où tu m’avais sorti d’emmerde. Tu m’as dit que je n’étais pas une lavette et que j’avais du potentiel, que je devais arrêter de me rabaisser et que je devais me considérer à la hauteur de ma personne ; dépasser mes limites ! Moi : Ah ouais je m’en souviens comme si c’était hier vieux frère mais, je ne pensais pas que ça resterait gravé dans ta mémoire aussi longtemps. A vrai dire, tout ce dont je me souviens c’est uniquement des bons moments, lorsqu’on allait où on le voulait et qu’on faisait ce qui nous plaisait. Tu te souviens ? Il n’y avait presque personne pour nous empêcher de faire ce qui nous chantait. On était toujours entrain de traîner ensemble avec les petites racailles de l’école. Alfred : ouais le fameux bon vieux temps, c’était trop bien cette époque et c’est elle qui m’a formé ; grâce à ce court moment passé avec toi, j’ai compris que je devais apprendre à être un homme et à me défendre contre toutes les menaces qui perturbaient ma vie Moi : hum ; ouais c’était beau cette époque… Alfred : qu’est ce qui se passe frère, t’as l’air ailleurs… je me demande ce qui se passe avec toi. Et puis d’ailleurs tu ne m’as toujours pas dit ce dont tu voulais me parler frère, il faut que tu me le dises. Moi : frère, si tu savais… j’en ai vu de toutes les couleurs quelques temps après ton départ ; je me suis fait virer de l’école j’ai commencé des petits boulots de gauche à droite un peu partout, mes amis m’ont tous abandonnés à part Jimmy et Koba, ce sont les seuls qui sont restés quand tout le monde m’a tourné le dos… Alfred : tant mieux frère, ces deux-là ; c’était les plus loyaux de notre groupe et c’était ceux qui me respectaient vraiment. Il faut que je renoue également le contact avec eux, je me demande ce qu’ils sont devenus. Moi : Ah tu sais, on n’a pas changé ; on n’a pas bougé non plus on est toujours là. Quand je pense que Jimmy aurait pu devenir conducteur de formule one et que Koba aurait pu avoir une carrière dans le basket comme Kévin Séraphin. Alfred : Ah c’est dommage frère, j’aurais voulu que vous réussissiez tous, moi j’ai poursuivi ma voie avec l’informatique et je m’en suis sorti j’ai réussi, j’ai mis en place un super logiciel informatique qui me permet de gagner mon pain sans avoir besoin de l’argent de ma famille. Moi : je savais que t’avais un grand avenir devant toi, je n’en reviens toujours pas, t’es totalement métamorphosé et tu me dis que tout ça vient juste de tes propres fonds et non de la fortune de tes parents ? Putain mec, t’es fort je peux te l’assurer ; en ce qui concerne, mes parents sont dans un état grave à l’hôpital et je n’ai pas réussi à me construire une fortune dans le monde du travail légal. Je n’ai pas réussi à me faire une place, je n’ai pas réussi à me bâtir la petite richesse dont je rêvais. Je suis devenu un autre. Je suis devenu un vil voleur. Je pie, je dérobe, je vole les gens dans les rues pour arriver à nourrir mes frères et à payer les frais de soins médicaux pour mes parents. Une vie bien chiante frère. Alfred : t’as bien raison, je ne suis pas hypocrite, ça a vraiment mal tourné pour toi mais je sais que tu t’en sortiras t’es un grand homme et t’as le cerveau qui tourne bien. T’as tout ce qu’il faut pour réussir et je serai prêt à te suivre dans tout ce que tu entreprendras ; Moi : Ah bon ? tu me suivrais ? Mais dans quoi est ce que tu pourrais bien me suivre frère ? Je suis juste un vulgaire voleur. Un jour je vais me faire prendre et j’irai juste croupir en prison. J’espère juste que ce jour n’arrivera pas tant que je n’aurai pas fini de payer les soins de mon père et de ma mère. C’est tout ce que je demande au bon Dieu dans cette putain de vie ! Qu’il me permette juste de pouvoir leur sauver la vie, ce qui arrivera ensuite ; je m’en fiche totalement. Alfred : frère ? Moi : Oui frère ? Alfred : t’as jamais réfléchi à faire plus qu’être juste un petit voleur de rue ? Moi : j’en étais sûr, je savais que t’allais me juger, et tout cela juste parce que toi tu as réussi et que moi non, tu crois que je n’ai pas essayer de travailler et de réussir dans la vie légalement ? j’ai tout fait frère, tout, j’ai nettoyé des toilettes, j’ai lavé des voitures, j’ai fait de la plonge, tout ce que je n’ai pas eu à faire c’est laver des cadavres humains. Et je n’ai pas attendu que ça arrive avant que je me mette à voler. Alfred : Non, non, non ; je ne te parle pas de ça, ce dont je te parle c’est d’élargir ton terrain de jeu. Qu’est ce que tu dirais de monter une équipe ? Une équipe pour multiplier les gains et élargir notre territoire. Moi : Non sérieux ? Tu crois que ça serait possible de faire ça ? Alfred : Si je te le dis, c’est que j’en suis persuadé, sûr et certain que cela serait possible, il faut que nous reformions notre petite équipe. Contacte Jimmy et Koba on va reformer notre groupe et cette fois on va se faire un maximum de blé… ​ Et voilà comment notre groupe est né, la première brique pour former notre empire, c’est Alfred et Alfred seul qui l’a posé… et j’espérais que ça serait lui aussi qui me sortirait de cette emmerde dans cette fichue salle du coffre où je me retrouvais avec Jeremy…
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