CHAPITRE 13: GROS DOUTE

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 13 :GROS DOUTE

**BHERNIE ELLO **

Ça fait une semaine que je suis sorti du coma et aujourd’hui je suis censé sortir de l’hôpital, c’est Lens qui est en train de régler la facture qu’Erine et moi attendons. Ma mère fait son entrée dans la pièce avec Stella.

Elles : Bonjour.

Nous : Bonjour.

Maman : Tu es déjà prêt à partir ?

Moi : On attend que Lens revienne car il s’occupe des formalités.

Stella : Il a pu trouver l’argent ? Parce que Rail m’a dit que la facture-là était forte.

Je vois Erine s’agiter sur sa chaise mais au regard que je lui lance, elle se tient à carreaux.

Moi : Oui, on a trouvé l’argent.

Stella : Dieu merci. J’étais déjà en train de me demander comment on allait faire pour payer ça comme toi-même tu étais malade.

Erine : (Faisant une réflexion à haute voix) L’école est bien oh, l’école est bien.

Stella et maman l’ont regardée pendant que Lens faisait son entrée avec Rail.

Lens : C’est bon, on peut y aller.

Moi : Tu as récupéré la dernière ordonnance ?

Lens : (Me la montrant) Oui c’est là.

Moi : Ok.

Je me suis levé et me suis assis sur la chaise roulante que l’infirmière a mise à ma disposition pour que je n’aie pas à marcher jusqu’à la sortie. C’est Erine qui a mes affaires et nous sortons tous de la pièce jusqu’au parking dehors.

Maman : (À Erine) Donne ses affaires, je vais moi-même l’emmener.

Erine : Emmener qui ?

Maman : Emmener qui comment ? Emmener ton frère à la maison.

Erine : Ya Bhernie vient avec moi.

Maman : Par rapport à quoi ?

Erine : Parce que je l’ai décidée.

Maman : Et tu as décidé en tant que qui ?

Erine : En tant que sa petite sœur.

Maman : Tu es bien malade Angue c’est moi qui te le dis. Moi-même mon enfant que j’ai porté et souffert, tu vas venir prendre des décisions sur lui parce que tu es trop quoi ? Qu’il lui manque des maisons pour venir se serrer dans ta petite boîte là ?

Erine : Ma boîte me convient et je ne me suis jamais plainte à qui que ce soit.

Maman : Tu vas te plaindre que tu connais d’abord quoi de bon ? N’est-ce pas toi qui héberge cet inutile avec qui tu es partie ramassée ta grossesse ? Dans quel pays on a vu que les vrais hommes habitent chez les femmes si on n’est pas rigolo et maboule ?

Erine : J’accepte mon rigolo et j’en suis fière.  Moi au moins je n’utilise aucun stratagème pour retenir l’amour d’un homme.

Stella/Maman : (Sursautant) Tu t’adresses à qui ?

Moi : Ça suffit maintenant. À peine sorti de l’hôpital que déjà vous voulez me faire bavarder ? Vous savez qu’on m’a demandé de me reposer et de rester loin des conflits.

Maman : (Toisant Erine) Dis à ta sœur de me donner ton sac.

Moi : Je pars chez Erine maman.

Maman : Comment ça tu pars chez Erine ? Et ta femme et tes enfants vont faire comment ?

Moi : Je serai disponible maman. J’ai besoin d’être dans un endroit où je pourrai me reposer et je ne peux pas le faire à la maison.

Maman : Donc dans ce cas, viens à la maison, ta sœur et moi allons bien nous occuper de toi. La maison est bien plus grande et on n’a aucune occupation.

Moi : C’est gentil maman et je te remercie pour cette sollicitude mais je vais aller chez Erine car j’ai également des choses à faire là-bas.

Elle veut protester mais son téléphone se met à sonner dans son sac. Elle regarde, décroche et s’éloigne de nous pour aller répondre.

Erine : Pardon ya Bhernie monte dans la voiture, on va y aller, je ne veux pas de discours inutile.

Lens m’a ouvert la portière de sa voiture.

Stella : Mais tu n’attends pas maman ?

Erine : Non.

Stella : Ce n’est pas à toi que je m’adresse donc tu la boucles.

Erine : Il faut venir me la boucler.

Moi : Vous recommencez ?

Erine/Stella : C’est elle qui as commencé.

Moi : (Soupirant) Si vous n’avez pas l’intention de me laisser me reposer, dites-le-moi et j’irai ailleurs.

Erine : Excuse nous ya Bhernie, on a compris.

Moi : Hum. (À Stella) Dis à maman que je suis parti chez Erine et c’est là-bas que je vais rester pour quelques jours.

Stella : (Silence)

Rail m’a aidé à me lever et à monter dans le véhicule avant de partir rendre le fauteuil. Il est ensuite venu monter à l’avant avec Lens pendant qu’Erine l’a fait avec moi derrière.  Comme Stella attend maman, elle est restée au sol et nous sommes partis. Le trajet était assez silencieux jusqu’à la maison où Fred nous a chaleureusement accueillis avec sa fille. Je suis allé m’asseoir sur les coussins.

Erine : On va rapidement aller te prendre quelques affaires chez toi.

Moi : Il faudra prévenir Chancelle.

Erine : Tes frères vont l’appeler.

Moi : Mon téléphone est où ?

Lens : C’est chez moi mais il est éteint. On a préféré le garder ainsi pour éviter des appels à tout moment.

Moi : Je vois mais apporte-le-moi à ton retour.

Lens : J’ai appris par tonton Roger que Chancelle a dû faire un tour à Cocobeach pour le moment parce qu’elle avait eu un problème avec maman.

Je le regarde.

Lens : Le jour qu’on t’a trouvé inconscient, maman est allée l’agresser avec un bois en l’accusant d’être responsable de ton état. La mère de Chancelle s’est fâchée et a fait une dispute que nous avons rapidement calmée à cause de ton état. Elle a pris Chancelle et les enfants pour les emmener à Cocobeach en disant que cette histoire allait être réglée quand tu allais te réveiller.

Je soupire grandement.

Moi : Allez y chercher mes affaires. Pour le reste, je vais régler quand j’aurais assez de force.

Eux : Ok.

Moi : Vous avez les clés de la maison ?

Lens : Oui.

Moi : Allez-y.

Ils sont partis et je suis resté avec Fred.

Moi : Tu peux m’aider à me rendre à la chambre ?

Fred : Oui. On a mis le matelas au sol faute d’un deuxième lit, j’espère que ça ne te dérange pas.

Moi : Ça va. 

Il m’a conduit dans la chambre de leur fille que je vais occuper durant mon séjour ici. C’est une chambre de bébé, naturellement le lit à l’intérieur est un berceau sur lequel je ne saurais dormir. Ils m’ont aménagé un espace à l’intérieur et ils vont dormir avec leur fille d’après ce qu’Erine m’a dit même si cela ne m’aurait pas dérangé de dormir avec Lucia mais bon.

Fred : (Après m’avoir laissé sur le lit) Tu as besoin de quelque chose ?

Moi : Non. Rien pour le moment.

Fred : Bon je vais te laisser et si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler.

Moi : D’accord et merci pour tout.

Il me sourit et s’en va avec sa fille qui nous avait suivis. J’arrange mon oreiller et je me couche en regardant le plafond. Je repense à ma situation et la tristesse qui m’a mise dans cet état veut à nouveau m’envahir mais j’essaie de résister en pensant à ma famille, mes frères et sœurs et à mes enfants même s’ils ne font pas le poids face au vide et à la douleur que je ressens de savoir Lucia enceinte et mariée à cet homme. Le simple fait d’y penser me fait à nouveau couler des larmes, alors je fais tout pour ne pas retomber dans la dépression qui a failli m’emporter dernièrement. Je ne saurais dire à quel moment j’ai véritablement sombré au point de perdre connaissance. On m’a dit à l’hôpital que j’ai fait une crise cardiaque mais je n’ai aucun souvenir de ça tellement je suis déconnecté de la réalité depuis je ne sais même plus quand. Lorsque je repense à ma vie, je suis triste à la mort, à tel point que l’envie d’en finir me tient aux tripes. J’ai toujours voulu avoir des enfants mais pas de simples enfants, j’en voulais ceux dont Lucia aurait été la mère, elle et personne d’autre mais je n’ai pas été assez sage pour attendre et m’opposer à la pression familiale. Aujourd’hui plus que jamais, je réalise que je l’ai perdue pour toujours et je m’en veux profondément tout en ressentant un énorme vide à l’intérieur de mon cœur.

 Je repense à mon état d’inconscience à l’hôpital, j’ai dans mon esprit le souvenir d’avoir vu et entendu Lucia. Dans ma tête, je l’entends me dire que je lui avais promis ne pas mourir avant que nous ne soyons vieux tous les deux, j’ai entendu ses paroles et la prière qu’elle a faite juste après cela. Mais à mon réveil, Erine et Rail m’ont dit que non, Lucia n’est jamais venue à l’hôpital et que les visites dans ma chambre étaient interdites. En y réfléchissant, je réalise que c’est impossible qu’elle soit venue me voir.  Pourquoi le ferait-elle alors que depuis le week-end que nous avions passé ensemble, elle m’évitait comme la peste au point de me bloquer de partout ? Elle venait tout juste de se marier et venait de découvrir qu’elle était enceinte, alors pourquoi serait-elle venue me voir pour me parler ? Quand bien même je ne m’explique pas ce souvenir dans ma mémoire, je comprends que cela n’a pas pu avoir lieu. Je chasse ça de mon esprit et je me tourne sur le côté pour essayer de m’endormir, ce que je fais quelques minutes après (…)

Erine : Ya Bhernie ?

Moi : (Levant les yeux de mon ordinateur) Oui ?

Erine : Tes amis sont là.

Moi : J’arrive.

Elle est sortie de la chambre et après avoir mis mon ordinateur en veille, je suis sorti à sa suite pour aller à la terrasse où j’ai trouvé ma bande du lycée, les garçons, ainsi que Loyd, Marwane et Jérôme. Ils m’ont tous appelé en semaine pour prendre de mes nouvelles en me promettant de venir me voir ce samedi. Ça fait 5 jours que je suis sorti de l’hôpital et je me remets assez bien même si je n’ai pas récupéré mon poids, mais Erine et son gars sont aux petits soins avec moi.

Eux : (Après que nous nous soyons assis) Gars c’est comment ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) C’est compliqué.

Maurice : Regarde comment il ne te reste que la tête la tête.

Pierre : (Qui m’avait vu à l’hôpital pour être passé là-bas) Là il a grossi hein ? Il fallait le voir à l’hôpital, c’était un vrai squelette.

Je souris.

Jérôme : Comment bro, tu veux partir maintenant et nous laisser comme ça ? Tu n’as pas pitié de nous ? On est en train d’essayer de nous réunir pour lutter avec la vie et toi tu veux nous fausser compagnie ?

Les autres : Vraiment.

Marwane : Quand je vais encore ouvrir la bouche pour parler, on va m’emmener le nom et dire que j’exagère, pourtant quand moi je parle je vous dis la vérité. Quand je vais encore dire que Loyd et lui sont 2 gros lâches incapables d’assumer la responsabilité de leurs actes, on va me crier dessus.

Loyd : Mon nom vient faire quoi dedans ?

Marwane : Mais Bhernie et toi vous êtes pareils, est-ce que y a un pour rattraper l’autre ? N’est-ce pas vous partez chercher vos problèmes après quand ça vous dépasse vous voulez mourir pour fuir comme des lâches ?

Les autres se sont mis à rire pendant que Loyd et moi le regardions.

Marwane : Vous avez besoin de Jésus car vous êtes vraiment possédés par des mauvais esprits.

Jérôme/Josué : Amen Pasto, prêche leur la parole.

Marwane : Regardez-moi aussi les deux autres rigolos là.

Nous avons éclaté de rire.

Josué : (Riant) Oh, rigolo comment ? On t’encourage non ?

Marwane : Tu encourages qui ? Depuis que tu marches avec les trois malfaiteurs-là tu les as déjà invités à l’église ou même parlé de Jésus ?

Maurice : Attends, c’est nous les malfaiteurs ?

Marwane : Oui. Pierredelin, Bhernie et toi, vous êtes de vrais malfaiteurs et je pèse bien mes mots. Mais ce n’est pas votre tour aujourd’hui. (Pointant Josué) Je parle au Sadducéen qui est là.

Josué éclate de rire pendant que Loyd bouge la tête de gauche à droite certainement un truc d’église dont il parle.

Josué : (Riant) L’homme-là n’est pas sérieux quoi. C’est moi le Sadducéen maintenant ?

Marwane : Mais tu es un Sadducéen. Et réponds à ma question, tu as déjà parlé de Jésus à tes trois frères malfaiteurs là ?

Josué : (Souriant) Non.

Marwane : Et il est content ? Tu marches avec des gens depuis plus de 20 ans mais tu ne leur as jamais parlé de Jésus. Tu vois ta vie ? Tu es vraiment le frère de Loyd.

Loyd : Le salut est personnel et ça ne se force pas.

Marwane : Écoutez les conneries. On t’a demandé de forcer ou bien de parler ? Toi-même si tu es chrétien aujourd’hui ce n’est pas parce que Lauria t’avait parlé et invité à l’église ? Quand tes collègues ont voulu te manger en sorcellerie au Ghana n’est-ce pas Jésus t’a protégé ? Si Lauria ne t’avait pas parlé tu devais encore être vivant ?

Loyd : (Silence)

Marwane : Voilà Josué, enfant de pasteur ayant grandi à l’église, incapable de dire aux autres l’importance d’avoir Jésus dans leurs vies. Mais vous êtes des mauvais amis. Normalement Dieu doit même retirer vos noms du livre de vie.

Josué : C’est arrivé là-bas ?

Marwane : Non ce n’est pas arrivé vilain.

On éclate de rire.

Marwane : Riez bien. Voilà un autre fou, l’enfant qu’on appelle Ogoulinguendé là, quelqu’un qu’on avait déjà attrapé en sorcellerie jusqu’à le mettre dans la bouteille mais il sort de là et ne cherche pas le Seigneur. C’est parce que ça t’a loupé. Le danseur de ngozé là avait mal fait de venir te faire sortir de là, tu devrais d’abord rester là-bas pour comprendre.

Jérôme : Normalement c’est Bhernie qu’on est venu voir hein, ce n’est pas nous autres là.

Marwane : En tout cas y a la retraite des hommes à l’église dans 2 semaines et je vous invite tous à venir participer.

Pierredelin : Une retraite de quoi ?

Marwane : On va prendre un week-end allant de vendredi à dimanche soir pour prier, parler et être enseigné sur la Bible. Il y aura des temps de guérison et de miracle. On va aussi faire des délivrances. Seulement pour les hommes.

Pierredelin : Avec mon programme à l’hôpital ça va être difficile mais si je trouve un créneau, je viendrai.

Maurice : Je vais voir si c’est possible. En tout cas, je te ferai signe.

Josué : Je ne promets rien mais je vais voir.

Marwane : Hum.

Jérôme : Je

Marwane : Toi tu n’as rien à dire, tu seras présent et je ne m’amuse même pas un peu avec toi.

Jérôme : Oh.

Nous avons éclaté de rire.

Marwane : (À moi) C’est valable aussi pour toi monsieur, il faut bien rire.

Moi : Je suis convalescent.

Marwane : Ça tombe bien car on va prier pour les malades là-bas. Même pour les maigres afin qu’ils grossissent.

Nous avons éclaté de rire avant de continuer à parler. Erine nous a apporté à boire et à manger.

Jérôme : Révérend tu ne pries pas pour le repas d’abord ?

Marwane : Mais tu es rigolo.

Nous avons éclaté de rire et c’est Loyd qui l’a fait puis nous avons mangé dans une humeur où les gars-là n’arrêtaient pas de se taquiner. Ils ont passé l’après-midi avec moi et ont décidé de partir autour de 19h. Marwane a proposé de prier pour moi et pour leur départ. Nous avons tous acquiescé et il l’a fait. À la fin, il nous a demandé.

Marwane : C’est qui Bouepa ?

Maurice : (Intrigué) C’est mon père.

Marwane : Il est malade ?

Maurice : (Hésitant) Oui.

Marwane : Un truc en rapport avec la prostate ?

Maurice écarquille les yeux visiblement étonné et nous aussi d’ailleurs.

Maurice : C’est exact. Il a un cancer de la prostate.

Nous regardons tous Maurice. Il y a quelques mois, il nous avait dit que son père était souffrant mais il n’avait rien dit sur la maladie en question.

Marwane : Dieu me demande de prier pour lui. Si tu es d’accord, tu peux m’emmener le voir et Loyd et moi allons prier pour lui.

Loyd le regarde incertain mais Maurice acquiesce alors ils s’en vont tous chez le père de Maurice. Je serai bien parti avec eux mais ma condition ne me le permet pas. Après leur départ, Fred vient me trouver à la terrasse.

Fred : Tes amis sont particuliers le grand.

Moi : (Souriant) Je sais.

Fred : Marwane et Loyd sont frères ?

Moi : Oui. Loyd c’est son grand frère.

Fred : Ah d’accord. Je comprends mieux pourquoi il l’emmerdait beaucoup comme ça.

Moi : (Amusé) C’est ainsi qu’il est.

Fred : (Souriant) Et il ne fait pas semblant quand il parle hein. Comment il vous balançait les petits missiles sans prendre de gants on dirait Erine quand elle parle.

Nous nous sommes mis à rire tellement c’est la vérité. Erine est exactement comme Marwane en train de dire ce qu’ils pensent en face. Tout ce qui lui manque à elle c’est ce petit côté sermon que Marwane a et que lui il ramène tout à Dieu et à la Bible.

Fred : Il est pasteur ?

Moi : Qui ?

Fred : Marwane ?

Moi : Non. Il ne l’est pas. Quoi que s’il le devient cela ne va étonner personne car depuis que je le connais, il nous a toujours fait cet effet et à chaque fois quelqu’un finit par l’appeler pasteur. Seulement il prie et guérit vraiment les gens. Il l’avait déjà fait avec plusieurs personnes au Cap Vert. Les vidéos étaient mêmes en ligne à l’époque.

Fred : Je vois. 

Un silence s’est imposé et il a repris la parole.

Fred : Loyd là c’est le père des enfants de la grande Lucrèce ?

Moi : Oui.

Fred : Ah ça. C’est vrai que les enfants-là lui ressemblent beaucoup. Surtout le garçon qui est son portrait craché.

Moi : (Me souvenant d’eux) C’est vrai.

Fred : (Hésitant) Tu, tu as appris pour la grossesse de maman Lucia ?

Moi : (Pincement au cœur) Oui.

Fred : Ah d’accord. Je pensais que tu l’ignorais.

Moi : Je le sais et je suis très content pour elle.

Fred : Moi aussi. Quand Erine m’avait dit que son mariage avait dû être reporté parce qu’elle était enceinte, je n’avais pas cru.

Mon cœur a fait boum dans ma poitrine avant de se mettre à battre très vite.

Moi : Lucia ne s’est pas mariée ?

Fred : (Confus) Non, tu ne le savais pas ?

Moi : Non.

Fred : Le mariage a été reporté parce que chez eux, on ne dote pas une femme enceinte alors ils ont tout renvoyé. Le coutumier et le civil.

Moi : (Silence)

Fred : Je ne sais pas mais j’ai comme l’impression qu’il y a un autre problème. Parce que quand même repousser tout un mariage à quelques jours sachant que tout était déjà prêt, je me dis quand même que c’est grave non. Oui le mariage stresse et tout mais tout annuler là comme ça c’est quand même fort.

Je le regarde sans rien dire mais il ne sait pas qu’il vient d’allumer quelque chose en moi.

Moi : Tu sais où elle reste ?

Fred : Maman Lucia ?

Moi : Oui.

Fred : Elle est chez ya Lucrèce.

Moi : D’accord. Je vais aller me poser dans la chambre.

Fred : D’accord.

Je me suis levé et je suis retourné dans ma chambre. J’ai récupéré mon ordinateur et j’ai repris à relire mes documents du travail car bientôt mes 3 mois de congés tireront à leur fin. Je regarde l’écran mais ma conversation avec Fred passe en boucle dans ma tête. Je repense aux derniers évènements, du jour où j’ai appris cette grossesse, c’était le même qu’elle et son type, la grossesse était récente et si, si c’était la mienne ? À cette idée je me lève d’un bon en faisant tomber mon ordinateur qui rebondit sur le matelas et sans réfléchir à plus je prends mon portefeuille et je sors de la chambre précipitamment.

Erine/Fred : (Surpris) Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : (Sans m’arrêter) Il faut que j’aille rapidement quelque part.

Erine : Mais

Je n’écoute pas le reste de sa phrase que je suis déjà dehors et je marche à grand pas vers la route. Erine m’appelle dans mon dos mais je ne m’arrête pas. J’arrive à la route essoufflé et j’arrête le premier taxi que je vois et je lui propose une somme pour me rendre chez Lucrèce, il l’accepte sans rechigner et on s’en va. Tout le trajet mon cœur bat vite et encore plus quand il me laisse devant le portail. Je sonne et quelques minutes après j’entends sa voix de l’autre côté.

Lucia : Qui est-ce ?

Moi : Bhernie….

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...