Chapitre 27

Write by Josephine54

Virginie 

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- Que veux-tu ? demanda Amanda d'une voix glaciale.

- Je... Je... Je...

Mon Dieu, que faisait Amanda chez mon beau-frère ?

- Bonjour Amanda, dis-je en essayant de garder mon sang froid. 

- Que veux-tu ? Que fais-tu chez moi ? demanda-t-elle avec un sourire narquois aux lèvres cette fois. 

- Qui est là ? hurla Benjamin de l’intérieur.

- Personne chéri, répondit Amanda en me parcourant une fois de plus des yeux. 

Je jetai un bref regard sur moi et je vis mes seins pointer, semblant la défier. J'eus tout à coup honte. Il ne fallait pas être un devin pour comprendre mes réelles intentions. 

Bon sang, Amanda venait d'appeler Benjamin chéri, me rappelai-je avec effroi. Ce n'était tout de même pas ce à quoi je pensais ? Que faisait-elle chez lui à cette heure de la journée ? Je me rendis compte à cet instant qu'elle était habillée en pyjama. 

- Écoute-moi bien, dit Amanda d'une voix glaciale, si j'ai fait tous ces sacrifices, ce n'est certainement pas pour me qu'une petite connasse comme toi vienne prendre mon homme. Benjamin est à moi et personne ne pourra me faire partir d'ici. Pour ta gouverne, il est le père de Johan. 

J'écarquillais les yeux à cette nouvelle.

- Oui, ma chère, je suis restée dans l'ombre pendant bien trop longtemps et il était temps que je prenne ma place. La nouvelle madame Kamdem, c'est moi. Tu vas maintenant me faire le plaisir de disparaître et ne plus jamais remettre tes pieds ici. Si je te vois rôder autour de mon homme, je serai sans pitié, poursuivit Amanda, le regard menaçant. 

J'étais simplement estomaquée. J'étais loin de me douter qu'Amanda avait une liaison avec Benjamin. 

- Amanda, que se passe-t-il ? parla benjamin d'une voix qui me semblait plus proche maintenant. 

Il apparut derrière Amanda et ses yeux s'écarquillèrent quand il s'aperçut que j’étais leur visiteur surprise. Je crus déceler de la honte passer furtivement dans ses yeux. 

- Bébé, murmura Amanda d'une voix mielleuse, comme tu peux le constater, c'est personne. 

- Tu n'as rien à faire ici, renchérit Benjamin d'une voix froide. 

Mon sang ne fit qu'un seul tour dans mon corps. Je compris à cet instant que j'avais perdu. Si Amanda avait été capable d'évincer Beverly que Benjamin aimait tant, elle ne ferait qu'une bouchée de moi. 

Autant semer un peu de zizanie avant de s'en aller définitivement.

- Tu ne parlais pas ainsi quand tu fourrais ta queue en moi, lançai-je d'une voix provocatrice. Tu semblais même apprécier au contraire. 

- Quoi ? hurla Amanda en se tournant brusquement vers Benjamin. 

- De quoi parles-tu ? chercha lamentablement Benjamin de se défendre, mais le ton de sa voix le trahit.

- Haha, tu ne vas quand même pas le nier. Beverly nous a même surpris, dis-je en me tournant vers Amanda.

Les yeux d'Amanda lançaient des éclairs. 

- Tu n'as pas osé, cria-t-elle. 

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Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)

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- Je peux tout t'expliquer, répondit Benjamin. C'était...

Je n'avais plus rien à faire ici. Je me tournai et enfilai mon pull. Je n'étais vraiment pas vêtue de manière décente. Que faire maintenant ? J'étais vraiment dans la merde. J'avais compté sur ma visite de ce matin pour me tirer dans cette situation délicate où j'étais. J'avais espéré le séduire et si ce n'avait pas été le cas, je l'aurais supplié de me donner un toit, le temps pour moi de chercher autre chose. J'aurais ainsi eu l'occasion de rester près de lui et réussir à le remettre dans mon lit. Si j'y étais arrivée une fois, je pouvais encore le faire. 

Je me mis à marcher en essayant de trouver une solution. Retourner chez les parents ? Il n'en était absolument pas question. Maman aurait fait de ma vie un enfer. Je savais bien de quoi elle était capable. 

Je pris mon téléphone et lançai toute une série d'appels. J'appelai les différents hommes avec qui j'étais " en couple", mais bien évidemment, ils étaient tous mariés. Personne n'avait rien à me proposer. 

Je retournai donc chez Mélissa la mort dans l'âme. Je n'avais pas le choix. Elle avait raison en fin de compte. Aller sur le trottoir équivalait simplement à assumer ouvertement que j’étais une pute. Les hommes avec qui j'étais "en couple", me donnaient généralement de l'argent après une partie de sexe. C'était presque la même chose. 

Je toquai à la porte de Mélissa avant d'entrer. Elle était assise au salon et regardant la télévision. Elle me fit simplement un petit sourire moqueur. Mon air penaud et le fait d'être rentrée si tôt lui avaient surement fait comprendre que j'avais échoué à ma mission de ce matin. 

Je m'assis en face d'elle et lui demandai simplement : Comment se passe le travail ?

Un petit sourire triomphant s'étira sur ses lèvres pendant qu'elle se redressait. 

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Beverly 

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J'étais devant le miroir de la chambre de ce motel et j'étais fière de l'image qu'il me renvoyait. J'ajustai délicatement mon tailleur bleu marine, la coupe impeccable épousant chaque courbe de mon corps avec une précision parfaite. J'avais choisi un chemisier en soie d'un blanc éclatant, qui contrastait subtilement avec la profondeur du bleu de mon ensemble. Ma jupe était à la juste mesure, ni trop courte, ni trop longue. Elle mettait en valeur le galbe parfait de mes jambes. Je me penchai pour chausser mes escarpins noirs. Leurs talons étaient hauts, mais confortables.

Je me redressai et pris une dernière inspiration, puis contemplai à nouveau mon reflet dans le miroir. L'image était satisfaisante. Mes cheveux étaient soigneusement coiffés, légèrement ondulés, encadrant mon visage avec douceur. 

Je me sentais prête. Je n'étais certes pas guérie de mes blessures, mais je me savais forte et déterminée. Il était temps d'avancer, de montrer à ceux qui m'avaient blessée, et particulièrement à Arthur ce matin, qu'ils avaient essayé, mais n'avaient pas réussi à me détruire.

Je sortis du motel et me dirigeai d'un pas assuré vers ma voiture. Je montai et mis le moteur en marche. Heureusement que j'étais sortie très tôt ce matin, car j'avais mis plus de temps à rejoindre mon lieu de travail, étant donné que le trajet depuis l'hôtel était différent de celui que je faisais chaque matin.

Malgré mon assurance, je sentis les battements de mon cœur s'accélérer lorsque je me garai dans le parking de l'entreprise. Je posai fermement mes deux mains sur le volant et pris de profondes inspirations pour m'insuffler du courage. Ce ne serait pas facile, j'en étais consciente. Ma déception ne pouvait pas effacer dans les moindres recoins toutes les traces de l'amour que je nourrissais pour lui, mais j'étais décidée à ne pas montrer la moindre sensibilité face à lui.

Mon regard se posa ensuite sur mes mains. Mon alliance y brillait de mille feux, semblant me défier, comme si elle voulait se moquer de l'assurance que je voulais afficher au monde entier.

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Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)

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Pourquoi l'avais-je laissée là ? J'étais bien consciente qu'elle n'y avait plus sa place, mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour limiter les ragots dans la société. Me présenter du jour au lendemain sans mon alliance aurait énormément fait jaser.

Après une dernière inspiration, je saisis le poignet de la portière et sortis finalement de la voiture. Je saluai quelques collègues que je croisai sur mon chemin et me rendis finalement dans mon bureau. 

Une marée d'émotions et de souvenirs me gagna quand j'y entrai. Je me rappelais ma dernière journée de travail. J'avais été convoquée par Arthur dans son bureau. Il m'avait provoquée une fois de plus avant de me laisser en plan, dans un désir ardent. J'étais sortie d'ici plus troublée que jamais. J'étais loin de me douter que mon monde était sur le point de s'effondrer. 

Je m'assis sur mon siège et allumai l'ordinateur et fis de même de la tablette. J'avais été absente une semaine entière et j'avais juste quelques rendez-vous déjà programmés.

Je me mis à parcourir les différents dossiers et trente minutes plus tard, j'entendis le bruit de la clé de la porte d'Arthur, signe qu'il était arrivé. 

J'attendis un bref moment, le temps pour lui de s'installer, puis me levai le cœur battant et allai toquer à sa porte. 

- Entrez, entendis-je une voix forte de l’intérieur. 

Je pris une profonde inspiration avant d'ouvrir la porte.

- Bonjour monsieur Mvogo, dis-je d'une voix professionnelle. Je tenais à m'excuser pour mon absence de la semaine dernière. Pour aujourd'hui, vous avez simplement deux rendez-vous. À 9 h avec monsieur Fouda et à 15 h au sein des établissements Fonkoua. Je voulais savoir si vous aviez entre temps programmé autre chose afin que je mette à jour mon agenda. 

J'avais parlé d'une traite, me maintenant droite devant lui. Arthur était face à moi et me fixa un long moment dans les yeux. Je le vis soupirer un bref moment avant de prendre la parole. 

- Bonjour Beverly, en effet...

- Madame Kamdem, je vous en prie, le corrigeai-je d'une voix calme. 

Je vis la rage traverser son regard, une lueur sombre et fulgurante.

- Madame Kamdem, reprit-il sans masquer sa désapprobation. J'ai eu à rencontrer la semaine dernière...

Il se mit à me donner les informations dont j'avais besoin pour mettre à jour mon agenda. J'étais en train de prendre quelques notes quand Arthur s'interrompit subitement. Je relevai donc la tête et m'aperçus que son regard était fixé sur mon alliance, une lueur sauvage traversa à cet instant ses yeux. 

Il prit une profonde inspiration, apparemment pour réussir à se calmer, avant de poursuivre avec ses instructions d'une voix glaciale. J'étais calme en apparence, mais je sentais mon cœur palpiter à chaque instant. 

- Au fait monsieur Mvogo, avez-vous besoin de moi pour votre rendez-vous en entreprise aujourd'hui ? demandai-je, sur le pas de la porte. 

- Non, répondit sèchement Arthur. 

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Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)

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Je retournai dans mon bureau et me laissai tomber lourdement sur mon fauteuil. J'avais le cœur qui battait à un rythme incontrôlable. Quand mes yeux avaient rencontré les siens, j'avais senti mon cœur tressaillir dans ma poitrine. J'avais dû me faire violence pour maintenir ce masque de calme et d'assurance que j'arborais. 

J'étais soulagée qu'il préfère se passer de ma présence cet après-midi. Je n'étais pas certaine de réussir à maintenir cette indifférence que j'affichais si je restais à son contact pendant de longues heures. 

Il me rappela à son bureau quelques fois pour des documents et je les lui apportai toujours en maintenant un comportement courtois et désintéressé. Je le voyais blessé par mon attitude. Mais que pensait-il ? Qu'après m'avoir avoué avoir fomenter ce plan diabolique pour me séduire et détruire ma vie, j'aurais encore de la considération pour lui ? 

Je ne pouvais croire que tout ce que j'avais lu dans ses yeux étaient le fruit de mon imagination. Je ne pouvais croire que la passion et le dévouement qu'il avait à chaque fois qu'il me faisait l'amour étaient faux. Il pensait peut-être que je serais venue le supplier de me prendre après avoir été chassée par Benjamin ? Il se fourrait complètement le doigt dans l'œil. 

Ma semaine se déroula dans une ambiance insoutenable. La tension entre Arthur et moi était à couper au couteau. Il avait de la peine à gérer ma froideur. 

Nous étions vendredi et j'avais un rendez-vous avec une agence immobilière pour visiter une maison. J'avais travaillé avec acharnement cette semaine. Vu la situation, je ne voulais absolument pas donner l'occasion à Arthur de se plaindre de quoi que ce soit.

Il était maintenant 18 h. J'avais déjà tout fermé et tout éteint. Je ne pouvais m’empêcher mon esprit de penser que tout avait commencé ainsi, un vendredi soir, mais cela appartenait désormais au passé, pensai-je en secouant ma tête. Arthur était celui qui m'avait donné le coup de grâce, parce que j'étais déjà à genoux, affaiblie par les coups que m'avaient portés Benjamin, Amanda et ma sœur. Il avait été sans pitié et quand je le voyais, je sentais la rage me gagner. 

Je partis visiter la maison. Elle était petite et confortable, les espaces bien agencés. Elle avait deux chambres, une toilette, une cuisine et un petit espace qui pouvait servir de débarras. Elle était située au premier étage d'un petit immeuble de six appartements. 

- Je le prends, dis-je avec décision à l'agent immobilier. 

Il demanda de passer à l'agence le lendemain pour signer le contrat. Il y avait quelques petits travaux à faire, mais il serait disponible à la fin du mois. 

Je profitai pour passer à la maison rendre visite aux enfants. Ophélie me fit énormément de caprices, mais comme je la comprenais. Son monde était complètement chamboulé. Elle n'avait jamais passé autant de temps hors de la maison. Cela faisait deux semaines qu'elles n'avaient pas de nouvelles de son père. De mon côté, j'étais passée quelques fois, mais je ne m'étais jamais attardée vue la froideur de maman. Elle avait visiblement de la peine à digérer mes mots de la dernière fois. Je décidai sur le coup de prendre un appartement meublé pour les trois prochaines semaines. Ces appartements étaient généralement disponibles pour les Camerounais vivant à l’extérieur du pays et contenaient déjà le strict nécessaire pour un séjour à moyen terme. Cela me permettrait au moins de rester avec Ophélie car j'aurais la possibilité de préparer à manger sur place. Avec les travaux en cours dans le nouvel appartement, il pouvait ne pas être disponible à temps. 

Je me rendis donc chez l'agent immobilier le lendemain pour signer le contrat de location.

Le surlendemain matin, je me rendis chez les parents pour prendre Ophélie. J'étais embarrassée par rapport à Gabin. Je ne savais comment me comporter. Je l'avais élevé comme s'il était le mien et cela me peinait de devoir partir sans lui. Même si Virginie n'avait pas donné de signe de vie, il était toujours son fils. Je ne voulais pas avoir de problèmes avec elle au cas où elle serait venue le chercher. 

J'avais la tête pleine de ces pensées quand je garai devant la maison des parents. Je sortis de la voiture et entrai dans la maison. Les enfants hurlèrent de joie à ma vue, ce qui me réchauffa le cœur. 

- Bonsoir maman, lançai-je à maman qui était assise sur le canapé.

Elle hocha simplement la tête. 

- Je suis venue chercher Ophélie, j'ai trouvé un logement provisoire. 

- Et moi ? s'écria Gabin, l'incompréhension perçait dans sa voix. 

Je sentis mon cœur se déchirer à regarder ce petit enfant que j’aimais comme s'il était sorti de mes propres entrailles. Maman me regardait comme si j'étais le diable en personne.

- Chéri, dis-je en m'accroupissant à sa hauteur, comme je te l'ai expliqué la dernière fois, on ne peut plus habiter avec tonton Benjamin. Je voudrais bien t’amener avec moi, mais je ne voudrais pas que maman Virginie vienne te chercher et que tu ne sois pas là.

- Mais elle ne viendra pas, maman Beverly. Et je ne veux pas être séparé d’Ophélie, lança Gabin en pleurant tout à coup. 

Je sentis mon cœur se déchirer en regardant ses larmes. Gabin, comme tous les gamins de onze ans, se sentait tellement grand. Le voir pleurer parce qu'il ne voulait pas être séparé de sa sœur me fendit le cœur. 

- Je ne veux pas rester ici, je veux venir avec vous, poursuivit Gabin en redoublant de pleurs. 

Je me sentais tellement partagée. Je voulais certes exclure à jamais Virginie de ma vie, mais pas son fils. Il n'avait pas à payer pour les erreurs de sa mère. 

- Tu peux venir avec nous, vas chercher tes affaires. 

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase qu'il filait vers la chambre. Je le rejoignis pour apprêter les effets d'Ophélie. On rassembla les effets éparpillés çà et là. Au moment de sortir de la chambre, Gabin, à ma grande surprise, vint se coller très fort à moi. Je refermai simplement les bras sur lui et on sortit tous les deux de la chambre. 

- Au revoir maman, dis-je en sortant de la maison pendant que les enfants lui faisaient un câlin. 

- Tu n'as même pas honte, fille sans ambition.

Je préférai simplement l'ignorer et sortis de la maison.


Manipulation sentime...