
CHAPITRE 56: ACCORDER UNE SECONDE CHANCE.
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE
56 : ACCORDER UNE SECONDE CHANCE.
**LUCRÈCE
MEFOUMANE **
Je
suis restée en train de regarder ce message sans savoir quoi répondre à ça. Une
forte envie d’effacer les statuts a voulu me prendre mais j’ai résisté, à quoi
bon?
-Aimé
: Attends ya Lucrèce pardon rassure moi, là vous êtes à une balade ou bien la
piscine là c’est chez tonton Loyd ?
-Moi
: (Emoji qui sourit) Je donne ma langue au chat.
Je
reçois aussitôt un appel vidéo entrant. Je ne décroche pas car je n’ai
présentement pas un gros forfait.
Moi
: Loyd stp, il y a le Wi-Fi à la maison ?
Loyd
: (Me regardant) Oui, le code n’a pas changé.
Moi
: Ok.
J’active
le Wi-Fi et je lance la recherche, dès qu’il s’affiche, je clique dessus et
tape le mot de passe ’’Loyi&Reb LM’’, la connexion se fait automatiquement.
Je me fais la réflexion selon laquelle il n’a véritablement rien changé ici. Je
retourne sur whatsapp et réponds à tous ceux qui m’ont écrit à l’exception de
mes frères qui ont fait des commentaires qui ne méritent pas mes réponses et
depuis mon dernier passage là-bas, je n’ai reparlé à aucun d’eux car cette
histoire m’est restée en travers de la gorge. Je parle uniquement à mon père et
c’est sur son numéro que j’envoie l’argent et non plus par celui de Brandon
comme quand j’étais en Belgique. La dernière fois Gilles m’a envoyé une note
vocale pour me dire qu’il avait besoin d’un prêt d’argent mais je n’ai pas
réagi même à sa salutation rien. Je suis dans mon coin pour le moment et quand
je vais digérer, je vais parler.
-Aimé
: Tu as rejeté mon appel hein ya Lucrèce ?
Je
le rappelle en vidéo et il décroche.
«Moi
: (Souriante) C’est toi qui met le forfait dans mon téléphone Oyame ? »
«Aimé : (Riant) Est-ce que tu es à un forfait
près ? Toute une patronne comme toi qui décide de travailler quand elle veut ?
Ça c’est les problèmes de nous les pauvres. »
J’éclate
de rire.
«Moi : Tu es trop bête Aimé. »
«Aimé : (Riant) J’ai menti ? N’est-ce pas tu
es assise à la maison comme une rentière qui ne souffre d’aucun problème
d’argent ? Le petit peuple travaille pour vivre, le grand peuple fait seulement
les voyages sans être inquiété. »
Je
ris.
«Aimé
: Pardon quand tonton Loyd va commencer à te payer une pension alimentaire pour
les enfants, il faut bien lui dire qu’il a d’abord ses premiers enfants qu’il t’avait
fait quand tu regardais ses photos là-bas à Atsimi-Tsoss. »
Cette
fois-ci mon éclat de rire interpelle Loyd qui me regarde.
«Moi : (Riant)Tu es un vrai malade. »
«Aimé : (Riant)Je dis la vérité. »
« Moi : N’importe quoi. »
«Aimé : Pardon ne m’embrouille pas d’abord.
Réponds à ma question. »
Pour
toute réponse je tourne la caméra vers où est Loyd et les enfants avant de
faire une légère vue d’ensemble sur toute la terrasse et la cour puis je
reviens sur mon visage.
«Aimé : (Les grands yeux)Sérieux c’est la
maison de tonton Loyd ? »
«Moi : C’est notre maison à tous les deux.»
«Aimé : (Faux pleurs) Oyoooooo. Seigneur même
prière que ma grande sœur Lucrèce. »
J’éclate
de rire puis je me lève et je lui fais visiter la maison de bas en haut sous ses
exclamations. Je vais avec lui à la chambre me poser sur le balcon et lui
montrer la vue depuis cet endroit car elle couvre le vaste terrain derrière et
une bonne partie de la terrasse.
«Aimé
: Ah Dieu, ya Lucrèce, tu dis que c’est votre maison ? »
«Moi : Oui. »
«Aimé
: Eh, et puis tu dis que tu laisses tonton Loyd sans chercher à arranger la
relation hein? Donc une autre femme va venir prendre la maison là ya Lucrèce? »
Je
ris. Les enfants là aiment l’argent et le matériel.
«Aimé : Ya Lucrèce arrête de rire d’abord
parce que là on n’est sérieux. »
J’arrête
et je le regarde.
«Aimé : Tu as vu la maison là ? Tu vas laisser
ça à quelqu’un d’autre ? »
«Moi : (Soupirant) Aimé tu sais très bien ce
qu’il en est. Tu sais que je n’ai pas voulu cette situation. Si cela n’avait
tenu qu’à nous, il y a longtemps que l’on serait marié et ensemble. Tu n’as pas
idée de tous les projets que nous avions tous les deux pour nos vies, tu ne
sais pas combien de choses on avait mis en place, la dynamique qui était la
nôtre et les fondements que l’on avait posés. (Coulant des larmes) Tu n’as pas
idée de combien de fois je me suis battue pour cette relation Aimé. La
maison ? L’argent ? Ils sont importants et je ne les minimise pas mais
à la vérité, je suis prête à y renoncer car le plus important pour moi m’a été
interdit. Tu vois la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui,
combien nous peinons à nous faire accepter de tous, des regards que nous
subissons en longueur de journée et de comment on murmure à chacun de nos
passages. Franchement, cette maison est le dernier de mes soucis et si une
autre femme vient y habiter eh ben, bien lui en fasse tant que tout le monde
est heureux c’est le plus important. »
«Aimé :
Ok. Je comprends et arrête de pleurer car ce n’était pas mon intention de te
faire pleurer. »
J’essuie
mon visage.
«Aimé :
Mais je me permets quand même de te faire remarquer qu’il ne s’agit plus
uniquement de tonton Loyd et de toi mais également de mes parents. D’accord,
vous laissez tomber pour le bien de la famille mais pensez aux biens et au
futur de mes parents. Ne va pas là-bas renoncer à l’argent et à la maison oh,
si toi tu ne veux pas, mets tout au nom des enfants pardon. La maison là ne
peut pas partir comme ça ailleurs. »
J’esquisse
un sourire
« Moi :
Toi c’est seulement la maison qui t’importe hein ? »
«Aimé :
C’est l’avenir de mes parents qui m’importe. Si tonton Loyd et toi devenez
pauvres c’est moi qu’on va regarder parce que je suis l’oncle maternel. »
J’éclate
de rire et il le fait avec moi. L’enfant là a le don de te faire pleurer et
rire en même temps avec ses propos. On continue à parler jusqu’à ce qu’on se dise
au revoir, il m’a encore rappelé de penser au bien des enfants. J’ai soupiré et
je me suis retournée pour tomber sur Loyd qui était debout sous le cadran de la
porte du balcon. J’ai eu un mouvement de recul car je ne l’ai pas entendu
arriver.
Moi :
Tu es là depuis ?
Loyd :
(Après un moment) J’ai écouté ta conversation.
Moi :
(Silence)
Loyd :
Et je partage son opinion. J’espère surtout que tu ne renonceras pas à ta part,
pas avec tout le travail et le mal que tu t’es donnée pour qu’on en arrive là.
Moi :
Je croyais que tu voulais être le plus loin de moi possible afin d’éviter les
problèmes.
Loyd :
C’est le cas.
Moi :
Alors ?
Loyd : Ce n’est pas parce que je ne peux
pas t’avoir comme partenaire de vie que l’on ne peux pas continuer à faire les
affaires ensemble. Et pour le bien de nos enfants, c’est dans notre intérêt de
le poursuivre. Je sais au moins que tu ne peux pas chercher à me faire du tort
et moi non plus car nous attaquer serait comme le faire contre nos enfants
alors. Et je suis également d’accord avec le fait que nous mettons tout à leurs
noms pour les protéger au cas où il nous arriverait quelque chose.
Moi :
Je vois. Je vais y réfléchir et te donnerai mon avis quand on commencera à
travailler dessus.
Loyd :
Si tu es d’accord on peut le faire cet après midi quand les enfants feront leur
sieste.
Moi :
Ok. Où sont ils ?
Loyd : En bas avec maman Nicole. Je suis
monté pour voir s’il y avait un souci ou non.
Moi :
Je vois. On peut redescendre ?
Loyd : Oui.
Nous
sommes sortis et avons rejoint les enfants qui étaient tous les deux en train
de sauter sur le dos de maman Nicole et rire aux éclats.
Loyd :
(Amusé) Mais qu’est-ce que vous faites ?
Eux :
On joue au choval*.
Loyd :
(Amusé) Debout comme ça ? Le cheval on s’assoit.
Eux :
Non.
Loyd :
(Me regardant)Je pense que l’on peut mettre ce temps à profit pour commencer à
travailler vu qu’ils sont occupés.
Moi :
Ok.
Loyd :
Maman Nicole, Rebecca et moi allons travailler dans le bureau, si les petits
pleurent, n’hésite pas à nous prévenir.
Maman
Nicole : D’accord.
Nous
nous sommes retirés dans le bureau et après nous être assis, il m’a présenté
les documents en m’expliquant ce qu’il en est de chaque activité, des pertes
subies, des dépenses engagées et de ce que nous avons encore concrètement.
Comme la blague on y passe la journée et quand on sort de là, autour de 22h,
maman Nicole a mis les enfants au lit. Elle nous a interrompu 3 fois pour les
nourrir, les laver et les coucher, nous avons acquiescé. On était tellement à
fond que même l’envie de manger n’était pas présente. On a grignoté quelques
amuses bouches.
Moi :
Tu vas manger ?
Loyd : Si tu le fais avec moi je veux
bien.
Moi :
Ok.
J’ai
réchauffé, j’ai fait la table et nous avons mangé après la prière
Moi :
Maman Nicole m’a expliqué l’incident avec Célia.
Loyd :
Ok.
Moi :
J’imagine que ce n’était pas agréable du tout de te retrouver dans ce genre de
situation.
Loyd :
En effet. Rentrer dans ma maison le soir après une longue journée de travail et
trouver une enfant sur mon lit qui me propose de coucher avec elle parce
qu’elle estime qu’elle peut me faire aller de l’avant et qu’elle sait que
j’aime les petites filles, n’était en rien une partie de plaisir ou quelque
chose que l’on aurait pu considérer comme drôle.
Moi :
(Silence)
Loyd :
(Après un moment) Partout où je vais, je suis vu comme cet homme là qui abuse
des petites filles et si jamais quelqu’un fait une sortie dans ce sens,
personne ne m’accordera le bénéfice du doute car mon image a déjà été salie
Moi :
Je suis désolée.
Loyd :
Merci.
Moi :
J’ai demandé à maman Nicole de la faire venir.
Il
me fixe intensément.
Moi :
Pas pour qu’elle revienne habiter ici mais parce que j’aimerais lui parler pour
essayer de lui faire comprendre les choses.
Loyd :
Ses parents ont parlé pourtant mais cela n’a rien changé.
Moi :
Je sais mais j’ai envie de le faire. Cela ne changera peut-être pas grand-chose
mais je veux essayer.
Loyd :
(Silence)
Moi :
Si je suis là aujourd’hui et je suis cette personne que je suis c’est parce que
malgré tout ce qui se disait et se faisait au quartier, maman Leslie avait osé
encore le faire. Elle avait parlé au-delà de toutes les personnes qui l’avaient
déjà fait et c’est cette voix que j’ai écouté. Je ne suis pas en train de dire
que ce sera également le cas pour Célia mais je tiens à le faire.
Loyd :
Ok. Si cela peut te faire plaisir alors fais le.
Après
cela le repas s’est poursuivi en silence. À la fin, nous avons débarrassé
ensemble et mis en machine. Nous avons prié, j’ai parlé avec tata Luce puis
j’ai pris ma douche pour m’endormir. Le lendemain matin, nous avons fait une
sortie en famille, c’était pour visiter le site de la pharmacie et mon local
qui étaient déjà finis, renouveler toutes les autorisations d’exploitation et
récupérer la liste des candidats potentiels pour travailler à l’intérieur car
oui, nous poursuivons le projet. Après cela nous avons fait un tour à l’hôtel
et le personnel était surpris de me voir surtout plus avec des enfants. On a
salué, discuté, j’ai vu le travail puis nous sommes rentrés à la maison où nous
avons trouvé Célia. Elle était assise toute seule non loin de la maison de ses
parents et avait l’air triste. Quand elle nous a vus, elle s’est levée avec la
tête baissée et est venue timidement vers nous pour nous saluer. Loyd n’a pas
répondu et il est rentré avec les enfants.
Moi :
Bonsoir Célia. Ça va ?
Célia :
(Petite voix) Oui.
Moi :
Ok. Laisse-moi aller me changer et je reviens vers toi.
Célia :
D’accord.
Je
suis rentrée dans la maison et j’ai trouvé Loyd dans notre chambre en train de
changer les enfants. J’ai posé mon sac et j’ai retiré mes chaussures avant de
troquer l’ensemble que j’avais contre une robe plus simple. Naturellement je ne
l’ai pas fait devant lui, j’étais dans le dressing. Je suis ressortie et j’ai
fait un tour en cuisine pour sortir le repas de la veille du frais. J’ai
rapidement apprêté des amuses bouches et des jus pour les trois, j’ai fait
signe à Loyd pour ça puis je suis sortie avec un plat et des jus pour rejoindre
Célia qui était à la terrasse.
Moi :
Suis moi.
Elle
s’est levée et m’a suivie jusqu’au grand terrain derrière la maison où nous
nous sommes assises toutes les deux à même le sol.
Moi :
(Donnant une bouteille à Célia) Tiens.
Célia :
(Prenant sans me regarder) Merci.
Moi :
Tu peux également manger les sandwichs, je les ai apportés pour nous 2.
Célia :
D’accord.
Nous
avons mangé en silence jusqu’à la fin et même après l’avoir fait, personne n’a
parlé.
Moi :
(Après un long moment)Tu te rappelles quand on venait toutes les 2 ici avant et
qu’on faisait la course ?
Célia :
Oui.
Moi :
(Souriant) Je suis sûre que même aujourd’hui je suis encore capable de te
battre.
Célia :
(Souriant pour la première fois) J’ai grandi tantine Rebecca.
Moi :
(Souriant) On essaye pour voir ?
Célia :
Je vais te battre.
Moi :
(Me levant) Allons y.
Elle
s’est mise à rire et je lui ai tendu la main pour qu’elle se lève, elle l’a
fait. Nous sommes allées nous placer et on a donné le top. Nous nous sommes
élancées dans un aller retour sur une bonne distance et bien que serré parce
qu’effectivement ce n’est plus la petite fille d’autrefois et que moi-même j’ai
pris du poids mais j’ai gagné de justesse.
Moi :
(Riant et m’asseyant à bout de souffle) J’ai gagné.
Célia :
(Dans le même état, s’allongeant au sol) Tu as eu la chance tantine Rebecca.
Moi :
(Riant) Jamais. Tu as vu que même grosse je cours et je te dépasse.
Célia :
(Riant en admettant) C’est vrai. Tu es forte.
Nous
avons ri un moment avant que le silence ne revienne.
Moi :
Comment était cette année à l’école ?
Célia : (Silence)
Je
me tourne pour la regarder et elle se redresse.
Célia :
(Petite voix) Je n’ai pas bien travaillé et je n’ai pas gagné.
Moi :
Pourquoi ?
Célia : (Silence)
Moi :
Je sais que tu es une fille très intelligente alors pourquoi tu n’as pas gagné
à l’école et tu n’as pas bien travaillé ?
Célia : Parce que je n’étudiais pas.
Moi :
Et pourquoi tu n’étudiais pas ?
Célia : (Silence)
Moi :
Célia ?
Célia :
Hum.
Moi :
Pourquoi tu n’étudiais pas ?
Célia :
Parce que je partais me balader avec mes copines.
Moi :
Je vois. Tu as raté le BEPC et l’entrée en seconde, tu es contente
maintenant ?
Célia :
(Bougeant négativement la tête) Non.
Moi :
Pourquoi tu n’es pas contente ?
Célia :
(Silence)
Moi :
Dis moi. Cette année tu as décidé qu’au lieu d’étudier, tu devais te balader
avec tes copines, ça veut dire que normalement tu dois être contente puisque tu
as eu les résultats que tu voulais.
Célia :
(Silence)
Moi :
Quand j’étais petite, mes parents n’avaient pas les moyens pour m’envoyer à
l’école et j’ai failli arrêté l’école au cm2, ce que vous appelez 5e
année aujourd’hui mais j’ai eu la chance de tomber sur une femme qui a commencé
à me payer les cahiers, la tenue, les livres qu’on demandait et même le taxi
pour y aller. Je savais que j’avais beaucoup de chance mais j’ai failli gâcher
tout ça à cause des copines, des garçons et le sexe que j’avais commencé à
faire avec eux. Mes parents ne parlaient pas vraiment parce que mon père
n’était jamais à la maison et ma mère était gravement malade. Tu sais qui
m’avait parlé ?
Célia : (Petite voix) Non.
Moi :
La femme qui s’occupait de moi. Elle m’avait trouvée dans une vieille maison
avec un garçon du quartier en train de coucher. Elle m’avait d’abord bien
frappée avant de me dire qu’elle ne ferait plus rien pour moi. Ce jour
normalement ça devrait être la fin pour moi, toute ma vie allait être gâchée
mais j’étais retournée chez elle et l’avait suppliée de me pardonner en lui
promettant que plus jamais je ne ferais ça. Elle a eu pitié de moi et a
continué à le faire jusqu’à aujourd’hui et je suis devant toi avec tout ce que
j’ai et la grande maison dans laquelle on vit. Si je n’avais pas arrêté à temps
pour retourner sur le droit chemin, peut-être je serai morte depuis des années
à cause de cette mauvaise vie que je voulais mener. Et tu sais, les amies et
les garçons que je suivais à l’époque, aujourd’hui y en a qui sont morts,
d’autres qui sont toujours au quartier et d’autres un peu partout mais tous
sont très malheureux et vivent très mal parce qu’ils ont continué cette vie.
Aujourd’hui Celia tu crois que sortir pour aller boire le vin, fumer la
cigarette, porter les petits vêtements qui montrent le corps et coucher avec
les hommes c’est bien mais dans quelques années Célia tu auras honte, honte
d’avoir fait ces choses, d’avoir voulu suivre ce chemin et d’avoir gaspillé tes
études. Célia, tu n’as pas idée de la chance que tu as d’avoir un père et une
mère comme les tiens qui t’aiment et font tout pour que tu ne manques de rien.
As-tu déjà dormi un jour sans manger ? Sans boire ou alors à la belle étoile ?
Célia : (Coulant des larmes) Non.
Moi :
Non, parce que tes parents se battent pour que cela ne t’arrive jamais. Ils
auront beau t’aimé, faire tout ce qui est à leur possible pour te préserver des
mauvaises choses mais si tu continues sur cette voie que tu veux prendre, Célia
je te le dis, ta vie sera très triste à la fin. Maman Nicole et papa Mathurin
seront tristes parce que tu es leur enfant et ils t’aiment mais au final ce
sera toi seule qui supportera cette vie comme là maintenant où tu as raté cette
année. Nous sommes tristes c’est vrai mais la personne qui a échoué c’est toi
et toi seule. Tu veux montrer ton corps à tous les garçons de Lambaréné ?
Cela va nous rendre triste mais à la vérité c’est toi qui ne sera pas respectée
et qu’on traitera de bordelle et fille facile. Tu veux fumer et boire de
l’alcool ? Ce sera toi seule qui te rendra malade et qui peut-être mourra
comme les autres jeunes filles de ton âge. Est-ce qu’on sera tristes ?
Bien-sûr et nous allons même certainement te pleurer mais nous allons continuer
à vivre car si tu gâches ta vie, celle que Dieu t’a donné quand Il t’a envoyée sur
terre pour venir faire de grandes choses, ce sera Toi et toi seule qui lui
rendra des comptes. Ce serait dommage car nous savons tous que tu es une fille
intelligente, une fille qui peut faire de grandes choses pour elle-même, pour
sa famille et pour ses futurs enfants si tu veux bien arrêter de faire toutes
ces choses que tu fais.
Elle
pleure et je décide de l’attirer dans mes bras pour lui faire un câlin.
Célia :
(Pleurant) Pardon tantine Rebecca.
Moi :
Je n’ai rien à te pardonner Célia. C’est à toi-même que tu dois demander pardon,
à Dieu, à tes parents et aussi à tonton Loyd pour l’acte que tu avais posé la
dernière fois. Tu veux bien le faire ?
Célia :
(Remuant affirmativement la tête) Oui.
Je
l’ai gardée dans mes bras jusqu’à ce qu’elle se calme puis nous sommes retournées
à la maison où j’ai réuni ses parents et Loyd à la terrasse.
Moi :
Célia a quelque chose à vous dire.
Célia :
(Tête baissée, s’agenouillant) Je voulais vous demander pardon pour mon
comportement. Je ne voulais pas vous faire du tort mais je voulais seulement
être à la mode comme les autres parce qu’on me disait que j’étais comme une
vieille. Alors pour être bien, j’ai voulu faire comme les autres pour qu’on ne
se moque plus de moi et qu’on m’accepte. Mais je vous promets que je ne vais
plus faire ça, tonton Loyd je te jure que je ne vais plus recommencer (essuyant
son visage en reniflant) Je te demande pardon d’être partie dans ta chambre et
d’avoir porté les habits de tantine Rebecca pour te dire de faire ça avec moi,
je sais que c’est grave et je sais que je ne devais pas faire ça.
Loyd :
Dans ce cas pourquoi tu l’as fait ?
Célia :
Parce que mes copines m’ont dit que si je le fais, tu vas me donner beaucoup
d’argent.
Loyd :
Tu as besoin d’argent ?
Célia :
(Reniflant) Non.
Loyd :
Et donc pourquoi tu les as écoutés ?
Célia : (Silence)
Loyd :
Tu voulais devenir ma femme pour remplacer tantine Rebecca. Tu penses que tu
peux le faire ?
Célia :
Non
Loyd :
Quand tu regardes tantine Rebecca et tu te regardes, vous êtes pareilles ?
Célia : Non.
Loyd :
Très bien. Que ce soit donc la première et la dernière fois que tu fais une
chose pareille. J’ignore si dans ta tête tu as des sentiments pour moi ou non,
ou alors ce sont simplement les bêtises que ces petites filles qui n’ont rien
dans la tête là te remplissent mais qu’à cela ne tienne, le jour où tu retentes
ça, la gifle que je t’ai donné est petite. Je vais te battre mais tellement
fort que tes parents ici présents auront du mal à te reconnaître. Tu m’as
écouté ?
Célia :
Oui.
Loyd :
Bien. Finis tes vacances et si à la rentrée tes parents veulent te ramener ici,
je ne m’y opposerai pas.
Maman
Nicole : (S’agenouillant devant lui en pleurant) Merci monsieur.
Loyd :
Maman Nicole stp, relève toi.
Maman
Nicole : (Aidée par Loyd à se relever) Merci.
Loyd :
Ça va. Je vais y aller.
Il
s’est levé et est rentré dans la maison, le couple s’est tourné vers moi pour
me remercier.
Moi :
(Esquissant un faible sourire) Je vous en prie. Allez à la maison car je crois
que vous avez beaucoup de chose à vous dire.
Célia
s’est relevée et est partie avec ses parents dans leur maison. Je suis rentrée
dans la nôtre et Loyd était debout dans un coin du salon, j’ai marché dans sa
direction et je suis allée lui faire un câlin.
Moi :
Merci.
Il a
resserré ses bras autour de moi pour me serrer contre sa poitrine…