
Comme on s'retrouve ?
Write by sandol-roy
Liliane
Je le rejoins à table quelques minutes plus tard non sans constater le regard persistant que me lance ma mère. La seule place qu’il reste est celle à sa droite alors j’y prends place. L’ambiance y est très chaleureuse. Les histoires drôles de quand Papa et le général était encore à l’armée ensemble fascinent tout l’monde. Je me sers un verre de vin en écoutant leurs histoires et à peine je porte mon verre à mes lèvres que je sens une main me caresser la cuisse sous la table. Je sais parfaitement de qui il s’agit et ça m’arrache un gloussement malgré moi.
Maman ( le regard dans son assiette, sourire narquois ): Tout va bien Lili ?
Je repousse instinctivement sa main sous la table.
Moi (gênée) : Oui oui !
Papa: D’ailleurs chérie, tu es prête pour ton voyage ?
Moi : Oui, papa ! Je me dirige vers l’aéroport juste après le repas.
Papa : Parfait ! Et toi fiston ?
David: Moi aussi Papa !
Papa : Et Kagabo ? Où est passé ce garçon encore ? N’était-il pas au courant que nous avons des invités ce soir ?
Maman: Je l’ai pourtant écrit dans le groupe familial.
Papa: En plus de cela il a lui aussi un avion à prendre ce soir non ?
David (sortant son téléphone) : Si. Je vais l’appeler.
Soudain, un vrombissement de moteur retentit dans l’allée.
Papa : Qui est-ce ? Attendons-nous quelqu’un d’autre ?
Maman : J’en doute… Peut-être Evan ?
Sarah (fronçant les sourcils) : Je ne pense pas, la voiture est restée ici toute l’après-midi.
Une voix enjouée s’élève depuis l’entrée :
-Bonsoiiiir la petite mif !
Papa (exaspéré) : Kagabo, fais un effort pour être à l’heure de temps en temps !
Evan (riant) : Désolé, mon oncle. C’est que Nika a mis du temps à se préparer.
Moi (sourire aux lèvres) : Oh ! Tu es venu avec belle-sœur ?
Sarah : Où est-elle ?
Evan : Elle gare la voiture.
Quelques instants plus tard, Nika entre dans la salle à manger sous une vague d’exclamations joyeuses. Nous nous levons tous pour la saluer et Papa en profite pour la présenter aux invités :
-Mon ami, voici Nikaël.
Nika: Bonsoir !
Papa: Elle est la fille d’Oscar. Tu connais Oscar non ?
Le général: Le propriétaire des instituts médicaux ?
Papa: Oui, c’est bien lui !
Le général : Enchanté, mademoiselle.
Nika: Tout le plaisir est pour moi.
Elle s’installe près de moi et nous commençons à discuter de tout et de rien. Le repas se passent à merveille, entre les histoires hilarantes du général et de papa, les blagues d’Evan et de Noah ou encore les merveilleux plats de tante Violette, l’atmosphère y est à son comble. Cela m’avait manqué, je n’y avais pas droit pendant mes études au Maroc et en Ouganda. Cela faisait des années que je n’avais pas participer à un dîner familiale aussi joviale. La dernière fois date des vacances que je passais souvent en Belgique avec ma tante, mes cousins (frères et sœurs de Evan) et son mari. Je profite de cet instant de gaieté. Mais un moment capte mon attention.
Nika (regardant Natasha avec curiosité) : Nous nous sommes déjà rencontrées, non ?
Vanessa (hésitant à peine) : Non, je ne crois pas.
L’échange me paraît étrange, mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir davantage que Maman se tourne soudainement vers celui à ma droite, un sourire en coin.
Maman : Jeune homme, quel est ton prénom complet, déjà ?
Il relève la tête, amusé.
-(Calmement) : NTORE Samuel Louis.
Papa s’arrête net en découpant sa viande.
Papa (levant un sourcil) : Tes initiales sont donc SL ?
Samuel sourit, comprenant où il veut en venir.
Samuel : Oui. Un regard complice s’échange entre maman et papa. Une évidence s’impose à eux. SL… Ce sont les initiales inscrites sur la carte qui accompagnait les fleurs que j’ai reçues quelques jours plus tôt, ils ont retenu ces initiales car Tante Violette les leur avait révélé plus tard cette nuit-là. Et je sais qu’ils ont compris. Il leur sourit avant de diriger son regard vers moi et de prendre ma main dans la sienne. Mon cœur rate un battement.
Papa : Et quand comptais-tu venir te présenter jeune homme ?
L’atmosphère qui était il y a quelque seconde tellement tapageuse vient soudainement de tourner au calme total après la remarque de Papa.
Le général : J’avoue que la situation me dépasse ! (Ton dur) Que se passe-t'il Samuel ?
Samuel : Eh bien, Papa, Mr et Mme Rukundo, j’aimerais officialiser ma relation avec Liliane.
Je suis bluffé, quelque part je me sens apaisé mais je trouve que notre relation est un peu trop récente à mon goût pour une quelconque annonce. Raison pour laquelle je n’en avais encore parlé à personne. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques mois, pendant que j’étudiais encore au Maroc.
A l’ambassade Burundaise au Marroc. J’y étais aller pour la finalisation de mes papiers afin de rentrer après l’obtention de mon diplôme. Et lui y était car il avait perdu son passeport.
Flashback
“ L’ambassadeur qui est un ami à papa nous avez donc présenter et m’avait demandé de lui faire visiter Rabat pendant qu’il attende que son nouveau passeport lui parvienne. Je l’ai de suite trouvée très attirant, avec son corps assez tonique, sa peau claire, ses traits fins, sa petite stature quoique plus grand que moi de quelques centimètres mais comme je portais des talons nous faisions la même taille. Mais je n’avais aucune envie de passer mes vacances au Maroc à jouer aux guides. J’avais un mois entier de repos et je devais passer deux semaines là-bas et deux autres au Bled. Je ne suis pas le genre de personne à sortir de chez moi sans raison importante, qui pour moi sont ; l’école, un travail à faire ou du shopping. Je n’avais pratiquement pas d’amis là-bas, étant une personne très solitaire. J’ai quand-même dû accepter car un refus aurait été irrespectueux envers l’ambassadeur qui était un si bon ami de mes parents. Nous avons échangé les numéros et le soir même il m’avait écrit. Je l’avais laissé en vue. Je ne pensais pas vraiment qu’il était sérieux dans son affaire de tourisme. Je pensais que comme moi il avait joué le jeu pour ne pas paraître impolie aux yeux de l’ambassadeur. En tout cas, s’il pensait que j’allais vraiment sortir de chez moi avec cette chaleur d’été pour faire faire des visites telle un agent immobilier, il se foutait le doigts dans l’œil. Moi, Mugisha Fleur Liliane, sortir de mon petit appartement climatisé, pour aller montrer la Kesbah, le mausolée de Mohammed V ou encore la tour Hassan à garçon que je ne connais pas ? Je ne sais pas ce que ce garçon-là prenait mais fallait arrêter car ça risquait vraiment d’endommager encore plus son cerveau. J’avais lu son “Salut” et m’étais recouverte de ma couverture pour continuer mon film à la télé. Je ne me souviens plus d’à quelle heure précise je m’étais endormi mais c’était vers le petit matin puisse que je me fusse réveillé le lendemain vers 14h, secouer par quelqu’un. Et cette personne c’était lui bien sûr. Je n’en croyais pas mes yeux. Le cerveau de cet homme était finalement plus détérioré que ce que je pensais. Au début, je ne l’avais pas reconnu. Il m’avait fallu à peu près 15 secondes pour me rendre compte que son visage m’était familier. Il me regardait comme si quelque chose n’allait pas chez moi. Mon premier reflexe fût de l’insulter copieusement.
Moi: (énervée) Vous ? Ici ?
Lui: (souriant) Bon-après midi, Liliane !
Moi: Mais qu’est-ce qui ne va pas dans votre petite tête, hein ?
Que faites-vous chez moi ?
Lui: Eh bien, je pensais que nous avions hier eu un accord concernant notre rendez-vous. Tu sais, tu étais sensé me faire visiter la ville. Et comme tu ne répondais pas à mes messages...
Moi: (le coupant la parole) Et donc ? Comme je ne répondais pas vous avez décidé de vous introduire chez moi par effraction ? Qui vous a donné mon adresse ? Comment êtes-vous entré ? Et pourquoi souriez-vous ? Vous trouvez ça normal ? Vous le faites souvent ? (Tenant ma tête entre mes mains) J’ai tellement de questions ! Oh mon Dieu ! Etes-vous un serial killer ? Ou êtes-vous venus me cambrioler, me violer peut-être ? Que faites-vous chez-moi bon sang ?!
Lui: (Se baissant à mon niveau, la voix douce) Non, ne t’en fais pas ! Je suis là avec la permission de l’ambassadeur. Je ne suis ni un meurtrier ni un voleur et encore moins un violeur.
A la fin de sa phrase, il posa sa main sur mon épaule et j’eu la chair de poule tout le le long de mon corps. Je dois avouer que ce fût une présentation assez étrange. Son sourire m’a séduite, ses paroles, elles, m’ont détendue et sa présence m’a apaisé. Mais ça, je ne pouvais pas le montrer. Je ne pouvais pas me permettre de retirer ma coquille. Il m’a raconté qu’il pensait que j’avais sûrement dû avoir oublié notre rendez-vous et qu’il avait donc pris l’initiative de venir me rappeler ma promesse en personne après avoir consulté l’ambassadeur, qui lui avait assuré que j’étais une “fille responsable, toujours prête à venir en aide à autrui” et qu’ils pensaient tous les deux qu’il m’était peut-être arrivé quelque-chose comme je ne répondais pas aux nombreux appels de l’ambassadeur. Je savais qu’il s’en servait comme excuse, sachant que je ne saurais dire non à l’ambassadeur. Il avait toqué plusieurs fois à ma porte, pendant plus d’une heure, mais n’ayant pas de réponse, il alla demander une clé de secours au concierge. Sur le coup, j’avais trouvé cela moins agaçant et plutôt mignon qu’il s’inquiète pour moi au point d’aller contacter l’ambassade à mon sujet. Sur la question de savoir comment avait-il eu mon adresse, il m’avait dit avoir des contacts. Pendant toute notre interaction, il gardait un sourire narquois et je ne comprenais pas pourquoi. J’étais allongé sur mon ventre, la tête et la poitrine légèrement relevées, et les avant-bras appuyés sur le canapé, mon corps recouvert d’un tissu en pagne. Je m’apprêtais à me relever lorsque je compris le regard caustique de mon invité. Et me souvint que je ne portais rien en dessous de ce pagne qui recouvrés mon dos et à peine mes cuisses. Il comprit directement ma gêne soudaine. Je me dépêchai de couvrir mes seins avec le pagne et baissa les yeux.
Lui: (sourire moqueur) Je vous attends dehors.
Il sortit et j’eu l’envie de crier de toutes mes forces, tellement j’avais honte. En même temps, ce n’était pas ma faute si cet intru avait débarqué ainsi chez moi, tel un braqueur. Je cogitais encore dessus lorsque que reçu une notification de mon téléphone. C’était un message de ma Tante Vivi qui me demandait de mes nouvelles, je lui répondit et consulta ma messagerie. En effet, j’avais 5 appels manqués de l’ambassadeur. Je lui écris un message pour m’excuser et me dirigea vers la salle de bain. En prenant ma douche, je ne cessais de penser à notre interaction. Il était très charmant. Et j’aimais l’attention qu’il me portait, son sourire ne faisait qu’apparaître à chaque fois que je fermais les yeux.
Une heure et demie plus-tard, je sortis de mon appartement et le trouva en train d’observer la vue, depuis le balcon du couloir de mon immeuble. Il était vétue d’une chemise blanche et d’un pantalon noir. Par inadvertance, j’était vécu de la même chose. Du moins, les couleurs s’assemblaient. Je portais une casquette noire, des lunettes, une paire de baskets blanche, un t-shirt blanc, près du corps ainsi qu’un jeans noir, taille haute. Je pris le temps de l’observer de la tête au pied. Il n’était pas si mal. C’est ainsi qu’il se retourna, me voyons en train de scruter du regard. Il ne dis rien, souris, et se dirigea vers sa voiture où je le suivi. Il avait une belle Mercedes de couleur noir. Je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie, mais une chose est sûre, Il a l’argent. Pensais-je. Nous montions dans sa voiture et c’est ainsi que nous passâmes la journée dans un parc aquatique, mon attraction favorite. Nous nous étions beaucoup amuser. Enfin, lui surtout, qui ne cessait de me sourire, le regard plein d’étincelle.
Ce soir là, il m’avait ramené chez moi et je lui avais cuisiné un plat. Il était resté discuter jusqu’à très tard et nous avions eu notre premier bisou. Il était rentré chez lui et avait pris l’habitude de venir me voir à chaque fois qu’il finissait son travail. Je lui cuisiné son dîner pendant ses deux dernières semaines où j’ai passé au Maroc avant de rentrer. Nous avions pris le temps de faire connaissance et je m’étais donné à lui pour la première fois, la dernière nuit que j’avais passé au Maroc. Ce fût un moment mémorable. Mais quelque-chose avait changé depuis. Il était devenu distant depuis l’acte. Cela n’avait duré que quelques jours, mais suffisamment pour qu’il prétexte être trop occupé pour m’accompagner à l’aéroport. Son séjour de travail avait été prolongé, ce qui signifiait qu’il rester plus longtemps à Marrakech, environ trois mois, et à mon retour à Buja, il m’ignorait complétement. Cela m’avait rendu triste, mais je n’étais pas du genre à m’affaler alors j’avais gardé le sang froids et la tête haute. En retournant au Maroc, j’avais décidé de l’ignorer aussi. J’étais vraiment décidé. Mais pas pour très longtemps. Puisque le jour de mon arrivé j’avais trouvé mon appartement remplis de roses. Et c’est ainsi que nous avions recommencé à parler. Il avait ses moments où il devenait froid et distant. Mais le reste du temps, il était très romantique et doux.
Fin de Flashback !
Bien évidemment que je l’avais reconnu à la messe. J’avais d’ailleurs passé ma nuit avec lui la veille. Mais comme il a des sautes d’humeurs, je ne pensais pas à le présenter à ma famille. Car ne sachant pas comment les choses se passerait dans notre relation à l’avenir.
Le dîner se passa bien, fini dans une bonne humeur. Sa mère m’appréciait. Je le voyais dans son regard. Mais j’y voyais aussi une sorte de pitié. Samuel m’avait bien évidement parler de sa famille auparavant. De son frère, sa sœur, mais il ne mentionné jamais sa mère. J’avais même cru qu’il était orphelin à un moment. Toujours à vanter les mérites de son père, à me parler de leur conversation, de leurs idées, etc... Mais de sa mère, Rien. J’appris son existence le jour où je l’avais croisé à la messe. Je ne saurais donner un nom à ce que je ressens pour Samuel ! De l’amour ? Peut-être. Ou en tout cas quelque-chose qui y est proche. J’aime l’attention qu’il me porte. Mais je reste sur mes gardes. Il m’est déjà arrivée, il y a 10ans de cela, d’offrir mon cœur à une personne qui l’a brisé. Je ne referais pas la même erreur deux fois.
Après le dîner, je monte dans ma chambre et termine la préparation de ma valise. Je prends ensuite une douche et me prépare pour l’aéroport. Lorsque je descends, les invités disent aurevoir et le générale taquine papa sur comme quoi la prochaine fois qu’il viendra, ça sera pour officiellement demander ma main. Papa rigole mais je le connais assez pour savoir que cette idée ne l’enchante pas. Je leur dit aurevoir à tous et papa me sert fort dans ses bras.
Papa: (chuchotement à l’oreille) Nous avons tellement de choses à nous dire.
J’avale difficilement ma salive.
3 heures plus tard.
Nous sommes arrivés à l’aéroport il y a un peu plus de deux heures. Samuel a proposé de m’y conduire car les garçons disaient avoir des choses à faire. Je viens d’embarquer et toujours aucun signe, que ce soit d’Evan ou encore de David. Nous devions nous retrouver à l’aéroport il y a de cela déjà plus d’une heure, mais aucun signe d’eux nulle part. Il se fait tard et je n’aimerais pas alarmer les parents qui dorment sûrement déjà à cette heure-ci. Je m’installe au siège qui m’a été attribué et range mes affaires. Je décide de vite fais faire un tour au toilette avant l’embarquement car j’ai toujours peur d’y aller lorsque l’avion est en plein air. Pendant que je me lave les mains, une hotesse vient toquer et m’annonce que l’avion ne vas pas tarder à décoller. Je sors et me dirige vers ma place, je suis physiquement présente ais mon esprit est ailleurs, je pense à beaucoup de choses en même temps. A Samuel, aux révélations qu’il a fait au dîner. Au regard désapprobateur de Papa, à ses dernières paroles, à Evan et à David aussi, je me demande s’ils sont à bords de l’engin, ... C’est ainsi que je regagne ma place. Un homme est assis côté couloir, je ne le vois pas très bien car son visage et recouvert par des papiers qu’il a l’air de lire. Ayant ma place côté fenêtre, je dois passer par lui pour passer et d’un geste brusque, je fais tomber son ordinateur et les dossiers qu’il lisait.
Moi: (l’aidant à les ramasser) Je suis sincèrement desolé, j’avais la tête ailleurs. Toutes mes excuses, vraiment, je,...
Lui: Oh ! Ce n’est pas bien grave. Ce genre d’erreurs arrive à tous. Aussi aux gigolos vous savez.
Cette dernière phrase me laisse perplexe. Qu’est-ce que ça à avoir avec le fait de faire tomber ses affaires ? Je relève instinctivement ma tête et tombe et suis prise de stupéfaction.
Moi: Vous ?!
Le gigolo: (souriant sarcastiquement) Comme on s’retrouve, ma beauté ?