
Chapitre 13
Ecrit par Josephine54
Benjamin
- Où es-tu ? hurla-t-elle au téléphone.
Mon Dieu, j'avais promis de passer ce soir. Cela m'était complètement sorti de la tête.
- Ça fait deux semaines que nous ne nous voyons pas. Que se passe-t-il ? Vois-tu quelqu'un d'autre ? Kamdem, si tu ne veux pas mourir avant ton heure, ne me pousse pas à bout.
Je soufflai un bref moment. Que lui répondre ? Depuis que Beverly était revenue de voyage, elle semblait une autre personne. Elle était très affectueuse envers de moi et me comblait même du point de vue sexuel.
Elle avait organisé un dîner féérique rien que pour tous les deux. J'avais passé une soirée inoubliable à ses côtés.À ma grande surprise, elle avait même réservé une chambre dans un hôtel. Nous y avons passé une nuit d'enfer. Je ne me laissais jamais de me perdre en elle.
- Euh... euh... tu sais, j'ai beaucoup de problèmes au supermarché ces derniers temps et ...
- Hé, arrête-moi ça très vite. Tu te servais de la même excuse chaque fois ici devant moi. Arrête-ça. Si tu ne veux pas me voir débarquer chez toi, je te donne une heure pour être ici. Ça fait deux semaines que tu ne vois pas ton enfant. Qui penses-tu s'en occupe ?
Je regardai ma montre et il était déjà 20 h et en réalité, j'étais à moins de cinq minutes de la maison. Beverly m'attendait déjà certainement. Je décidai de faire un bref détour avant de rentrer à la maison.
Mon Dieu, j'avais fait une énorme bêtise, non seulement j'avais une maîtresse, mais elle avait carrément un enfant de moi. Un enfant que je n'avais pas désiré et je me demandais encore aujourd'hui comment cela avait pu arriver. Ma maîtresse avait décidé de le garder malgré toutes mes menaces et je me trouvais aujourd'hui avec un enfant hors mariage. J'espérais que Beverly ne le découvrirait jamais.
Je garai la voiture et sonnai à la porte de l'appartement.
- Il faut maintenant que je te menace pour que tu viennes nous voir ? demanda-t-elle d'une voix nerveuse.
- Désolé, mais ce ne sont pas des mensonges, j'ai énormément de boulot ces derniers temps. Je t'ai pourtant expliqué qu'un supermarché avait ouvert...
- Papa Benjamin, hurla mon fils Johan en venant dans mes bras.
Mon fils avait deux ans.
- Ça mon champion, dis-je en le faisant tournoyer dans les airs.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
- J'étais sur le point de le mettre au lit. Tu pourrais le faire toi, vu qu'il n'a jamais l'occasion que son père le fasse, lança-t-elle d'un ton provocateur.
Je soupirai un bref moment. Je voyais déjà les problèmes pointer à l'horizon. J'aimais certes mon fils, mais je n'avais jamais voulu de lui. Il était la preuve vivante de mon infidélité. Ma maîtresse commençait déjà à s'impatienter et je pense que bientôt, elle voudrait être reconnue. J'étais marié avec Beverly sous le régime monogamique. Je ne pouvais donc pas la prendre comme seconde épouse. Me séparer de Beverly pour me mettre avec elle, il n'en était absolument pas question. Ma femme, j'ai bataillé pour l'avoir. Elle était mienne et le restera.
J'amenai le petit dans sa chambre et restai avec lui un bref moment. Il s'endormit enfin et je ressortis de la chambre.
Ma maîtresse était vêtue d'une simple nuisette maintenant. Quand avait-elle eu le temps de l'enfiler ?
- Je dois y aller. Je suis vraiment fatigué et je dois me lever très tôt demain.
- Kamdem, tu veux jouer avec moi ? Veux-tu que je te montre mon vrai visage ?
- Je t'ai simplement dit que j'étais fatigué. Je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat.
Elle se rapprocha langoureusement de moi et arriva à ma hauteur. Elle se mit à me caresser et ouvrit avec une lenteur calculée la fermeture éclair de mon pantalon. Elle se mit à masser mon engin avec sensualité et je ne pus m’empêcher de gémir.
Elle sortit mon sexe qui commençait à durcir et se mit le malaxer de ses mains. Elle passa la langue sur la pointe et je sus à cet instant que j'étais perdu.
Elle se mit à me sucer activement, tout en caressant mes boules. Je me posai la main sur sa tête et rythmai la cadence. Quelques instants plus tard, je me libérai dans sa bouche dans un profond grognement, le corps secoué de spasme.
Elle avala en me regardant dans le blanc des yeux. Elle suça les dernières gouttes qui coulaient encore de mon sexe.
- Viens, chéri, suis-moi, dit-elle en me tenant la main, m'entraînant vers sa chambre.
Je la suivis docilement. Elle me poussa sur le lit et monta sur moi, une expression prédatrice dans les yeux. Elle entreprit de me déshabiller, éparpillant mes vêtements dans la chambre. Il fallait reconnaitre qu'elle savait y faire. Elle savait comment rendre un homme fou.
Elle se mit à m'embrasser de partout et quelques minutes plus tard, c'est moi qui la renversais sur le lit et m'insérait farouchement en elle. Je lui donnai de furieux coups de boutoir et me libérai dans un profond râle. Je la sentis se contracter signe qu'elle avait, elle aussi, atteint le paroxysme.
Je tombai lourdement sur le lit et m'endormis malgré moi. Je sursautai qu'il était trois heures du matin. Mon Dieu, qu'aurais-je fourni comme excuse à Beverly ? Comment justifier mon retour à cette heure ? Surtout que les choses semblaient se passer pour le mieux entre nous ces derniers temps. Je me dégageai lentement de ma maîtresse et récupérai mes habits qui traînaient çà et là. Je sortis de la chambre et de l'appartement sur la pointe des pieds.
Je m'assis dans ma voiture, la tête entre les mains, pris par le poids d'une situation que j'avais moi-même créée, et qui risquait de me revenir en pleine face.
Je pris mon téléphone et vis quatre appels en absence de Beverly. Le dernier était aux environs de minuit. J'avais mis mon téléphone en mode silencieux avant d'entrer chez ma maîtresse.
Je démarrai et près de quarante-cinq minutes plus tard, je garais devant mon domicile. Je sortis de la voiture et entrai à la maison sur la plante des pieds. Je me rendis dans ma chambre et je m'aperçus avec soulagement que Beverly dormait déjà. Je vidai ma vessie et me glissai sous les draps.
Beverly
Deux semaines étaient passées depuis mon retour de Douala. Je me sentais comme sur des braises. Je ne savais comment interpréter le comportement d'Arthur. Il soufflait le chaud et le froid à longueur de journée, me laissant dans une confusion totale.
J'arrivais certains matins et il était totalement indifférent. Une heure plus tard, il me convoquait dans son bureau. Quand j'y entrais, il parcourait ma silhouette du regard, l'envie dans les yeux, n'essayant même pas de le masquer. Il pouvait ensuite me demander dans l'après-midi, et là, j'avais droit à de la froideur.
Chaque fois que je devais me rendre dans son bureau, j'avais toujours le cœur qui battait la chamade et je ne pouvais nier cette espèce de pulsation qui naissait au cœur de ma féminité quand il me regardait d'un air luxurieux. Je ne pouvais me voiler la face plus longtemps, j'avais terriblement envie de lui. Une tension sexuelle incroyable régnait dans la pièce quand nous étions tous les deux et qu'il me regardait comme s'il allait envoyer tout valser de la table pour m'y étendre et me prendre sauvagement.
Chaque soir, en rentrant chez moi, le sentiment de culpabilité ne me quittait pas. C'était comme une présence constante, et pour l'éloigner, je devenais particulièrement affectueuse avec Benjamin. J'étais très douce et je ne trouvais plus d'excuse quand il avait envie de moi. Après l'acte, la culpabilité revenait, plus forte que jamais. L'image d'Arthur ne me quittait pas un instant et parfois, pour atteindre l'apogée, je m'imaginais que les coups de rein que je recevais lui appartenaient et je me laissais alors aller.
J'ouvris lentement les yeux et vis Benjamin couché près de moi, il ne dormait pas. Il était rentré tard dans la nuit, car je l'avais appelé aux environs de minuit hier.
- Ça va chérie ? demanda-t-il d'une voix douce.
- Je devrais plutôt te poser la question ?
Il eut un air embarrassé à ma question. Il avait recommencé à rentrer à des heures décentes ces derniers temps. Hier était la première fois qu'il rentrait aussi tard. Je ne savais d'ailleurs pas à quelle heure il avait rejoint le lit.
- J'ai eu des problèmes au supermarché de Koabang. J'ai dû y aller. Il y avait un début d'incendie.
- Rien de grave, j'espère ? demandai-je inquiète.
- Rien de grave. Les dégâts sont minimes.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Il m'attira à lui et prit mes lèvres dans un tendre baiser. Je sortis ensuite du lit et me rendis aux toilettes. Je pris une douche rapide et me rendis ensuite dans la chambre des enfants. Je les réveillai et les apprêtai pour l'école.
- Bonne journée, bébé, lançai-je en sortant.
- Bonne journée, chérie, répondit-il.
J'espérais tirer dans ces moments de douceur la force pour résister à Arthur. Mais quand j'arrivais au travail, dès que mes yeux se posaient sur lui, une envie folle de dévorer ses lèvres me prenait jusqu'aux tripes.
Je toquai à la porte de son bureau et il m'invita à entrer. Ce que je fis le cœur battant.
- Bonjour monsieur Mvogo, lançai-je d'une voix que j'espérais froide.
- Beverly, nous sommes tous les deux, tu peux m'appeler Arthur, dit-il en levant les yeux au ciel.
Je restai debout et commençai à lui énoncer son programme de la journée.
- Le premier rendez-vous est avec monsieur Mvondo à 9 h. À 10 h, monsieur Ahidjo. Monsieur Sama attend encore notre rapport.
- Oui, je sais, nous devons encore le finaliser. Pour cela, j'aurai besoin de toi. Je pensais le faire demain. Bref, je dois encore y jeter un dernier coup d’œil.
- D'accord. Pour l'après-midi...
Je poursuivis avec le programme de l'après-midi.
- Ce sera tout, lançai-je.
- Merci, répondit Arthur en me fixant attentivement. Tu vas bien ?
- Euh... oui, merci et toi ? demandai-je.
- Pas vraiment, répondit-il sans me lâcher des yeux.
- Rien de grave, j'espère.
- Ça dépend, dit-il en se levant et en venant vers moi.
Je sentis mon pouls courir dans mes artères.
- Tu sais, j'ai envie de faire quelque chose depuis que tu es entrée dans ce bureau.
C'était bien la première fois qu'il agissait ainsi. J'étais là, paralysée, le regardant venir vers moi. Je ne pouvais ignorer cette lueur que je reconnaissais parfaitement.
- Beverly, je sais que tu en as envie, toi aussi... murmura-t-il d'une voix rauque quand il arriva à ma hauteur.
- Euh... euh... Ar... Arthur, que fais-tu ? balbutiai-je, le souffle court.
- Tout en toi me le dit, chuchota-t-il d'une voix enrouée, effleurant mon bras.
Je frissonnai à son contact et la chair de poule recouvrit mon corps entier. Il remonta lentement sa main le long de mon bras tandis que mon souffle se faisant haletant.
- Tout me le dit, murmura-t-il contre mon oreille. Ta manière de respirer, de frissonner quand je t'effleure, ton regard plein d'envie, la manière que tu as de te mordre la lèvre quand je suis près de toi. N'oublie pas que je te connais Beverly. Je sais reconnaitre quand tu me désires. Je sais reconnaitre quand tu as envie que je me perde en toi. Je sais exactement ce qui se passe dans ton esprit actuellement. Je sais parfaitement lire ton langage corporel, pour avoir possédé ce corps pendant des années.
Il posa une série de baisers le long de mon oreille et je me mis à gémir honteusement.
- Ar... Art...
Il était maintenant en train de parsemer mon cou de baisers et je ne pus m'empêcher de rejeter la tête en arrière.
- Oh... ohhhh...
- Je pourrais te prendre maintenant, si j'en avais envie, lança Arthur d'une voix tout à coup cassante en s’éloignant brusquement de moi, m'obligeant à rouvrir les yeux.
Son regard était maintenant froid comme de l'acier.
- Tu peux disposer. Fais-moi signe quand mon premier rendez-vous est là.
Il retourna s'asseoir sur son fauteuil comme si de rien n'était, me laissant dans une mare d'émotions contradictoires. Je m’efforçai à me ressaisir et sortis de son bureau, le cœur en tumulte. Je croisai son regard glacial au moment de refermer la porte, et un autre frisson me parcourut à cet instant.