
Chapitre 18 : Troubles
Ecrit par Nobody
Sa mère était destinée à mon père.
La phrase tourne dans ma tête des milliers de fois, comme si je ne pouvais plus penser à rien d'autre à part ça . Inlassablement. Insupportablement. Je reste là, dans le noir, figée, ma poitrine soulevée par une respiration qui ne m’appartient plus. Ce n’est pas de la peur. C’est plus grave. C’est l’effondrement. Lent, silencieux, inexorable. Je n'arrive pas à croire que après 28 ans de vie j'ai enfin eu ce que les gens appellent vision. Je n'ai jamais cru à ce genre de choses, pourtant j'ai été bercée par ces évènements. Dans mon pays on ne faisait que parler de ça, dans certaines religions aussi il y avait des rites pour déclencher une vision mais je n'avais jamais cru à quoi que ce soit. Par pas méprise des choses, mais tout simplement parce que je refusais catégoriquement de croire au surnaturel et à toute chose qui ne puisse être expliquée par A+B. Et voilà qu'aujourd'hui moi Naila, femme la plus supesticieuse du monde, je viens de vivre cette expérience. Plus de place au doute, cela existe bien et bel. Sinon comment expliquer ce rêve que je viens de faire ? Je n'ai pas rêvé, fin si théoriquement, mais je ne suis pas folle j'ai bien rêvé de tous ces gens.
Je me lève. Je fais les cent pas dans la chambre, pieds nus sur le tapis moelleux, le cœur en déroute. Tout ce que je croyais comprendre de ma vie vient d’exploser en une myriade de fragments qui ne s’imbriquent plus nulle part. Et cette vision… Je la ressens encore dans ma peau, dans mes os. La terre battue sous mes pieds, la chaleur de la lumière, la colère dans ma gorge, l’amertume d’un refus vieux de plusieurs générations. Je la vois encore, cette jeune femme qui s’oppose. Qui crie. Qui dit non. Et cette femme, c’est moi. Ou du moins, celle que j'incarnais le temps d'une nuit.
Mais la voix d’Abèbi résonne aussi. Cette parole douce et tranchante à la fois :
« Le cycle qui était en cours est rompu. Le suivant ira à ce garçon qu’elle mettra au monde… Et un jour, ce sera le tour de mon fils Djamal d’avoir une fille… »
Je suis la fille.
Moussif est le fils.
Le pacte… c’était nous. C’est nous. Je suis toujours aussi dubitative mais je pense que la part de vérité dans cette histoire vient d'augmenter de mon côté. Comme Chafik le disait, tout peut ne pas être vrai mais il y a de la vérité dedans. Et je pense que j'aurais été moins dubitative si je l'avais entendue directement de la bouche de ma grand-mère d'amour, je n'aurais jamais remis en question une seule phrase qu'elle m'aurait dite à ce sujet parce que il était inconcevable qu'elle puisse me mentir et surtout sur un sujet d'une telle envergure. Alors n'était-ce pas pareil pour maman Elise qui semble vouer la même dévotion et le même amour à son petit fils Moussif ? Quel intérêt aurait-elle de lui mentir alors ? Si seulement ma grand-mère était encore en vie ! Si seulement elle avait eu le courage de parler pendant qu'elle était encore en vie ! D'ailleurs pourquoi avoir attendu tout ce temps ? 28 ans c'est long ! Ma grand-mère m'aurait laissé me marier à un autre alors que j'aurais pu mourir de cette union ? Tellement de question qui me turlupinent.
Et si tout ce que je vis avec Moussif, cette attirance immédiate, cette évidence qu’on ne s’explique pas… et si tout cela venait du passé ? D’un passé qui n’est pas le nôtre, mais qui nous tient en laisse ? D'un passé qui a déjà écrit notre futur ? Qui l'aurait déjà scellé ?
Je reprends mon téléphone. Je vois le « vu » bleu sur mon message mais pas de réponse. Pas encore.
Mon esprit cavale. Si ce rêve m’a été transmis et surtout à ce moment précis après une discussion où on a abordé pour la toute première fois l'histoire de la mère de Moussif, c’est qu’il doit se passer quelque chose. Une mémoire qui cherche à survivre. Une parole qui refuse d’être oubliée. Je repense encore à ma grand-mère. À ses silences. À ces moments où elle me regardait, longtemps, comme si elle voulait me dire quelque chose mais n’osait pas.
Je me rappelle ce vieux cahier qu’elle tenait, dans lequel elle notait « des choses pour après », disait-elle. Il est resté à la maison de CENSAD. Et si… ? Et si ce cahier renfermait les réponses à mes questions ? Connaissant ma mémé si cette histoire est vraie il y aurait forcément des choses à l'intérieur pour m'aiguiller et m'aider dans cette aventure, elle ne m'aurait pas abandonné à mon sort et mon destin sans un minimum d'aide.
Je profite pour écrire une note sur mon téléphone. Un seul mot : lignée. Puis un autre : rupture. Puis encore : pacte, sang, dette, premier né. Moussif. Moi. Je me note cela pour ne pas oublier que je dois fouiller dans les affaires de ma mémé pour retrouver ce cahier une fois rentrée.
Je décide de me recoucher car passer mon temps à cogiter cette nuit et tourner en rond comme un lion dans une cage ne m'apportera rien à part une douloureuse migraine.
Quelques heures plus tard, je me réveille lentement, encore engourdie par un sommeil agité. J’ai dormi, oui, mais d’un œil seulement. Après le message envoyé à Moussif, mes pensées tournaient, s’entrechoquaient, s’embrouillaient. Maïssa, elle, dort profondément, la bouche entrouverte, son visage enfin apaisé. Moi, je ne peux pas en dire autant. Ce rêve m’a prise par surprise. J’ai encore les images en tête, en morceaux flous mais violents.
Je suis sous la douche, à tenter de rincer cette mémoire qui n’est pas la mienne. Mais c’est inutile. Je sens encore la voix brisée de la jeune femme que j’étais sans l’être, les larmes muettes de ma grand-mère, la voix grave de Maman Élise. Le miroir me renvoie un regard fatigué, les traits tirés par les émotions et le manque de repos. Je souffle, longtemps, puis je m’habille en silence. Une robe simple, longue, beige sable. Pas maquillée. Pas besoin. Mon regard suffit à trahir mon agitation intérieure.
Je suis à la fois fille et témoin. Je suis à la fois victime et héritière. Seigneur pourtant je n'ai rien demandé de tout cela.
Quand je sors de la salle de bain, Maïssa dort encore, recroquevillée sous le drap. Je la regarde longuement. Et si le cycle n’était pas rompu ? Est-ce que je vais vraiment mourir si je m'entête et la laisser seule dans ce monde ? Au moins, une chose est sûre elle ne sera pas prise dans les mailles de ce pacte.
Je retiens un frisson, me penche pour lui caresser la joue, puis je retourne dans la salle de bain à pas feutrés pour finir de me préparer. Je réalise à cet instant qu'il y a plus de chances que je me marie avec Moussif que avec quelqu'un d'autre sur cette terre. J'avais fait un mariage d'amour et à la perte de Samir j'avais juré que ce serait le seul homme avec qui je me marierai. Je l'avais dit à toute ma famille : ne compter pas sur moi pour me marier, je peux avoir des relations mais jamais je ne sauterai le pas parce que j'avais peur de vivre à nouveau la perte d'un être que j'ai aimé. Alors franchement me marier pour éviter un soit disant malheur pour nos lignées où est donc le mal ? On se marie, chacun fait sa vie et puis basta la solution est trouvée.
À cet instant, mon téléphone vibre. Un message de Moussif : « Même endroit qu’hier. Dis-moi quand vous êtes prêtes à sortir pour que je sorte également. » J’hésite quelques secondes. Une partie de moi a envie de fuir cette journée. Une autre sait que je dois lui parler. Je lui envoie un message en lui indiquant qu'on prendra la route dans 30 minutes.
Je réveille doucement Maïssa. Elle s’habille, on descend prendre un petit déjeuner rapide, puis on sort retrouver Moussif. Je décide de ne pas prendre la voiture aujourd'hui, vu comment mon esprit est tourmenté j'ai peur de faire un accident sur la route.
POV Moussif
Je suis réveillé depuis l’aube. Je n’ai presque pas fermé l’œil cette nuit et j'imagine que elle non plus. Le message de Naïla, sa voix d’hier, les mots de Maman Élise… J’ai l’impression que le monde a perdu ses repères, que le sol se dérobe sous mes pieds.
Aujourd’hui, c’est lundi. J’aurais dû reprendre le travail, faire comme si de rien n’était. Mais c’est impossible. Pas après ce qu’elle m’a dit. Il y a quelque chose qu’elle doit me raconter, quelque chose d’important. Et ce genre de chose, je le sens, ça ne peut pas attendre.
Je prends mon téléphone, soupire, puis appelle mon boss.
— Allô, monsieur Lemvo ? Bonjour.
— Moussif ? Ne me dis pas que tu m'appelles à nouveau pour m'annoncer que tu seras absent, attends tu comptes faire quoi avec tes absences là ?
— Je sais, je sais monsieur mais vous savez que ce n'est pas dans mes habitudes à manquer autant à mes obligations. J'ai une affaire familiale très importante à gérer mais je peux vous promettre que ça ne se reproduira plus. En plus je vais mettre en place un plan d'actions afin de rattraper toutes mes journées d'absence. Je m’excuse très sincèrement et je compte sur votre compréhension. C’est exceptionnel et comme je vous l'ai dit je rattraperai tout, je vous le promets.
— Ça commence à faire beaucoup Moussif, j'apprécie tes services pour le cabinet mais je ne peux pas te laisser continuer ainsi.
— Je comprends totalement monsieur. Mais je vous demande juste aujourd’hui. C’est très important pour moi et ma famille.
Un long silence, puis :
— OK. Aujourd’hui, mais demain t’es au bureau à 8h pétantes, je ne veux rien entendre.
— Merci monsieur, à demain 8h sans faute.
Je raccroche puis je souffle un bon coup. Puis je me prépare à sortir. J'espère juste que je ne mets pas mon poste en péril pour cette affaire, je ne gagne pas grand-chose et je ne suis pas traité et reconnu à ma juste valeur mais j'ai besoin d'une entrée d'argent le mois sinon je ne pourrai pas vivre.
Pour l'instant, j'ai demandé à Naïla qu’on se retrouve au même endroit qu’hier, un petit restaurant discret mais propre, pas loin du centre. Il y a de la place, on peut y parler tranquillement. En plus je connais la propriétaire qui est la femme d'un de mes amis, donc quand je peux je vais là bas pour les soutenir.
Quand j’arrive, elles ne sont pas encore là. Je salue la proprio et Victoire sa fille puis je prends ma table habituelle sur la terrasse, un coin ombragé, puis je commande un café en attendant. Mes yeux balayent la rue presque machinalement… et là, une silhouette attire mon attention. Le même homme qu’hier. Grand, large d’épaules, barbe soignée. Il est encore là. Toujours à une certaine distance, jamais trop près. Il fait semblant de regarder son téléphone, de s’intéresser à tout sauf à moi. Mais ses yeux… ils fouillent. Je n'arrive pas à bien voir son visage à cause de sa casquette mais je suis persuadé de l'avoir déjà vu roder autour.
Quelques minutes à peine plus tard, je vois Naïla arriver avec Maïssa. Elle porte une longue robe couleur terre cuite, ses cheveux sont attachés en un chignon haut. Elle semble fatiguée, mais résolue. Maïssa lui tient la main, plus silencieuse que d’habitude.
Je me lève pour les accueillir. Maïssa après m'avoir salué part vite discuter avec la petite Victoire. Elles ont créé un monde à elles, étrangement protégé ce qui est assez surprenant quand on sait qu'elles se sont connues que la veille et qu'elle paraissent venir de deux mondes totalement différents.
Je détourne mon regard vers Naïla. Elle a l'air ailleurs, très loin. Plus que d’habitude.
— Salut.
— Salut, répond-elle
— Bien dormi ?
Elle ne répond pas tout de suite. Elle regarde Maïssa, puis moi, et souffle :
— Pas vraiment. J’ai fait un rêve. Ou plutôt un cauchemar et c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à ce qu'on se rencontre toi et moi.
Je fronce les sourcils. Mon cœur rate un battement. Elle continue :
Elle me parle de son rêve de cette nuit ou comme elle l'appelle sa vision. De la discussion dans la chambre entre à ce qu'il parait maman Elise et ma propre mère, de son avertissement et du refus catégorique de ma mère de suivre le chemin qui lui aurait été tracé. Elle poursuit puis me parle de la discussion entre nos grand-mère respectives et le nom de son père à elle qui est ressorti. De ce que j'aurais compris ma maman aurait dû épouser son père à elle ? Elle parle du fil rouge qui semble relier nos deux familles à travers le temps comme une tresse qu’on n’a jamais finie. Un pacte ou plutôt comme elle l'appelle une malédiction qui saute de sexe en sexe. Ma maman était enceinte donc maman Elise a dû la laisser tranquille quand elle a refusé et ce faisant elle aurait condamné sa lignée, et condamné l'histoire à se répéter encore et toujours jusqu'à ce que quelqu'un l'arrête. Et ce fils qu'elle portait...
C'était moi.
Je reste muet. Mon sang fait un tour. J’ai la bouche sèche. Le monde tangue. Une question me revient tout de suite en tête : est-ce que ma mère serait toujours en vie si elle avait décidé d'épouser l'homme qu'on lui avait demandé d'épouser ? Même après qu'elle m'ai eu ?
J’ai l’impression qu’on me vide les veines. Chaque mot me transperce. Et le plus terrible, c’est que je la crois. Je crois à cette vision. À cette transmission de mémoire. Parce qu’au fond, j'ai toujours cru à ce genre d'histoire, je crois au surnaturel malgré ma religion, je crois aux anciens et je crois au pacte. Je crois au lien d'âme, parce que c'est le Congo, c'est le Bénin, c'est l'Afrique.
— Moussif… je crois que ta mère était promise à mon père. Et que le refus de leur union a provoqué notre rencontre à nous deux.
Je reste silencieux un moment puis je lui demande :
— Et toi tu crois… que ce rêve, c’était réel ?
— ça me coute énormément de dire ça mais oui j'y crois. Ce souvenir m’a été sciemment transmis. Et pourtant Dieu sait que je n'ai jamais cru en de telles histoires de toute ma vie, avec ou sans preuve je n'y ai jamais prêté le moindre interêt.
— Putain, tu es en train de me dire… que nos parents auraient dû se marier. Et qu’ils ont chacun eu un enfant. Toi. Moi. Et qu’à cause de ce refus, c’est nous qui portons à notre tour le poids de ce maudit pacte ?
Elle murmure :
— C’est ce que j’ai vu, ce que j’ai compris. Je ne suis pas en train de te convaincre de quoi que ce soit, je suis en train de te narrer ce que j'ai vu aujourd'hui dans mon sommeil.
Un silence. Je détourne le regard les mâchoires contractées quand mon regard capte une silhouette. Encore lui. Il est là, à une table éloignée. À peine dissimulé.
— Et lui ? T’as pas quelque chose à me dire ? je lui demande soudainement en indiquant la table de l'homme
Je décide de prêcher le faux pour obtenir le vrai parce que j'ai l'intime conviction que ses deux se connaissent. Je la regarde se retourner lentement vers la direction que je lui indique puis quand elle se retourne je vois un voile passer sur son visage. C'est sûr et certain qu'elle le connait vu le trouble qui l'a saisit. De plus, je pense pouvoir le dire sans trop exagérer que je le connaitrais s'il était un habitué des lieux et là en l'occurence il ne l'est pas. Pourtant ça fait deux fois d'affilée que je le surprends ici, toujours tout seul et au même moment où il y a Naila dans les parages.
— C'est peut-être la troisième ou la quatrième fois que je le vois, et à chaque fois c'est quand tu es dans les parages. Est-ce que tu le connais Naila ?
Elle pousse un soupir puis elle répond comme si chaque mot lui coutait :
— C'est mon frère...
— Tu te fous de moi Naila ? C'est ton frère ?
Je me retourne brusquement. Je fixe l’homme que j’avais repéré tout à l’heure. Il se redresse la tête à cet instant, comme s’il avait compris qu’on parlait de lui.
Je serre les poings. Mon souffle devient court, ma mâchoire se contracte.
— Tu es venue avec ton frère au congo ? Et tu ne m’as rien dit ?
— J'allais cetainement t'en parler. J’attendais juste le bon moment.
— Le bon moment ? Tu plaisantes ? Depuis le début je me faisais surveiller comme un gosse et toi tu attendais le bon moment pour me le dire ?
Je me lève brusquement. Elle tente de me calmer, de m’expliquer. Mais je n’entends plus rien. Je marche droit vers lui. Il me regarde arriver, tranquille, comme s’il m’attendait.
— On arrête la mascarade là. T’es qui ? je demande bien que je connaisse la réponse.
Putain ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau, comment ai-je fait pour ne pas le remarquer plus tôt ?
Il ne répond pas tout de suite. Il me jauge, puis il prend la parole.
— Je suis son frère. Et je fais ce que j’ai à faire pour la protéger, c'est tout.
— La protéger de quoi ? De moi ? Tu sais même pas ce que tu fous ici, mec.
— Si justement. Je te l'ai déjà dit, je fais ce que j'ai à faire.
Il réplique calmement. Il ne nie pas. Il explique. Il dit qu’il voulait protéger sa sœur. Qu’il voulait comprendre ce qu’elle traversait. Que le pacte n’est pas une légende pour lui non plus. Qu’il est là pour vérifier, pour recouper.
Je sens la colère toujours présente en moi mais je décide de ne rien faire, de ne rien dire et surtout de me calmer. Pas parce que j’accepte. Mais parce que je suis fatigué. Epuisé par le flou, les secrets, les mots tus. Je règlerai mes comptes plus tard avec lui, d'homme à homme.
Je m’avance d’un pas. Il garde son calme, mais je le sens tendu. Un truc chez lui me retient. Peut-être son regard. Peut-être la ressemblance troublante avec Naïla. Ou juste cette intuition que foutre un coup maintenant ne servirait à rien. Je prends sur moi, je ravale ma colère, mais mes yeux crachent encore le feu.
— On règlera ça plus tard je lui dis
Je reviens à la table. Naïla me regarde, nerveuse. Elle sait, elle sait que ça me ronge.
— Si tu veux on pourra en reparler plus tard mais pour l'instant, je te propose qu'il reste avec Maïssa. Toi et moi, on doit retourner voir Maman Élise.
Je hoche la tête. Je ne parle plus. Je suis trop plein de colère, de questions. Mais au fond de moi, je sais qu’elle a raison. Il est temps de décortiquer les pièces du puzzle. Si on veut comprendre ce qui se joue, c’est chez elle que ça se passe.
On monte dans un taxi, silencieux. Naïla regarde le paysage par la vitre. Moi, je regarde droit devant.