Chapitre 19 : Une autre partie de l'histoire

Ecrit par Nobody

POV Naila


Le soleil descend doucement sur Pointe-Noire, étalant une lumière douce et orangée sur les murs du restaurant que nous quittons à pas lents. Ma main frôle machinalement celle de Moussif. On ne se parle pas, pas vraiment. Il y a juste ce silence lourd, chargé d’une attente sourde. Je sens son regard peser sur moi à plusieurs reprises, comme s’il cherchait à déchiffrer ce que je tais depuis que j’ai refermé la bouche à la fin du déjeuner. Mais la vérité, c’est que je suis encore traversée par ce rêve étrange, ce rêve qui n’en est pas un. Cette vision. Ce fragment d’histoire qui ne m’appartient pas mais qui s’est imposé à moi comme un souvenir ancestral. Une révolte, une promesse brisée, un nom qui revient : celui de mon père, Djamal. Et cette jeune femme, le regard plein de feu, c’était elle. C’était la mère de Moussif. Il a hoché la tête tout à l’heure, juste une fois, quand je lui ai dit ce que j’avais vu. Une acceptation muette. Ni surprise, ni doute. Comme s’il savait. Ou plutôt… comme s’il avait peur de reconnaître que lui aussi pressentait que tout ça dépassait le simple hasard.

Je me rappelle également du moment où il a découvert la présence de Chafik, la gêne et la honte qui m'a envahi et la colère qu'il arrivait à peine à dissimuler. J'avais décidé de jouer la carte de l'honnêteté et de toutes les façons je n'avais pas vraiment le choix que de tout lui avouer. Il lui aurait suffit d'aller à la table de Chafik, le retourner et les pièces du puzzle se seraient mis en place tous seuls. C'est dire que Fiko et moi avions la même tête, on n'a jamais vu dans l'histoire de la fraternité deux frères - fille et garçon- qui se ressemblaient autant sans être jumeaux. 

Je revois également Maissa me questionner du regard quand elle a vu Moussif discuter avec son oncle, elle savait pourtant que les deux ne devaient pas rentrer en contact alors elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Je lui ai juste sourit et j'ai haussé les épaules. Elle a continué sa discussion avec son amie non sans un dernier regard incompris dans ma direction.

La discussion entre les deux hommes s'est passée plus calmement que je ne l'aurais imaginée. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils se sont dit, et faut avouer que la discussion était assez courte mais ayant vu la colère dans les yeux de Moussif et connaissant le caractère un peu imprévisible de Chafik, j'aurais parié qu'ils en seraient venus aux mains mais ce ne fut pas le cas et je suis plutôt contente même si je sais que c'est moi qui vais subir le courroux de mon futur mari, lol. 

Nous traversons le quartier toujours en silence, un taxi rapide nous emmène jusqu’au quartier où vit Maman Élise. Cette fois je n'ai pas chipoté quand le chauffeur n'a pas mis la clim, et très sincèrement c'était le cadet de mes soucis.

Présentement, je ne suis pas certaine d’avoir les mots. Pas certaine non plus d’avoir les nerfs. Mais je sais qu’il faut le faire. Que cette conversation ne peut pas attendre. Parce que maintenant, les visages ont des noms, les silences ont des racines. Et moi, je veux comprendre pourquoi moi. Pourquoi maintenant. Pourquoi tout ça. Et surtout savoir si tout ce que j'ai vu dans ce rêve était vrai et si cela s'est passé exactement comme je l'ai vu. Je veux également connaitre le degré d'implication de mon père, et ma mère était-elle au courant de tout ceci ? 

Nous finissons par arriver puis je laisse Moussif régler le chauffeur sans discuter.

La maison de Maman Élise nous accueille dans le même calme bruissant de chaleur que la première fois. Des feuilles d’arbres mortes crissent sous nos pas, et le son étouffé d’un poste radio lointain flotte dans l’air, presque solennel. Elle est là, assise sur son fauteuil bas, comme si elle nous attendait. Ses yeux, creusés mais vifs, s’arrêtent sur moi. Puis sur lui.

— Vous avez mis du temps, dit-elle simplement, comme si elle avait compté les minutes. Mais vous voilà.

Je hoche la tête, incapable de feindre. Moussif ne répond rien, il s’avance et s’accroupit lentement devant elle. Le respect dans son geste me serre le cœur. Il n’est plus ce jeune homme indécis qui refusait de croire. Il est là, devant elle, prêt à écouter. À affronter. Je me demande aussi s'il avait eu le temps de la prévenir de notre venue parce qu'elle paraissait vraiment nous attendre.

Moussif prend des nouvelles de ses neveux et nièces de ce que j'ai compris et maman Elise l'informe qu'ils sont tous à l'école à l'heure là. 

Je m’assois à la même place que la dernière fois, et sans détour, j’ouvre la bouche.

— Cette nuit, j’ai eu une vision. Ce n’était pas moi mais j'étais dans son corps. C'était votre fille qui discutait avec vous au sujet du pacte et du mariage qu'elle était supposée honorer, je l'ai vu se rebeller et vous tenir tête puis finalement vous annoncer qu'elle était enceinte. Elle vous a également défié de la faire avorter si vous souhaitiez réellement qu'elle épouse l'homme que vous avez décrit comme lui étant destiné. Et à la fin, je vous ai vu rendre visite à ma grand-mère et lui raconter ce qui s'était passé, j'ai entendu la mise en garde de ma grand-mère et la promesse comme quoi ce serait à nous enfants de vos enfants à qui le pacte reviendrait. Et j'ai compris que la mère de Moussif, votre fille était alors promise à mon papa, Djamal Adéyémi.

Le visage de Maman Élise reste impassible, mais je remarque que ses mains se sont figées sur ses genoux. Elle inspire longuement, puis referme ses doigts ridés sur les accoudoirs de son fauteuil.

— C’est donc venu à toi, souffle-t-elle. Les anciens sont forts mes enfants, mère nature est forte et la terre établit sa loi. 

Comme je suis une fille respectueuse, je prends sur moi pour ne pas lui dire que ce qu'elle vient de dire n'a absolument aucun sens, en tout cas pour moi. 

— Peux-tu me décrire exactement à la lettre près ce qui s'est passé, ce que tu as entendu ? décris moi les environs aussi s'il te plait Naila c'est très important.

Je lui décris alors tout ce dont je me rappelle, dans les moindres détails. De comment elles étaient habillés aux couleurs des pièces que j'ai vu. Je lui décris tout fidèlement et heureusement que j'ai une bonne mémoire. 

Elle hoche la tête puis dit : 

— Je ne cherche pas à vous faire peur, mais ce n'était pas juste un rêve. Il y a 31 ans en arrière, cela s'est passé exactement comme tu viens de le décrire mon enfant. Ma mémoire ne me fera pas défaut sur ça, je me rappelle de chaque jour depuis que j'ai dû informer ma fille du poids sur ses épaules, et je suis catégorique quand je vous dis que cela s'est passé comme cela.

— Et qu'est-ce que ça veut dire ? demande Moussif en prenant la parole pour la première fois 

— Je ne sais pas vraiment mon fils, comprenez que je ne sais que ce qu'on m'a dit en mon temps. J'ai déjà entendu dire que des visions se produisaient pour aider les âmes profondément enfouies dans le doute. Si tu as eu cette vision ma fille, c'est juste pour te faire comprendre que c'est réel ce qui se passe. 

 Et c’est à ce moment-là que je comprends que cette vision, ce n’est pas un hasard ni un caprice du destin. C’était une étape. Une clé.

— Pourquoi moi et pourquoi ce n'est pas Moussif qui a eu cette vision, pourtant cela aurait eu plus de sens vu que c'est sa mère ? Pourquoi maintenant ? je demande 

Elle ferme les yeux. Un instant. Puis les rouvre.

— C'était également ton père. Mais je te dirai que c'est parce que les âmes qui ont été brisées appellent souvent celles qui peuvent les réparer. Pas pour leur faire peur ou demander une quelconque réparation, mais pour que leurs sacrifices ne soient pas en vains et surtout qu'elles ne refassent pas la même erreur. Et toi, Naïla, tu es de la lignée de l’homme qu’elle devait épouser, et tu es exactement comme elle il y'a 31 ans. Dubitative, prête à refuser ce pacte et te rebeller. Alors que lui — elle désigne Moussif du menton —, il est le fruit du choix qu’elle a fait à la place de ce mariage et contrairement à toi il ne doute pas de la véracité de ce qui se passe. C’était une aide, afin que quel que soit la décision que tu prendras tu la prennes en sachant que c'est la vérité tout ce qu'on t'a dit.

Le silence se fait, épais, troublant.

Puis elle commence à raconter.

— La mère de Moussif, était belle comme un coucher de soleil. Forte et malgré l'époque dans laquelle elle vivait, elle était libre, vive d’esprit. C’était mon étoile, ma fierté. Pourtant c'est vrai que des bêtises elle en faisait ! Elle ne m'écoutait presque jamais et faisait toujours à sa tête mais je n'ai jamais cessé de l'aimer et de prier pour qu'elle sache raison garder. On l’avait promise au fils Adéyémi, Djamal c'est vrai. Comme c'est vrai qu'elle n'a pas été la première qui a été promis, ses ancêtres aussi et ils ont tous échoué. Le pacte était pourtant simple, il fallait juste deux personnes pour se sacrifier afin que plus personne dans les siècles à venir n'ai plus à le faire. Un mariage pour renforcer les lignées, sceller les alliances, préserver les dons, disaient-ils. Mais aucun n'a jamais réussi, ils avaient tous renoncé au nom du véritable amour dit-elle avec un sourire amer comme si elle n'y croyait pas au véritable amour. 

Je sens Moussif se raidir à côté de moi. Ses bras se croisent sur ses genoux. Il baisse la tête.

— Ils se sont mariés en secret. Ils ont fui quelques mois à Kinshasa. Puis ils sont revenus, pensant que tout serait pardonné. Elle est tombée enceinte rapidement. Toi, Moussif. Tu étais un bébé lumineux. Et malgré ma colère, malgré la honte de ce choix, je l’ai prise dans mes bras quand elle est revenue avec toi. Parce qu’on pardonne toujours un peu aux enfants quand ils nous rappellent ceux qu’on aime. 

Elle inspire longuement. Son regard se trouble.

— Et puis il y a eu la deuxième grossesse. Une petite fille. Elle voulait l’appeler Elise, comme moi. Elle m’avait pardonnée, elle disait. Elle voulait me montrer qu’on pouvait guérir. Mais la naissance a mal tourné. Une hémorragie. Elle est morte dans mes bras. Le bébé a survécu, à peine. C’est ta sœur, Moussif. Ta sœur Christelle. Tu n’avais que cinq ans.

Le silence qui suit est déchirant. Moussif se lève lentement, fait quelques pas, puis s’arrête. Il ne pleure pas. Mais son dos est voûté, comme si l’histoire qu’on vient de lui remettre entre les mains avait un poids qu’il ne peut pas encore porter.

— Et ton père… il a déraillé après ça. Il n’a pas supporté. Il a perdu la tête. Parfois il rôdait la nuit autour de la tombe. Parfois il riait tout seul dans le jardin. Je l’ai hébergé un temps, puis je n’ai plus pu. Il a fini dans un centre, pas un asile, mais un endroit pour les gens qui voient le monde de travers. Il est encore vivant. Mais il n’est plus lui après la perte de ta mère. Même si je me suis rendue compte de tout l'amour qu'il ressentait pour elle, je peux t'assurer que ce qui lui ai arrivé est loin d'être naturel, parce que aux autres qui ont refusé le pacte, il leur était arrivé aussi des choses terribles. Peu importe combien de temps cela prend, ça finit par les rattraper. 

Je m’approche, la voix tremblante.

— Et le pacte ? Pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ? je demande à nouveau

Maman Élise relève les yeux. Dans son regard, il n’y a ni menace ni mystère. Juste une vérité calme.

— Parce que ce pacte saute une génération comme je vous l'ai déjà expliqué hier. Je sais que la répétition est pédagogique et que tu as besoin de comprendre donc soit. Un homme, une femme, un homme, une femme. C’était à mon frère de le porter après notre mère mais il a refusé comme elle l'avait fait à son tour. Il devait épouser une femme nommée Abèbi - oui ta grand-mère- mais il a eu peur. Elle était prête à se sacrifier pour lui, elle disait que ferait le nécessaire pour que jamais aucun de ses descendants ne se retrouve dans ce dilemme mais il s’est enfui. Depuis, il vit seul, sans enfants et ne s'est jamais marié car aucune de ses relations n'aboutissait. Et vu qu'il n'avait pas eu de fille ni d'enfants c'était à la fille de la deuxième née qui devait hériter du pacte, moi j'étais la deuxième née juste derrière mon frère qui a refusé le pacte et ma fille a dû hériter de ça. Le pacte a donc sauté encore. Et aujourd’hui, il est sur vous. Vous êtes les héritiers du choix qui n’a pas été fait. Vous êtes ceux qui peuvent réparer. J'aurais aimé avoir moi même été dans votre situation parce qu'il y a longtemps que ce pacte serait aux oubliettes.

Je sens la sueur couler lentement dans mon dos. Une onde glacée me parcourt la nuque. Moussif revient s’asseoir près de moi, il est pâle.

— Et si on refuse nous aussi ? je murmure.

— Alors il reviendra encore, à vos enfants respectifs. Et il frappera peut-être plus fort cette fois-ci. Et vous devriez subir les conséquences de votre refus comme tous les autres avant vous.

— Il frappera plus fort…? je répète, sans vraiment chercher à comprendre. 

Comme si mes mots étaient simplement là pour meubler l’absurde, poser un rempart contre le vertige qui me prend.

Maman Élise ne détourne pas les yeux. Elle ne parle pas avec menace, ni même avec peur. Elle dit ça comme on dirait que la pluie va tomber. Inévitablement. Comme une saison de plus dans l’histoire du monde. Et ce calme me trouble encore plus que les mots.

Moussif serre les poings. Son souffle est saccadé, ses yeux dans le vide.

— Tu veux dire qu’on n’a pas le choix n'est-ce pas ? demande-t-il, la mâchoire tendue, la voix plus basse, presque rauque.

— Je dis que si vous ne choisissez pas… vous serez choisis. Et quand les ancêtres choisissent, ce n’est pas doux. Ce n’est pas tendre.

Je me sens soudain glacée. Ce n’est plus une légende. Ce n’est plus une coïncidence exotique. Ce n’est même plus juste un rêve bizarre. C’est toute une lignée d’âmes, d’erreurs, de silences et de châtiments qui nous regarde et nous pousse doucement vers l’autel. Un héritage ancestral qu’on ne peut pas déposer comme une valise.

Et je sens en moi une colère sourde monter, inattendue.

— Mais pourquoi nous, hein ? Pourquoi moi, Maman Élise ? Pourquoi maintenant ? Je ne suis pas d’ici. J’ai une vie là-bas, à Cotonou. Un métier. Une fille. Je n’ai jamais rien demandé de tout ça !

Ma voix tremble, je sais qu'elle m'a déjà expliqué une dizaine de fois mais je refuse de m'y résoudre. Ce n’est pas un caprice, c'est trop dur. Je la regarde droit dans les yeux, cette femme qui semble incarner à elle seule des siècles de règles et d’attentes. Je veux qu’elle me dise que ce n’est pas vrai. Que tout ça n’est qu’un symbole. Une métaphore. Quelque chose qu’on peut refuser, ignorer, oublier.

Mais elle se lève lentement. Elle s’approche. Et puis, dans un geste d’une tendresse déchirante, elle pose sa main sur ma joue.

— Tu crois que ma fille avait demandé à naître avec le fardeau de deux familles sur les épaules ? Tu crois que mon frère et ceux avant lui ont choisi tout ceci ? On ne choisit pas d’où on vient, ma fille. Mais on choisit ce qu’on fait de ce poids-là. Et toi… tu as eu la vision. C’est à toi maintenant de décider si tu vas écouter.

Je ferme les yeux un instant. La chaleur de sa main me rappelle ma propre mère. Nora. Sa dureté, ses silences. Les regards qu’elle me jette parfois, quand elle pense que je trahis un peu les nôtres en m’éloignant. Est-ce que c’est ça, au fond ? Ce que je vis ici, c’est une répétition en miroir de ce que j’ai fui ? Une façon plus mystique, plus violente, de me rappeler que je n’appartiens pas qu’à moi-même ?

— Et si on essayait… de comprendre le pacte ? De le respecter, sans… se sacrifier ? demande Moussif, à voix basse.

Je le regarde. Il semble fatigué. Égaré. Mais sincère.

Maman Élise s’assoit de nouveau. Elle croise lentement ses doigts.

— Le pacte, c’est pas une obligation de mariage comme on vous le dit dans les contes. C’est un alignement. Deux âmes doivent se rejoindre pour que la balance soit rétablie. Ce n’est pas une question de robe blanche ou de bague au doigt. C’est un engagement plus profond. Une manière d’unir les lignées, les blessures, les dons.

Elle se penche vers nous. Son regard devient presque transparent, comme si elle regardait au travers de notre chair.

— Quand une âme est marquée par le pacte, elle n’aime plus comme les autres. Elle doute plus fort. Elle résiste, elle teste l’autre. Elle a besoin de preuves. C’est pas de l’orgueil, c’est juste l’héritage du choix qui a été refusé avant elle. Et je vois ça en vous deux. La même peur. Le même feu. De différentes façons certes mais c'est bien présent.

Je me mords la lèvre. Mon cœur bat trop vite. Je ne sais plus si je suis en colère ou terrifiée. Ou peut-être les deux.

— Moi, je… je n’ai jamais voulu tomber dans ce genre d’histoires, dis-je. Tout ce que je veux, c’est protéger Maïssa, faire mon travail, vivre en paix. Est-ce que c’est trop demander ?

— Je sais bien et j'aurais bien voulu t'éviter cela mais je suis aussi impuissante que toi.

Dans mon ventre, une peur immense a pris racine. Je sens la main de Moussif sur la mienne. Ferme, présente.

— Naïla, dit-il doucement. Je ne sais pas ce que je suis censé ressentir. Mais je ne peux pas faire comme si je n’avais rien entendu. Pas cette fois.

Je tourne les yeux vers lui. Et dans ce regard, pour la première fois, je vois autre chose que la fuite. Il a compris. Il n’a peut-être pas encore choisi, mais il ne peut plus se détourner.

— Et maintenant ? je demande. Qu’est-ce qu’on fait ?

Maman Élise sourit doucement. Elle a l’air vieille, fatiguée, mais aussi… soulagée.

— Maintenant, vous vivez. Vous écoutez. Vous observez ce que la vie met sur votre route. Et quand ce sera le moment… vous saurez. Le pacte n’est pas un piège. C’est une chance. Même si elle se présente mal. Comme un fruit sous une épine.

Elle se lève une dernière fois et sans un mot de plus, elle sort puis referme la porte.

On reste là, tous les deux, dans le silence. Je ne bouge pas. Lui non plus. Mais je sens que quelque chose s’est déplacé. Dans l’air. En nous. 


Le pacte des coeurs