CHAPITRE 19: SAVOIR JONGLER

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 19 : SAVOIR JONGLER.

**JÉRÔME OGOULINGUENDÉ**

Moi : (Attrapant son bras) Ariane.

Ariane : (Dégageant violemment son bras) Tu me fiches la paix Ogoulinguendé tu m’entends non ? Fous moi le camp.

On se regarde dans les yeux puis elle tourne ses talons et s’en va à la chambre d’où j’entends la porte claquée, je ne réagis pas. Je préfère la laisser se calmer au risque de provoquer une dispute inutile, je ne veux pas de ça car ce n’est pas le moment. Je vais rejoindre mes enfants dans la chambre d’Anselme et je passe le reste de la soirée avec eux jusqu’à ce qu’ils s’endorment. Je sors et je vais au salon pour fermer correctement la maison avant de me rendre dans la chambre principale que je trouve dans le noir. Pour éviter d’autres problèmes, je ne mets pas la lumière et vais me rafraîchir dans la salle de bain puis je viens la retrouver sur le lit uniquement vêtu de mon caleçon, elle me fait dos. J’essaye de l’enlacer mais elle se décale, j’essaye à nouveau et elle quitte le lit pour sortir de la chambre. J’attends quelques minutes puis je la suis pour venir la trouver allonger sur le canapé.

Moi : (Soupirant) Ariane allons dormir dans la chambre s’il te plait, tu sais très bien que tu ne peux pas dormir ici.

Elle se tourne et me fait dos. Je soupire à nouveau et je viens m’accroupir derrière elle.

Moi : (Doux) Bébé s’il te plait, allons à la chambre.

Ariane : (Silence)

Moi : Ari.

Ariane : Si tu ne veux pas que je dorme dans ta maison Ogoulinguendé dis le moi et je sortirai d’ici pour retourner chez ma mère.

Moi : (Silence)

Ariane : J’ai déjà quitté ta chambre alors laisse-moi tranquille, je ne veux pas de problèmes avec toi.

Moi : Je suis sincèrement désolé de n’être pas venu hier soir mais comme je te l’ai dit, j’ai eu un contretemps.

Ariane : C’est bien.

Moi : Je suis désolé bébé, crois-moi je ne l’ai pas fait exprès.

Elle se redresse et se lève, j’en fais de même. Elle veut me dépasser mais j’enroule mes bras autour de sa taille et je lui fais un câlin de dos.

Ariane : (Tremblante, voix frêle) Lâche moi Jérôme.

Moi : (La serrant davantage) Je suis désolé, je te promets que cela ne se répétera plus et je te jure qu’il ne s’est rien passé avec elle.

Elle se met à pleurer et je la retourne pour la regarder dans les yeux.

Moi : (Prenant son visage en coupe) Eh mon amour, ne pleure pas s’il te plait.

Ariane : (Pleurant) Tu me fais du mal Jérôme et je ne sais pas jusqu’à quand je pourrai supporter cette situation. Tantôt tu es ici, tantôt tu es là-bas. Qu’est-ce que tu veux au juste ?

Moi : C’est toi que je veux Ariane.

Ariane : Alors pourquoi cette fille est toujours dans ta maison ? Pourquoi tu passes tes nuits avec elle et pourquoi je continue à être ton secret alors que je suis presqu’à la fin de ce premier trimestre ? Tu te rends compte que j’ai été incapable de dire à mes enfants qui est le père de mon bébé ? Je reprends le travail dans 2 semaines, qu’est-ce que je vais dire aux gens qui me verront avec ce gros ventre qui commence à pointer ?

Moi : (Silence)

Ariane : Voilà bientôt 3 mois que je me cache de tout le monde pour ne pas avoir à répondre aux questions mais franchement jusqu’à quand Jérôme ? Jusqu’à quand vas-tu me laisser dans cette situation ?

Moi : Nous avons dit que nous attendons la fin du trimestre Ariane et après nous le dirons à tout le monde. Le temps n’est pas encore arrivé mais je te promets que je vais le faire. Tu n’as pas à t’inquiéter pour Pulchérie car il n’y a rien de sérieux entre nous. Tu es la seule femme dans ma vie bébé. Il n’y a que toi et les enfants qui comptez. La preuve, je suis avec vous tous les jours. Tu penses vraiment que si c’était du sérieux avec elle je pourrai le faire ?

Ariane : (Reniflant) Je suis confuse J car je ne sais vraiment pas où on en est.

Moi : On est ensemble. Arrête de te faire du mal, je suis là avec vous, avec toi et je ne me défilerai pas.

Ariane : (Regardant dans mes yeux) Tu me le jures ?

Moi : (Soutenant son regard) Je te le jure.

Elle renifle et je lui essuie le visage avant de la serrer dans mes bras.

Moi : (Doux) Allons dormir.

Ariane : D’accord.

Elle s’est détachée et a voulu partir mais je l’ai soulevée comme un bébé sous ses rires.

Ariane : (Riant) Mais qu’est-ce que tu fais ?

Moi : Je porte mon bébé dans la chambre.

Je nous conduis là-bas et la pose délicatement sur le lit.

Moi : (Montant sur le lit en la caressant) Tu sais que tu m’as manqué ? Je n’ai pas arrêté de penser à toi.

Ariane : Hum, je sais que ce n’est pas vrai.

Moi : Bien-sûr que si, tu occupes mes pensées tout le temps. (Lui faisant un bisou sur les lèvres avant de la regarder dans les yeux) Je t’aime.

Elle me regarde avec un visage surpris.

Ariane : (Émue) Tu ne me l’avais plus dit depuis.

Moi : (Silence)

Ariane : (Passant ses bras autour de mon cou et me serrant contre elle) Je t’aime aussi J, je t’aime.

Je me redresse et l’embrasse sur la bouche, très vite je m’insère en elle et lui fais l’amour. Après notre jouissance, elle s’endort rapidement dans mes bras. Je soupire. J’ai réussi à la calmer pour un bon moment. J’ai un peu de temps avant qu’elle ne relance à nouveau le sujet de rendre cette histoire publique. Je n’ai pas l’intention de rendre quoi que ce soit publique car cette relation n’est pas sérieuse. Tout ce que je ferai c’est parler avec mes parents pour la grossesse. Quant à nous, eh bah après tout ceci, les choses redeviendront comme avant. Dans sa condition, elle n’a pas besoin de savoir cela pour le bien du bébé. Pourquoi donc avoir voulu un enfant avec elle si je ne veux plus de relation avec elle ? Je l’ai dit, je ne veux pas être éparpillé et avoir des enfants avec plusieurs femmes. Je veux que mes enfants grandissent ensemble et ont une seule et même éducation, je veux qu’ils soient proches et aient le même traitement. En plus, je connais Ariane et je sais composer avec elle pour en prendre soin. Elle était déjà la mère des premiers, c’est donc une logique qu’elle soit la mère de mon dernier. Je suis assez contrarié qu’elle en ait parlé aux enfants maintenant mais bon, de toutes les façons, ils seront au courant pour sa grossesse. Comme Chloé parle beaucoup, mieux j’anticipe pour en parler avec mes parents avant qu’ils ne contactent Ariane et qu’elle leur dise ce qu’elle croit sur notre situation.

Je finis par me coucher et mon réveil se fait à l’aube avec le réveil qui sonne, il est 5h30. Je me lève et quitte le lit pour la douche où je me soulage avant de prendre mon bain. À mon retour Ariane est assise sur le lit et me regarde.

Moi : (Allant lui faire un bisou sur les lèvres) Bonjour mon amour.

Ariane : Bonjour. Tu t’en vas ?

Moi : Oui.

Ariane : (Déçue) D’accord.

Je m’habille devant elle et je vois bien à son regard qu’elle a envie de parler mais finalement ne dit rien jusqu’à ce que je parte de la maison à 6h00 en lui promettant de revenir le soir. Je rentre chez moi et je trouve Pulchérie sortant de la salle de bain. Je vais lui faire un câlin et l’embrasser sur la bouche.

Moi : Ça va bébé ? Je suis vraiment désolé de t’avoir laissée seule hier. J’ai vraiment essayé d’obtenir une autre permission afin de dormir hors du camp encore aujourd’hui mais je n’ai pas pu comme je te l’ai indiquée dans le message.

Pulchérie : (Dans mes bras) Je comprends. J’étais un peu peinée mais j’ai pu me débrouiller. 

Moi : D’accord. (La ramenant sur le lit) Sinon, ça va mieux ?

Pulchérie : Oui ça va. Tu sais pendant un moment j’ai cru que j’étais enceinte (je la regarde) mais après je me suis dit que comment cela allait se faire alors que je suis scrupuleusement mon cycle et nous nous protégeons presque toujours.

Moi : (Silence)

Pulchérie : (S’arrangeant sur l’oreiller) Même si j’avoue que cela me ferait plaisir d’avoir un enfant de toi.

Moi : (Me déshabillant) Je vois.

Pulchérie : Qu’est-ce que tu en penses ?

Moi : De quoi ?

Pulchérie : D’avoir un bébé tous les deux.

Moi : J’en dis une chose après l’autre. Je ne suis pas prêt à être père maintenant et je ne veux en aucun cas faire un enfant hors mariage, je me le suis promis. 

Pulchérie : Pourtant tu n’étais pas marié quand tu as eu les 2 autres.

Moi : Non mais j’étais fiancée et c’était tout comme. De plus à l’époque j’étais étudiant et cela pouvait se comprendre. Ce n’est pas aujourd’hui à presque 30 ans que j’irai faire un enfant sans être engagé.

Pulchérie : Alors nous ne sommes pas engagés ?

Moi : Je ne te parle pas de cela mais d’un vrai engagement où je rencontrerai tes parents et toi les miens.

Pulchérie : Si cela ne tenait qu’à moi, il y a longtemps que cela se serait fait mais

Moi : (La tirant dans mes bras) C’est le matin Pulchérie et tu n’es pas en condition pour aller sur ce terrain.

Elle soupire et je l’embrasse avant de la serrer dans mes bras où elle se blottit convenablement. Oui ma relation avec Pulchérie est repartie plus ou moins au beau fixe après mon retour de Koula-Moutou. On avait discuté et elle s’était une fois de plus excusée en disant qu’elle ne parlerait plus d’Ariane. Ne pouvant pas rester indéfiniment fâché sinon cela n’aurait pas eu de sens, je lui ai dit qu’on laissait tomber et ce fut le cas. Nous avons naturellement repris à être intime même si ce n’est pas tout le temps vu que depuis que nous avons appris pour la grossesse d’Ariane, je passe la plus grande partie de mon temps là-bas. Comment se fait -il alors que Pulchérie accepte ce genre de chose ? Eh bah, elle ne sait rien. J’ai dit à Pulchérie qu’au boulot nous sommes rentrés dans une sorte de formation qui va durer un an où je devrais dormir dans un camp un peu comme les militaires car nous avons des activités nocturnes et il faudra que nous soyons sur place. Je ne rentrerais à la maison qu’au petit matin pour me changer et aller au travail. Je lui ai dit qu’à cause de cela je ne pouvais plus recevoir les enfants à la maison et que je n’allais vraiment pas pouvoir lui consacrer du temps. Je lui avais même proposé de rentrer d’abord chez elle en attendant mais elle avait refusé en disant qu’elle préférait rester à la maison pour qu’elle puisse au moins me voir même si c’est seulement pour quelques minutes, chose qui ne serait pas évidente si elle s’en allait. Elle n’avait pas bien compris ce que je lui avais expliqué mais avait accepté. Moi-même j’étais assez surpris mais bon, j’avais zappé et depuis bientôt 3 mois c’est ainsi que nous vivons. Je lui donne ce que je peux du reste d’attention qu’Ari et les enfants laissent. De toutes les façons, c’est son choix et je ne lui ai rien demandé (…)

Moi : Bonjour.

Les parents : Bonjour.

Je m’assois à côté d’eux et on échange des nouvelles sur tout le monde, les enfants et autres. Au bout d’un moment, je me décide à leur dire pourquoi je suis venu.

Moi : J’ai quelque chose à vous dire.

Ils me regardent.

Moi : Je serai à nouveau père dans quelques mois.

Maman : Hum. (Regardant mon père) Qu’est-ce que je te disais ? Que les visites nocturnes ici là cachaient une grossesse non ? N’est-ce pas on est là ?

Papa : (Me regardant) Ok. Quand est-ce que l’on rencontre cette femme ?

Moi : Vous n’avez pas besoin de le faire étant donné que vous la connaissez.

Maman : C’est Ariane qui est enceinte ?

Moi : Oui maman.

Maman : Hum.

Papa : Vous avez décidé de vous remettre ensemble ?

Moi : Pas tout à fait.

Maman : (Fronçant les sourcils) Tu veux dire quoi par pas tout à fait ?

Moi : Je veux dire que nous allons être à nouveau parents mais nous n’allons pas nous remettre ensemble.

Papa : Es-tu en train de nous faire comprendre que cette grossesse est un accident ?

Moi : Non. Elle était voulue et préméditée.

Maman : Et donc c’est quoi que tu dis que vous ne vous n’êtes pas remis ensemble ?

Moi : Parce que notre relation est terminée depuis longtemps.

Papa : (Fronçant les sourcils) Va falloir que tu nous expliques sérieusement cette histoire car franchement on ne comprend rien. Tu dis que votre relation est finie mais vous planifiez de faire un enfant ensemble ?

Moi : C’est exact.

Papa : Et c’est quoi le projet ?

Moi : Je voulais un dernier enfant et je ne voulais pas me disperser alors je suis retourné vers elle pour ça.

Papa : Tu es allé vers Ariane pour qu’elle te fasse un autre enfant ?

Moi : Oui.

Papa : Sans pour autant être en relation avec elle ?

Moi : C’est exact.

Maman : (Tapant dans ses deux mains)

Papa : Et elle a accepté ?

Moi : plus ou moins.

Maman : C’est-à-dire ? C’est quoi plus ou moins ?

Moi : Ariane pense que nous sommes ensemble

Maman se met à rire mais d’un rire qui n’en est pas un.

Maman : Je dis hein, Ogoulinguendé tu es normal ?

Moi : (Silence)

Maman : Ogoulinguendé il faut me répondre, tu es normal ? Tu ne veux pas d’une femme mais tu vas lui faire un enfant ? Elle est quoi, ta mère porteuse ? Tu es sûr que tout tourne bien dans ta tête ?

Moi : (Silence)

Maman : Je ne sais vraiment pas ce qui se passe avec toi. Quand on pense avoir dépassé un cap, tu débloques un autre niveau de conneries. Ogoulinguendé c’est quoi avec toi, c’est le vampire ? C’est la sorcellerie ? C’est quoi ? Comment on doit te parler pour te faire comprendre les choses ? (Se levant) Je ne vais pas rester là pour écouter les conneries qui vont me donner la tension. Je n’ai pas tué mes parents, ce n’est pas toi qui va me tuer Jérôme, oh tu as menti.

Elle s’est levée et est rentrée dans la maison nous laissant mon père et moi à la terrasse. Ce dernier me regarde en silence.

Papa : (Après un moment) Je sais que tu n’es pas fou Jérôme alors je veux comprendre pourquoi de tels actes. Pourquoi tu as décidé de faire un autre enfant avec Ariane tout en sachant que tu ne veux plus te remettre avec elle ?

Je lui explique ma position et la logique dans laquelle je m’inscris.

Papa : (Après m’avoir attentivement écouté) Donc si je te suis bien, tu voulais poursuivre tes plans de paternité avant tes 30 ans et pour ne pas être embarrassé, tu t’es dit qu’il te serait plus facile de retourner vers Ariane pour cela.

Moi : Oui.

Papa : Et tu dis que tu as fait croire à Ariane que vous êtes à nouveau en relation pour cela ?

Moi : C’est exact.

Papa : Je vois. Donc ton projet est qu’après l’accouchement d’Ariane, tu vas lui dire que depuis tout ce temps tu lui mentais et qu’en réalité tu l’exploitais pour accomplir ton désir.

Moi : (Mal à l’aise qu’il le dise ainsi)

Papa : C’est ça ?

Moi : Plus ou moins.

Papa : Ok. J’ai cru comprendre de la bouche de tes enfants qu’il y a une femme qui est installée dans ta maison.

Moi : C’est juste une amie que j’héberge parce que son domicile a quelques soucis.

Papa : Ah, une amie tu dis ?

Moi : Oui.

Papa : Cette amie est-elle au courant de ton projet avec Ariane ?

Moi : Non.

Papa : (Poussant un rire de gorge) Hum. Mirabelle a quel âge ?

Moi : (Ne voyant pas le rapport) 24 ans.

Papa : Voilà ta jeune sœur de 24 ans Jérôme, serais-tu content de ce qu’un homme la traite comme tu le fais avec ces femmes ?

Moi : (Silence)

Papa : Je vais laisser Mira de côté pour te parler de Chloé, serais-tu content de savoir qu’un homme traite ta fille comme tu le fais avec ces 2 femmes ?

Moi : (Silence)

Papa : Voudrais-tu qu’un homme mette ta fille dans sa maison et aille dehors faire un enfant avec une autre femme à l’insu de cette dernière ?

Moi : (Silence)

Papa : Une femme célibataire avec un enfant peine à se remettre en couple car aujourd’hui beaucoup d’hommes réfléchissent énormément avant de s’engager sérieusement avec ce type de femme pour éviter des confrontations avec d’autres hommes ayant ton genre de mentalité. Ariane en a déjà 2, chose assez pénible mais tu veux lui ajouter un troisième pour l’alourdir davantage et tuer toutes ses chances de pouvoir refaire sa vie avec quelqu’un d’autre ? Tu crois que c’est facile de le faire pour une femme Jérôme ?

Moi : (Silence)

Papa : Tu ne veux pas d’Ariane mais tu lui fais des enfants pour l’empêcher de se chercher ailleurs Jérôme ? Tu trouves cela juste toi ? Tu crois qu’il suffit de dire que tu répondras financièrement et matériellement à leurs besoins en étant ailleurs ? C’est ça pour toi ta logique Ogoulinguendé ?

Je n’ai pas pu répondre à ses questions…


 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...