CHAPITRE 18: IMPRESSIONNÉ

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 18 : IMPRESSIONNÉ.

**LOYD MBAZOGHO **

Je gare le véhicule dans le parking que l’église a ménagé pour le programme, celui ordinaire ne peut pas accueillir toutes les voitures qui sont présentes.

Marwane : C’est bon ici. Au moins on a eu la grâce de trouver une place. Je ne sais pas si les gars-là sont déjà là.

Moi : Écris dans le groupe.

Il prend son téléphone et en même temps on reçoit une notification de Bhernie dans le groupe.

-Bhernie : Jérôme et moi sommes au parking dehors. Vous êtes à quel niveau ?

Marwane : Ah ils sont là.

Moi : Si tu savais pourquoi.

Il me regarde.

Moi : (Amusé) Réponds et dis-leur qu’on se retrouve devant le grand portail.

Il pianote son téléphone et on descend en prenant nos sacs pour le séjour. Je verrouille le véhicule et on va au lieu de rencontre, les deux autres se pointent en regardant partout.

Marwane : Ah finalement vous avez pu venir.

Bhernie : On ne veut pas les malédictions.

J’éclate de rire pendant que Marwane les regarde en arquant un sourcil.

Marwane : Qui devait vous maudire ?

Moi : (Riant) Le prophète Élisée.

Jérôme raconte son histoire de la lèpre de Naman pendant que je ris.

Marwane : (Après le récit) Regardez-moi celui-là, tu crois que j’ai votre temps ? Les lourdes malédictions de vos familles-là vous n’avez pas fini avec et moi je vais me fatiguer ? Quand on voit même vos vies vous 3 on sait que vous êtes déjà maudis.

Jérôme : (Riant) Oh.

Marwane : Oui. C’est pour ça que je vous ai emmenés ici.

Moi : C’est toi qui m’a emmené ?

Marwane : Oh toi là seulement laisse pardon.

Moi : Hum.

Marwane : (À Bhernie) Tes gens sont où ?

Bhernie : Maurice et Josué seront là autour de 20h, Pierre est de garde et il sort demain donc il nous rejoindra en après-midi.

Marwane : Ok. On y va.

Jérôme : Je ne savais pas qu’il y aurait autant de monde à ce séminaire.

Bhernie : Moi de même. Surtout pour un séminaire d’hommes.

Marwane : Vous pensez que comme vous fuyez le seigneur, les autres sont comme vous ? Les hommes ont compris que la vérité c’est ici.

Eux : Hum.

Marwane : En même temps ce n’est pas de votre faute. Vous marchiez avec quelqu’un qui ne vous aimait pas assez pour vous emmener à l’église.

Moi : (Roulant des yeux) Tu te sens toujours obligé de me mettre dans ta conversation ?

Marwane : J’ai cité ton nom ?

Moi : Et c’est quoi cette réflexion ?

Marwane : Tu es le seul avec qui ils marchaient ? Josué ne va pas à l’église ? Et Lucrèce ?

Moi : Hum.

Marwane : Hum bien. C’est la culpabilité qui t’attrape et d’ailleurs c’est bien de toi dont je parlais.

Moi : (Prenant mon sac) Je préfère ne pas te répondre.

Marwane : Mais tu n’as rien à dire.

Jérôme et Bhernie se sont mis à rire et je me suis tourné pour les devancer, seulement j’ai cogné quelqu’un.

Moi : Désolé, je ne vous ai pas vu.

Lui : Non ça va, ne vous inquiétez pas. (Souriant) Bonsoir tonton Loyd.

Moi : Bonsoir euh.

Marwane : Exaucé. Tu ne te rappelles plus du 4e fils de papa Lilian.

Moi : Ah oui c’est vrai. Excuse-moi Exaucé. Je me disais bien que ton visage m’était familier mais je ne savais plus où.

Exaucé : (Souriant) Ce n’est pas grave.

Marwane : C’est grave. Car il ne te connait plus parce qu’il a fui l’église depuis là. Et puis ne l’appelle pas tonton, il ne mérite pas ce titre. C’est moi que tu dois appeler tonton.

Moi : Tu es rigolo eh.

Ils se sont tous mis à rire.

Exaucé : (Riant) Si mes souvenirs sont bons tonton Loyd est plus grand que toi n’est-ce pas ?

Moi : Oui.

Marwane : Oui mais la grandeur ce n’est pas l’âge mais l’attitude et sur ce point, je suis son grand frère.

Jérôme : (Riant) C’est confirmé, le gars-là débloque.

Moi : Je vous l’ai toujours dit. Et quant à toi Jacob, jamais tu n’auras mon droit d’ainesse.

C’est seulement Exaucé qui a ri car les 2 autres ne comprenaient pas de quoi il était question.

Exaucé : (Riant) Je vois que malgré les années, vous n’arrêtez pas de vous charrier et c’est cool. Je suis content que vous soyez là pour le séminaire.

Marwane : On n’aurait raté ça pour aucune raison. Nous sommes des hommes, nous sommes célibataires et ces trois-là ont urgemment besoin de délivrance parce qu’ils vivent dans le désordre depuis trop longtemps. Et un conseil, (montrant Jérôme) celui-ci c’est Jérôme, c’est un grand fornicateur qui a une vie très instable.

Exaucé : (Riant en regardant le concerné) O-k.

Marwane : (Montrant Bhernie) Lui c’est Bhernie un grand danseur de ngozé sur la route de Cocobeach.

Exaucé : (Riant) Je vois.

Marwane : Et Loyd, il n’est plus à présenter. C’est la star incontestée de tous les temps dans cette église. Tout le monde le connait.

Exaucé : (Se retenant de rire) Ça c’est sûr.

Marwane : Voilà. Éloigne-toi de ces trois-là si tu veux conserver ta place au paradis.

Exaucé a éclaté de rire pendant que nous étions en train de regarder ce fou de Marwane en bougeant les têtes.

Moi : Et tu te trouves drôle ?

Marwane : Je ne suis pas drôle. Je préserve une âme du mal.

Exaucé : (Les larmes aux yeux) Oh non.

Malgré nous, nous avons ri de ses bêtises.

Exaucé : (Les rires dans la voix) Je m’en vais chercher mes affaires, svp attendez moi, je veux être dans ce groupe.

Marwane : Oh. Tu ne comprends pas mon conseil ?

 Exaucé : Si mais je sais exactement que c’est ici que je dois être. Je vais rapidement chercher Noah et ya Ethan. On sera ensemble durant ces trois jours de séminaire. Attendez-moi, j’arrive.

Il est parti en nous laissant en train de rire du visage confus de Marwane.

Marwane : (Soulevant sa main) Mais regardez-moi l’enfant là ? On veut le sauver et lui il veut se perdre ?

Jérôme : (Posant son coude sur l’épaule de Marwane en souriant) Tu sais les belles âmes attirent toujours du monde.

Marwane : N’importe quoi. Et enlève ton vilain bras sur moi. J’espère qu’Ethan viendra d’abord vous gronder ici comme il est toujours nerveux là, vous allez voir, riez bien….

 

QUELQUES JOURS PLUS TÔT

**JÉRÔME OGOULINGUENDÉ **

On vient de sortir de chez les parents de Maurice et nous regardons tous Marwane. En venant ici après notre départ de chez Bhernie, nous étions tous sceptiques quand il a évoqué le fait qu’il viendrait prier pour le monsieur qui était malade. J’avoue que j’étais assez intrigué par le fait qu’il parle du papa malade de Maurice dont nous ignorions tous la condition mais je les ai suivis par curiosité pour voir si réellement ils le feraient. En arrivant ici, j’ai vraiment tiqué car le cas était sérieux. Le monsieur était assez amaigri et avait du mal à tenir sur ses deux jambes. Il était d’ailleurs allongé dans sa chambre quand nous sommes arrivés et après que Maurice ait parlé avec sa mère, il est parti le chercher pour le ramener au salon. On s’est tous regardé en le voyant avant de regarder Marwane l’air de lui dire est-ce que tu es vraiment sûr de toi car il ne faut pas venir donner espoir à un homme mourant pour rien et au final ne pas y arriver.

Marwane : (Au monsieur) Bonsoir papa et excusez-nous de venir chez vous à pareille heure.

Le monsieur : (Difficilement) Ce n’est pas grave.

Marwane : Je ne sais pas si Maurice vous a un peu dit pourquoi nous sommes là.

Le monsieur : Il, il m’a dit que des amis à lui sont venus pour prier pour moi.

Marwane : C’est exact. Nous avons reçu l’instruction de la part de Dieu de venir prier pour vous afin que vous recouvriez la santé.

Le monsieur : (Incrédule) Vous êtes des pasteurs ?

Marwane : Non. Nous sommes simplement des personnes qui croyons en Dieu et au salut des hommes par Jésus. C’est ce Jésus mort et ressuscité qui nous a envoyés chez vous afin que vous soyez guéri par ses meurtrissures.

Le monsieur : (Silence)

Marwane : La parole de Dieu déclare dans ‘’ 1 Pierre 2 :24-25 LSG [24] lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. [25] Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes.’’ Jésus est mort sur la croix afin que nous soyons sauvés et il a subi toutes les injustices afin de nous guérir. Ce geste posé depuis plus de 2000 ans était pour vous papa Bouepa. Lorsqu’il se faisait crucifié, il pensait à vous car il disait en son cœur qu’il fallait qu’il passe par là pour que plus tard, vous puissiez trouver la guérison. Et aujourd’hui, il veut que vous le sachiez, qu’avant même que vous naissiez, il vous connaissait et pensait que vous aviez du prix à ses yeux. Il vous connaît par votre nom et il nous a spécialement envoyé pour vous afin que vous sachiez qu’il vous aime d’un amour infini et qu’il veut vous redonner la santé.

Le monsieur se met à pleurer et sa femme également.

Marwane : Est-ce que vous croyez que Jésus peut vous guérir ?

Le monsieur : (Bougeant affirmativement la tête, la voix enrouée) Oui, je le crois.

Marwane : Et voulez-vous qu’il le fasse pour vous ce soir.

Le monsieur : Oui, je le veux.

Marwane : Qu’il vous en soit fait selon votre foi. (Regardant Loyd) Tu veux bien prier avec moi.

Loyd : Oui.

Loyd a commencé à élever sa voix en prière pendant que Marwane était calme. Au bout de 3 minutes il s’est mis à prier et tout de suite l’atmosphère était bizarre. Je ne saurais expliquer exactement ce qui se passait mais nous avons presque tous eu le frisson.

Marwane : Seigneur nous te bénissons pour ta présence au milieu de nous. Nous te rendons grâce de ce que ton salut est rentré dans cette maison aujourd’hui. C’est toi qui nous a conduits ici pour ton enfant bien aimé que tu as décidé souverainement de guérir alors que cette guérison prenne effet maintenant.

Il s’est levé et est allé devant le monsieur avant de lui tendre la main. Maurice a voulu l’aider à se mettre debout mais Marwane a bougé négativement la tête et il a reculé.  Le monsieur a pris la main de Marwane et s’est levé tout seul.

Marwane : Reçois la guérison au nom de Jésus.

Le monsieur : (Pleurant davantage) Amen ! Amen !

Marwane a reculé et l’aspect du monsieur s’est transformé devant nos yeux. Il s’est mis à genoux et s’est mis à dire merci à Dieu en pleurant. Sa femme l’a rejoint dans le même état que lui.

Elle : Merci mon fils, que Dieu te bénisse. Qu’il vous bénisse vous tous.

Nous : Amen.

Le monsieur : (Pleurant) Je veux suivre le Seigneur et venir à l’église.

Sa femme : Moi aussi.

Marwane : Nous allons prier avec vous. Loyd tu veux bien le faire.

Loyd : D’accord. Y a-t-il d’autres personnes qui veulent également venir à Jésus.

Maurice et ses deux sœurs ont levé la main. Loyd a prié avec eux avant de les inviter à l’église le lendemain en leur indiquant où cela se trouve, puis nous sommes sortis de là.

Pierre : (Regardant son bras) Regardez comment j’ai le frisson ?

Moi : C’est ce que tu dis doucement là ? (Montrant mon bras) Regarde. (Regardant encore Marwane) Gars, donc on rit avec toi-là alors que tu es dangereux comme ça ?

Marwane : Allons-y au lieu de raconter les conneries. Je vous attends au séminaire et vous allez bien voir comment le Seigneur est dangereux.

Moi : (Regardant Loyd) Djo, donc vous faites ça hein.

Loyd a souri sans répondre. Maurice est venu une fois de plus remercier Loyd et Marwane avant qu’on ne parte de là. Je suis monté dans ma voiture et je suis rentré chez Ariane que j’ai trouvée à la terrasse avec les enfants en train de faire le tri de leurs fournitures scolaires. Les enfants sont venus me faire des câlins.

Moi : Ça va vous ?

Eux : Oui.

Moi : D’accord. Bonsoir Ariane.

Ariane : (Sans me regarder, neutre) Bonsoir.

Moi : (M’asseyant en face d’elle) Tes migraines ça va ?

Ariane : Oui.

Chloé : Papa je vais avoir un petit frère.

J’arque un sourcil.

Chloé : (Poursuivant en souriant) Maman a dit qu’elle est enceinte de mon petit frère.

Moi : (Regardant la concernée) Ah bon ?

Chloé : C’est vrai demande à Anselme.

Anselme : C’est vrai papa. Maman nous a dit que c’est parce qu’elle est enceinte qu’elle vomit tout le temps et mange les choses bizarres. On aura un petit frère.

Moi : (Neutre) Je vois.

Anselme : On a demandé à maman si on aura un nouveau père et elle a dit de te demander.

Moi : (Arquant un sourcil)

Anselme : Le père du bébé de maman sera aussi notre père ou bien on va faire comme avec tantine Pulchérie ?

Le regard de leur mère croise le mien avant qu’elle ne se lève avec les affaires des enfants pour rentrer dans la maison sans un mot.

Moi : Je vais répondre à cette question après d’accord ?

Eux : D’accord.

J’ai changé de sujet et je leur ai demandé ce qu’ils ont fait depuis hier car je n’ai pas pu venir ici après le boulot parce que Pulchérie est présentement un peu souffrante et en rentrant à la maison la veille, je n’ai pas pu ressortir. Cette journée aussi j’étais avec elle et sa petite sœur qui est venue la voir en me surprenant, je n’étais pas au courant de cette visite. C’est ainsi que j’ai dû rester là jusqu’à ce qu’elle s’en aille puis l’heure de la rencontre chez Bhernie est arrivée donc je ne les ai pas vus depuis. Leur mère ne me parle pas depuis la veille à proprement parlé. J’écoute ce qu’ils me disent jusqu’à ce qu’Ariane les appelle à l’intérieur pour je ne sais trop quoi. Au bout de 30 minutes sans les voir revenir, j’entre pour les trouver tous les trois assis sur le canapé en train de regarder la télé.

Moi : Ariane je peux te voir 2 minutes ?

Ariane : (Regardant l’écran) Je suis fatiguée, si tu as quelque chose à me dire tu peux le faire ici.

Je fronce les sourcils et continue à la regarder sans qu’elle ne fasse cas de moi.

Moi : Anselme prend ta sœur et allez à la chambre car il faut que je parle à votre mère.

Anselme : D’accord.

Ils se sont levés et sont partis.

Moi : (À Ariane) Je peux savoir à quoi tu joues ? Tu as parlé de la grossesse aux enfants ?

Ariane : (Silence)

Moi : Mougoueli ?

Ariane : (Silence)

Moi : Mougoueli ce n’est pas à toi que je parle ?

Ariane : (Zappant le dessin animé qu’ils étaient en train de suivre, silence)

Je me suis déplacé et je suis allé éteindre la télévision. Elle a tourné son visage dans ma direction avant de soupirer fortement par la bouche. Elle s’est levée en ramassant ses téléphones et a voulu me dépasser.

Moi : (Attrapant son bras) Ariane.

Ariane : (Dégageant violemment son bras) Tu me fiches la paix Ogoulinguendé tu m’entends non ? Fous moi le camp…


 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...