CHAPITRE 2: ENVIES DE GROSSESSE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 2 : ENVIES DE GROSSESSE

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Moi : Pourquoi ? Pourquoi il a pris cette décision ?

Lucia : Parce que je suis enceinte.

Moi : (Écarquillant les yeux et la bouche) Hein ?

Lucia : (Se remettant à pleurer) Je suis enceinte Lucrèce, j’attends un enfant de Bhernie.

Moi : (Silence)

Je suis tellement sous le choc que je cligne des yeux plusieurs fois pour être sûre d’avoir bien compris cette histoire. Comment ça elle est enceinte de Bhernie ?

Moi : Je, je ne comprends pas tata Luce. Tu veux dire quoi par tu attends un enfant de Bhernie ?

Lucia : (Pleurant en se cachant le visage)

Moi : (Attrapant ses mains qu’elle a posées sur son visage) Tata Luce soit sérieuse et arrête d’abord de pleurer pardon, j’ai besoin de comprendre car je t’assure que je ne te suis pas. Tu veux dire quoi par tu attends un enfant de Bhernie ?

 Elle me regarde et coule des larmes.

Moi : Tu veux me dire que là où on est présentement il y a un bébé qui est en train de se développer dans ton ventre et que c’est Bhernie le père ?

 Elle remue affirmativement la tête.

Moi : (Me levant) Mon Dieu.

Je me suis mise à faire les cent pas dans la pièce en mettant mes deux mains sur la tête.

Moi : Seigneur, ça c’est quel genre de malchance encore ? C’est quel genre de malchance ça ? Un enfant de Bhernie ? Eh Dieu. (M’arrêtant pour la regarder) Tu es vraiment sûre de toi ?

Lucia : (voix enrouée, me tendant une enveloppe) Voici les résultats de l’échographie.

J’ai pris et j’ai regardé, aucun doute, elle est bien enceinte. Je lève les yeux et je la regarde, elle a l’air désemparée, je le suis aussi car franchement je ne comprends pas. Pourquoi il a fallu qu’elle tombe enceinte de lui maintenant ? Nous avons tellement prié pour ça mais actuellement ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle et j’aurais presque voulu qu’elle ne le soit pas. Ça m’énerve tellement que mes larmes se mettent à couler toutes seules et je suis complètement dépassée. Que va-t-on faire maintenant ?

Je la regarde et je viens m’asseoir à côté d’elle avant de la tirer dans mes bras.

Moi : (Essuyant mes larmes en reniflant) C’est bon tata Luce, arrête de pleurer. Il ne faut pas oublier que tu es enceinte et ce n’est pas bon pour le bébé.

Lucia : (Voix à peine audible) Il va annuler le mariage Lucrèce, qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je vais dire quoi à la famille ? Comment je vais faire pour annoncer à la famille que j’attends un enfant de Bhernie ? Je vais commencer par où ? Et les parents de Viclaire ? Comment je vais faire pour les regarder en face ? Et toutes les personnes qui devaient venir pour ce mariage, que vont-elles penser de moi ? Qu’est-ce que je vais devenir ?

Moi : Nous n’allons pas penser à ça maintenant. (Prenant son visage en coupe) Tu te rappelles que nous avons dit que les temps et les circonstances ne sont pas de bons indicateurs pour prendre des décisions n’est-ce pas ?

 Elle remue la tête.

Moi : Alors nous n’allons pas penser à ça. Le plus important c’est le bien être de ce petit trésor qui grandit maintenant dans ton ventre. Nous aurions préféré que cela arrive dans le cadre de ton mariage et que Vic en soit l’auteur mais nous ne pouvons pas faire autrement car les faits sont là. Tu vas être maman tata Luce, tout ce que nous avions toujours voulu alors arrêtons de pleurer, tu m’entends ?

 Lucia : (Coulant des larmes) D’accord.

Moi : (Esquissant un faible sourire en posant la main sur son ventre) J’ai un petit frère ou une petite sœur qui grandit ici.

Elle esquisse un léger sourire.

Moi : Dieu est bon et il te permet à nouveau d’enfanter alors concentrons-nous sur ça. D’accord ?

 Lucia : (Essuyant ses larmes) D’accord.

Moi : (La serrant dans mes bras) Viens là.

Nous nous sommes fait un câlin pendant plusieurs secondes puis j’ai repris la parole.

Moi : On va chercher à rentrer à la maison car il se fait déjà tard.

Lucia : D’accord. Mon sac est à la cuisine avec mon téléphone.

Moi : Ok.

Je me suis levée et je suis allée les récupérer avant de revenir.

Moi : J’ai vu un sachet de nourriture sur la table à la cuisine.

Lucia : On a commandé ça cette après midi mais nous n’avons pas pu le manger car c’est là que mes malaises ont commencé.

Moi : Tu veux que j’emmène ça ?

Lucia : Non, je ne supporte pas l’odeur.

Moi : Je vais alors le mettre au frais.

Lucia : Ok.

Je suis retournée mettre ça au frais et j’ai également nettoyé l’évier dans lequel j’ai vu du vomi puis je suis allée la chercher. Elle a pris son échographie et nous sommes sorties de la maison.

Lucia : Il m’a demandé de laisser ses clés chez le gardien.

Moi : Viclaire ?

Lucia : Oui. (Essuyant une larme qui a coulé) Il m’a dit qu’en partant je devais laisser les clés chez le gardien et il va me renvoyer mes affaires.

Moi : Je vois. Tu as envie de laisser les clés ?

Lucia : Non. Je veux continuer à essayer de lui demander pardon peut-être qu’il pourra reconsidérer sa position.

Moi : D’accord. Dans ce cas allons-y, on verra quoi faire à partir de demain.

Lucia : D’accord.

J’ai ouvert la portière et je l’ai aidée à monter avant d’aller monter de mon côté puis j’ai démarré, le gardien a ouvert et nous sommes parties.

Moi : Tu as envie de manger quelque chose en particulier ?

 Lucia : Les atangas avec le lait caillé.

Je la regarde, voilà les choses de la sorcellerie en plein 23h. Si ce n’est pas l’enfant de Bhernie elle peut vouloir manger les choses comme ça ? Je suis sûre que si c’était l’enfant de Viclaire elle devait avoir de bonnes envies.

Moi : Tata Luce, je doute qu’on trouve ça à pareille heure. Les commerçantes ne sont plus dehors à l’heure là et même si c’était pour te faire le lait moi-même, il faudrait du temps pour que ça fermente.

Elle se met à pleurer.

Moi : Seigneur !

Lucia : (Pleurant) C’est ce que je veux manger Lucrèce. Je veux les atangas avec le lait.

Moi : C’est bon tata Luce, je vais trouver, je vais trouver. Calme toi stp.

Lucia : (Reniflant) Tu me promets ?

Moi : Oui. Je te promets.

Lucia : D’accord.

Elle essuie ses larmes et renifle plusieurs fois. Je réfléchis avant de prendre mon téléphone et appeler Jérôme, il décroche à la 2e tonalité.

«Jérôme : Allô mon amour. »

 «Moi : (Esquissant un faible sourire) Ta colocataire là est au courant de ça ? »

 «Jérôme : (Riant) Son problème est où dans mon mariage ? Elle était là quand on commençait ? »

« Moi : Hum. Je t’ai déjà dit de libérer la fille d’autrui au lieu de lui faire perdre son temps si tu ne veux pas d’elle. »

« Jérôme : Elle a dit qu’elle veut me nourrir tous les jours alors qu’elle le fasse, je suis qui pour refuser un bon traitement ? »

«Moi : Bref. Je n’ai pas le temps pour toi ce soir et ce n’est pas pour ça que je t’appelle. »

 «Jérôme : (Riant) Demande tout ce que tu veux bébé, ton homme est là pour satisfaire tous tes désirs. »

 «Moi : (Riant) Tu es bien malade. Pardon, tu ne connaîtrais pas un endroit où je pourrais avoir des atangas ? »

«Jérôme : Chez Bernard et Espérance. »

 «Moi : (Amusée) Tu vois quand les gens disent que t’es impoli non ? Bernard et Espérance, ce sont tes amis ? »

 «Jérôme : (Riant) Ce ne sont pas leurs prénoms ? »

«Moi : (Riant) Tu es un vrai malade. Pardon tu penses que je pourrais en avoir ? »

 « Jérôme : Ce soir ? »

«Moi : Oui maintenant même où je te parle, c’est assez urgent. »

« Jérôme : Eh madame, c’est rentré une deuxième fois ? »

«Moi : (Riant malgré moi) Va là-bas. Quoi qui est rentré ? Pardon ne m’embrouille pas. »

 « Jérôme : Dis moi déjà afin que je me prépare psychologiquement. »

«Moi : (Riant) Ogoulinguendé soit concentré, je veux les atangas et l’heure est en train de passer. »

 « Jérôme : Attends j’appelle Mira pour voir si elle peut te prendre ça et je te rappelle. »

«Moi : D’accord. »

 « Jérôme : Mais ne pense pas qu’on va en rester là car tu as des choses à me dire. »

« Moi : Va là-bas. »

Clic. J’ai posé mon téléphone et j’ai fait la manœuvre pour garer afin que je ne dépasse pas le chemin pour le carrefour Léon MBA où vivent les parents de Jérôme.

Moi : (À tata Luce)On attend qu’il nous rappelle pour voir si c’est bon.

Lucia : D’accord.

J’ai pris sa main dans la mienne et je l’ai serrée car elle avait l’air d’être perdue dans ses pensées.

Moi : Tata Luce ?

Lucia : (Me regardant) Hun ?

 Moi : Tout va bien se passer, tu comprends ?

Elle remue la tête et essuie une larme qui a coulé de son œil.

Moi : (Prenant sa deuxième main) Peu importe ce qui va se passer, je serai là à tes côtés et nous allons le surmonter ensemble comme nous l’avons fait avec les jumeaux d’accord ?

Lucia : (Esquissant un faible sourire) D’accord.

J’ai porté ses mains à ma bouche et j’y ai fait un bisou. Mon téléphone s’est mis à sonner et j’ai décroché.

«Moi : Oui mon amour. »

 «Jérôme : (Riant) Ah, toi-même tu as vu comme c’est chic non ? »

«Moi : (Riant) Pardon dis moi. »

 « Jérôme : (Riant) Passe chez les parents, Mira est déjà en train de t’apprêter un sachet, elle va t’attendre au portail. »

«Moi : (Souriant) Merci mon cœur, tu es incomparable. »

 «Jérôme : (Riant)Je le sais. Ton homme est là pour te donner tout ce que tu veux. »

 «Moi : Je n’en doute pas et à tout hasard, tu ne saurais pas où je pourrais me procurer du lait caillé à cette heure ? »

 «Jérôme : (Riant) Attends Mbazogho est normal même ? C’est comment avec l’enfant des gens ? »

J’éclate de rire car l’enfant là est terrible.

 « Moi : Ne va pas te faire de fausses idées et parle moi d’abord stp. »

«Jérôme : Je vais faire une descente chez toi demain après le boulot car je sens que tu as beaucoup de choses à m’expliquer madame. »

 «Moi : (Riant) D’accord. Mais pardon réponds moi d’abord. » 

«Jérôme : Ariane en a, passe chez elle je vais te remettre une bouteille. »

 « Moi : (Intriguée) Tu fais quoi chez Ari à pareille heure ? »

«Jérôme : (Riant) Voici l’homme noir qu’on n’aide pas. Je te montre la lune et toi tu regardes le doigt ? »

 « Moi : Ne penses même pas que tu vas m’embrouiller et tu vas bien répondre à ma question. Je finis avec Mirabel. »

« Jérôme : Ne te fais pas de fausses idées. »

« Moi : C’est ça. »

 Clic !

Moi : C’est bon tata Luce, on va prendre tes choses.

Elle me sourit et je démarre pour chez les parents de Jérôme où j’arrive en moins de 5 minutes, avant même que je ne sonne, Mira ouvre le portail et se présente avec un grand sachet d’atangas. On se fait la bise.

Mirabel : C’est comment avec les atangas ton frère et toi ?

Moi : (Souriant) Laisse mon bébé, c’est une longue histoire.

Mirabel : Et vous avez les mêmes réponses hein ? Ton frère est venu chercher ça ici avant-hier avec les tubercules en plein 2h du matin.

Je cligne des yeux plusieurs fois.

Mirabel : Et on lui demande que c’est comment, il dit c’est une longue histoire. Maman lui a dit que s’il a enceinté une femme il n’a qu’à nous dire déjà et il a nié.

Moi : (Amusée) Je ne le savais pas.

Mirabel : Ce n’était pas pour toi ?

Moi : Non. C’est toi qui m’informe même.

Mirabel : Ah.

Moi : Dis y a encore les tubercules là ?

Elle me regarde de travers et j’éclate de rire.

Mirabel : (Bougeant la tête de gauche à droite) Ce n’est pas la peine. En tout cas la vérité viendra nous trouver ici. Je m’en vais vérifier.

Moi : (Souriant) D’accord.

Elle est partie et je suis partie vers tata Luce.

Moi : Regarde le gros sachet, là même une semaine tu vas manger.

Elle sourit grandement.

Moi : J’ai dit à Mira d’aller prendre les tubercules (de manioc).

Lucia : (Les yeux brillants) Oh oui, c’est même comme ça que j’imaginais manger ça.

Le portail s’est à nouveau ouvert et elle est sortie pour venir jusqu’à nous.

Mirabel : C’est ton jour de chance. Bonsoir tantine Lucia.

Lucia : Bonsoir Mira et merci pour les produits.

Mirabel : Je t’en prie. C’est pour toi ?

Lucia a esquissé un faible sourire.

Mirabel : Je vois. En tout cas félicitations.

Lucia : Merci.

Moi : (Lui faisant un câlin) Merci encore ma puce et quand maman va demander dit que sa vraie fille est venue prendre.

On rit avant de se séparer. Je grimpe dans le véhicule avec les sachets puis je démarre après les avoir posés pour mettre le cap chez Ariane. Bien évidemment je connais la maison car j’y suis déjà allée la voir avec mes enfants. Devant son portail, j’appelle Jérôme.

«Jérôme : Oui mon cœur ? »

 « Moi : Je suis devant le portail d’Ari. »

«Jérôme : Ok, une minute. »

Clic !

Lucia : Il fait quoi chez Ariane à l’heure là ?

Moi : Il viendra nous le dire.

La minute d’après le portail s’est ouvert et il est sorti avec un sachet et il est venu jusqu’à la voiture en souriant.

Jérôme : (À ma portière, souriant) C’est comment les grandes envies à pareille heure ?

Moi : À toi de nous le dire ? Pourquoi tu es parti à 2h chercher ça chez maman ?

Il rit.

Jérôme : (Riant) Non Mira a trop le kongossa quoi, je n’ai jamais vu ça.

Moi : Ne nous distrait pas Ogoulinguendé. Tu es allé chercher ça pour qui ?

Jérôme : (Souriant) Prenez le lait vous partez, je n’ai rien à vous dire.

Moi : Tu as beaucoup à dire et d’ailleurs tu fais quoi ici à pareille heure ?

Jérôme : (Amusé)Mes enfants vivent dans cette maison non ?  Je suis là pour les surveiller.

Moi : Hein ? Attends tu te fous de nous ?

Il rit.

Moi : Tu as recommencé à coucher avec Ariane hein ?

Jérôme : (Éclatant de rire) Je n’ai rien à dire là-dessus, on se voit demain. Après le boulot comme je t’ai dit, je m’arrêterai là.

Moi : En tout cas. Je t’attends car tu as plein de choses à m’expliquer.

Jérôme : (Amusé) Et vous 2 aussi.

Moi : Donne moi mon lait pardon.

Il me le tend et je lui arrache presque des mains sous ses rires. Je le menace encore un peu puis nous rentrons à la maison. J’ai envoyé tata Luce se laver pendant que j’apprêtais ses choses et j’ai profité à appeler maman qui m’avait laissé un message pour lui dire que nous sommes à la maison, il y a effectivement un souci mais on ne peut en parler au téléphone. Elle a dit ok et nous nous sommes souhaitées une bonne nuit. L’état de Lucia se saura très tôt si jamais Viclaire maintient sa décision vu qu’il ne reste qu’une semaine. Et si c’est le cas, je préfère que ce soit elle qui le dise à la famille ou qu’elle m’en donne l’autorisation. Elle est revenue vêtue de son pyjama et je lui ai servi à manger. Après avoir avalé 10 atangas, 6 tranches de tubercules et 2 grands verres de lait comme si sa vie en dépendait, elle m’a regardée avec les yeux de quelqu’un qui n’allait pas tarder à pleurer encore.

Moi : (La tirant dans mes bras pour lui faire un câlin) Non tata Luce, ne pleure pas. Je te promets que ça va aller (Caressant son dos) nous allons nous en sortir une fois de plus. D’accord ?

Lucia : (Reniflant) D’accord. Je t’aime et je suis reconnaissante à Dieu pour ta présence à mes côtés.

Moi : (Resserrant mon étreinte) Je t’aime aussi tata Luce. Je t’aime fort (lui faisant un bisou sur le front) et nous allons toutes les deux aimer mon petit frère qui est en chemin…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...