Chapitre 2 : Lorsque le ciel s’assombrit

Ecrit par Fleurie




°°° Yannaël  °°°


Je l’ai complètement ignorée, avant de passer ma route. Elle m’a l’air si jeune, mais ce n’est pas une raison pour se comporter de la sorte. Elle sait où se mettre, si elle désire se vendre, tsuiiip. Voyez moi les conneries. Comme si cela ne suffisait pas, je vais en rajouter. Si elle pense que je suis là pour la draguer, c’est son problème, pas le mien. Je l’ai vu venir depuis mon entrée. Sa manière de me reluquer  et cette douce voix qu’elle a à mon endroit, m’ont alertées. J’ai bien d’autres inquiétudes en ce moment,  pour me remplir la tête d’inepties. Si j’étais l’ancien Yannaël, j’aurais déjà pris son contact, et en finir avec elle, afin qu’elle obtienne ce qu’elle veut. Mais hélas, ce temps est révolu. J’ai précipité les pas pour me rendre dans le bureau, comme l’allumeuse me l’a indiqué. Cette structure est vraiment hors du commun. L’architecture est simplement parfaite. Le carreau brille au point où je peux voir ma silhouette à travers celui-ci. 



J’ai légèrement frappé à la porte, en attendant une réponse. Quelques secondes après avoir entendu une voix derrière elle, je l’ai ouverte. Sur le seuil de la porte, j’ai inspiré un bol d’air en passant la tête par l’entrebâillement. Je ne dois pas laisser la colère de tout à l’heure, m’envahir. Il a le combiné du téléphone à l’oreille.  Je croise les doigts pour décrocher le poste cette fois-ci. J’en ai assez d’être un sans emploi depuis des mois. L’oisiveté me détruit à  petit feu. Je n’en peux plus…



[ … ] 



D’un pas rassuré, et confiant je me suis avancé. Il a posé le combiné et m’a invité à prendre place sur l’une des chaises.  Ce que j’ai fait sans hésiter. 



-Bonjour monsieur, dis-je avec un visage très détendu. 


-Oui bonjour monsieur ABIOLA, comment vous portez vous ? 



Il s’est levé pour me serrer la main. Je l’ai saisie en lui souriant.



-Nous remercions l’Eternel,merci, répliquai-je naturellement. 



Après les salutations de courtoisie, l’entretien a pu commencé comme cela se doit. N’étant pas un novice en la matière, j’ai fait preuve de mes atouts pour le convaincre.



-Monsieur ABIOLA, j’ai parcouru votre CV et je peux vous dire que vous avez eu d’excellentes expériences, en plus des diplômes obtenus, mais malheureusement je…




D’où me sort il encore ce mot ? 



-Dites moi monsieur, qu’il y a-t-il d’anormal sur mon CV ? Questionnai-je l’air ahuri.


-J’ignore vraiment pourquoi, mais nous ne sommes pas en mesure de vous recruter. Nous ne pouvons pas vous accepter dans notre structure. Sachant bien qu’il s’agira de travailler avec l’argent, et vos antécédents, vous voyez ce que je veux dire.



C’est à croire que tout le monde est au courant de mon passé criminel. Les nouvelles circulent très vite dans Cotonou. Et pourtant je n’en parle jamais, à mon entourage. Mais c’est injuste ce qui m’arrive. J’aimerais tant que la terre s’ouvre, pour que je puisse m’y cacher. Je suis submergé par la honte, quel déshonneur pour ma personne ! 



-Mais que se passe t-il avec mon CV. Ne suis-je pas assez compétent pour ce poste ? Ajoutai-je essayant de garder mon calme.


-Loin de là, l’entretien est terminé rentrez chez vous. Affirma-t-il en crispant ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil. 


-Je suis innocent. Permettez moi de vous prouver que je suis loyal. J’ai une famille à nourrir. Proposai-je d’une voix suggestive. 


-J’en ai fini avec vous, conclut-il sèchement.


-Mais vous devez revoir mon cas, je vous en conjure, c’est important pour moi. Le comprenez vous…


-Permettez moi de gagner du temps. J’ai d’autres candidats qui s’impatientent et attendent leur tour. Je vous remercie de bien vouloir vous en aller. Lâcha-t-il d’une voix gouailleuse.


-Je dois subvenir aux besoins de mes enfants, ma femme… Continuai-je malgré moi.



Il a contourné son bureau, pour m’ouvrir grandement la porte en me faisant signe de sortir. À pas de loups, j’ai récupéré mon chemise dossier avant de quitter les lieux le cœur en miettes. Votre allumeuse me fixait d’un regard interrogateur. Est-ce que j’ai même de compte à lui rendre, pffffff. 



Arrivé à l’extérieur, je l’ai jeté avec fureur. Je sens une colère noire m’envahir. Je suis à bout, pourquoi le destin s’acharne  t-il contre moi ? Je n’ai jamais eu trop de chance dans ma vie. Tout va de mal en pire. Mes rêves ne font que se chambouler. Je me réveille la tête pleine d’idées, pour me coucher le soir la tête remplie d’amertumes. Après des minutes à penser à ma misérable vie, je me suis enfin décidé à me lever du banc de la vendeuse de beignets. Elle a son petit commerce qu’elle gère au bord de la voie. Les passants s’arrêtent pour acheter. Tout juste à ses côtés,  se trouve une petite fille de 18 ans environ qui vend de la bouillie de manioc. Je marche pour une destination inconnue. Je marche le long de la route sans espoir, j’en assez  de cette merde.



Les coups de klaxon d’un zémidjan* m’ont tirés de ma rêverie. 



-Bèhouèdé  sin  alidji nou gnin min akoba non. Yin dji houè anan so okoutowé do ha, djimankplon. ( Quitte sur la route, imbécile. Ce n’est pas sur ma conscience que tu vas mettre ta mort ). Hurla-t-il  en me regardant à la dérobée sous son vilain casque. 


-Pffffff ! 


-Adjan kouhou, yi zo. Ni mi ko  woulou nou lè  wa do gbè mi ton min ho, mon mi non flou gbon nin. Azéto. ( Vas loin si tu désires mourir. Après avoir commises des erreurs dans votre vie, voilà comment vous errez. Sorcier ). Continua-t-il toujours en hurlant. 


-Djohédo, étè ka kan houédémin hin nonvi tché ? Amon do nou gbè ton han, bo ka do awonnou towé kèhouè. Oho djin houè min. ( Laisse le, de quoi te mêles tu mon frère ? Tu ne sais rien de sa vie, et c’est toi qui a la grande gueule. Vraiment hein ). Intervint son second, sûrement dépassé par ses propos.



Les zemidjans et leur longue tronche. On dit souvent, que c’est ce que tu aimes qui te tuera. Si le kongossa tuait, bah ils seraient tous déjà morts. Sans plus un seul regard à leur endroit, j’ai continué ma route. J’imagine la tête qu’elle fera. Je rentre une fois de plus bredouille, that’s my destiny !



Je m’appelle Yannaël ABIOLA, âgé de 32 ans, fils de deux béninois. Malheureusement, je suis le seul héritier de mes parents. Je suis marié à Charlotte depuis mon retour du Gabon, et nous avons deux  magnifiques trésors. Ce sont des jumelles, elles sont tellement adorables. J’étalerai ma vie plus tard, il y a trop de tristesse dans mon coeur.



°°° Charlotte °°°



Confortablement installée devant le poste téléviseur, je suis l’un des feuilletons de Télé Novelas. Ils diffusent en ce moment celui qui a le plus marqué la population, RUBI, la descarada. J’ai tant adoré celui là. C’est un immense plaisir de le suivre une fois de  plus. Pendant que je suis concentrée sur mon feuilleton, le bruit de la porte m’a fait redescendre sur terre. J’ai levé la tête pour le voir venir. 



Rien qu’un seul regard, et je sais déjà tout ce qui défile dans sa petite tête. Nous n’avions pas besoin de tout le temps communiquer. Immédiatement, je suis allée à sa rencontre. Sans un mot, je l’ai pris dans mes bras. Je sais qu’il n’a besoin de rien d’autre, juste un câlin lui importe à cet instant. Il a enroulé ses bras autour de ma taille. Nous nous sentons bien ainsi. Quelques minutes plus tard, je l’ai entraîné avec moi dans le canapé. Je l’ai installé avant de disparaître dans le couloir. Un quart d’heure après, j’en suis ressortie avec un plateau en main. Je ferai tout pour le voir heureux.



Je sens déjà qu’il est abattu. Deux ans, qu’il chôme à la maison, sans emploi. Malgré toutes les tentatives, les efforts fournis, il n’a pas pu avoir un poste. Je lui ai maintes fois répété de ne pas s’en faire. Ce moment n’est que temporaire. Du moment où j’arrive à subvenir à nos divers besoins, je rends grâce. Je suis convaincue qu’il ne voudra rien manger. Je compte bien lui forcer la main. J’ai réchauffé la sauce graine et la pâte, que j’ai préparées. J’ai servi le tout avec une bouteille bien fraîche de Sazenbrou.  Je l’ai trouvé le regard fixé dans le vide. Il est juste présent de corps, mais son esprit s’est déconnecté. Je me suis approchée en posant le plateau sur le guéridon. J’ai pris place juste à ses côtés. 



-Yannaël ? 



Il ne m’a pas répondu. J’ai passé mon bras par-dessus son épaule, pour le faire revenir parmi nous. 



-C’est inutile de faire cette tête chéri. Il n’est jamais trop tard pour l’heure de Dieu. C’est une durée épreuve par laquelle nous passons. Mais je suis sûre et certaine que nous tendons vers la fin. Tu verras, fais moi confiance. Dis-je pour le reconforter.


-Tu ne fais que me répétér chaque fois ces phrases débiles quand je rentre. À quand la fin lolo ?  J’en ai ma claque, tu comprends ? Je sais que tu te tues à la tâche pour que nous allons au lit le ventre plein. C’est mon devoir de le faire et pourtant…C’est toi la femme qui porte toutes ces dépenses et charges sur tes frêles épaules. Me fit-il remarquer avec un ton posé.


-Je ne t’ai jamais dit que c’était au dessus de mes capacités Yann. Lorsqu’on s’est dit oui devant Dieu, c’est bien pour le meilleur et pour le e pire. Je resterai toujours à tes côtés. Et je suis prête à manger le sable si possible. Et crois, je suis très bien même où je suis. Ne pense même pas me faire changer d’avis. 


-J’ignore le tort que j’ai pu commettre, pour subir de telles punitions. Je t’aime follement Charlotte, tu es tout pour moi. Que serais-je sans toi ? Dit-il tranquillement. 


-Je t’aime aussi mon cœur. 



Je l’ai dit en collant mon front au sien. Son souffle me caresse le visage.



-Tout ira bien, soyons patients et optimistes. Il est temps que tu manges. Tu n’as rien avalé depuis. Tu vas me dire que tu n’as pas l’estomac dans les talons, mais j’insiste. Tu ne te nourris presque plus. 



Je me suis lavé les mains. Il en a fait de même. Nous avons calmement pris le déjeuner. J’ai essayé de détendre l’atmosphère. De toutes les manières, rien n’est encore perdu. Il y a de l’espoir.



Tard dans la nuit 



Assise dans l’obscurité sur le rebord du lit, je regarde depuis un bon moment Yannaël qui dort à mes côtés. Je sais pertinemment qu’il fait juste semblant de dormir, pour ne pas que je m’inquiète. Il passe chaque fois, des nuits blanches.



Mon cœur se déchire lorsque je me réveille au beau milieu de la nuit, pour le trouver en éveil. Il s’assied souvent dans le canapé, le regard perdu, et les deux mains joints au menton. Il pourrait rester ainsi jusqu’au lever du jour sans s’en rendre compte. L’air malheureux, il est souvent présent du corps, et absent d’esprit. Ce sont les filles ou moi qui viendrons le faire sortir de ses pensées.



Je ne cesse de ressasser les derniers événements qui se sont dernièrement déroulés dans nos vies. La vie peut être parfois trop injuste. 



Quelque part dans Cotonou


 

°°° Anissa AFOUDA °°°



Je suis sur mon petit nuage depuis ce matin. Quand je pense que j’ai patienté pendant des heures pour enfin atterir sur le sol béninois. Eddy est passé me chercher à l’aéroport international de Cardinal Bernardin GANTIN. J’ai tellement hâte d’être à la maison. Après avoir rangé mes valises, je me suis engouffrée dans la voiture. Il s’est installé au côté chauffeur. 



-Je pensais que tu allais me céder la place. Hélai-je voyant qu’il hésitait tout à l’heure. 


-Tu es chez moi, je préfère le faire Ani.


-Hum, comme tu voudras Eddy.



Nous roulons depuis une quinzaine de minutes. Je commence par trouver le temps long. Pour détendre l’atmosphère embuée de sa voiture, j’ai posé ma main sur son épaule. J’ai immédiatement senti son corps frissonner.



-Bientôt ma chérie.


-J’espère bien, je commence par m’impatienter. Si tu vois ce que je veux dire. Finis-je par lancer avec un doigt dans la bouche.



Voyant que nous ne sommes pas encore proches de la maison, une audace me vient à l’esprit. Je suis consciente que c’est un peu déplacé,  mais je vais quand même me lancer. J’ai commencé par caresser le genou de Eddy, en montant progressivement vers son entrejambe. Je m’en fout que mon idée soit saugrenue, mais comprenez. J’ai passé de longs mois dans le froid, je suis en manque.



-Tu me déconcentres, que fais tu comme ça ? Interrogea-t-il en ôtant ma main.


-Dépêche toi de rentrer, je n’en peux plus.



Je suis parvenu à atteindre son sexe. Je l’ai senti dur et très gonflé sous l'étoffe de son pantalon.



-Comment veux tu que je conduise pendant que tu m’excites de la sorte ?



Je me suis juste tu, faisant mine de n’avoir rien entendu. J’ai pas envie de lui parler en ce moment. Je ne veux qu’atteindre mon but.



-Enfin, nous y sommes. S’exclama-t-il heureux !


-Il était temps chéri. 



Eddy a coupé le moteur, devant une immense maison, au portail vert. Ce dernier s’est ouvert, et il s’y est introduit. Nous sommes descendus et il m’a entraîné à l’intérieur. Tout est grand et tellement magnifique. Je me sens comme dans la maison de Kim, lol. Tout me mouille et me monte à la tête à cet instant. L'air tropical de Cotonou, chaud et humide, attise tous mes sens. Je n’ai qu’une seule envie, le sentir en moi. 



Je me suis approchée de lui pour le serrer d’une douce étreinte. Je lui ai enlacé le cou. Tout mon désir est de savourer sa douceur. J’ai envie de m'imprégner de ses odeurs, de m’enivrer de ses caresses, qui m’ont manquées pendant tous ces longs mois. J’ai une fois de plus, voulu que le temps s’arrête autour de nous. Il s’est abandonné à moi, en m’offrant son corps chaud et tendre. Il s’est immédiatement déshabillé. Je l’ai suivi dans son geste, sans plus attendre. Nous nous sommes tous les deux mis nus comme des vers de terre. Pour couronner le tout, il s’est mis à pleuvoir. Rien de plus beau, pour rendre la température plus agréable.



Je contemple évidement son sexe qui m'attire irrésistiblement. Il est d’une  beauté sous mon regard dévorateur ! Je sais qu'il se dresse pour moi, qu'il se gonfle démesurément pour me séduire. Cet homme a tout, dans sa forme, son aspect, sa couleur, son odeur, pour captiver une femme. Ces derniers m’ont rendus accro de lui.



-Approche toi Ani, je n’en peux plus.



Telle une élève docile, je me suis exécutée sans broncher à mon maître. Il m’a attiré à lui en écrasant ses lèvres contre les miennes. J’ai fiévreusement répondu à son doux baiser. Nous nous sommes embrassés à en perdre haleine.



[ … ]



J’ai ouvert les yeux, réveillée par les rayons solaires qui se reflètent à travers le rideau. En levant ma tête, j’ai réalisé que cette dernière, est posée sur le torse nu de mon homme. Je lui ai caressé  le torse. Il a bougé, sans ouvrir les yeux. La soirée a été torride, au point où nous n’avons pas réalisé que le jour s’est déjà levé. Eddy m’a fait l’amour comme un fou. J’ai pris mon pieds comme il se devait. Je me suis levée, pour ouvrir ma petite valise. J’ai fait le nécessaire avant d’aller à la cuisine. Après la besogne de la veille, mon ventre ne fait que gargouiller. J’ai une de ces faims.



Je n’ai pas trouvé grande chose dans le frigo. Eddy est ce qu’il est. Il suffit de le voir debout, pour en déduire qu’il vit tout seul. J’ai fait sortir le jambon. Je compte nous faire un petit déjeuner américain. Je me nomme Anissa AFOUDA, je suis franco – ivoirienne. Je m’étais envolé vers la France, après l’obtention de mon bac. À la fin de mon Master, j’ai fait mon stage, et j’ai été recruté, et depuis je vis à Lion. J’ai pris un congé pour être avec Eddy. Nous entretenons une relation depuis près de cinq ans. J’avoue que la distance ne favorise toujours pas les choses, mais on gère. Pendant le peu de temps que j’ai, je compte bien en profiter.



J’ai rencontré Eddy, lors d’un voyage en compagnie de mon père en France. Il était venu pour assister au mariage de sa sœur. Ça été le coup de foudre. J’avais ressenti une certaine gêne à son égard. Le lendemain, je l’avais encore rencontré dans un restaurant. À la sortie, il s’était enfin décidé et nous avons échangé les contacts. Il m’avait invité, et ce fut le début d’une belle et palpitante histoire d’amour entre nous. Nous avons beaucoup réfléchi sur le pays dans lequel s’installer. C’est frustrant, mais nous allons y remédier. Nous aimons tous les deux notre pays. Je suis dans l’architecture. Je suis une métisse, comme vous pouvez le constatez.



Nous ferons plus ample connaissance dans les prochaines lignes. 



°°° Yannaël °°°



Deux semaines après, Mike est un ami d’enfance m’a informé d’un poste de comptable  disponible  dans une structure. Je m’y suis rendu ce matin, dans l’espoir de l’obtenir. Lolo a tellement jeûné et prié en ma faveur. Je ne me rappelle plus à quand remonte la dernière fois, que j’ai mis les pieds dans une église. J’ai également arrêté de prier, car pour moi Dieu n’existe plus. Si c’était pour Lolo, il y a longtemps que j’aurais tout abandonné. C’est à croire que je suis maudit. 



Après une heure de temps, j’ai quitté l’entreprise. Une fois de plus, j’ai échoué, ou du moins ce n’était pas mon jour. Depuis tout ce temps, je n’ai rien eu. Je confirme que je suis malchanceux, et que rien ne vaut plus la peine. 



Je me suis rendu à la plage d’Erevan ce matin, pour en finir avec ma vie. Je n’ai assez, je ne veux plus vivre, plus de deux ans de galère. J’ai ôté mes chaussures. Je me suis mis à courir aussi vite que me permettent mes pauvres jambes. À la fin, j’ai commencé par marcher jusqu’à ce que l’eau atteigne le dessus de ma tête. Je me suis senti aller. Lentement, j’ai fermé les yeux, enfin je vais mourir en paix…



 *Zémidjan : conducteur de taxi moto de chez nous








Hantise