CHAPITRE 30

Ecrit par Josephine54

Virginie


Un mois était passé depuis mes fameuses nuits avec Frédéric. J'avais eu de la peine à marcher pendant près de deux semaines. Le gars n’y était vraiment pas allé de main morte. Étrangement, il ne m'avait plus fait signe.

- Tu l'as ? me demanda maman dès que j'eus franchi le seuil de la maison.

- Oui, maman, dis-je avec un sourire crispé.

Je me demandais à présent si c'était une bonne idée. Je n'avais plus eu de nouvelles de Frédéric depuis un bon mois. Je lui avais envoyé des tonnes de messages et après les premiers instants, je m'étais rendue compte que mes messages ne lui arrivaient plus. Il m'avait certainement bloquée.

- On va aux toilettes, je vais te montrer comment l'utiliser, lança maman.

Je la suivis aux toilettes et maman me donna toutes les instructions nécessaires pour effectuer mon test. Hé oui, je crois que l'heure de vérité avait sonné. Je saurais maintenant si tous mes sacrifices avaient payé. Je ne pouvais tout de même pas m’empêcher de ressentir une certaine appréhension. Pourquoi Frédéric ne m'avait-il toujours pas rappelé ? Il s'était certainement douté que j'avais eu recours à des pratiques pas très nettes pour passer ces deux jours avec lui. Il était sorti convaincu d'avoir dormi juste quelques heures avec moi, il s'est surement déjà rendu compte qu'il avait été enfermé deux jours entiers avec moi. Il aurait dû me chercher, ne serait-ce que pour manifester son mécontentement.

- C'est bon ma fille, c'est bon, s'écria maman en me tapotant sur l'épaule.

Je jetai un œil et vis, en effet, les deux lignes rouges bien évidentes sur le test de grossesse.

- Tu dois annoncer la nouvelle à ton homme, lança maman d'un ton satisfait.

- Euh... oui, maman.

Je ne savais comment lui annoncer que j'étais sans nouvelles de lui depuis notre dernière rencontre. J'allai dans ma chambre et me jetai sur mon lit. Que faire ? Comment le joindre maintenant ?

Après près de cinq jours, je décidai de prendre une autre puce et de lui envoyer un message.

" Salut Frédéric, c'est Beverly. Je ne comprends pas pourquoi tu m'as bloquée. J'ai besoin de te parler, c'est très important".

Il lut mon message près d'une heure plus tard, mais ne me répondit pas.

" Bébé, s'il te plaît, réponds-moi. J'ai urgemment besoin de te parler."

" Bébé, s'il te plaît"

Je me rendis compte que mon troisième message n'avait pas été délivré. Il avait certainement bloqué ce nouveau numéro.

Frédéric m'obligeait donc à passer à la vitesse supérieure. Heureusement qu'il était facile d'obtenir des puces dans ce pays, et ce, à vil prix.

Je me procurai donc une autre puce et lui envoyai cette fois la photo de mon test de grossesse, suivi d'un message de menace.

" Frédéric, je suis enceinte... de toi. Je t'attends aujourd'hui à 17 h à l'auberge, sinon, ta femme sera au courant de nous. Virginie."

J’émis un petit sourire de satisfaction quand je vis qu'il avait lu le message. Comme les autres fois, je n'obtins aucune réponse. Je ne m'en formalisai point. Il avait intérêt à se pointer, sinon, je mettrai ma menace à exécution.


Frédéric


Cela faisait un mois que ma vie n'avait plus de sens. Je ne savais où mettre la tête. Cécile ne m'adressait pas la parole depuis tout ce temps. Elle m'avait demandé de quitter son domicile. Son domicile, car la villa dans laquelle nous vivions lui appartenait. D'ailleurs, elle était déjà en sa possession quand j'avais fait sa connaissance. Je n'avais absolument rien et j'étais en train de tout perdre.

Après maintes résistances de ma part, Cécile avait fait appel à la sécurité et j'avais été jeté hors de chez elle comme un malpropre. Comme si je n'y avait jamais vécu ces dix dernières années.

Que faire ? Je m’étais retrouvé dans la rue du jour au lendemain, sans aucun endroit où aller. Retourner chez maman ? Hors de question. Je serais la risée de tout le quartier. J’avais pris tout le monde de haut depuis que j’étais devenu membre de la haute société.

Je logeais maintenant dans un hôtel miteux dans un quartier mal famé. J'avais préféré rester dans un endroit bon marché au cas où la situation perdurerait.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Je revenais à notre villa chaque jour à la fin de mon service. J'avais eu très peu d'occasion de la revoir. Les rares fois où je l'avais aperçue, elle était dans sa voiture. J'avais tambouriné contre sa vitre à plusieurs reprises, mais elle m'avait simplement ignoré. Je n'avais non plus revu mes enfants.

J'étais une fois de plus en train de faire le pied de grue devant notre maison, me demandant si elle était retournée aux États-Unis ou si elle se trouvait encore sur notre territoire. Lorsque j'avais vu le portail s'ouvrir, je m'étais précipité et avais bloqué la voie. Je m'étais placé devant la voiture qui en sortait et avais fait signe au chauffeur de me percuter.

Elle était alors sortie de la voiture, toute furieuse.

- Dégages de là, sinon je demande au chauffeur de te cogner, sale imbécile.

- Bébé, je t'en prie, laisse-moi t'expliquer.

- Où étais-tu pendant ces deux jours ?

- Je te l'ai déjà expliqué, j'avais eu un malaise sur la route de l'aéroport et j'ai été transporté à l'hôp...

J'avais réussi à me procurer de faux certificats d’hospitalisation. J'étais bien conscient que c'était un peu tiré par les cheveux, mais rien d'autre ne me venait à l'esprit.

- Arrête de me prendre pour une idiote, ragea-t-elle. Je vais remonter dans ma voiture, si tu es encore là, je demanderai au chauffeur de ne pas s'arrêter !

- Chérie, comment pourrais-je te mentir ? Nous avions pourtant parlé ce matin-là. Il est évident que quelque chose de grave s'est passé pour que je ne puisse pas venir te chercher à l'aéroport. Je n'étais pas bien.

J'avais pensé lui avouer que j'étais avec une fille et que cette dernière m'avait envouté, ce qui n'était pas totalement faux, mais elle aurait rapidement découvert que j'avais une liaison.

- Je retourne à ma voiture, lança-t-elle d'un ton menaçant avant de monter dans sa voiture.

Je la vis donner, d'un air féroce, des instructions au chauffeur. Ce dernier démarra sur des chapeaux de roues et je me jetai immédiatement sur le côté, évitant de justesse la voiture qui venait à haute vitesse vers moi.

Je rentrai à la maison, plus démoralisé que jamais. Que faire ? Je n'avais jamais vu Cécile aussi catégorique, et je craignais que ce soit la fin. Si je ne parvenais pas à aplanir ma relation avec ma femme, Virginie aurait de mes nouvelles.

Je me sentais à bout. J'étais au boulot en train bosser sur un nouveau dossier quand je fus convoqué dans le bureau du boss, Mr Kemajou. Je m'y rendis le cœur battant. J'espère que ce n'est pas ce à quoi je pense.

Je me sentais extrêmement anxieux depuis un mois maintenant. Je craignais sans cesse d'être viré. La famille de Cécile était majoritairement actionnaire dans cette banque. J'avais peur qu'elle ne mêle nos problèmes personnels à mon travail, déjà que je n'étais absolument pas productif ces derniers temps.

- Monsieur Mbazoa, j’ai tenu à vous rencontrer, car votre travail a connu une baisse ce dernier mois.

Monsieur Kemajou n'aurait jamais osé me convoquer auparavant. Tout le monde dans cette boite savait que j'étais l'époux de Cécile, et ils essayaient généralement de rentrer dans mes bonnes grâces. La posture rigide et hautaine de monsieur Kemajou me confirma mes craintes.

- Nous serons dans l'obligation de nous séparer de vous si vous ne vous améliorez pas.

- J'ai compris monsieur. Je traverse actuellement des problèmes familiaux, mais je...

- Vos problèmes familiaux ne m’intéressent pas, Monsieur Mbazoa. Faites ce pour quoi vous êtes payé.

C’était vraiment la fin. Monsieur Kemajou, qui avait toujours été cérémonieux avec moi, bien qu’étant mon supérieur hiérarchique, se permettait aujourd’hui de me menacer.

- D'accord, monsieur, dis-je en me levant.

- Tâchez de bien effectuer votre travail, enfonça le clou monsieur Kemajou.

Je sortis du bureau, tout honteux. Je pense que la machine était en marche et je finirai broyé par elle.

Je retournai à mon poste, la queue entre les jambes. Je me laissai tomber lourdement sur mon fauteuil, qui ne me sembla plus aussi confortable. Pour combien de temps encore ?

J'étais en train de traiter un dossier, bien que l'esprit ailleurs. Il fallait vraiment que je trouve un moyen de convaincre Cécile. Mon standing en dépendait.

Je sentis tout à coup mon téléphone vibrer sur la table. Je vis un numéro non répertorié apparaitre à l'écran. Certainement encore cette pute de Virginie. Je fus tenté de supprimer le message sans le lire, mais la curiosité fut plus forte. Je lui règlerai son compte le moment venu. Pour le moment, j'avais intérêt de me tenir à carreaux. J'avais également bloqué le numéro de Carole, ma dernière conquête, celle pour laquelle je délaissais Virginie.

J'ouvris le message de Virginie et une photo m'apparut en plein écran. J'avais l'impression qu'elle me narguait. Je savais très bien de quoi il s'agissait, pour l'avoir déjà utilisé avec Cécile.

Je me sentis tout à coup plongé dans un abîme sans fin. Que voulait faire Virginie ? Je n'avais jamais couché avec elle sans protection… à moins que… J'avais quelques vagues souvenirs des jours passés enfermé avec elle dans cette chambre. Les seules images qui me revenaient vaguement étaient celles de moi, en train de plonger en elle. Tout à coup, je me demandai si j'avais utilisé une protection. Je l'avais fait la première fois, quand je l'avais prise contre la porte. Mais ensuite ? Je n'avais plus aucun souvenir de moi enfilant un préservatif.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


J'avais toujours évité de coucher avec qui que ce soit sans protection. D’abord, pour ne pas risquer de contracter une maladie que je pourrais ensuite transmettre à Cécile, mais aussi pour éviter une grossesse, preuve évidente de mon adultère. Cécile ne m’aurait jamais pardonné un enfant hors mariage.

Je sentis tout à coup un grand froid parcourir mon échine. Un enfant serait la fin de tout. Je ne pouvais me le permettre. Je prétextai une urgence et sortis du bureau précipitamment. Je savais que je leur donnai une raison de plus pour me licencier, même si au fond, ils n'en avaient pas besoin. Je pense qu'ils essayaient simplement de le faire en faisant semblant de respecter la loi.

Je garai devant l'auberge et montai quatre à quatre les escaliers qui menaient à cette chambre qui a connu des moments de pure luxure avec Virginie. Je me sentais maintenant dégouté en parcourant ces couloirs. Un sentiment totalement en contraste avec ce que j'avais éprouvé ce fameux jour, convaincu de venir me vider simplement les bourses et retourner à ma routine. Comme la vie pouvait parfois être imprévisible. Pour une dernière partie de jambes en l'air, j'étais en train de tout perdre... tout...

Je toquai à la porte, et cette dernière s’ouvrit sur Virginie. Elle esquissa un faux sourire et fit un geste révérencieux, m’invitant ironiquement à entrer dans la chambre.

Je ne la laissai pas achever son mouvement que ma main s’agrippa à sa gorge. Je la saisis fermement par le cou et refermai violemment la porte d’un coup de pied.

Je la plaquai ensuite contre la porte et la soulevai légèrement, toujours en la tenant à la gorge. Je vis la panique la gagner tandis qu’elle se débattait. Lorsqu’elle commença à manquer d’air, je relâchai légèrement ma prise.

- Tu veux un enfant de moi ?

Elle me regarda, les yeux écarquillés, une peur sans nom y brillant.

- Tu veux un enfant de moi ? Il faudrait déjà que tu sois vivante pour l'avoir, dis-je en resserrant ma prise au niveau de son cou.

Je vis la panique une fois de plus la gagner et ses yeux se firent suppliants. Je relâchai à nouveau ma prise. Je vis une lueur de soulagement traverser ses yeux, mêlée à la peur.

- Tu as osé me droguer ? Et pourquoi donc ? Pour tomber enceinte de moi ? Bah, c'est fait, félicitations ma belle, lançai-je d'une voix démentielle, tout à la lâchant brusquement.

Elle tomba lourdement au sol et se mit à toussoter bruyamment.

- Tu vas très bien m'écouter, car je ne compte pas me répéter, dis-je en m'accroupissant à sa hauteur.

Elle hocha la tête comme une gamine.

- CE BATARD, TU VAS T'EN DEBARASSER, scandai-je.

Elle hocha à nouveau la tête, les yeux apeurés.

- Regarde-toi, pauvre idiote. Tu me fais pitié. Je vais te raconter un peu ma vie, vu que tu voulais tellement connaître ma femme. Tout ce que j'ai, appartient à ma femme et ta blague stupide de l'autre jour est en train de me couter extrêmement cher. Je suis rentré après deux jours chez moi, deux jours et j'étais censé récupérer ma femme à l'aéroport. Mais, non, où étais-je ? En train de baiser une idiote qui voulait se faire engrosser à mon insu. Voilà, c'est fait, mais seulement, le pauvre mec que je suis n'a plus le moindre sou. Tout cela grâce à qui ? À la chienne que tu es ! Ma femme m'a chassé de la maison et je suis sur le point de tout perdre, mon boulot y compris. Si tu tiens tant à garder mon enfant, bah, fais-le, mais saches que tu devras t'en occuper toute seule.

Elle me regardait maintenant, les yeux effarés.

- Tiens, voilà de quoi te faire avorter, et je ne veux plus jamais entendre parler de toi, est-ce clair ? la menaçai-je en jetant violemment quelques billets de banque sur elle.

Elle hocha une fois de plus la tête.

- Sinon, je serais obligé de terminer ce que j'ai commencé, dis-je en lui serrant à nouveau la gorge.

Elle me regardait maintenant d'un air suppliant. Je la bousculai rudement et sortis de la chambre.


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Manipulation sentime...