Chapitre 29

Ecrit par Josephine54

Frédéric Mbazoa


Je sortis de l'appartement en coup de vent et me dirigeai en courant vers ma voiture. Bon sang, que m'avait-il pris de rejoindre Virginie à cet hôtel ? pensai-je avec rage. Elle ne m’intéressait même plus. Je cherchais simplement le moyen de m'en débarrasser, de manière douce, évitant les éclats vu ma condition matrimoniale.

Virginie m'avait envoyé ces photos aguichantes et je n'avais pu résister à l'envie de la rejoindre. J'avais couru comme un chien en chaleur. Je l'avais baisée à la hauteur du feu qu'elle avait allumé en moi. J'étais sur le point de m'en aller quand elle m'avait lancé ce regard suppliant. La table était déjà disposée et je me sentais le plus gros des goujats de m'en aller ainsi, juste après avoir pris mon pied. Et comme je le disais tantôt, je voulais une séparation sans douleur. Je comptais lui faire croire que ma femme avait découvert notre liaison et qu'elle m'avait demandé de faire un choix entre elles. Je lui aurais dit que bien évidemment, après toutes ces années de mariage et nos deux enfants, je ne pouvais me séparer de ma femme ainsi. Je devais lui faire avaler la pilule avec douceur. Que je me séparais d'elle à regret, mais que je serais retourné vers elle une fois le problème de ma femme réglé.

Je m'étais assis dans l'intention de simplement gouter à mon assiette et j'aurais trouvé une excuse pour m'échapper le plus vite possible. J'avais ensuite posé le regard sur Virginie et ses photos et vidéos m'étaient revenues en esprit. J'avais alors tout balancé de la table et m'étais jeté une fois de plus sur elle.

La fatigue avait certainement eu raison de moi et je m'étais endormi. J'avais sursauté dans mon sommeil qu'il était déjà 16 heures. J'avais passé la nuit dernière avec une jeune femme que j'ai récemment connu. J'avais passé la nuit entière à m'envoyer en l'air avec elle. J'étais arrivé au travail ce matin complètement lessivé, mais Virginie avait réussi par ses vidéos à réveiller mon petit soldat que je pensais dans un coma profond, surtout après le dur combat qu'il avait mené toute la nuit.

J'entrai dans ma voiture et mis le moteur en marche. J'étais sur le point de rappeler ma femme quand je vis apparaître à l'écran de mon téléphone "Cécile mon cœur".

- Allô bébé, ton vol a-t-il déjà atterri ?

- Où étais-tu bon sang ? Ça fait deux jours que nous sommes là et tu n'as même pas daigné venir nous chercher à l'aéroport ! hurla Cécile.

- Mais, bébé, que racontes-tu ? Nous avons parlé ce matin et je t'ai dit que je viendrais te chercher. Je sais que je suis un peu en retard, mais je suis en train d'arriver à l'aéroport, d'ailleurs, je ne suis plus loin, mentis-je.

Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi elle avait autant appelé pour à peine une heure de retard. Nous avions parlé ce matin juste avant qu'elle ne prenne son vol. Elle était censée atterrir à 16 h et là, il est à peine 17 h. Pourquoi faire tout un drame pour à peine une heure de retard ?

- Tu t'es drogué ou quoi ? Nous avons parlé il y a deux jours, hurla Cécile.

- Comment cela deux jours ? m'exclamai-je.

- Je crois que tu te fous de ma gueule.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Bip bip bip. Cécile avait raccroché. J'étais simplement hébété. Cécile affirmait que nous avions parlé il y a deux jours de cela ?! C'était impossible. J'étais allé rejoindre Virginie à l'auberge à 11 h 30 et il était à peine 17 heures.

Un mauvais pressentiment me saisit tout à coup. Je garai brusquement la voiture en bordure de route et entrai immédiatement dans l'historique des appels. Je vis avec horreur que les premiers appels étaient arrivés il y a effectivement deux jours ! What ?! Comment est-ce possible ? Je m'étais rendu à mon service ce matin, non... il y a apparemment deux matins pour bosser et j'avais rejoint Virginie à l'auberge. Comment deux jours pouvaient-ils passer sans que je me rende compte de rien ? Putain, j'étais dans la merde jusqu'au cou !

J'avais passé la nuit dernière avec ma nouvelle conquête vu que Cécile arrivait au pays. Elle comptait y passer deux semaines. J'avais fait le plein durant la nuit sachant que je devais me tenir à carreaux durant les deux prochaines semaines. Mais quand Virginie m'avait envoyé ses photos et vidéos, je n'avais pu résister. Je comptais juste prendre rapidement mon pied, retourner au travail et aller tranquillement chercher ma femme cet après-midi à l'aéroport.

Je sentis une grande tension me gagner. Ma gourmandise me tuera. J'avais été satisfait de la nuit que j'avais passée avec Carole. Pour quoi avoir cédé à Virginie ? Bon Dieu !

Que pouvait-il s'être passé pour que je perde autant la notion du temps ? Je n'y comprenais rien !

Je repensai à ma sortie des toilettes plus tôt, non Frédéric, il y a deux jours. J'étais déjà habillé et je comptais me rendre directement à mon service. Virginie m'avait bloqué avec ses yeux larmoyants et avaient insisté pour qu'on partage le repas ensemble. Elle y avait certainement mis quelque chose. C'était la seule explication possible. Je n'avais pratiquement pas de souvenir de ces deux derniers jours. Tout ce qui me revenait vaguement à l'esprit, c'était moi, lui faisant sauvagement l'amour, moi, toujours perdu dans ses anneaux. Je n'avais aucun souvenir de conversation échangée avec elle, rien de rien.

Mon Dieu, elle avait osé ? Que m'avait-elle fait avaler bon sang ! Quels effets pourraient avoir ces substances sur moi ?

Tout cela passait en second plan pour le moment. Il me fallait résoudre mon problème avec ma femme.

J'étais marié depuis une dizaine d'années à Cécile. Cécile était mon ainée de quinze ans. Je l'avais connue pendant mes premières années en fac. J'avais tout juste vingt ans et elle trente-cinq.

J'avais à peine fini mon baccalauréat et étais fraichement inscrit à l'université. Je l'avais rencontrée lors d'une sortie avec des potes. J'avais été au départ réticent vu la différence d'âge entre nous, mais mes amis avaient réussi à me convaincre de lui donner une chance.

- Mon frère, t'es bête ou quoi ? Regarde ta vie. Tu fais quoi ici en fac ? Et après ? Que comptes-tu faire ? Cette femme peut t'ouvrir tellement de portes !

- Mais, elle est trop vieille, avais-je répliqué.

- Et alors ? Ne regarde pas ça. Regarde plutôt ce qu'elle peut apporter dans ta vie.

J'avais finalement accepté un premier rendez-vous avec elle. Elle m'avait invité dans un restaurant haut de gamme et avait tout pris à sa charge. Quand nous nous étions séparés ce premier jour, elle m'avait remis une enveloppe de 50.000 francs. J'avais cru que j'étais dans un rêve.

- Pouvons-nous nous revoir demain ? avait-elle demandé.

Elle n'avait rien perdu de ma réaction quand mon regard s'était posé sur l'argent.

- Euh... bien-sûr, avais-je répondu.

Nous nous étions revus le jour d'après, mais à ma grande surprise, elle m'avait donné rendez-vous chez elle. J'avais alors découvert une luxueuse villa. Nous avions fait l'amour ce jour-là pour la première fois. Elle m'avait une fois de plus remis de l'argent au moment de nous séparer.

J'avais alors pensé n'être pour elle qu'un homme qui pourrait la dépanner quand elle aurait des envies. Je répondais toujours présent à ses rendez-vous, mais étrangement, ce n'était pas seulement pour des parties de sexe.

- Que comptes-tu faire dans ta vie ? m'avait demandé Cécile.

- Je ne sais pas trop, pour le moment, je vais en fac. On verra bien.

- Mais qu'aurais-tu voulu faire ?

- J'ai toujours adoré les ordinateurs, avais-je répondu.

- Tu sais, je viens d'une grande famille. Nous avons des contacts un peu partout. Dans ce pays, il faut avoir le bon réseau. Je pourrai me renseigner pour te faire entrer à polytechnique.

- Tu ferais vraiment ça pour moi ? avais-je demandé.

- Oui, bébé, je ferai tout pour toi. Je t'aime tellement.

- Je t'aime aussi, m'étais-je senti obligé de lui répondre.

J'avais cru que c'était simplement du bluff, mais quelques mois plus tard, j'étais effectivement admis au concours de cette prestigieuse université. Cécile avait insisté pour que nous nous mariions avant le début des cours.

Nous nous étions donc mariés dans la stricte intimité et j'avais aménagé dans sa luxueuse villa. J'avais finalement un avenir florissant devant moi, mais je n'avais pas de vie. Cécile surveillait tous mes faits et gestes. Je n'avais pas d'amis. Elle avait insisté pour que je coupe les ponts avec eux. Je rendais visite une fois par mois à ma mère et c'était tout. Cécile ne me concédait pas plus.

Avant que je ne finisse mon cursus universitaire, j'étais déjà papa de deux enfants. Cécile avait jugé que c'était le moment. Elle avait simplement planifié quand et comment.

Quand j'avais fini la fac, j'avais rejoint cette banque dont le père de Cécile était le principal actionnaire. Toute ma vie était entre les mains de Cécile.

J'avais commencé à travailler il y a trois ans et Cécile m'avait informé qu'elle irait aux États-Unis pour une série de masters qui durerait près de cinq ans. J'avais failli sauter au plafond quand elle m'avait annoncé la nouvelle. J'aurais enfin le droit d'aller et venir à ma guise.

- J'irai avec les enfants. Ils sont encore tout petits. Nous reviendrons très souvent te rendre visite.

Mes enfants avaient en effet tout juste 2 et 5 ans. Ils étaient donc partis et Cécile revenait en effet chaque deux mois pour passer deux semaines avec moi.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Juste après son départ, j'avais fait la connaissance de Virginie. Cécile avait remarqué que j'étais désormais moins disponible.

- J'espère pour toi que tu ne me trompes pas. Comme je t'ai fait, je peux te défaire. Et crois-moi, je vais m'assurer que tu ne puisses jamais trouver du travail dans ce pays.

- Mais non, bébé, que racontes-tu ? m'étais-je écrié.

Je roulais maintenant en direction de la maison. Comment justifier deux jours d'absence ? Que pouvais-je raconter, bon sang ! Que j'étais hospitalisé ? Je n'osais pas rappeler Cécile.

J'arrivai finalement devant la maison et le gardien se précipita pour m'ouvrir. Je garai la voiture le cœur battant. Mon Dieu, je n'étais pas prêt à tout perdre. Je m'étais déjà habitué à cette vie de luxe que m'offrait Cécile, et je ne voulais en aucun cas recommencer à zéro, déjà que Cécile m'avait promis de me pourrir la vie en cas de tromperie. Virginie entendra parler de moi.


Arthur



Beverly sortit des toilettes et marqua un temps d’arrêt quand elle se rendit compte que je tenais son téléphone dans mes mains.

- Qui est Benjamin ? demandai-je à Beverly.

- Euh... euh... répondit Beverly.

- Beverly, je te parle, m'exclamai-je. Je pensais que tu passais la soirée avec Amanda. Tu me trompes, c'est ça ?

- Non, bébé, répondit Beverly. J'étais effectivement avec Amanda hier. Benjamin est un ancien client du bar. Il m'a reconnue et s'est rapproché pour nous saluer.

- Il parle d'avoir passé la soirée avec toi, Beverly ! Ne me prends pas pour un con.

Je commençai à faire des allers et venue dans ma chambre. Je n'y aurais pas accordé tout ce poids s'il n'y avait pas cette idée de voyage.

- S'il te plaît, chéri, écoute-moi. Il est venu nous saluer et a proposé de s'asseoir avec nous.

- Pourquoi a-t-il ton numéro ? Donnes-tu ton numéro à tous les clients du bar ? Tu veux te prostituer, c'est ça ?

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase qu'une gifle m'arriva en pleine figure.

- Je ne te le permets pas, je ne te le permets pas, hurla Beverly en se saisissant de son sac.

Elle marcha rapidement vers la porte. Je fus plus rapide et l’arrêtai avant qu'elle ne pose la main sur la poignée de la porte.

- S'il te plait, ne t'en va pas. Je t'en prie, bébé, dis-je d'une voix suppliante. Je suis désolé pour mes mots, ils ont dépassé ma pensée.

- Arthur, t'ai-je jamais donné de raison de douter de moi ? demanda Beverly d'une voix meurtrie.

- Non, bébé, pardonne-moi, je t'en prie. Tu sais, j'ai tellement peur.

- Mais de quoi donc ? demanda Beverly d'un air stupéfait. Je suis à toi.

- Je sais, bébé. Je le sais. C'est cette histoire de voyage qui me prend la tête. J'ai tellement peur de te laisser et que tu m'oublies dès que je tourne le dos. Je vois bien tout l’intérêt que ces hommes te portent. Je ne supporterai pas de te perdre.

- Bébé, murmura Beverly. Je suis à toi et rien qu'à toi. Tu sais, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter, moi aussi. Et si arrivé là-bas, tu rencontres une femme qui te plaît vraiment, et si tu m'oublies ? Qu'est-ce que je deviendrai à t'attendre ici comme une folle ?

- Ça n'arrivera pas. Ça n'arrivera pas, bébé. Regarde-moi, tu es ici, rétorquai-je en ancrant mon regard au sien et en posant sa main sur ma poitrine. Tu es ici et tu as occupé tout l'espace. Il n'y a de place pour personne d'autre, as-tu compris ?

Je hochai la tête comme une petite fille.

- Je t'aime, chérie.

- Je t'aime aussi.

J'échangeai un long baiser avec elle.

- Je ne veux pas savoir comment ce Benjamin a fait pour avoir ton numéro, mais je ne veux plus que tu sois en contact avec lui, est-ce clair ?

Elle hocha une fois de plus la tête. On passa le reste du temps à se lover avant que chacun de nous ne se rende à son lieu de service.

Manipulation sentime...