Chapitre 35

Ecrit par Josephine54

Arthur J'étais à la maison à attendre Beverly. Je ne tenais pas en place. Je marchais de long en large dans ma petite chambre. Chaque fois que j'entendais des pas se rapprocher de ma porte, je m'interrompais pour me rendre précipitamment à la porte. Je l'ouvrais pour découvrir quelqu'un qui passait simplement son chemin. Je claquais la porte et reprenais mes mouvements. - Je t'attends chez moi, tout de suite, avais-je hurlé plus tôt au téléphone. Je ne lui avais pas donné l'occasion d'en placer une et j'avais immédiatement raccroché. J'espère qu'elle avait vraiment l'intention de venir. Nos quartiers étaient voisins et elle n'avait pas besoin de plus de trente minutes pour rejoindre mon domicile. Je fus tenté un moment de la rappeler pour m'assurait qu'elle venait effectivement chez moi, mais je décidai d'attendre une autre demi-heure. J'étais encore en train de tourner en rond dans ma chambre quand j'entendis toquer à la porte. Je me précipitai à ouvrir et je découvris Beverly sur le seuil, la tête baissée. Je me plaçai sur le côté et elle entra toujours en évitant de croiser mon regard. Je refermai la porte et me tournai vers elle. - Beverly, l'appelai-je d'une voix ferme. Où étais-tu ? - Euh... euh... j'étais... Mon cœur commença immédiatement sa course effrénée dans sa voiture. À interpréter sa posture, sa voix hésitante, sa manière d'éviter mon regard, je commençais à penser que sa mère n'avait pas menti. - Beverly, tu vas me répondre, bon sang, hurlai-je en envoyant un coup de pied contre mon mini-frigo. Beverly sursauta à ma phrase et recula brusquement. - Où étais-tu Beverly ? répétai-je. Il est évident qu'elle n'était pas chez elle pour hésiter autant à me répondre. De pires scénarios commencèrent à germer dans mon esprit. Était-elle avec lui ? Me trompait-elle ? Rien que d'y penser, j'eus envie de tout détruire dans ma chambre. - Beverly, je vais te poser la question une dernière fois. Où étais-tu ? Devrais-je dire avec qui étais-tu ? demandai-je d'une voix rageuse. Beverly sursauta et eut un autre mouvement de recul. - Arthur, s'il te plaît, asseyons-nous pour parler librement. Pourquoi es-tu en colère ? - Beverly, où étais-tu ? Je te prie de répondre à ma question. - En fait, j’ai trouvé un nouvel emploi. Je m’y rends parfois pour mieux comprendre son fonctionnement avant de commencer officiellement. - Dépuis quand ? demandai-je. - Trois semaines, répondit-elle d'une petite voix. - Pourquoi ne suis-je pas au courant ? Tu penses que je n'ai pas le droit de savoir ? demandai-je d'une voix meurtrie. - Non, bébé. Ce n'est pas cela. C'est juste que nous n'avons plus eu le temps d'en parler. - Beverly, comment as-tu trouvé ce travail ? Une expression de honte traversa immédiatement son regard. - Euh... euh... c'est un ami à moi qui me l'a proposé, répondit-elle d'une voix hésitante. - Qui ? demandai-je d'une voix coupante. - Euh... <br> <br> Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure) <br> <br> - Beverly, arrête de te moquer de moi, tu veux ? Je sais parfaitement que c'est Benjamin qui t'a trouvé ce travail. Elle sursauta à ma phrase et me regarda comme si je tombais de la lune. - Comment... comment ?! hoqueta-t-elle. - Ta maman m'a appelé tout à l'heure pour me narguer et me demander de libérer ta vie. Que tu n'avais rien à faire d'un malfrat comme moi et que tu avais trouvé un vrai homme. Que je ne t'avais rien apporté de bon en trois ans et Benjamin t'avait sorti de ton bar miteux, dis-je d'une voix meurtrie. - Bébé, murmura Beverly en essayant de se rapprocher de moi. J'eus immédiatement un mouvement de recul. Si elle me touchait, j'étais capable de commettre un meurtre. - Chéri, reprit Beverly d'une voix douce, laisse-moi tout t'expliquer. Asseyons-nous. Je restai debout et la regardait simplement. Elle soupira en réalisant que je n'avais aucune intention de m'exécuter. - Le jour que j'ai revu Benjamin, j'étais avec Amanda. Il nous avait raccompagnées toutes les deux. Nous avions déposé Amanda et il m'avait ensuite raccompagnée à la maison. Il avait garé la voiture au même moment que maman qui sortait de la maison pour vider un seau... Elle me raconta qu'elle l'avait bloqué quand j'avais découvert son message. Il s'était présenté chez elle près de trois mois plus tard pour lui offrir cet emploi. Elle avait accepté. - Bébé, qu'aurais-je dû faire ? Il me proposait le triple de mon salaire pour de meilleures conditions de travail. Tu sais à quel point j'ai de la peine à travailler dans ce bar la nuit. Je subis tout le temps des attouchements et ce n'est pas prudent de traîner tard pour une femme. Tu t'en iras peut-être, je devrais recommencer totalement avec Valéry et lui laisser tout de même une partie de mon salaire. Ici, je pourrais même m'y rendre à pied, gagnant trois fois plus. - Pourquoi n'en avoir pas parlé avec moi ? - Bébé, tu n'aurais jamais accepté. - Et tu penses que c'est normal de le faire dans mon dos ? demandai-je. - Non, bébé. J'en avais tellement honte. J'étais tellement embarrassée. Autant te dire toute la vérité. Elle me raconta ensuite que ce dernier s'était présenté chez eux avec des fournitures scolaires pour ses frères. - Que lui donnes-tu en échange ? Tu ne vas pas me faire croire qu'il fait tout cela et n'a jamais obtenu le moindre bisou de toi ? - Je te jure sur ma vie qu'il n'y a rien entre nous, s'écria-t-elle d'une voix sincère. Le problème, c'est maman qui me pourrit la vie tous les jours avec lui. Elle me dit que sa maman lui met une forte pression afin qu'elle se sépare de moi et se mette en couple avec lui. Bon Dieu, s'il fallait vraiment que je m'en aille, comment être serein en laissant cette situation dans mon dos ? Que faire ? Demander à Beverly de renoncer à cet emploi ? En avais-je le droit ? Le pouvoir ? De continuer à travailler dans ce bar dégoutant ? Je n'étais déjà pas tranquille de me savoir dans un autre continent et elle, travaillant la nuit dans ce local pourri. Mais, aller travailler pour ce Benjamin, n'était-ce pas se jeter dans la gueule du loup ? C'était vraiment une impasse, devoir choisir entre la peste et le choléra. Je me laissai tomber lourdement sur mon lit et portai les mains à ma tête. Je sentais tout à coup une migraine poindre à l'horizon. Je regardais Beverly qui me regardait à son tour. Les mots étaient superflus. Je ne sus à quel moment, je fus gagné par le sommeil. Toujours est-il que je me réveillai dans une chambre plongée dans le noir. Beverly me serrait très fort contre elle. Elle s'était aussi endormie. Je regardais son visage et me demandais si j'étais en mesure de laisser quelqu'un d'autre jouir de ce spectacle. Elle avait dit que sa mère lui mettait la pression pour qu'elle se sépare de moi. Je repensais tout à coup à quel point cette maman était machiavélique. Beverly m'avait confié ses machinations avec sa sœur et qu'elle ignorait désormais cette dernière avec sa grossesse qu'elle avait orchestrée du début à la fin. <br> <br> Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure) <br> <br> Beverly était-elle capable de lui tenir tête après mon départ, et ce, pour de longues années ? Cette femme était capable de tout pour des billets de banque, et ce Benjamin en avait apparemment. Je sentis mon cœur reprendre sa course dans ma poitrine. J'avais l'esprit en ébullition. Que faire ? Beverly se mit à se remuer dans son sommeil, signe qu'elle allait se réveiller d'un moment à l'autre. Elle ouvrit ensuite lentement les yeux et me trouva à la fixer. - Je t'aime, soufflai-je. Plus que tout. - Je t'aime aussi bébé, répondit-elle d'une voix douce qui me remua. On se mit à s'embrasser à en perdre haleine. Je lui fis l'amour ce jour-là, comme jamais, comme si ma vie en dépendait. Une semaine passa après ce fameux jour. Je n'avais plus l'esprit tranquille. Beverly passait maintenant beaucoup de temps en ma compagnie, mais je n'étais plus serein. Que se passerait-il une fois mon dos tourné ? Je n'avais plus osé lui parler de la proposition de travail de ce Benjamin, et elle non plus. De manière explicite, c'était devenu un sujet tabou. Que comptait-elle faire après mon départ ? - Chérie, j'ai beaucoup réfléchi à cette situation que nous vivons et j'avoue être vraiment inquiet. - Je te comprends, mais il n'y a vraiment pas de raison. J'ai la tête sur les épaules et je ne saurais me laisser embarquer dans les histoires de maman. - Pour combien de temps, bébé ? demandai-je. - Le temps qu'il faudra pour que nous soyons réunis. - J'avais pensé à ceci... Je lui énonçai mon plan et Beverly m'écoutait religieusement. Ses s'agrandirent sous l'effet de la surprise au fur et à mesure que je parlais. - Bébé, es-tu sûr de toi ? demanda-t-elle. Que pensera ton frère de tout cela ? - Chérie, j'ai besoin de savoir si tu es partante. Si tu m'aimes vraiment, cela ne devrait pas te poser de problème. - Bébé, permets-moi de réfléchir. Tu sais que tu es toute ma vie, mais ce n'est pas aussi facile. - Pas de problème. Fais-moi savoir dès que possible. Beverly me rappela une semaine plus et me donna son accord. J'avais simplement envie de sauter au plafond. <br> <br> Benjamin <br> <br> J'étais installé dans mon bureau quand je reçus un appel de ma future femme. Un large sourire se forma sur mes lèvres. - Oui, allô, répondis-je en essayant de maintenir un ton neutre. - Bonjour Benjamin, comment vas-tu ? - Je vais bien, ma belle. Et toi ? - Je vais bien. En fait, je t'appelais pour t'informer que j'ai un peu de soucis ces derniers temps. Je ne pourrais pas me rendre aussi souvent au supermarché. - Rien de grave, j'espère. - T'inquiète, rien de grave. Je raccrochai d'un air pensif. Beverly avait été courtoise, mais un peu froide. Que se passait-il ? Je décidai d'appeler sa maman pour en avoir le cœur net. Quand je m'étais rendue chez elle pour la rencontrer, je l'avais informée de mes intentions. Eh oui, sa maman était ma principale alliée dans ma quête de Beverly. J'avais l'avantage qu'elle ne supportait pas l'actuel copain de sa fille. Elle m'avait confié que ce dernier était un bandit. En plus, sans grand risque de me tromper, cette maman était particulièrement sensible aux billets de banque. J'avais bien remarqué son sourire en coin quand elle m'avait questionné sur ses activités. - Maman, j'aime ta fille de tout mon cœur. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle m'accepte dans sa vie. J'ai déjà tout essayé, lui avais-je dit. - Mon fils, j'ai eu le temps de t'observer. Tu es une bonne personne. Considère que ma fille est déjà tienne. Je me charge d'elle. - Maman, permets-moi d'avoir quelques doutes. Beverly est très coriace. - C'est un petit problème, mon fils. Je te promets qu'avant la fin de l'année, nous aurions célébré votre mariage. - Amen maman, amen. Je lui avais apporté quelques présents et j'avais vu son visage s'illuminer. Bien évidemment, en partant, je lui avais remis de l'argent pour ses besoins personnels. Elle m'avait remercié pendant une demi-heure. Je pris mon téléphone et lançai l'appel vers le numéro de sa mère. - Bonjour mon fils, comment vas-tu ? - Bien maman, mais je suis inquiet maman. Ma femme vient de m'appeler pour me dire qu'elle ne pourra pas venir au travail cette semaine. Même si elle n'a pas encore commencé, je ne l'ai pas sentie aussi enthousiaste que d'habitude. - Je ne suis au courant de rien, répondit sa mère d'un air pensif. - Essaie d'en savoir plus, s'il te plaît, maman. Tu sais que je l'aime énormément et j'ai l'intention de faire d'elle une grande femme. Je savais qu'avec ces paroles mielleuses, sa maman était capable de déplacer des montagnes. - Ne t’inquiète pas, mon fils. Même s'il devrait avoir n'importe quel problème, considère que c'est résolu. - Merci maman. Au fait, je viens de te faire un transfert pour ce que tu m'avais demandé. - Ha, j'ai un beau-fils valable. Merci mon garçon. - De rien maman. Je raccrochai un peu rasséréné. Je savais que sa mère découvrirait le problème s'il y en avait et le petit dépôt d'argent que je venais de lui faire l'aidera à ouvrir mieux ses yeux.


Manipulation sentime...