Minuit et cinq minutes.

L’air était lourd, chargé de tension. 

À l’extérieur de la maison d’Idriss, les hommes de Souleymane s’avançaient prudemment dans l’ombre, scrutant les moindres mouvements. 

Ils avaient reçu des instructions précises : neutraliser tout obstacle et attendre le signal de Souleymane avant d’attaquer la résidence principale.

À l’intérieur, Fatima était éveillée. 

Elle sentait que quelque chose n’allait pas. 

Son instinct lui dictait de rester sur ses gardes. 

Serrant son voile autour de sa tête, elle jeta un regard inquiet vers sa fille Aïcha endormi dans son berceau.

— "Ya Allah, protège-nous..." murmura-t-elle.

Dans la rue voisine, Idriss observait la scène à travers les jumelles nocturnes que Malik lui avait fournies. Son cœur battait calmement, prêt à l’action.

Karim, posté sur le toit, murmura à travers son oreillette :

— "Ils sont exactement là où on les attendait. 

Donne-moi le feu vert."

Idriss prit une profonde inspiration avant de répondre.

— "Attendez encore... Je veux Souleymane."

***Noura***

Pendant ce temps, dans un appartement luxueux du centre-ville, Noura Doumbia était assise sur le canapé, le regard vide. 

Elle savait que son frère préparait quelque chose d’irrémédiable cette nuit.

Un bruit de clés dans la serrure la fit sursauter.

Souleymane entra d’un pas rapide, son visage fermé.

— "Tu as quelque chose à me dire, Noura ?"

Elle tenta de garder son calme.

— "Je ne vois pas de quoi tu parles."

Il s’approcha lentement d’elle et s’assit en face, ses yeux perçants scrutant chaque détail de son expression.

— "Tu crois que je suis stupide ?

" Sa voix était tranchante. "

Tu étais en contact avec Idriss. 

Tu l’as prévenu."

Noura sentit un frisson lui parcourir l’échine.

— "C’est faux."

Souleymane sourit, mais c’était un sourire cruel. 

Il sortit son téléphone et fit défiler quelques messages.

— "Je t’écoute... Comment expliques-tu ça ?"

Elle baissa les yeux vers l’écran et vit son propre message à Idriss.

Un piège.

Son souffle se coupa.

— "Souleymane...

 Tu vas trop loin. 

Un enfant est en danger."

Son frère éclata d’un rire glacial.

— "Et alors ? 

Depuis quand as-tu des scrupules ? 

Tu penses que moi, je vais hésiter ? 

Ce soir, tout sera terminé."

Il se leva brusquement.

— "Garde-la ici. 

Je m’occupe du reste."

Deux hommes armés entrèrent dans la pièce. 

Noura comprit alors qu’elle était une prisonnière.

Aux abords de la maison, les hommes de Souleymane progressaient en silence.

C’est à ce moment-là qu’Idriss donna enfin l’ordre tant attendu.

— "Maintenant."

Un coup de feu retentit, brisant le silence de la nuit.

Les hommes de Souleymane se dispersèrent aussitôt, cherchant à comprendre d’où venait l’attaque. 

Mais ils étaient cernés.

Des tirs de sommation éclatèrent de plusieurs directions.

 La police, alliée à Idriss, surgit pour bloquer les issues. 

Pris au piège, certains tentèrent de fuir, mais ils furent rapidement neutralisés.

Karim descendit du toit et s’approcha d’Idriss.

— "Où est Souleymane ?"

Idriss serra la mâchoire.

— "Pas là. 

Il a dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond."

Il sortit son téléphone et appela Noura.

Pas de réponse.

— "Il sait pour elle."

Malik hocha la tête.

— "On doit la retrouver avant qu’il ne soit trop tard."

***Noura

Dans l’appartement où elle était retenue, Noura savait qu’elle n’avait plus beaucoup de temps.

Elle observa discrètement la pièce et repéra un couteau posé sur une table basse.

— "Si je ne fais rien, je suis morte."

Rassemblant tout son courage, elle feignit un malaise et s’écroula sur le sol.

— "Hey ! Qu’est-ce qu’elle a ?" lança l’un des hommes en s’approchant.

Dès qu’il fut assez près, elle saisit le couteau et lui planta dans la cuisse.

 Il hurla de douleur, donnant à Noura le temps de se précipiter vers la porte.

L’autre homme tenta de l’arrêter, mais elle attrapa une lampe et la lui fracassa sur le crâne.

Elle s’élança dans le couloir, son cœur battant à tout rompre.

Derrière elle, elle entendit la voix de Souleymane rugir :

— "Attrapez-la !"

Noura ne réfléchit plus. 

Elle courait pour sa vie.

Idriss reçut enfin un appel.

— "Allô... Idriss... c’est Noura...

 Il veut me tuer...

 Je... suis à..."

La communication fut brutalement interrompue.

Idriss bondit dans sa voiture.

— "Karim, Malik, suivez-moi.

 On termine ça ce soir."

À l’autre bout de la ville, Souleymane serra les dents en voyant Noura s’enfuir.

— "Tu es ma sœur, mais tu m’as trahi. 

Et pour ça... tu vas mourir."

Il sortit son arme et se lança à sa poursuite.

Mais il ignorait qu’Idriss était déjà en route.

À suivre.