CHAPITRE 55: UNE FAMILLE ?

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 55 : UNE FAMILLE ?

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Je raccroche avec tata Luce et je rejoins Loyd que j’ai laissé dans le grand salon avec les enfants. Ces derniers sont déjà endormis.

Moi : Ils se sont endormis depuis ?

Loyd : Oui. C’est la raison pour laquelle je t’ai appelée.

Moi : Ok.

Loyd : J’aimerais savoir dans quelle chambre tu vas passer la nuit et si tu vas dormir avec les enfants ou non.

Moi : La chambre que tu voudras que j’occupe.

Loyd : Tu es au moins au courant que cette maison est à nous 2 ?

Moi : (Silence)

Loyd : Alors stp arrête de te comporter comme une étrangère car cela me met mal à l’aise.

Moi : Ok. Je vais essayer de m’en souvenir.

Loyd : Ok.

Moi : Je veux dormir dans notre chambre. Enfin si c’est possible.

Loyd : C’est possible. Et les enfants ?

Moi : Ils dormiront avec moi pour cette nuit et nous verrons à partir de demain si nous pouvons les mettre dans une autre chambre.

Loyd : Ok. Alors aide moi à les monter.

Moi : D’accord.

Il a pris Brain et moi Leslie puis nous sommes montés à l’étage. La maison est propre, il m’a dit avoir parlé avec maman Nicole qui est toujours à son service ce matin afin qu’elle nettoie et apprête les chambres. Elle nous a confirmé ce fait quand nous sommes arrivés et qu’ils sont venus nous saluer. Une fois devant la porte, il l’a ouverte et nous sommes rentrés. Il a posé Brain sur le lit et j’en ai fait de même avec Leslie.

Loyd : On les change ou ils dorment avec ces vêtements ?

Moi : On les change. Où sont leurs valises ?

 Loyd : Encore en bas, je les monte tout de suite.

Moi : Ok, je t’attends.

Il est ressorti et est remonté avec les 2 valises et mon sac à main.

Moi : Merci.

Il m’a souri sans me répondre. J’ai tiré les valises et je les ai ouvertes toutes les deux pour prendre leurs pyjamas. Oui, en ce qui me concerne, je n’ai apporté qu’une trousse de toilette car Loyd m’a dit en discutant cette semaine que toutes mes affaires étaient là, je n’avais donc pas besoin d’en apporter, j’ai seulement pris des choses pour les enfants. J’ai passé un pyjama à Loyd qui s’est occupé de son fils et j’en ai fait avec ma fille, une fois terminé, il a pris la parole.

Loyd : Bon je crois que je vais vous laisser et on se dit à demain.

Moi : On peut au moins prier avant que tu ne partes ?

 Loyd : Si tu le veux. On le fait ici ou en bas ?

Moi : En bas, pour ne pas avoir à réveiller les enfants.

Loyd : Ok. Dans ce cas allons-y.

J’ai pris ma bible et nous sommes redescendus. Il s’est dirigé vers un meuble du salon et y a pris sa Bible puis s’est rapproché pour s’asseoir sur le fauteuil en face du mien.

Moi : Tu veux bien diriger ?

Loyd : Ok.

Il a pris un moment de silence avant d’entonner un cantique que je me suis mise à chanter avec lui puis il a donné un passage biblique à lire et c’était Philippiens 4 : 6 à 9.

Loyd : Tu peux le lire pour nous ?

Moi : Oui. Philippiens 4 :6-9 ‘’[6] Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. [7] Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. [8] Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. [9] Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous.’’ Amen.

Loyd : Amen. Que ce passage soit pour nous un objet de méditation et un guide pour notre conduite durant ce séjour.

Moi : (Silence)

Loyd : Je veux que durant ce séjour nous gardons à l’esprit ce qui est essentiel et ne cherchons pas à aborder des sujets qui nous détournerons de nos objectifs c’est pourquoi que ce passage que nous venons de lire nous serve de canevas.

Moi : Ok.

Loyd : Rendons grâce à Dieu pour le trajet et le voyage qui s’est bien passé.

Nous avons commencé à prier et les sujets se sont enchaînés les uns à la suite des autres en faisant plus ou moins le tour puis nous avons dit le Amen final et nous nous sommes souhaités une bonne nuit en regagnant nos chambres. Il est venu cogner à la porte et j’ai ouvert.

Loyd : Désolé, je voudrai prendre quelques affaires et des produits de toilette.

Moi : (Me mettant sur le côté) Vas-y.

Il est rentré et a fait un tour dans le dressing puis un autre dans la salle de bain avant de ressortir. Je suis allée voir le dressing et il était rangé plus ou moins comme je l’avais laissé. Je me suis mise à l’observer et les images de nous le rangeant dans la joie me sont revenues en mémoire. Je nous revoyais rire, nous faire des câlins, nous embrasser et même faire l’amour dans cette pièce pendant qu’on la rangeait, un sourire triste s’est niché sur mes lèvres et même des larmes me sont montées aux yeux puis j’ai pensé au passage biblique que nous avons lu ce soir et j’ai rapidement essuyé mon visage en répétant une partie du texte à haute voix.

Moi : (Essuyant mon village) Que ce qui est vertueux et digne de louange soit l’objet de mes pensées.

Je suis rentrée et j’ai pris une serviette et un pyjama avant de ressortir pour me rendre à la douche où je me suis lavée et brossée. J’ai rejoint les enfants et j’ai fait un message à tata Luce pour lui souhaiter une bonne nuit. Son histoire m’a tenue éveillée un moment car j’essayais de comprendre ça. On ne va pas se mentir, j’ai toujours su que quelque part, elle avait toujours de l’affection pour Bhernie, et je ne vais pas être de mauvaise foi en disant qu’il n’y avait rien de bon en lui qui pouvait justifier ce fait mais je ne pensais pas que ce serait à ce point. Je ne suis pas dupe, je sais que jamais elle ne l’aurait laissé la toucher si ce qu’elle ressentait pour lui n’était pas profond et là je suis assez inquiète par rapport à son futur mariage avec Viclaire, je me demande si cela va tenir. J’ai envie de penser que c’était juste un moment de faiblesse comme il peut arriver à tout le monde mais il n’a s’agit que d’un week-end, en un week-end il l’a mise sur son lit, que se passera-t-il s’il décide de lui mettre la pression ? J’arrête là ma pensée car je ne veux pas imaginer que Lucia se résout à devenir sa 2e femme, je refuse cela et je me redresse même pour faire une prière afin que Dieu ne permette jamais qu’une chose pareille se passe.

Je laisse ce sujet et repense à ma propre vie. Depuis l’attaque que mes enfants ont subi, je suis restée avec eux tout le temps et nous ne sommes quasiment pas sortis de la maison si ce n’est pour le fromager quand maman m’appelait pour les voir. La seule personne qui s’est approchée d’eux en dehors de nous et leur père c’est mon père qui était venu passer la journée à la maison. Il n’avait pas dormi parce qu’il m’avait dit que c’était trop tôt et il n’était pas encore à l’aise avec le fait de venir chez moi, alors c’était juste la journée qu’il avait passé et à la question de savoir comment c’était à la maison, il m’avait dit que ça allait même si je ne l’avais pas cru, je n’avais pas argumenté. C’était lui le seul à venir les voir.

 Pour revenir aux enfants, j’avais redemandé à Mommy ce qu’il en était et elle m’avait redit qu’il ne m’était pas présentement avantageux de le savoir de peur de poser un acte qui me ferait du tort. Elle m’avait simplement dit de continuer à rester proche de Dieu et qu’au moment favorable, lui-même me révélerait tout ce que je devais savoir. Intriguée, je l’étais mais j’avais décidé de me calmer et de faire confiance à Dieu. Avec Loyd, nous avons décidé de venir ici pour voir les activités afin de me permettre de prendre la meilleure décision possible à la suite de quoi nous parlerons de leur avenir ainsi que celui des enfants, il a tout mis en place et nous sommes descendus pour nous mettre d’accord (…)

Toc, toc ?

Moi : Entrez !

La porte s’ouvre sur Loyd.

Loyd : Bonjour.

Moi : Bonjour.

Les enfants que j’habillais s’agitent et courent vers lui pour qu’il les soulève, ce qu’il fait un grand sourire sur les lèvres.

Loyd : (Souriant) Ça va vous ?

Eux : (Contents) Oui. Tu étais où ?

Loyd : Dans la chambre à côté.

Eux : Pourquoi ?

Loyd : Parce qu’on ne peut pas suffire tous sur ce lit.

Leslie : Mais c’est grand papa. Hein Brai ?

Brain : Oui.

Loyd : (Souriant) Est-ce que vous avez d’abord bien dormi ?

Eux : Oui.

Loyd : (Les embrouillant) D’accord. Bon, allez finir de vous habiller et on va descendre aller visiter.

Eux : D’accord.

Il les a fait descendre et ils sont revenus pour que je termine.

Loyd : (À moi) Tu vas faire le petit déjeuner ou je demande à maman Nicole de le faire ?

Moi : Je le ferai. Je prends rapidement ma douche.

Loyd : Ok. Je peux les emmener ?

Moi : Oui, allez-y.

Ils sont partis en me disant au revoir et je suis allée me doucher avant de descendre en cuisine pour préparer le petit déjeuner. J’ai souri en entrant dans la pièce car cette pièce aussi est comme j’avais laissé. J’ai ouvert tous les placards et même le frigo et congélateur pour voir ce qu’il y avait.

Loyd : (Sur le cadran de la porte) Tu te retrouves ?

Moi : Oui. (Esquissant un faible sourire) Pas grand-chose n’a changé ici alors ce n’est pas difficile.

Loyd : Ok. Tu as besoin d’aide ?

Moi : Non ça va. Tu peux y aller, je vous ferai signe quand ce sera prêt.

Loyd : Ok.

Il est parti et je me suis occupée du manger du matin et j’ai également sorti pour le midi. J’ai appelé père et enfants puis nous sommes passés à table.

Eux : Maman, on a vu ya piscine yà-bas deyors.*

Moi : (Amusée) Ah bon ?

Eux : Oui.

Leslie : Papa dit que on va se yaver* dedans après, iy va nous apprendre. Je suis trop contente.

Brain : Ya maison de papa est grande. Tu as vu maman ?

Moi : Oui.

Brain : On va rester ici avec yui ?

Moi : Vous voulez rester ici ?

Eux : Oui.

Moi : D’accord.

Leslie : Papa dit que ici c’est chez nous.

Moi : C’est vrai.

Leslie : On a vu tes photos partout partout.

J’ai souri et ils ont continué dans leurs histoires jusqu’à la fin du repas. J’ai débarrassé et tout mis en machine pendant qu’ils sont partis continuer leur visite avec leur père. Maman Nicole est venue me rejoindre en cuisine.

Maman Nicole : Bonjour madame Rebecca.

Moi : (Souriante) Bonjour maman. Vous avez bien dormi ?

 Maman Nicole : (Répondant à mon sourire)Oui et vous ?

Moi : Ça va. Et la famille ?

 Maman Nicole : Dieu fait grâce, tout le monde va bien. Mathurin est même avec monsieur Loyd et les enfants dehors, il viendra vous saluer.

Moi : D’accord.

Maman Nicole : Je peux faire quelque chose pour vous ?

Moi : Non maman, aujourd’hui repose toi. Il n’y a rien à faire. Je me suis déjà occupée du petit déjeuner et je m’apprête pour le repas du midi.

Maman Nicole : Je peux vous aider si vous le voulez. Je me suis beaucoup reposée quand monsieur était à Libreville.

Je lui ai souri avant d’acquiescer et elle m’a aidée dans la préparation pendant que je prenais un peu plus des nouvelles de la vie ici. Elle me parle et me dit comment ça s’est passé en mon absence. C’est ainsi que j’apprends ce qui est arrivé à Loyd et de comment il a sombré en venant vivre ici, elle m’apprend qu’il buvait énormément et ne sortait pas, qu’il était triste, qu’il pleurait et regardait beaucoup nos vidéos, qu’il refusait parfois de s’alimenter et même qu’il a failli mourir si Marwane n’était pas venu le chercher pour l’emmener à l’hôpital. Elle m’explique que le pasteur Lilian et lui l’ont aidé à aller mieux mais que Marwane a vraiment été sa bouée de sauvetage et qu’aujourd’hui il va quand même bien. Elle me dit qu’il a recommencé à travailler et depuis là les choses vont bien parce que beaucoup de gens lui pointaient du doigt avant et racontait des méchantes choses sur lui en ville mais ça va. Elle m’a dit qu’un moment eux aussi ont failli croire ce qui se disait mais ils ne l’ont pas fait parce qu’ils voyait comment on vivait ici et comment nous prions Dieu alors ils ont refusé de croire à ça car ils savaient que Loyd était un homme bon. Ils ignoraient nos liens mais ils savaient que notre relation n’avait rien d’un abus. Je lui ai dit que c’était gentil et j’ai confirmé ses propos en lui expliquant clairement mon lien avec lui. On a fait le tour de la question et j’en suis venue à demander après sa fille. Elle s’est mise à pleurer en demandant si Loyd ne m’avait rien dit.

Moi : Non. Il y a eu un souci ?

Maman Nicole : (Triste) Ah madame, Celia ne reste plus ici.

Moi : Pourquoi ?

 Maman Nicole : (Honteuse, baissant la tête) Parce qu’elle a essayé de séduire monsieur en allant se coucher toute nue dans votre chambre.

Moi : (Choquée) Hein.

Maman Nicole : (Pleurant) C’est comme vous avez entendu. Ces derniers temps Celia n’était plus tranquille. En fait…

Elle m’explique comment depuis les vacances dernières où elle était à Libreville chez sa tante, elle a commencé à se rebeller, à aller dans les bar, boire de l’alcool et fumer la cigarette et parfois même le chanvre jusqu’à elle a connu les hommes. Elle est partie la chercher pour la ramener en croyant que ça devait s’arrêter mais même ici, elle a continué avec les mauvaises fréquentations à son école et au quartier quand elle rentrait. Ils l’ont tapée et ils ne savaient déjà plus quoi faire quand elle est allée se coucher sur le lit de Loyd en lui disant qu’elle voulait avoir des rapports avec lui. J’avais de la peine car cette petite en plus d’être intelligente et respectueuse, c’était une petite que j’aimais beaucoup. Ça me fait mal d’entendre ça et je sais que sa mère est touchée étant donné que c’est leur seule enfant.

Moi : Et là elle est où ?

 Maman Nicole : (Reniflant) Elle est au village chez ma mère, c’est là-bas qu’elle va désormais rester.

Moi : Tu peux la faire venir afin que je puisse lui parler ?

 Maman Nicole : Monsieur Loyd a dit qu’il ne veut plus la voir ici.

Moi : Ne t’inquiète pas pour monsieur, je réglerai ça avec lui et lui dirai que c’est moi qui l’ai fait appel.

Maman Nicole : D’accord.

On a continué à discuter puis nous sommes sorties elle pour chez elle et moi pour la terrasse où Loyd jouait avec ses gens. Je me suis assise non loin et je les ai regardés avec un sourire aux lèvres. Papa Mathurin est venu me saluer en même temps puis est parti. J’ai pris mon téléphone et j’ai filmé Loyd en train de jouer avec ses enfants près de la piscine, les photos étaient tellement jolies que j’ai pris 2 et j’ai mis sur mon statut WhatsApp avec des cœurs rouge en légende. À peine postées, que j’ai eu des réactions.

-Jérôme O : (Emoji qui se cache la bouche) Les grandes choses. Serait-ce la famille de ma femme comme ça ? Une famille en profondeur profonde.

-Daphnée : Eh la grande, ce sont eux nos bambins ?

-Sasha : La grande comment tu me zappes depuis là ? Je veux venir voir mes enfants non. Ils sont beaux.

-Sasha : Mais vrai vrai, c’est seulement tonton Loyd qu’ils ont pris hein. Regarde le garçon on dirait lui. Et puis la fille c’est tantine Leslie.

-Arianne : Félicitations ma belle. Les petits sont beaux.

-Amour : Mes parents en une seule image. Père-mère et oncle (emoji qui fait un clin d’œil)

-Aimé : Je donnerai tout pour voir le visage de tes parents actuellement devant ses images (emojis qui rient)

-Ma tata Luce : Mes bébés que jolis oh.

-Mélodie : Eh-eh-eh. MEFOUMANE ??????(Emojis qui crient et les grands yeux).

-Josué : Ah ça. En tout cas belle picture.

-Karly N : Ils sont beaux (Emojis avec les yeux en cœur)

-Brandon : Les bénis. (Emoji qui se mouche)

-Alicia : Tchuip.

-Maman : Ok.

C’est la première fois que je poste mes enfants en statut depuis que je les ai accouchés. D’abord à cause de l’enseignement que Mommy m’avait donné quand j’étais encore au Ghana sur le fait de ne pas exposer les enfants sur les réseaux et aussi à cause de la situation qui était la mienne. C’est donc la première fois que les gens hors cercle restreint les voient. De plus avec leur père comme ça sur l’image cela ne laisse plus d’équivoque à la question de savoir si oui ou non j’ai eu des enfants avec Loyd. Même si cela peut soulever la question de savoir si lui et moi continuons la relation. Le ‘’ok’’ de maman est celui qui m’a automatiquement soulevé le cœur quant à cette éventualité et je me suis empressée de répondre. Ils étaient au courant de mon voyage avec les enfants ici à Lambaréné car je le leur ai dit mais je veux encore essayer de clarifier la situation.

-Moi : (À maman) Bonjour maman, j’espère que vous allez bien. Les enfants et moi sommes bien arrivés à Lambaréné hier soir. Je pensais même vous appeler pour vous le dire.

-Maman : En tout cas, j’ai vu les images….

 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...