CHAPITRE 7 : LE LOUP DANS LA BERGERIE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 7 : LE LOUP DANS LA BERGERIE

**ARIANE MOUGOUELI**

Blessing : Cette femme ne t’aime pas et veut te voir malheureuse.

Moi : (Fronçant les sourcils) Hein.

Blessing : Elle ment d’être ton amie mais dans le fond elle ne l’est pas alors fait très attention.

Moi : Tu me parles de qui ?

Blessing : Christabelle !

Moi : (Les grands yeux) Hein ?

Elle me regarde et j’en fais de même.

Jérôme : Ariane on y va.

Moi : (Regardant Blessing) Oui j’arrive.

Blessing : Vas-y mais n’oublie pas ce que je t’ai dit. Elle n’est pas ton amie et ne l’a jamais été.

Moi : (Silence)

Blessing : Vas-y.

Je suis partie monter dans la voiture troublée par ce que je venais d’entendre. Pourquoi elle me dit des choses comme ça ? Christabelle n’est pas mon amie ? Bien-sûr que si, elle m’a toujours soutenue même quand j’étais au plus mal. Pourquoi me voudrait elle du mal ? Je ne comprends pas. En même temps Blessing ne la connait pas car je n'ai jamais parlé d’elle avec les filles pour qu’elles lui parlent d’elle. La seule de mon entourage qui la connait un peu c’est Elvia car je lui ai déjà parlé d’elle. Même Jérôme ne la connait pas vraiment. Il la voyait bien les rares fois où il venait à l’école pour me chercher mais notre relation n’était plus très stable et comme j’avais honte de lui, je n’avais jamais fait des présentations avec les filles de ma formation qui étaient mes amies. Donc même lui n’aurait pas pu lui parler de Christabelle alors je ne comprends pas comment elle la connait et dit qu’elle n'est pas mon amie.

Jérôme : (Me touchant le bras) Ariane ?

Moi : (Sortant de mes pensées) Hein ?

Jérôme : Nous sommes devant ton portail.

Je regarde devant moi et remarque que c’est effectivement le cas.

Moi : (Enlevant ma ceinture) Désolée, j’étais perdue dans mes pensées.

Jérôme : Tout va bien ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) Oui tout va bien.

Jérôme : Tu veux que je t’accompagne à l’intérieur ?

Moi : Non ça va. Merci de m’avoir déposée.

Jérôme : Je t’en pris. Salue maman pour moi.

Moi : Ok.

Je suis descendue et j’ai sonné au portail, le gardien m’a ouvert et je suis rentrée. J’ai trouvé ma mère en train de prier au salon. Comme je ne voulais pas la déranger, je suis simplement passée dans ma chambre pour me changer et prendre une douche avant de venir me mettre au lit, elle m’y a rejoint.

Maman : La fête s’est bien passée ?

Moi : Oui. C’était bien, on a passé une belle soirée.

Maman : D’accord.

Moi : Les enfants dorment depuis ?

Maman : Depuis 22h. Dès que j’ai fini de prier avec eux, ils sont partis dormir.

Moi : D’accord.

Maman : C’est toi qui ne veut pas la prière hein Ariane ?

Je la regarde.

Maman : Tu m’ouvres les yeux hein ? Tu ne sais pas que le monde d’aujourd’hui là est dangereux et les gens sont de plus en plus méchants ?

Moi : (Silence)

Maman : Tu n’as pas lu l’histoire qui s’est passée au Cameroun où la propre petite sœur a volé et épousé le gars blanc de sa sœur qui était venue en visite auprès de la famille ? Aujourd’hui là les gens sont tellement méchants et envieux qu’on ne sait même pas le vrai visage des gens. Mais tu es là tu ne veux pas prier pour toi-même et tes enfants pour demander à Dieu de les protéger. Tous les jours je te parle.

Moi : Maman j’ai prié où j’étais. Je t’ai dit que tous les amis de Jérôme là sont chrétiens et nous avons prié ensemble tout à l’heure.

Maman : Hum. Pardon laisse moi prier pour la vie de mon petit fils comme je l’ai fait pour ses frères. Comme toi tu ne veux pas écouter les conseils, il faut rester.

Elle s’est rapprochée du lit et m’a demandé de m’asseoir, elle a pris mes mains dans les siennes et s’est mise à prier pour la vie de l’enfant afin qu’il continue de bien se développer et grandir à l’intérieur de mon ventre jusqu’au jour que Dieu aura fixé pour sa sortie. Elle a prié en demandant à Dieu d’interdire et de maudire toute tentative de le faire sortir de là avant le temps et d’exposer toutes les personnes qui de près ou de loin en voulaient, en veulent et en voudront à sa vie et que la main de Dieu repose continuellement sur sa vie. Quand elle a fini avec lui, elle a enchaîné avec les prières pour moi en disant à Dieu que j’étais le seul enfant qu’il avait bien voulu lui donner et qu’elle le bénira et le remerciera tous les jours de sa vie pour moi. Elle a rappelé à Dieu qu’en lui confiant sa vie, elle avait également confié le fruit de ses entrailles et qu’elle et ses entrailles lui appartenaient pour le servir. Elle lui a demandé de me toucher personnellement afin que j’ai une révélation de son existence. À côté de cela, elle a prié pour mon travail, mes projets, ma vie sentimentale et la paix entre le père de mes enfants et moi. Elle a demandé à Dieu que si vraiment Jérôme est celui qu’il a prévu pour moi, que cette situation entre nous se résolve et que nous aboutissions au mariage dans une relation saine et harmonieuse. Si aussi ce n’est pas lui, qu’il organise lui-même la séparation définitive qui nous fera du bien à tous les deux afin que chacun trouve son couloir et la personne qu’il lui faut. Elle a approfondi le sujet sur Jérôme en priant pour lui et tout ce qui lui appartient avant de finalement dire Amen.

Moi : Amen !

 Maman : Il faut maintenant te coucher tu vas dormir.

Moi : Toi tu ne dors pas ?

Maman : Je vais encore un peu prier au salon avant de venir te trouver.

Je la regarde et ne dis rien. Oui c’est ça la vie de ma mère, les prières et les jeûnes pendant de longs moments. Quand tu lui demandes, elle te dira que c’est ce qui nous protège les enfants et moi. Elle priait depuis des années mais elle s’est sérieusement lancée à l’intérieur après ce qui s’est passé avec Jérôme et Stella en disant qu’elle s’amusait alors que cette petite aurait pu nous faire vraiment du mal quand elle avait envoûté leur père. Depuis lors, c’est devenu sa vie. Bref, elle est sortie et je me suis allongée. J’ai pris mon téléphone qui signalait une notification et j’ai vu que Jérôme m’avait laissé un message une heure plus tôt, c’est là que j’ai réalisé que la prière de ma mère avait fait une heure comme la blague.

-J mon monde : Je suis bien arrivé à la maison. Passe une bonne nuit et s’il y a quoique ce soit, n’hésite pas à m’appeler à n’importe quelle heure. Que Dieu vous protège !

 J’ai lu et j’ai mis le téléphone en charge avant de m’allonger. J’ai repensé aux paroles de Blessing pendant plusieurs minutes encore avant de sombrer dans le sommeil (…)

Moi : (Levant la main) Christabelle ?

 Elle tourne la tête dans ma direction et lorsqu’elle me voit, elle me sourit et j’en fais de même. Elle avance vers moi en tirant sa valise puis à mon niveau on se fait un câlin.

Christabelle : C’est comment la grossesse là te déforme comme ça ? On dirait que le gars là n’a pas le bon pied hein, ma jolie copine que toute déformée maintenant.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Ah on va encore faire comment ?

Christabelle : Ah non, il faut arrêter d’en faire. Tu sens que ce n’est pas un bon sang.

Je la regarde et elle me sourit avant de me tirer dans ses bras en souriant.

Christabelle : Ô ma copine, je suis tellement contente de te voir, tu m’as trop manqué.

Moi : (Souriante) Moi aussi je suis contente. Tu as un autre bagage ou c’est bon ?

Christabelle : Non, j’ai seulement cette valise. Je voulais même t’apporter la layette mais après j’ai pensé au poids que ça devait faire alors j’ai laissé. De toutes les façons ce n’est pas comme si c’est l’argent qui vous manque pour aller chercher vous-même et revenir.

Moi : Pourquoi tu dis des choses comme ça ?

 Christabelle : (Souriante) Ah ! Est-ce que j’ai menti ? Son père a l’argent.

Moi : Oui mais, bref. Laissons tomber. Allons-y, je suis garée devant.

Nous sommes parties et avons rejoint la voiture.

Christabelle : Seigneur il fait chaud, comment vous vivez ici ?

Moi : (Souriante) C’est l’habitude, tu finiras par t’y faire.

Christabelle : Que Dieu m’en garde. Je ne peux pas vivre ici, je vais mourir. Pardon, tu n’as pas la clim dans la voiture là ?

Je l’ai mise après avoir remonté les vitres.

Christabelle : Seigneur quel enfer !

Moi : Mets ta ceinture stp.

Elle l’a fait et j’ai démarré.

Christabelle : C’est moi ou la climatisation fonctionne mal ?

Moi : C’est parce qu’on vient d’allumer, il faut un peu de temps.

Christabelle : Ah. Ça c’est quel modèle de voiture encore ? C’est quoi une occasion qu’il a fait retaper avant de te donner ? Les autres voitures dès que tu allumes ça prend automatiquement.

Moi : Je ne sais pas de quelle voiture tu parles mais toutes les voitures fonctionnent ainsi.

Christabelle : En tout cas.

J’ai conduit jusqu’à la maison et j’ai klaxonné, le gardien a ouvert puis je suis rentrée et j’ai garé.

Christabelle : C’est ça la maison que tu me montrais en photo ?

Moi : Oui.

Christabelle : Ah. Avec les murs défraîchis comme ça ?

Moi : (Arquant un sourcil) Qu’est-ce que tu appelles mûrs défraîchis ?

 Christabelle : Bah la peinture n’est plus très fraîche. Il aurait pu la faire peindre quand même avant de te la donner.

Moi : Ça fait plus d’un an que nous sommes ici et c’est la peinture à eau. C’est donc normal qu’elle ne soit plus comme au début et après tout ce n’est pas si défraîchis que ça. Bref, allons dans la maison.

Nous sommes descendues et j’ai pris sa valise pour aller rentrer dans la maison.

Moi : Bienvenue chez moi.

Christabelle : C’est petit, par rapport aux photos, je la voyais plus grande que ça.

Moi : Comparée à l’appartement où je vivais en France ? Cette maison est deux fois plus grande.

Oui, il n’y a aucune comparaison à faire entre cette maison et l’appartement de Jérôme en France. C’était un 2 chambres salon avec une cuisine ouverte et un toilette visiteurs. Les espaces des pièces étaient plus petits que ceux-ci. Naturellement je ne saurais ni ne pourrais comparer cette maison à celle de Christabelle qui vit dans une chambre salon en France. Ça m’étonne qu’elle parle même de petitesse de la maison quand nous savons toutes les deux où elle vit. Je m’abstiens de lui faire cette remarque.

Christabelle : Si tu le dis.

Moi : Viens je te fais le Home tour avant qu’on ne vienne s’asseoir.

On fait le tour de la maison en lui montrant les pièces communes et je vais lui montrer la chambre de Chloé dans laquelle elle dormira. Nous avons mis un lit beaucoup plus grand. Naturellement ma fille dormira avec moi, c’est l’arrangement que j’ai eu avec son père qui à la base voulait lui pendre une chambre meublée dans les environs car il n’était pas d’accord qu’elle occupe la chambre de sa fille mais j’ai pu le convaincre.

Christabelle : Je ne vais pas dormir avec toi ?

Moi : Non.

Christabelle : Pourquoi ? Je pensais que nous dormirions ensemble toutes les deux pour pouvoir nous parler comme quand on était en France.

Moi : J’aurais aussi voulu mais ce n’est pas possible. (Mentant) Tu sais parfois Jérôme dort ici quand il le souhaite du coup ce ne serait pas approprié que tu sois dans notre chambre.

Christabelle : En tout cas. Est-ce que j’ai le choix ? C’est vous qui décidez, même si c’est dans la poubelle que vous me mettez.

Je la regarde et elle me sourit en me tapant sur l’épaule.

Christabelle : Ne fais pas cette tête, bien-sûr que je blaguais. C’était juste pour te taquiner.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Je vois. En tout cas installe toi et rejoint moi au salon.

Christabelle : Ok.

Je suis sortie de la chambre et je suis allée m’asseoir au salon en réfléchissant à cette rencontre. Je réalise qu’en 30 minutes, elle a passé tout son temps à se plaindre et rabaisser tout ce qui m’appartenait, elle ne m’a même pas dit une seule parole gentille. Je ne sais pas si c’est moi qui voit en mal à cause de la conversation que j’avais eu avec Blessing ou si c’est qu’elle essaye de me dénigrer ? Mon téléphone sonne et c’est Elvia.

« Moi : (Décrochant) Oui future madame Moubele. »

 « Elvia : J’espère que tu es déjà prête madame Ogoulinguendé. »

 « Moi : Prête pourquoi ? »

 « Elvia : Pourquoi comment ? Ce n’est pas aujourd’hui qu’on devait aller visiter les salles ? »

« Moi : (Me rappelant) Ah oui c’est vrai. »

« Elvia : Ne me dis pas que tu avais oublié. »

« Moi : Si mais bon, je suis libre et on peut y aller. Juste que l’on sera avec Christabelle. »

 « Elvia : Ah elle est déjà arrivée ? »

 « Moi : Oui. Elle est là depuis une 40taine de minutes. »

 « Elvia : Ok. En tout cas, je m’apprête à venir là-bas dans 20 minutes, je serai là. »

« Moi : D’accord, on t’attend. »

Clic !

 Christabelle : Où sont les enfants ?

Moi : En balade avec leur père. Ils seront là le soir.

Christabelle : Ok. Je peux avoir quelque chose à boire ?

Moi : (Me levant) Bien-sûr. Viens avec moi.

Nous sommes allées en cuisine et je lui ai passé une petite bouteille d’eau minérale avant d'apprêter du jus.

Moi : Au fait, on va sortir tout à l’heure avec ma sœur.

Christabelle : Ta sœur ? Je pensais que tu étais fille unique.

Moi : C’est la fille du grand frère de ma mère.

Christabelle : Mais pourquoi tu l’appelles ta sœur alors ?

Moi : Parce que c’est le cas. Enfin bref. Elle va passer ici d’un moment à l’autre pour l’accompagner chercher une salle de réception pour son mariage.

Christabelle : Elle n’a pas de wedding planner ?

Moi : Non.

 Christabelle : Ah ça. (Riant)Qui organise encore son mariage de nos jours sans wedding planner comme à l’époque de nos ancêtres ?

Moi : Ce n’est pas une obligation, chacun fait selon ses besoins et envies.

Christabelle : En tout cas, je pense qu’un mariage qu’on fait sans en avoir un n’est pas un mariage. Même les simples anniversaires aujourd’hui ont des organisateurs. Après on comprend que tout le monde n’a pas les moyens de sa politique pour se permettre de faire ça. Je pense que quand on n’a pas les moyens pour se marier, on reste comme ça au lieu de faire un truc bâclé.

Moi : C’est ton point de vue. Pour moi, un mariage est un mariage tant qu’on a ce que l’on veut c’est l’essentiel.

Christabelle : Après c’est pour avoir des mariages qui ressemblent aux kermesses.

J’ai préféré ne pas poursuivre cette conversation et j’espère pour elle qu’elle ne fera pas ce genre de commentaire en présence d’Elvia. Je lui sers à boire et elle me dit que ça n’a pas bon goût. Je zappe et nous retournons au salon où Elvia vient nous rejoindre.

Elvia : (Me faisant la bise) Mougoueli un moment donné il faut me donner le secret de tes grossesses hein ? C’est comment et puis tu brilles comme ça ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) Je brille où là où je suis déformée comme ça ?

 Elvia : Tu es déformée par où ? Attends tu te mires même ? Ton teint est brillant comme pour le bébé et tes traits sont encore bien sortis. Tu es magnifique chérie. Quand je te vois même, j’ai seulement envie de tomber enceinte tellement tu donnes envie.

Je lui souris.

Elvia : (Regardant Christabelle) Ma chérie elle n’est pas belle dans sa grossesse ?

 Christabelle : Si si, je trouve aussi qu’elle est belle.

Je regarde cette dernière en arquant un sourcil. Ce n’est pas elle qui m’a dit à l’aéroport que j’étais déformée et laide ?

Elvia : C’est toi Christabelle ?

 Christabelle : Oui.

Elvia : Ah ok. Moi c’est Elvia, la grande sœur d’Ariane.

Christabelle : Ok. Je suis ravie de faire ta connaissance.

Elvia : Moi de même. Sinon Ariane t’a dit qu’on sortait pour aller regarder les salles de mariage n’est-ce pas ?

Christabelle : Oui, elle me l’a dit.

Elvia : Ok. On y va. Mougoueli, le père le plus responsable a pris ses enfants hein ?

Moi : Oui. Ils vont rentrer ce soir. On peut y aller.

Elvia : Pardon fait d’abord un message, je ne veux pas que mon téléphone sonne pour me dire que vous avez emmené mon enfant où ?

Je ris et je récupère ma sacoche.

Moi : Pardon allons. Laisse Ogoulinguendé tranquille.

Nous sommes sorties toutes les trois et avons fait le tour de 6 salles. Au début Christabelle essayait de se retenir mais au bout d’un moment elle a ressorti cette facette critique que je ne lui connaissais pas avant ou c’est peut-être que je ne prêtais pas attention, je ne saurais le dire. Alors que nous avions apprécié 4 salles sur les 6 et que nous avions même eu un coup de cœur pour la même pièce Elvia et moi, elle a dit qu’elle n’a rien aimé et a trouvé à redire sur tout jusqu’à dire à Elvia qu’elle trouve que nous n’avons pas de goût et que si c’était son mariage, elle n’aurait jamais opté pour cette salle.

Elvia : (Exaspérée)Tant mieux alors. Attends donc ton mariage pour choisir ta salle si jamais tu trouves une personne pour te marier un jour. Pour l’instant c’est mon mariage et je fais ce que je veux. Merci…

L'AMOUR SUFFIT IL ?...