CHAPITRE 8: IRRITÉE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 8 : IRRITÉE.

**ARIANE MOUGOUELI**

Elvia : (Exaspérée)Tant mieux alors. Attends donc ton mariage pour choisir ta salle si jamais tu trouves une personne pour te marier un jour. Pour l’instant, c’est mon mariage et je fais ce que je veux. Merci.

Christabelle : (Souriante) Ah excuse-moi si je t’ai vexée, ce n’était pas mon intention.

Elvia : Tu ne pourras jamais me vexer, je dis juste que ton avis est sans importance alors garde le pour toi.

Christabelle : (Souriante) Je voulais juste aider mais bon, j’ai compris.

Moi : Il n’y a pas de problème. De toutes les façons, on a trouvé la salle donc c’est un sujet déjà bouclé. (À Elvia) Va parler avec les propriétaires pour leur dire que tu la veux et on va partir.

Elvia : Viens avec moi, tu sais que c’est toi madame l’économe, tu vas parler pour le prix.

Moi : (Riant) Ah, c’est aujourd’hui seulement que tu vois que c’est important non.

Elvia : (Riant) Je sais que c’est important depuis et toi-même tu sais que c’est quand tu me chauffes les oreilles que je deviens raisonnable. (Passant son bras autour du mien) Allez viens chérie.

Je ris et je m’excuse auprès de Christabelle à qui je demande de nous attendre quelques minutes avant de partir avec Elvia.

Elvia : (Une fois isolée) Seigneur Mougoueli, tu as eu le fantôme là où ?

Moi : (Silence)

Elvia : Mon Dieu. Je n’aime pas ça. C’est trop ci, ça manque de ça. Ce n’est pas assez, ce n’est pas joli. Je trouve que c’est trop… une personne peut être autant négative ? Rien n'est jamais bien pour elle ?

Moi : (Soupirant) Je t’avoue que je ne sais pas. Depuis que je l’ai récupérée à l’aéroport, je n’ai eu droit qu’à ce genre de commentaire négatif. Je pensais que c’était seulement moi mais bon. Moi-même je ne comprends pas, pourtant avant elle n’était pas comme ça.

Elvia : Hum. En tout cas il faut faire attention à cette fille. Ça c’est le genre à te faire douter de tes choix et te faire prendre de mauvaises décisions.

Moi : (Silence)

Elvia : En tout cas sois prudente et si jamais elle continue, tu me la renvoies illico presto d’où elle vient.

Moi : (Souriante) J’ai compris. On peut y aller ?

 Elvia : Oui.

Nous sommes parties parler avec les gens de la salle pour la réservation, on s’est mis d’accord sur le prix et nous avons versé un acompte puis nous sommes parties. J’ai laissé Elvia chez elle et j’ai démarré pour retourner à la maison.

Christabelle : Je suis déçue de toi Ariane.

Moi : (La regardant vite fait) Pardon ?

 Christabelle : Tu as laissé ta cousine m’agresser et tu n’as rien dit.

Moi : Elvia t’a agressée à quel moment ?

Christabelle : Quand nous étions à la dernière salle. C’est limite si elle ne m’a pas portée main.

Moi : N’exagère pas non plus. Elle ne t’a pas agressée.

Christabelle : Ah non ? Comment appelles-tu son comportement alors ?

Moi : Elle t’a juste dit qu’elle ne voulait pas ton avis.

Christabelle : Et tu trouves ça normal toi ? Je n’ai pas le droit de donner mon avis ?

Moi : Il faut dire que ton avis n’était pas très objectif et ne nous aidait pas. Tu n’as rien aimé du tout.

Christabelle : Bah c’est parce qu’il n’y avait rien à aimer. Ces salles étaient toutes hideuses et dégueulasses. Ça m’étonne même que vous puissiez appeler ce genre de choses salle de fête.

Moi : (Regardant la route) Bref. On ne va pas se prendre la tête pour ça. Je disais juste qu’Elvia ne t’a pas agressée.

Christabelle : En tout cas je me suis sentie agressée et en danger avec elle.

Moi : (Silence)

Christabelle : Et puis j’ai remarqué que cette fille a tendance à vouloir te dominer. Je ne sais pas si tu as aussi vu mais à chaque fois, elle ne faisait que te dire fais ci, fais ça. Allons ici, allons là-bas comme si tu travaillais pour elle. Moi à ta place, je ne me laisserais pas faire et je lui imposerais des limites.

Moi : Hum.

Je n’ai pas voulu relever et j’ai conduit jusqu’à la maison où j’ai trouvé qu’Ogoulinguendé et ses enfants étaient déjà là. Les enfants sont venus sauter sur Christabelle pendant que Jérôme s’est rapproché lentement.

Jérôme : Bonsoir.

Nous : Bonsoir.

Moi : Jérôme Christabelle, mon amie dont je t’ai parlé. (Regardant cette dernière) Je pense que tu sais déjà qui il est.

Christabelle : Oui.

Ils se sont salués.

Moi : Vous êtes là depuis ?

Jérôme : Une demie heure.

Moi : Ok. Je vais rapidement me changer et je reviens. Les enfants laissez tata elle va s’asseoir.

Christabelle : (Souriante) Ne t’inquiètes pas, ça ne me dérange pas, tu sais qu’ils sont comme mes enfants.

Je lui ai souri et je suis allée à la chambre pour me changer. J’ai mis une robe assez légère et fluide. Je suis retournée au salon avec l’intention de me rendre en cuisine pour réchauffer le repas que j’ai cuisiné ce matin avant d’aller à l’aéroport. Comme nous étions tous dehors, personne n’a mangé, les filles et moi l’avons fait dans un restaurant pendant les visites.

Jérôme : J’ai apporté des pizzas et des boissons.

Moi : Ah bon ?

Jérôme : Oui. Comme tu m’as dit que vous étiez dehors, je me suis dit que tu n’aurais pas eu le temps de cuisiner et les enfants ont dit qu’ils voulaient des pizzas.

Moi : D’accord. Christ une pizza ça te va ?

Christabelle : Oui.

Moi : Ok. Je vais alors les chercher.

Jérôme : Lucia t’a envoyé les atangas avec les tubercules.

Moi : Vous étiez là-bas ?

 Jérôme : Oui, on a fait un saut rapide car Lucrèce m’a dit qu’elle avait fait ton lait alors nous nous sommes arrêtés là avant de rentrer.

Moi : Ah d’accord, merci. Je vais leur écrire pour les remercier.

Jérôme : Ok.

Je suis allée en cuisine et il m’y a rejoint.

Jérôme : Je peux ?

Moi : (Me retournant pour le regarder) Oui, vas-y.

Il s’est approché et s’est accroupie devant moi avant de rentrer sous ma robe pour aller caresser mon ventre et parler avec son fils. Et non, ce n’est pas la première fois, il le fait tous les jours. Au début, ça me perturbait un peu surtout après cette nuit où il m’avait posé cette question mais depuis, j’ai fini par m’y habituer malgré le mal-être que je ressens de temps en temps. Je l’écoute poser des questions à son enfant pour savoir comment il va comme quand il fait avec les autres, il lui demande comment était la journée, où il était et ce qu’il a fait. Pendant ce temps, je suis là à les observer. Comme j’étais un peu fatiguée, j’ai fini par lui dire que je voulais m’asseoir.

Jérôme : (Sous ma robe) Vas-y.

J’ai tiré une chaise et je me suis assise et il s’est mis à genoux pour continuer sa conversation.

Christabelle : Ariane je peux avoir

Elle s’est arrêtée et a écarquillé les yeux de surprise.

Christabelle : Excusez-moi, je ne savais pas que vous étiez en train de. Bref, désolée. 

Elle a fait demi-tour et Jérôme s’est mis à rire avant de sortir sa tête pour me regarder.

Moi : Et tu trouves ça drôle ?

Jérôme : (Riant) Bien-sûr. J’imagine ce qu’elle peut penser de cette scène.

Je le regarde et il rit.

Jérôme : Si elle n’est pas assez intelligente pour comprendre que nous ne sommes pas fous de faire un cunning ici en laissant la porte ouverte sachant qu’il y a des enfants à côté qui pourraient nous surprendre c’est son problème.

Moi : Hum.

Jérôme : Mon fils a dit qu’il a faim.

Moi : Si tu ne m’as pas retenu tout ce temps, il aurait déjà mangé.

Je me suis levée et suis allée me laver les mains.

Moi : Tu manges avec nous ?

Jérôme : Si tu m’invites.

Moi : (Le regardant) Depuis quand tu as besoin d’invitation particulière ?

Jérôme : Depuis que tu as des étrangers dans ta maison.

Moi : Hum.

Jérôme : Au fait c’est chez cette femme que tu laissais souvent les enfants ?

Moi : Oui.

Il me regarde avec insistance.

Moi : Il y a un souci ?

 Jérôme : (Après un moment) Non.

Je l’ai regardé car j’avais l’impression du contraire. Il est ressorti et est allé les trouver. J’ai regardé les choses qu’il a apporté, 5 cartons de pizzas, 2 bouteilles de lait, un grand sachet de tubercules, un sachet moyen des atangas et une palette d’Orangina. J’ai rangé ce qui pouvait au frigo, et je suis sortie avec les pizzas, les enfants sont venus m’aider à les disposer sur la table. J’ai demandé à Christabelle si elle allait boire le jus ou autre chose. Elle a dit de l’eau alors c’est ce que j’ai apporté. Jérôme et les enfants avaient leurs jus et moi mon lait. Nous nous sommes attablés et Jérôme a fait la prière, oui, il prie maintenant de temps à autre pour plusieurs sujets mais toujours pour le repas depuis le séminaire qu’ils avaient eu. Nous nous sommes attablés et avons mangé dans une assez belle ambiance. Jérôme est resté avec nous jusqu’à ce que les enfants aillent au lit puis il a décidé de rentrer chez lui.

Jérôme : Prends soin de vous et stp ferme ta porte de l’intérieur quand tu dors.

Moi : (Sans poser de question) D’accord. Fais-moi un message quand tu arrives chez toi.

Jérôme : Ok.

Il démarre et s’en va. Je retourne dans la maison et je trouve Christabelle assise au salon.

Moi : Je pensais que tu étais allée te coucher.

Christabelle : Je n’ai pas encore sommeil. Je voulais qu’on veille encore un peu toutes les deux.

Moi : Ce sera juste le temps pour moi que je vais rincer les verres car comme tu sais ma condition ne me permet plus de durer éveillée comme avant.

Christabelle : Je comprends.

Je me suis dirigée vers la cuisine et elle m’a suivie.

Christabelle : (Après un moment) Vous savez que vous avez des enfants dans la maison et vous vous permettez de faire ce genre de choses dans la cuisine ?

Moi : Ce n’est pas ce que tu penses, nous ne faisions rien de mal.

Christabelle : Ah oui ? Tu trouves que ce que vous avez fait n’était pas mal ?

Moi : Non.

Christabelle : J’ai peur que le fait de sortir avec un enfant te fais perdre le sens de la raison et te fasse réfléchir comme une gamine qui

Moi : (Exaspérée)Pardon bloque. C’est encore ma maison et mes enfants, je les gère comme je veux et je suis libre de faire ce que je veux où je veux sans avoir besoin d’approbation ni de reproche de qui que ce soit. Et de 2, je ne te permets pas de parler de mon homme ainsi. Jérôme est peut-être plus jeune que moi mais cela n’en fait pas moins un homme comme on en voit rarement de nos jours. Alors merci de garder tes propos désagréables pour toi, je n’en ai pas besoin.

Christabelle : (Silence)

J’ai essuyé mes mains et je suis sortie de la cuisine de peur de dire quelque chose que je pourrai regretter. Je suis allée m’enfermer dans la chambre avant de m’asseoir lourdement sur le fauteuil qui est à la chambre, je me suis adossée et j’ai balancé ma tête par l’arrière en soupirant. Même pas un jour que je suis déjà irritée par sa présence au point où je me demande comment j’ai fait pour marcher avec elle tout ce temps. J’ai à nouveau soupiré puis je suis allée prendre ma douche. J’ai vu le message de Jérôme et j’ai rejoint ma fille sur le lit pour dormir. Le lendemain c’est à la cuisine qu’elle est venue me rejoindre.

Christabelle : Bonjour.

Moi : (Sans la regarder) Bonjour. Le petit dej sera prêt dans quelques minutes.

Christabelle : D’accord. Euh, on peut parler ?

Moi : (La regardant)

Christabelle : Par rapport à hier. Je voulais m’excuser pour ce que j’ai dit hier sur Jérôme et toi. Je crois que le voyage et la fatigue de la journée m’ont un peu fait perdre la tête. Quoiqu’il en soit, je tenais à m’excuser. Je ne veux pas que nous soyons fâchés toutes les deux alors que je suis venue pour être avec ma sœur et oublier mes soucis. (Se mettant à pleurer) Tu sais qu’en ce moment ce n’est pas facile pour moi. Je ne te l’avais pas dit mais cet avortement, m’avait fait perdre une trompe et le médecin m’a dit que ce sera difficile pour moi de tomber enceinte à l’avenir.

Moi : (Laissant tout ce que je faisais pour la prendre dans mes bras) Ô chérie, je suis vraiment désolée. Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

Christabelle : (Éclatant en sanglots) je n’avais pas la force de le faire. J’essayais de m’y faire à cette idée mais ce n’est pas facile pour moi. Alors des fois, je peux parler sans mesurer la portée de mes propos, je suis vraiment désolée.

Moi : (Caressant ses cheveux) C’est oublié, n’y pense plus. J’avoue que moi-même j’ai exagéré et tout pris au premier degré. C’est moi qui devrais m’excuser de t’avoir parlé aussi durement.

Christabelle : (Pleurant) Tu m’as vraiment fait de la peine et parler méchamment. Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit à force d’y penser. Tu sais que je suis fragile.

Moi : Je te demande pardon. Je te promets que ça ne se répétera plus.

Christabelle : (Reniflant) D’accord, je te pardonne.

Moi : Merci.

Christabelle : Je vais aller m’asseoir au salon pour te laisser travailler.

Moi : D’accord.

Elle est partie et j’ai repris la préparation du petit déjeuner. Anselme est rentré avec mon téléphone.

Anselme : Maman papa t’appelle.

Moi : (Essuyant mes mains) Donne, merci.

« Moi : Allô ? »

 « Jérôme : Bonjour Ariane »

 « Moi : Bonjour. »

« Jérôme : Vous allez bien ? »

« Moi : Oui et toi ? »

 « Jérôme : Ça va. Je veux que vous passiez la journée hors de la maison aujourd’hui. »

 « Moi : (Fronçant les sourcils) Comment ça ? »

 « Jérôme : Je vais passer cet après-midi chez toi et j’aurais besoin que vous soyez tous hors de la maison. Emmène les enfants s’amuser dans un lieu de votre choix. Je t’enverrai les sous tout à l’heure pour ça. »

 « Moi : Tu veux me dire ce qui se passe ? »

« Jérôme : Je te le dirai plus tard, pour l’instant fait juste ce que je te dis. »

 « Moi : Ok. »

« Jérôme : Je vais te laisser, on se parle plus tard. »

 « Moi : Ok. »

Clic ! Je suis restée avec mon téléphone en main intriguée par cette conversation. Au même moment, un message m’informant du dépôt de 100000fcfa venant de Jérôme est entré. J’ai confirmé la réception avant de poser mon téléphone et j’ai terminé ce que je faisais. J’ai dressé la table et nous avons mangé. Un peu plus tard, je leur ai annoncé qu’on passait la journée dehors. Autour de midi, nous sommes tous sortis et j’ai fait un message à J pour lui dire. J’ai décidé de les emmener à la Baie des Rois et sur place nous avons croisé Lucrèce, Lucia, Erine avec plusieurs enfants dont ceux de Lucrèce, les enfants de tantine Leslie, la fille d’Erine et un petit garçon qui est le portrait craché du petit frère de Bhernie et que j’ai appris être son fils. J’ai fait les présentations.

Moi : Vous êtes là depuis ?

Lucrèce : Non, on vient d’arriver. Hier Jéjé t’a donné tes affaires non ?

Moi : Oui merci (Sortant une bouteille à demi de mon sac, souriante) J’ai déjà entamé la première. J’allais même vous appeler pour vous remercier. J’ai vu.

Lucia : (Riant) Hier, il boudait car il a dit qu’il n’est pas notre garçon de course. On lui a dit va là-bas.

On a ri avant d’aller payer des tickets pour les espaces des jeux enfants avant de nous asseoir à côté pour les regarder s’amuser un peu partout. Nous avons raconté et ri toute la journée sauf Christabelle qui était concentrée sur son téléphone à faire je ne sais quoi. Nous sommes parties de là le soir avec les enfants heureux de leur journée.

Christabelle : Tu as dit que c’était qui ces filles ?

Moi : Des amies.

Christabelle : Ce sont ces petites filles qui sont tes amies ?

Je la regarde.

Christabelle : Excuse-moi vraiment mais je me demande ce que tu espères apprendre d’elles, elles connaissent quoi de la vie ?

Moi : Christy pardon laisse. Les petites filles comme tu les appelles là sont trop loin de nous. Si je te dis qu’elles peuvent venir t’héberger en France dans des maisons que tu ne pourrais même pas imaginer, tu ne vas pas croire. Pour voyager, elles ne réfléchissent pas comme nous autres là, elles se lèvent et vont seulement à l’aéroport pour partir. Ce que ces petites filles comme tu le dis peuvent m’apprendre de la vie, tu ne peux même pas imaginer.

Christabelle : Si ce n’est pas des vieux papas qui financent ça c’est qui ?

Moi : Pardon, laisse tomber. Tu ne les connais pas.

Christabelle : Hum.

Nous sommes rentrés à la maison et avons trouvé Jérôme sur lequel ses enfants sont allés sautés et se sont aussitôt mis à raconter la journée (…)

Voix d’homme : Ariane ?

Je me retourne et vois Rogès.

Moi : Salut Rogès.

Il baisse ses yeux sur mon ventre avant de remonter sur mon visage.

Rogès : Alors c’était vrai ?

J’arque un sourcil.

Rogès : Tu as laissé ce petit te faire un autre enfant. Pourquoi tu me fais ça Ariane ? Depuis des années que je te dis que je t’aime et que je veux de toi. Pourquoi tu me fais souffrir comme ça ?

Moi : Pardon Rogès, je ne sais pas souvent ce que tu fumes mais il faut arrêter ça. Je t’ai dit depuis des années que j’ai mon homme et que tu ne m’intéressais pas. C’est moi qui t’ai dit de ne pas faire ta vie ?

Rogès : Qu’est-ce que tu trouves chez ce petit que je ne peux pas te donner Ariane ?

Moi : Pardon bonne journée, je n’ai pas le temps pour ça.

Je me suis retournée et j’ai rejoint Christabelle en poussant mon caddie.

Christabelle : C’est qui ce bel homme ?

Moi : Bof. Un gars qui me saoule depuis des années. Je lui ai déjà dit non mais il revient toujours à la charge.

Christabelle : Mais tu sais les plans de Dieu ? Peut-être que c’est ton mari que tu rejettes là au lieu de t’embrouiller dans tes jeux avec ton petit gars là. Et si tu veux mon avis, je trouve que tu ferais un meilleur couple avec lui que l’autre. Au moins lui il fait plus homme et sa carrure match avec la tienne. Avec Jérôme, on a cette impression là que c’est ton fils.

Moi : Ok. On peut y aller ?

Christabelle :  Ok. (Avançant) Tu devrais vraiment reconsidérer ta position par rapport à ce type. Jérôme a toute sa vie et ne semble pas être pressé de s’engager. Il ne fait que te pomper les enfants et il est là tranquille. Surtout avec son entourage. Je t’avais dit que je l’avais entendu dire à une fille au téléphone qu’elle est l’amour de sa vie non ?

Moi : (Irritée) Christabelle pardon on peut finir ces courses en paix ?

 Christabelle : Ok.

Je l’ai dépassée et je suis allée chercher quelques articles puis je suis passée en caisse avant de partir charger le coffre de ma voiture pendant que la bonne dame était debout avec les bras croisés. Sa présence m’exaspère au plus haut point. Mise à part sa manie de critiquer et rabaisser tout, je me suis rendue compte qu’elle essaye de me faire croire qu’il y a une relation amoureuse entre Lucrèce et Jérôme car c’est elle avec qui il parlait ainsi au téléphone et ce n’est pas aujourd’hui que ça date et je le lui ai dit. Elle m’a fait comprendre qu’elle ne croit pas à l’amitié entre un homme et une femme et que pour elle forcément ils couchent ensemble et me prennent pour une maboule. Après ça, c’est que Jérôme me domine trop et que ce n’est pas bien. Il y a aussi le fait qu’elle ne comprenne pas pourquoi à chaque fois qu’il vient à la maison, il doit toucher mon ventre et parler avec le bébé comme il le fait, elle trouve ça bizarre et le soupçonne de faire des pratiques occultes pour avoir tout l’argent qu’il a. D’un autre côté, elle passe son temps à utiliser les choses sans jamais rien nettoyer. Depuis 2 semaines qu’elle est là, même débarrasser son verre, elle ne l’a jamais fait. C’est moi qui rentre du travail fatiguée et viens ranger le désordre qu’elle fait derrière. Je suis arrivée à saturation et je ne veux plus la voir chez moi. J’en ai parlé avec Jérôme et il m’a dit qu’il va lui prendre un billet pour qu’elle rentre ce week-end, j’en peux plus.

Je finis de ranger les courses et je retourne laisser le caddie puis je viens et je démarre pour rentrer à la maison.

Moi : Au fait, avec Jérôme et les enfants nous irons faire un séjour à l’intérieur du pays ce week-end, comme tu ne peux pas venir avec nous et que tu ne peux pas non plus rester ici toute seule, Jérôme a décidé de te prendre un billet plus tôt que prévu.

Christabelle : Mais pourquoi ? Ça fait seulement 2 semaines que je suis là.

Moi : Je sais et je t’avoue que moi-même ça me dérange mais comme c’est chez les parents de Jérôme qu’on part et tout, nous n’avons pas le choix.

Christabelle : Vous partez et ton travail du coup ? Les enfants avec l’école ?

Moi : Nous avons des vacances intermédiaires de 2 semaines.

Christabelle : Hum.

Moi : Notre retour sur Libreville va coïncider avec ton départ alors on ne voit pas l’intérêt de te laisser ici toute seule pour rien. L’avantage c’est que tu pourras au moins partir chercher à déposer ton dossier dans un autre établissement puisque depuis là, il n’y a toujours pas de suite pour votre cas.

Christabelle : Si tu le dis.

Plus personne n’a parlé jusqu’à la maison où elle est descendue et est directement allée dans sa chambre sans m’aider avec les bagages. J’ai appelé les enfants qui m’ont aidée et c’est avec eux que j’ai apprêté le repas. Jérôme m’a dit qu’il ne pourrait pas venir à la maison pour le repas et qu’il passerait dans la nuit pour me donner le billet de Christabelle. J’ai envoyé les enfants appeler la concernée pour manger et elle est venue avec un visage de quelqu’un qui était énervé.

Moi : Tout va bien ?

Christabelle : (Souriante) Oui. T’inquiète. Jérôme ne sera pas là ?

Moi : Non. Il ne viendra pas aujourd’hui

Christabelle : Ok.

Elle s’est assise et a mangé sans plus parler jusqu’à la fin puis elle s’est levée et est partie dans sa chambre. Elle est ressortie en début de soirée et m’a trouvée allongée sur le canapé avec les enfants.

Christabelle : Tu peux me passer ton téléphone stp, j’ai égaré le mien à la chambre et comme il est sous silence, je vais essayer de lancer l’appel pour au moins suivre la lumière.

J’ai déverrouillé mon téléphone et je lui ai donné. Elle est partie avec sans plus revenir me le rendre au point où c’est quand j’ai reçu l’appel de J sur mon numéro pro me disant qu’il tente de me joindre depuis 2 heures de temps que j’ai envoyé Chloé le récupérer. Elle a ramené et Christabelle est venue avec elle.

Christabelle : Vraiment désolée. J’ai oublié de te le ramener dès que j’ai trouvé mon téléphone.

Moi : Je n’ai pas reçu des appels ?

 Christabelle : Non.

J’ai arqué les sourcils et j’ai vérifié, il n’y avait rien, ni message WhatsApp ni appel de Jérôme. Cela m’a intriguée mais j’ai zappé. J’ai continué à regarder la télé jusqu’à ce que les enfants aillent au lit. Je suis allée en cuisine me servir mon verre de lait que j’ai vidé comme je le fais tous les soirs et à peine je voulais sortir de la cuisine que j’ai senti une forte douleur dans le bas ventre.

Moi : Seigneur, mon bébé. (Criant) Aïe !

Christabelle : (Venant me rejoindre) Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : (Pleurant de douleurs) Emmène-moi à l’hôpital stp, je crois que j’ai un problème avec mon bébé, aïe.

Je n’avais pas encore terminé de parler que j’ai senti un liquide me couler entre les jambes et quand j’ai regardé au sol, j’ai vu du sang. La minute d’après, je me suis retrouvée au sol et j’ai perdu connaissance…

L'AMOUR SUFFIT IL ?...