Chapitre 8: Foi

Ecrit par Lalie308

Cody était encore assis au chevet de son père lorsque Luz fit son apparition dans la chambre. Un silence troublant régnait sur le lieu, un silence qui souhaitait constamment se faire briser. La blancheur immaculée de la pièce contrastait avec la noirceur de la situation, la douleur de la résiliation. La pièce était illuminée par le plafond qui se comportait comme une lampe.

 La glami Luz portait gracieusement, mais audacieusement une de ses combinaisons noires dont les manches atteignaient à peine ses poignets et dont la courbe se mariait jalousement à sa silhouette svelte. De pas lents et souples, elle marcha jusqu'à son gilma dont l'expression dépitée lui brisa le coeur puis prit sa main dans la sienne, s'assurant de ne pas détacher son regard du sien.

— Je ne comprends pas pourquoi il ne se réveille pas, geignit Cody, angoissé.

— On devrait peut-être demander conseil au guérisseur du village, suggéra Luz après avoir jeté un coup d'oeil à Paul, allongé comme un malade en phase terminale de sa maladie, le teint atrocement pâle; des gouttes de sueur aussi grosses que des boules parsemaient son corps frissonnant.

— Oui, souffla Cody. Tu... as revu Lysga ou Brad? demanda-t-il enfin; il sentit Luz se tendre contre lui.

— Non, mais je pense que Lysga a juste besoin d'être un peu seul, elle soupira puis ajouta, tous les deux d'ailleurs je pense.

Cody se tourna enfin vers elle pour la regarder dans les yeux, il voyait clairement que Luz était au bord de la crise de nerfs, mais qu'elle se retenait, parce qu'elle se devait d'être forte. Il plaça sa paume droite contre sa joue puis la caressa tendrement, nettoyant une larme qui s'échoua sur sa joue.

— J'aurais tout donné pour que tu n'aies pas à revivre de pareilles choses, murmura-t-il tendrement.

— Je te l'ai dit Jones, ça me colle à la peau les malheurs, répliqua doucement Luz, s'imposant un ton désinvolte.

Elle mit sa main contre celle de Cody puis retira tendrement cette dernière de son visage. Elle observa attentivement la main de son compagnon, sourcils froncés et yeux plissés, à l'affût du moindre détail significatif.

— Tu as le pouvoir de générer et manipuler de l'électricité, je n'arrive pas à y croire, remarqua-t-elle en passant son index sur les lignes de vie de Cody, les lèvres légèrement pincées.

— C'est clairement dépassé, cette planète est folle et cette vie encore plus, rétorqua-t-il d'un ton amusé, laissant la tension se dissiper mollement. Tu ne voudrais pas t'échapper? plaisanta-t-il en haussant un sourcil.

Un petit sourire apparut à la commissure des lèvres de Luz, puis à celle de Cody, tandis qu'ils se regardaient dans les yeux, pas que ceux de leurs corps, mais également ceux de leurs âmes, leurs âmes unies. Des étincelles électriques brillaient sur le bout des doigts de Cody ainsi que dans ses yeux.

— C'est difficile de quitter un monde dont l'équilibre repose sur tes épaules, soupira-t-elle.

— Sur nos épaules chérie, sur nos, rectifia-t-il dans un souffle qui caressa le visage de sa glami. On traversera chacune de ces nouvelles épreuves ensemble, d'accord?

Luz se contenta de hocher la tête avant de déposer un baiser sur le front de Cody, ce qui eut le don d'effacer ses doutes et ses peurs; ses épaules se relâchaient lentement, tandis qu'il inspirait une grosse bouffée d'air parfumé par l'odeur si passionnante de Luz. 

Elle sentait comme du magnolin (équivalent du mélange magnolia-jasmin sur Nelca): une odeur fruitée, chaude, opulente et diablement suave; aussi envoûtante que ces fleurs auraient pu puiser de leurs senteurs chez Luz. Elle était comme une lumière pour lui, une drogue à laquelle il se sentait de plus en plus accro, un parfum dont s'imprégnaient constamment ses narines, un délice au milieu d'une terre de supplices.

— Tout ira bien avec Brad, lui intima-t-elle de sa voix quasiment identique à celle de quelques années plus tôt.

— Mais il faudrait que tout aille d'abord bien avec Lysga, fit-il remarquer de sa voix rendue plus grave par l'âge.

Luz se mordit les lèvres, revoyant tous les excès de colère de son fils, puis sans prévenir, elle éclata en larmes. Son corps tremblait au rythme de ses sanglots qui se succédaient. L'impuissance, elle-même, était de ne pouvoir rien faire face aux malheurs de son enfant, de sa chair. Le malheur, lui-même, était de devenir spectateur de la vie d'un enfant dont le même sang que le vôtre coule dans les veines.

 Elle enroula ses bras autour du cou de Cody qui enroula les siens autour de sa taille, puis elle se laissa aller à sa peine, dans les bras de Cody, comme toujours. Après quelques minutes, elle lança un dernier regard à Paul Jones qui était toujours allongé. Elle nettoya ses larmes du revers de la main, Cody déposa un chaste baiser sur sa joue.

— Allons voir le guérisseur pour ton père.

Cody hocha la tête, avant qu'ils ne disparaissent pour apparaître dans le village. Ils se retrouvèrent dans le patio où se trouvait Célesta, en pleine discussion avec Nerdy. Dès que son regard se posa sur eux, Célesta se mit à parler, frustrée:

— J'ai eu les échos de ce qui s'est passé à la cité, annonça-t-elle en se rapprochant d'eux. J'ai déjà fait appel au guérisseur, il sera bientôt ici.

Après quelques minutes de silence inconfortable, Célesta reprit la parole.

— Et le gilma Lysga? demanda-t-elle plus hésitante.

— Aucune idée, Luz pense qu'il vaudrait mieux le laisser seul pendant un moment avant de l'approcher, se prononça Cody.

— Nalu dit que quelque chose de très grave va se passer, et que nous ne devrions pas le laisser seul trop longtemps, répliqua Célesta, plus anxieuse qu'à son habitude. Quoi qu'il en soit, soupira-t-elle enfin, je pense que demain nous devrons trouver une nouvelle approche avec lui. (Elle se tut pendant quelques instants) Cody, tu dois commencer à t'entraîner avec Nerdy pour ton pouvoir.

Nerdy et Cody se regardèrent brièvement avant de détourner leurs regards. Le guérisseur fit enfin son entrée dans la pièce, il s'inclina en parlant:

— Ccà sugnu (Me voici).

— Hala, que pensez-vous que nous pourrions faire pour le cas de mon père, commença directement Cody.

Il ne parlait pas beaucoup nelcalien, mais il comprenait certains mots. Il pensait qu'avec sa connexion nouvelle avec Luz ainsi que le monde des nelcaliens, il s'appropriait de plus en plus la langue.

— Je me dois d'abord de l'examiner, répondit le guérisseur.

— Je pourrais le conduire à la cité, se porta volontaire Célesta. L'examen ne sera pas direct, cela pourra prendre des heures, des jours, selon la complexité du problème.

— Appuntu (Exactement). J'aurai besoin de me recueillir, compléta le guérisseur.

Célesta s'en alla enfin avec le guérisseur, en promettant d'être de retour juste après l'avoir aidé à s'installer dans la cité. Nerdy, Luz et Cody se retrouvaient à présent seuls dans la pièce, dans un silence des plus gênants.

— Je... crois qu'il est temps que j'aille me coucher, fit finalement Luz pour briser le silence.

— Je viens aussi, enchaîna aussitôt Cody.

— Quelle surprise! répondit Nerdy, sarcastique et agacé.

Luz se contenta de rouler des yeux avant de parler:

— Bona notte Nerdy (Bonne nuit Nerdy).

Ses deux compagnons furent d'abord déconcertés par le sourire plaqué sur son visage tandis qu'elle observait Nerdy en attente d'une réponse. Ce dernier s'inclina légèrement.

— Bona notte glami.

Puis Cody et Luz prirent le chemin vers leur résidence, tandis que Nerdy la fixait de son regard jusqu'à leur sortie du patio.

— Ce nelcalien doit voir un psy, se plaignit Cody plus qu'agacé par le comportement de Nerdy.

Luz qui marchait à ses côtés dans la cour esquissa un léger sourire au coin des lèvres avant de parler:

— Nerdy est très compliqué et grognon, je l'avoue. J'ai abandonné son cas depuis bien longtemps. Mais une chose est sûre, il saura toujours accomplir ses tâches comme il le faut. Cela aurait juste été plus agréable de l'avoir comme un véritable ami, ajouta-t-elle tandis que son regard se baladait dans le village.

— Et il est surtout obsédé par toi. Personne n'accepte d'être simplement ami avec la personne qu'elle aime, rétorqua amèrement Cody.

Une foule rassemblée près des arbres attira leur attention, ils se dirigèrent vers eux. Les personnes présentes leur laissèrent de la place pour qu'ils puissent voir ce qui se passait au centre de la foule. Il s'agissait de Nalu qui, au rythme d'une musique qui s'échappait d'un petit champignon, dansait avec quelques enfants humains, nelcaliens ou nelcahumains. Un sourire se fraya un chemin sur les lèvres de Luz et de Cody.

— Elle est bien différente de Wilniv, remarqua Luz en gloussant lorsque Nalu lui fit un clin d'oeil.

— Clairement, annonça Lohita qui venait de les rejoindre.

Cody se tendit légèrement en parcourant le lieu du regard pour repérer la présence de Brad.

— Il n'est pas ici, fit Lohita comme pour dissiper ses doutes.

— Hala, firent Cody et Luz en choeur, Cody un peu plus nerveux.

— Hala, rétorqua Lohita.

Puis ils s'éloignèrent un peu de la foule pour discuter. La fraîcheur glaçait leurs corps, encore fragiles à cette nouvelle température. Les arbres quant à eux semblaient encore supporter le climat qui s'annonçait glacial.

— Et Brad? demanda directement Cody.

Lohita esquissa un petit sourire triste en plaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Les nelcaliennes portaient à présent le plus souvent des pantalons et des hauts à longues manches faits de lana (laine nelcalienne) pour les tenir au chaud. 

Se mêlaient aux bruits de la nature, les voix amusées des personnes présentes, les sons mélodieux du champignon musical de Nalu et les exclamations admiratives. Les nuages lumineux éparpillés un peu partout dans le village éclairaient tous les recoins de celui-ci, sous un éclairage plus tamisé de la lune mélancolique, symbole du peuple nelcalien.

— Il est à la gîte (maison), répondit-elle enfin.

Luz s'humecta les lèvres en promenant son regard entre Lohita et Cody, le vent jouant de sa longue chevelure retenue en une queue de cheval qui tombait dans son dos.

— Qu'est-ce qu'il dit? demanda-t-elle pour Cody.

Lohita laissa échapper un long soupire, puis avoua:

— Il est très remonté. Il ne veut plus rien savoir de Lysga, rien du tout. Mais je pense que la situation entre Cody et lui peut s'arranger. Mais avec Lysga je ne pense pas, et à vrai dire, je ne voudrais pas qu'il s'approche encore de Solenna.

— Je comprends. Et si on allait lui faire un coucou? proposa Luz, en étirant ses lèvres, dans l'attente d'une réponse.

Cody fit les gros yeux, la proposition lui paraissant des plus folles.

— Quoi?!!

— Fais pas ta chochotte Jones, c'est ton pote non? le rabroua sournoisement Luz, les bras croisés sur la poitrine.

— Oui, souffla Cody, déterminé à arranger les choses avec celui qu'il considérait comme son frère.

*

Lorsque Célesta et le guérisseur apparurent dans la chambre d'hôpital, la ressemblance entre Paul et son défunt frère Peter la troubla de nouveau. A part son crâne brillant —contrairement à la longue chevelure blonde de Peter—, Paul bénéficiait des mêmes traits que Peter: lèvres fines très légèrement charnues, visage rond ridé, nez droit qui arborait rapidement une teinte rosée en cas de colère ou de gêne, silhouette très élancé et corps musclé, portant les marques de la vie de soldat. Célesta balaya ces souvenirs de sa mémoire en se massant le front.

— Pensate chì vi daraghju un ochju? ( Vous pensez qu'il y a de l'espoir?) demanda-t-elle au guérisseur qui de son calme habituel analysait Paul du regard.

La grosse marque rouge sombre qui formait un creux sur une grande partie de son ventre était dévoilée par son torse nu, perlé de sueur. Son teint extrêmement pâle et les spams qui parcouraient son corps pourtant inanimé ne témoignaient que de son mal.

— Hè bè, mi sentite un putere scuru. (Honnêtement, je sens une puissance sombre), répondit-il en se rapprochant de lui.

— Mi ancu (Moi aussi), lui intima-t-elle, les sourcils froncés.

Soudain, la porte disparut, Hongust s'immisça dans la pièce puis elle réapparut. Le rouge monta immédiatement aux joues de Célesta qui ne pouvait détacher son regard de lui.

— Glami, fit-il en s'inclinant. Monsieur, ajouta-t-il au guérisseur qui se contenta de hocher la tête dans sa direction.

Le nelcalien à la peau couverte de cicatrices, aux milles perles décorant le corps et à l'unique queue de cheval blanc qui s'imposait sur un crâne luisant, scrutait attentivement Paul de son regard sage.

— Lieutenant, souffla Célesta alors qu'Hongust s'arrêta près d'elle, le regard posé sur Paul Jones.

Après quelques minutes de silence, Hongust reprit la parole, plus ou moins inconfortable:

— Je suis désolé.

Célesta fronça les sourcils puis lui jeta un coup d'oeil perplexe.

— Pourquoi? s'étrangla-t-elle presque.

— Pour le passé, je n'ai pas su vous donner le respect et la considération que vous méritiez, avoua-t-il.

Célesta se tourna complètement vers lui, les sourcils froncés.

— Que voulez-vous dire?

Son coeur bondissait déjà dans sa poitrine. Mais soudain, de la fumée noir se mit à s'échapper des yeux, des oreilles, de la bouche et du nez de Paul tandis qu'il s'agitait en prononçant des paroles indescriptibles. 

Célesta alarmée se déplaça rapidement vers lui et posa ses mains à plat sur son avant-bras, de même que le guérisseur, puis à leur tour ils récitèrent des incantations. Une trentaine de minutes plus tard, Paul se calma enfin. Célesta lança un regard confus au guérisseur, puis à Hongust.

*

Solenna qui venait de rentrer après avoir longtemps observé la démonstration de Nalu, découvrit son père dans le salon. Elle pressa le pas pour vite aller dans sa chambre, mais ce dernier l'interpella.

— Lena.

— Papa, soupira-t-elle.

— Viens là, l'appela-t-il doucement.

Elle hésita légèrement, mais vint finalement s'installer près de lui. Elle fixa ses yeux sur ses pieds.

— Je suis désolé, s'excusa enfin Brad.

Elle leva sa tête vers lui, perplexe, mais ne pu empêcher le sourire qui se dessina sur ses lèvres.

— Moi aussi sora (papa), lui intima-t-elle.

Il lui caressa doucement les cheveux, sourire aux lèvres.

— Tu es la chose la plus précieuse de ma vie, j'ai juste peur qu'il t'arrive quelque chose de mal, lui confessa-t-il, son inquiétude pataugeant nettement dans sa voix.

Il avait des étoiles dans les yeux, il aimait sa fille plus que quiconque, il donnerait sa vie pour elle. Solenna, ravie de retrouver le vrai Brad qui n'avait rien à voir avec celui impulsif de quelques heures plus tôt, sourit de plus belle.

— Je sais papa, je te promets de faire plus attention.

— Mais tu ne me promettras pas de ne plus revoir Lysga, n'est-ce pas? observa Brad d'une voix étrangement calme.

Solenna se passa la main dans les cheveux, un peu nerveuse avant de répondre sincèrement:

— Non, puis elle compléta. Papa, tu connais ce sentiment, ce sentiment qui nous pousse à croire aux autres même lorsqu'ils nous donnent toutes les raisons de ne pas le faire?

— J'ai toujours recherché le bon côté chez les autres certes, mais non, je ne connais pas ce sentiment que tu décris là, répondit sincèrement Brad.

— Moi si. Papa, nous pensons tous être en danger à cause de Lysga. Mais c'est lui qui est en danger à cause de nous. Je connais le vrai Lysga, et ce n'est pas lui. Papa, il ne va pas bien et il a besoin de notre aide.

Brad ouvrit la bouche pour parler, mais la referma. Il était sans voix face au dévouement de sa fille, à la foi qu'elle avait en Lysga. Il était émerveillé par la personne qu'elle était: altruiste et forte. Il se rappela le regard meurtri de Lysga avant qu'il ne s'échappe de la salle d'entraînement de la cité, de cette lueur triste qui l'abîmait.

— Ma petite princesse est devenue un sage, déclara-t-il enfin en lui chatouillant le ventre sous les éclats de rire de Solenna.

— Papa, arrête, tenta-t-elle de glisser sous la rafale de rire.

— Dis s'il te plait le meilleur papa de l'univers que j'aime, la taquina Brad.

Solenna répéta sa phrase en riant toujours aux éclats, mais avalait ses mots qui ne terminaient qu'en monosyllabes. A ce moment, le trio: Lohita, Luz et Cody pénétra dans la pièce. Les rires s'estompèrent tandis que Brad et Cody se regardaient dans les yeux. Une conversation qu'il avait eu avec Nerdy se fraya un chemin dans la mémoire de Brad.

*Flashbask*

Brad venait de quitter la cité, en colère et frustré. Il marchait de pas lourds dans la cour puis alla directement dans le champ d'entraînement où se trouvait Nerdy. Brad ne lui accorda pas un mot, se mit à donner des coups chargés de rage au sac de frappe en forme de nuage, mais aussi dur qu'un roc. Nerdy, interloqué, cessa toute autre activité pour observer un Brad en colère, un Brad assez rare. Lorsque Brad s'arrêta enfin pour reprendre son souffle, Nerdy prit la parole:

— Je n'en ai pas grand chose à faire, mais dis moi ce qui peut te rendre aussi... pas toi?

Il se tenait debout, telle une statue, aucune expression ne trahissait l'air neutre sur son visage parfaitement sculpté. Brad lui lança un regard noir, mais se sentait obligé de se confier à quelqu'un:

— J'en ai ma claque de Lysga et de Cody. Cody fera tout pour son fils, mais il ne voit pas qu'il est dangereux. Il a osé m'toucher avec cette espèce de pouvoir qu'il a alors que je suis son meilleur ami, tempêta-t-il.

— Je ne suis pas fan de Cody, d'ailleurs il m'insupporte, mais à cause de mon égoïsme, commença Nerdy. Mais Lysga est son fils comme tu le dis et il serait con de ne pas défendre son propre fils et d'après ce que j'ai entendu, tu aurais pu sacrément amoché le petit démon Lysga. Et puis, entre nous, personne ne comprend ce qui se passe avec Lysga. 

Ce serait dommage qu'après avoir joué les meilleurs amis pour me mettre des bâtons dans les roues pendant autant d'années, vous cessiez d'être amis pour des futilités pareilles au lieu de vous souder les coudes.

Brad posa un regard quelque peu surpris sur Nerdy qui gardait son calme.

*Fin du flashback*

Solenna se leva en premier pour faire un calin à sa mère puis salua brièvement Cody et Luz en souriant.

— Ca va? lui demanda Cody, réellement intéressé par son état.

— Oui, ne t'inquiète pas, lui répondit-elle, puis elle disparut dans sa chambre en soufflant un bonne chance à Brad.

Brad se leva à son tour.

— Salut.

— Salut, répondit le couple.

Brad se racla maladroitement la gorge en se rapprochant d'eux. Il mit sa fierté de côté et prit soudainement un Cody surpris dans ses bras.

— Rien ne sépare des frères, fit-il.

Un lourd poids libéra les épaules de Cody qui sourit à Brad.

— Je suis désolé pour tout, dit-il.

— Moi aussi, cette situation craint.

— Clairement, consenti Luz en donnant un petit coup de poing à l'épaule de Brad qui grimaça.

Après quelques minutes de discussion avec Lohita et Brad, Cody et Luz rentrèrent enfin chez eux. En passant par la chambre de Lysga, Luz ouvrit discrètement la porte pour le découvrir, endormi et emmitouflé dans ses couvertures. Elle voulut entrer pour au moins lui poser un baiser sur le front, mais Cody la retint par le poignet.

— Laisse-le respirer, chuchota-t-il.

Elle referma lentement la porte, en espérant du plus profond de son coeur, que tout irait enfin pour le mieux, un beau jour. 

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Hello! J'espère que vous allez bien. Je vous propose un petit jeu: vous pouvez poser en commentaire ou en privé des questions aux personnages de La planète aux yeux verts ou de l'œil bleu ou encore à l'auteure. J'y répondrai à la fin du chapitre du vendredi prochain. 

Alors, opinion sur ce chapitre relativement calme? 

Que pensez-vous de Lysga? 

Avez-vous une préférence de personnage? 





Merci de lire, voter et commenter.


Lalie


L'ŒIL BLEU