
Chapitre 9
Ecrit par Josephine54
Virginie
Beverly m'avait réveillée très tôt ce matin, me signifiant son départ. Elle allait en mission pour deux jours. Pff, je devais me charger de gérer toute seule les gamins. Benjamin lui avait pourtant proposé de prendre une ménagère, mais elle n'avait jamais accepté. Je l'avais entendue lui répondre que tant que je n'avais pas d'emploi, je pourrais lui donner un coup de main.
Pff, cette fille, je ne la comprendrais jamais. Tu vis avec un homme comme Benjamin, tu t'obstines à vouloir travailler à tout prix, ne voulant pas de ménagère. Rien en elle ne montrait l'opulence. Un homme comme lui était à croquer à pleines dents.
Ces derniers temps, Benjamin rentrait de plus en plus tard. Il ne fallait pas être un devin pour se rendre compte que ce dernier allait sûrement voir ailleurs.
- Maman, maman, me secoua Gabin, il faut que tu nous amènes à l'école.
Je jetai un coup d'œil à Gabin. Il était déjà habillé, prêt à se rendre à l'école. Beverly les avait apparemment réveillés, habillés et nourris avant de sortir.
- J'arrive, dis-je d'une voix lasse.
Je sortis péniblement du lit et me rendis aux toilettes pour me débarbouiller.
- Où est Ophélie ? demandai-je.
- Elle est encore dans sa chambre, répondit Gabin.
Je me rendis donc dans la chambre d'Ophélie et la trouvai qui peinait à attacher ses lacets. Cette gamine pourrie gâtée me sortait de tous les pores.
- Pourrais-tu m'aider tata ? demanda-t-elle d'une petite voix.
Je marmonnai entre mes lèvres un bref moment avant de lui donner un coup de main. Elle était simplement chanceuse que son père ne soit pas encore sorti.
Je sortis enfin de la maison avec eux et empruntai un taxi pour leur école. Beverly m'avait remis des sous pour gérer toutes les dépenses durant son déplacement.
Je rentrai à la maison et apprêtai le petit-déjeuner de mon beau-frère. J'y mis de tout : jambon, sardine, omelettes, beurre, etc... de toute façon, la nourriture ne manquait jamais dans cette maison.
J'allai ensuite cogner à sa chambre.
- Entrez, lança Benjamin.
- Tonton, ton petit déjeuner est prêt, dis-je d'une voix douce.
Benjamin était déjà vêtu et était sur le point de sortir. Il leva un regard surpris vers moi. Comme je le comprenais, c'était la première fois que je prenais la peine de lui faire à manger.
- Merci beaucoup, j'arrive, répondit-il d'une voix hésitante.
Je lui lançai un bref sourire et sortis de leur chambre. Je mis ensuite à chauffer de l'eau pour son lait. Quand il arriva au salon, je lui apportai une tasse de lait toute fumante.
- Wow, merci beaucoup, s'exclama Benjamin avec un large sourire. Voilà pourquoi j'ai demandé à ma femme d’arrêter cette histoire de boulot. Où trouverait-elle du temps pour s'occuper de moi convenablement.
- Ha, je te comprends tonton, mais je pense qu'elle fait de son mieux, dis-je avec un petit sourire hypocrite.
Il mangea et se saisit ensuite de sa mallette pour sortir.
- Tu vas revenir déjeuner ici, tonton ? demandai-je d'une voix douce.
- Non, j'ai énormément de travail. Je rentrerai seulement le soir.
- D'accord, tonton.
Il partit enfin et je me laissai choir sur le divan au salon. Trop c'est trop. Cela fait des années que je regarde Beverly ne pas s'occuper convenablement de son mari. Un homme de sa trempe a besoin d'être choyé, d'une femme qui lui consacre tout son temps, dans et hors du lit, qui soit sexy et en bonne forme tout le temps.
Beverly est toujours en train de courir. Et maintenant, elle passe carrément la nuit hors de la maison. Elle ne va pas me faire croire qu'elle n'a pas remarqué que Benjamin est de plus en plus absent de la maison. Elle n'a pas remarqué qu'il est tout le temps distrait ? En tout cas, si elle veut dormir au premier banc, ce ne sera pas mon cas.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Cet homme lui filera des doigts et comme elle n'a pas l'impression de s'en rendre compte, je vais agir à sa place. Je suis trop longtemps restée ici à la regarder ne pas réaliser sa chance. Vu le comportement de Benjamin ces derniers mois, je ne serai pas surpris qu'il quitte Beverly et nous demande à tous de libérer sa maison. Pour aller où ? Si quelqu'un doit rester ici, ce sera moi.
Je me rendis immédiatement au marché et achetai le nécessaire pour la cuisine. Benjamin adorait la banane malaxée (un plat fait à base de banane verte, d’arachides et de poisson fumé). Il allait se régaler ce soir, et s'il se montrait réceptif, ce ne sera pas seulement de nourriture.
Mon cher Benjamin, tu étais entré dans ma mire et je ne comptais pas te laisser en échapper.
Depuis ma séparation avec Frédéric, je n'étais en couple qu'avec des minables. Aucun d'eux n'était capable de me donner un billet de 10.000 francs pour mes besoins. Il savait juste me coucher pour des miettes. Il était temps que je me remette sérieusement en jeu. J'avais déjà trente ans.
Je passai l'après-midi à cuisiner. Je partis, aux environs de 16 heures, récupérer les enfants à l'école. Gabin s'occupa de ses propres devoirs et donna un coup de main à Ophélie pour les siens.
- Maman, on a faim, se lamenta Gabin.
Je regardai l'heure. Il était à peine 19 h. Je gardais espoir que Benjamin arrive d'un moment à l'autre.
- Un moment, tonton Benjamin devrait arriver d'ici peu.
- Mais il n'est jamais là, se lamenta Gabin.
Vous voyez donc de quoi je parlais... Ne dit-on pas que la vérité sort toujours de la bouche des enfants ? En tout cas, si Beverly veut continuer à faire l'aveugle, c'est son problème. Moi, je comptais agir.
Vers 21 h et sous les plaintes incessantes des enfants, je fus obligée de servir à manger.
Quand je posai les plats sur la table, Ophélie repoussa immédiatement son plat.
- Je ne veux pas manger ça, s'écria-t-elle.
- Hé, tu vas immédiatement m’arrêter tes caprices. Tu vas manger et que ça saute.
- Euh... maman, euh... Ophélie ne mange jamais la banane malaxée.
- Et alors ? Toi qui en manges, as-tu eu un problème ? Je ne veux entendre, elle va seulement manger.
Ophélie se mit à bouder, mais la faim fut apparemment plus forte, car je la vis saisir sa fourchette, les larmes aux yeux, porter la première cuillère à sa bouche. Que disais-je tantôt, cela ne la tuera pas de manger de la banane malaxée.
Je mis ensuite les enfants au lit. J'avais envie de tout casser. J'avais espéré passer un moment à table avec Benjamin. S'il arrivait maintenant, j'étais simplement obligée de le servir et m'en aller, pour revenir ensuite débarrasser la table. Je n'aurais pas vraiment la possibilité de me mettre en jeu.
Vers 22 h, j'entendis la clé tourner dans la serrure. Je me précipitai à la porte pour lui ouvrir.
- Bon retour, tonton, dis-je en me saisissant de sa mallette.
Frédéric me lança un regard ouvertement surpris, mais il ne répliqua pas. Il me laissa prendre sa mallette et se dirigea immédiatement vers leur chambre. J'allai ensuite toquer à la porte après dix minutes.
- Tonton, je te sers quelque chose à manger ? J'ai préparé de la banane malaxée.
Benjamin
J'étais sorti ce matin après avoir englouti un copieux repas comme l'homme marié que j'étais. Je me demandais encore ce qui avait bien pu passer par la tête de Virginie ce matin. Je n'avais jamais vu cette petite lever le moindre pouce pour faire quoi que ce soit dans cette maison. Sa sœur se chargeait toujours de tout, du ménage au repas. Elle pouvait parfois donner un coup de main pour la lessive ou laver la vaisselle.
J'avais passé toute la journée au boulot. C'était un moment assez compliqué pour l'une de mes boutiques. Une grande chaîne de supermarchés avait ouvert une nouvelle succursale près de mon supermarché et elle proposait des prix concurrentiels. J'avais été obligé de baisser le prix de certains articles pour ne pas perdre de clientèle.
J'avais vu l'appel en absence de Beverly. Elle m'avait ensuite envoyé un message ce matin pour me signifier qu'elle était bien arrivée à Douala. Nous avions convenu de parler en soirée.
Cette femme, je ne la comprenais pas. Tu laissais ton homme pour aller, je ne sais où ! Je lui demandais de me faire des enfants, mais elle semblait donner plus d'importance à son travail. Heureusement, ce problème avait été résolu.
J'étais actuellement dans ma voiture en train de rentrer à la maison. Mon téléphone avait sonné à cet instant.
- Allô chéri, lança Beverly.
- Allo, bébé, répondis-je, ça va ?
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Cela faisait un moment que nous n'avions plus échangé de mots doux, surtout venant d'elle. Je me demandais ce qui lui arrivait.
- Oui, ça va et toi ?
- Je vais bien. Je pensais que tu étais fâché par rapport à mon voyage.
- Tu sais bien que je n'aime pas ces déplacements.
- Je sais, chéri, soupira Beverly. Je vais essayer d'en faire le moins possible.
- Comme si ça dépendait de toi.
- Arrête de faire le capricieux, dit-elle en riant. Quand je reviendrai, on pourra se faire une sortie, rien que tous les deux.
- Ça me va, répondis-je avec un large sourire.
Malgré tout, je l'aimais ma petite femme. On parla encore un petit moment.
- Tu es avec les enfants ? demanda-t-elle.
- Euh... non, je suis justement en train de rentrer à la maison.
- Mais, Benjamin, quand je ne suis pas là, je pensais que tu serais un peu plus présent à la maison.
- Tu as raison, chérie, c'est ce que je comptais faire, mais j'ai eu énormément de travail aujourd'hui.
- Je vois. Je vais te laisser. Je vais descendre manger au restaurant de l'hôtel. On se parle peut-être après.
- D'accord, chérie, dis-je en raccrochant.
Je regardai un long moment mon téléphone, me demandant si c'était bien avec ma femme que j'avais parlé. Que lui arrivait-il ? Je ne me rappelais pas la dernière fois qu'elle avait été aussi douce avec moi. Elle était certes présente, accomplissait ses devoirs conjugaux, mais c'était généralement avec un certain détachement.
Je lui avais tout donné dans ce mariage, tout. Je m'étais employé pendant les premières années à conquérir son cœur. Je crois que j'y étais tout de même arrivé, malgré tout. J'étais bien conscient que son amour pour ce barjot ne pouvait pas s'être vaporisé en un seul jour. Avec les années et la routine, notre mariage était un peu plat, disons qu'elle y avait beaucoup contribué, d'où ma surprise aujourd'hui.
Mon téléphone se remit à sonner à peine. Je décrochai depuis le Bluetooth de la voiture sans faire attention à l'appelant.
- Coucou Beverly, as-tu oublié quelque chose ? répondis-je sans regarder le numéro de l'appelant.
- C'est moi, me répondit une voix froide au téléphone.
Je décollai rapidement le téléphone de mon oreille et me rendis compte de ma bourde.
- Je t'attends depuis un moment déjà.
- Désolé, j'arrive d'ici peu. Je voulais faire un petit coucou aux enfants avant d'arriver.
- D'accord, répondit-elle simplement et raccrocha.
Je poursuivis mon chemin et arrivai enfin à la maison. J'entrai dans la cour, garai ensuite la voiture et en descendis.
J'entrai au salon et trouvai Virginie pratiquement sur le pas de la porte. Elle me souhaita la bienvenue et se saisit carrément de ma mallette. Je la laissai faire en me demandant ce qui lui arrivait depuis ce matin.
Je me rendis compte que les enfants dormaient déjà. Je me rendis aux toilettes dans ma chambre pour me vider la vessie. J'étais en train d'en sortir quand j'entendis toquer à la porte.
- Tonton, je te sers quelque chose à manger ? J'ai préparé de la banane malaxée, me dit Virginie, un sourire étrange au visage.
J'adorais la banane malaxée, mais je savais que si je perdais encore du temps ici, je risquais de me faire étriper.
- Non, merci beaucoup, je dois ressortir là.
Elle me regarda d'un air déçu. Mais qu'avaient-elles, sa sœur et elle, aujourd'hui ?
- À plus tard, dis-je en sortant, mais je savais qu'il n'y avait pas de chance que je rentre cette nuit, comme toutes les autres d'ailleurs ces derniers mois quand Beverly était absente. J'avais craint au départ que sa sœur lui en parle, mais cette dernière savait apparemment fermer sa bouche.
Je sortis de la maison et mis immédiatement le moteur en marche. Je roulais pendant quelques minutes et garai enfin au pied de cet appartement que je louais à ma maîtresse depuis près de trois ans.
- Bonsoir, lança-t-elle d'un ton boudeur.
Je me jetai sur ses lèvres, sans lui laisser la possibilité de se plaindre encore plus. Je refermai la porte et la collai contre elle. Je me mis à lui dévorer les lèvres avec avidité. Elle me mit à haleter tout en répondant à mon baiser.
Je la transportai avec fébrilité vers notre chambre et elle enroula naturellement ses jambes autour de ma taille. Je poursuivis mes caresses et très vite, nous étions en tenue d'Adam et Ève. Je m'insérai en elle tout en ancrant mon regard au sien. Je commençai de lents va-et-vient tandis que nous nous perdions en gémissements. J'étais déjà près de l'extase quand mon téléphone se mit à sonner.
- Continue, s'il te plaît, murmura ma partenaire, tout en bougeant activement le bassin.
- Arghhhh, t'est trop bonne, hurlai-je en me libérant, le corps secoué par de violents spasmes.
Je me rendis aux toilettes pour me nettoyer, j'en profitai pour regarder qui m'avait appelé plus tôt. Je vis avec stupéfaction que l'appel provenait de Beverly. Elle avait vraiment rappelé. Mais, que lui arrivait-il, bon sang ?