Danielle

Ecrit par Saria

***Danielle***


Bonjour ici mes gens biens, je suis Danielle Cadja. J’ai 24 ans je suis courtier en assurance. Je gagne bien ma vie. Je me presse de rentrer parce que mon chéri est actuellement à Cotonou. Je m’arrange pour passer du temps avec lui du mieux que je peux. Après, il monte à Parakou. Je n’ai jamais compris comment il a pu accepter ce poste dans une ville loin de tout ! Vous me direz pourquoi je ne le rejoins pas, pour plusieurs raisons d’abord mon boulot est ici et j’aime ce que je fais, en plus il ne donne aucun signe dans ce sens.


Du coup j’attends, je suis patiente et j’ai peur de le brusquer. Je ne m’inquiète pas Dylan est plutôt réglo comme garçon. Il ne drague pas, c’est moi qui l’ai courtisé « assidûment », je dois dire avec la bénédiction de Mme Mensah ma marraine de baptême qui est comme une mère pour mon homme. L’attrait de Parakou lui passera et il reviendra à Cotonou…Du coup je suis tranquille !

 
 

***Dylan***


J’étais à une formation organisée pour toutes les BOA de la sous-région à Cotonou. Mes pensées s’envolent vers la femme qui occupe mon esprit depuis quelques temps. Un mois qu’elle est revenue pour ainsi dire dans ma vie. Nous ne sommes pas ensemble non… loin de là mais elle passe plus souvent au bureau et on s’écrit et on s’appelle également. Je ne lui ai pas pardonné son départ sans explications il y a plusieurs années mais je n’arrive pas à couper les choses…


Je suis courtois avec elle, et fait de mon mieux pour garder la distance de sécurité. Je sais à quoi m’en tenir en ce qui la concerne…Il n’y aura rien et nous ne pouvons pas être amis. Bref, son projet avance bien et normalement la banque devrait être prête à la suivre.


Ce soir je retrouve Danielle. Nous sortons ensemble depuis deux ans, son emploi la maintient ici à Cotonou. Je fais l’effort de faire la navette même si ce n’est pas évident. C’est une gentille fille, bien éduquée et très jolie. Je sens qu’elle s’accroche et qu’elle veut plus mais moi je traîne les pieds. Je ne suis pas prêt, c’est entre autre pour ça que j’ai accepté le poste à Parakou.


Dany : Coucou bébé !


Moi (levant les yeux de mon téléphone) : Coucou


Nous nous embrassons, elle se pose sur mes cuisses et je range rapidement mon téléphone. Elle me raconte sa journée. Je ne vous avais pas dit, Dany est gaie et bavarde. Je l’écoute juste, je n’ai pas besoin de parler. A bien des égards, elle me rappelle l’ancienne Nimata… Malheureusement, il s’est passé quelque chose dans sa vie… A l’instant où j’ai mentionné son mari la dernière fois au maquis, son visage s’est décomposé, elle a retenu son souffle, ses mains se sont mises à trembler. J’ai eu l’impression qu’elle allait s’effondrer d’un moment à l’autre. Stop stop ! Là je suis avec une femme qui m’aime pour moi et a du mérite d’être aussi patiente avec moi. Donc idées parasites s’abstenir !

 

Je me concentre à nouveau sur Dany. Elle se lève pour se changer, je la regarde c’est une très belle femme. Il faut que je pense à officialiser notre relation. Il est temps et elle le mérite bien.

Mon téléphone vibre dans ma poche, je n’ai pas besoin de regarder qui c’est. Tous les soirs à la même heure « elle » m’appelle. Nima m’appelle, je décroche et me dirige vers le balcon de l’appartement. Je discute un court moment lorsque je me retourne, Dany m’observait de façon bizarre, le cœur battant je range mon téléphone du geste le plus naturel possible.


 

***Danielle***


Hum, depuis hier qu’il est là j’ai remarqué que le téléphone de Dylan sonne tous les soirs à la même heure. Je ne suis pas jalouse mais c’est agaçant. Je ne le vois pas beaucoup si les moments de qualité qu’on doit avoir vont être perturbé ça va être difficile j’avoue. Il vient me prendre dans ses bras et m’embrasse voluptueusement, j’oublie ce que je ruminais


Moi (entre deux baisers) : Euh j’ai mis le repas en route…J’avais précuit donc…

Dylan : J’ai faim d’autre chose pour l’instant

Moi : han ?!

Dylan : oui

Avant que je ne réalise ce qui m’arrive il me porte vers la chambre….

Une heure et demie après on émerge et s’est en courant que je mets la table. Ce soir il avait été très attentif, très « in » quoi !


 

***Au même moment à Parakou***

***Nimata***


Ces dernières semaines s’étaient super bien passées pour moi. Le hic c’est que mes sentiments pour Dylan remontent avec force. Jamais je n’ai arrêté de l’aimer au fond…Avec les années j’avais tout enfouis en moi. Le fait qu’il se montre moins distant rallume la flamme en moi.


Je n’ai pas vu de bague à son doigt, donc il n’est pas marié. Mais je ne suis pas naïve au point de penser qu’il n’a personne. Non c’est un bel homme qui a socialement réussi donc c’est normal.

J’entends sonner, je sais qui c’est puisque c’est moi qui ai demandé à voir la personne.


***Akim Traoré***


Je me rends à l’appartement de ma sœur, je l’ai appelé avant. Dès que je sonne, la porte s’ouvre sur elle. Contrairement à moi qui ai hérité du teint clair de notre père, elle est noire comme Ma. A chaque fois que mes yeux se posent sur sa silhouette menue j’éprouve le besoin de la protéger. Je suis le seul membre de la famille qui est informé de sa présence à Parakou. Je connais un bout du calvaire qu’elle a traversé dans son mariage. Elle ne dit pas tout et elle se plaint rarement.


Moi (lui faisant la bise) : Tu as l’air en forme !

Nimata : Merci


Elle me tire par la main comme quand elle était petite. Elle voulait me montrer quelque chose. Dès que je suis installé, elle me parle de son projet, de la demande d’investissement qu’elle a fait à la banque, de sa rencontre avec Dylan. Je l’observe et je suis à la fois heureux et inquiet.


Moi : Il n’y a pas que l’aboutissement de ton projet qui te met dans cet état hein ?


Elle s’interrompt et baisse les yeux. Comme prise en faute.


-Nima…Je ne suis pas contre mais vous avez un passé douloureux tous les deux !

Nimata : Je sais ! Mais je ne peux m’empêcher de ressentir ce que je ressens pour lui, je ne peux pas contrôler ça !

Moi : Je comprends….Mais avant toute chose il faut voir dans quoi tu t’embarques…Que vous parliez…Il sait pour le bébé que tu as perdu ?

Nimata : Non…Je…en fait on a évité soigneusement de parler du passé

Moi : Hum ! Autre chose si tu veux t’implanter ici, il faut que tu parles aux parents

Nimata : Non ! Jamais ! Je vais créer et exposer sous un autre nom…Akim j’ai besoin de refaire ma vie, je n’ai pas besoin de leurs interférences…Tu sais combien ça a été pénible…ils ne m’ont pas tendu la main quand j’avais besoin d’eux…Quels genres de parents c’est ?! Non non je ne veux pas !

Moi : Nima !

Nimata (voix suppliante) : Ne me demande pas ça Akim, pas maintenant s’il te plaît…Une chose à la fois s’il te plaît !


Je la prends contre moi et la berce silencieusement, jusqu’aujourd’hui je ne m’explique pas l’attitude de nos parents. Elle leur en veut et je la comprends, ma crainte à moi c’est qu’elle s’emballe pour un amour perdu. Le risque qu’elle se brûle les ailes et souffre énormément est grand.

 

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Mon erreur du passé