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Ecrit par Pegglinsay

Djamal

Je suis assis dans un bar avec mon meilleur pote Éric. Il vit à Jacmel (une ville de province) et vient passer une semaine à la capitale. Il m’a appelé ce matin pour savoir si j’étais dispo pour aller prendre un verre. Cela faisait plus de trois mois qu’on s’était pas vu, il n’est plus totalement libre comme j’aime le dire. Il est père d’une fillette de trois ans et malheureusement sa femme est morte en couche.  Il était si amoureux d’elle qu’il a passé plus d’un an à vivre son deuil. Il ne sortait pas, ne voyait personne et avait même quitté son travail du moment. Éric avait pris du temps avant de remonter la pente, aujourd’hui il se porte bien, même s’il me dit qu’il n’est pas encore prêt pour une relation sérieuse.

Je vois une fille rentrée dans le bar et me fait penser tout de suite à Léa. Ces jours-ci je pense à elle assez souvent je peux dire. Je sais que c’est un fruit défendu mais… que faire quand son visage envahit presque toutes mes pensées. Quand je suis au boulot je ne peux m’empêcher de la regarder, de lui adresser un sourire ou la dévisager. C’est vrai que je ne l’ai jamais dragué ou lui montré qu’elle m’intéresse mais je commence à divaguer en sa présence.  

Jolie fille, simple, courtoise et travailleuse, hmmmm eh Dieu! Ce n’est pas dans mes habitudes de trop regarder ou penser à une éventuelle relation avec l’épouse d’un autre mais…. Je me souviens qu’il y a douze ans de cela j’avais pris comme résolution de ne jamais toucher à une femme mariée. Mon ami, assis en face de moi en est la cause.

Éric sortait, a cette époque, avec une femme mariée et le pire son mari était un policier. Un jour, il les a surpris ensemble et le mari a perdu son sang froid et à tirer sur lui. Heureusement que la balle lui a traversé le genou. Jusqu’à maintenant  Éric a une démarche boiteuse ; souvenir du policier comme il aime le dire. Comme leçon, je me suis dit qu’il ne faut jamais faire chier un époux. Donc je me suis dit à ce moment, que jamais je ne sortirai avec une femme mariée. Léa est mariée, en plus elle a deux enfants ; je dois entrer cela bien profond dans ma petite cervelle.  

- Djamal !!! On est sur terre mec !

- Désolé mon pote, j’avais l’esprit ailleurs, répondis-je.

- Dis-moi, c’est qui ? se moqua Éric.

- Comment ca ?

- Quand tu fais cette tête c’est qu’il y a une nouvelle femme, dit-il en buvant tranquillement son verre.

- Il n’y a personne.

- T’en es surrrr ? Éric me regarde au coin de l’œil.

- Disons que… Entre elle et moi il n’y a rien…

- Et tu attends quoi ? 

- Elle est mariée…

- Ah !! Le hic de l’histoire !

- Elle est tout ce qu’un homme peut rêver, disons ce que je connais d’elle. J’essaie de toutes mes forces de ne pas me laisser entrainer par tout ça mais mon cœur ne m’obéit pas. 

- Elle sait ce que tu ressens…

- Non mec…

- C’est mieux ainsi. J’espère que t’as pas la mémoire courte et tu te souviens de ma mésaventure, me rappelle Éric.  Et tu la rencontrer où ?

- Au boulot.

- Oh c’est chaud mon pote ! Et tu connais son mari ?

- Son mari vit à l’étranger.

- Merde ! Ne t’approche pas, tu m’entends Djamal, ne t’approche pas. Ça se voit que tu es mordu mon frère. Souviens-toi, une femme marié c’est le diable personnifié !

J’éclate de rire en entendant la dernière phrase de mon ami.  J’essaie d’imaginer Léa en diable. En tout cas elle aurait fait une jolie diablesse. 

- Efface ce sourire Djamal. EVITE-LA ! m’ordonne Éric.

- Je te jure Éric que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas céder. 

- Alors continue ainsi mec. J’ai pas envie de te perdre aussi tôt.

- Tu ne me perdras pas, lui dis-je en riant. Dis moi, toujours seul ?

- J’ai pas de temps Djamal ! C’est boulot et Jasmine. Elle est encore si petite. J’ai failli ne pas prendre cette semaine mec. Ma sœur m’en a forcé. Elle dit que je ne m’amuse pas assez, que je vais vieillir plus vite. Je suis vieux !! j’ai pas le temps pour ces conneries.

- (je bois d’un coup mon verre et lui réponds) : Arrête mon pote ! Trente-quatre ans, on est encore jeune et trop de travail tue le corps. Tu devrais commencer à chercher quelqu’un…

- Pour remplacer Irène ? 

- Non Éric ! Je sais que personne ne pourra remplacer ta femme. Mais il est peut être temps que tu penses à donner une figure maternelle à ta fille. N’oublie pas que ta petite sœur ne vivra pas éternellement avec toi. 

- Je sais Djam, me répond-il. Je t’ai pas dit ! Elle a trouvé du travail et elle me dit toujours avant d’envisager le mariage, elle doit avoir du boulot. Donc elle travaille, son petit ami également, alors je commence déjà à me préparer. Je sais que ce sera inévitable.  Tôt ou tard ils vont se fiancer. Hmmmmm. Tu sais quoi ?

- Dis-moi !

- Je veux donner une vraie belle-mère à ma fille.  La seule chose, je ne pourrai pas accepter c’est qu’une femme traite ma fille mal. Très souvent je vois cette scène ; des femmes qui maltraitent des enfants qui ne sont pas les leurs. Parfois elles sont tellement hypocrites, devant l’homme elles traitent bien l’enfant mais quand il n’est pas là c’est l’esclavage et la brutalité. J’ai peur que ma fille subisse cela. 

- Je te comprends mais n’oublie pas, toutes les belles-mères ne sont pas ainsi…

- Je le sais mec. En plus j’ai pas de temps pour faire des rencontres. 

- Tu fais quoi samedi ? lui demande-je en faisant signe à la serveuse de nous apporter des bières.

- Hmmmm, je sais pas encore. Tu as quelque chose pour moi ?

- Samedi tu m’accompagnes à l’hôtel Demeroun. Mon patron fête ses trente-cinquième anniversaire de mariage. Tu sais que son fils aîné est député, alors il veut offrir à ses parents une fête digne de ce nom. Une façon aussi de dépenser l’argent des contribuables. 

- Dis-moi Djamal, tu n’avais pas prévu d’y aller avec…. Comment elle s’appelle déjà ? 

- Lydie ? Il y a plus rien entre nous depuis deux mois. Je te l’avais dit, elle veut plus et moi j’ai rien de plus à donner.

- Disons que ton cœur est déjà ailleurs…

- Je ne suis pas amoureux de Léa !!

- Comme ça, la femme inaccessible s’appelle Léa ; joli prénom. En plus je n’ai jamais dit que tu étais amoureux d’elle. Hmmmmm. (il me regarde et continue). Je crois que t’es vraiment mordu mec. Fait gaffe à toi. Jasmine n’a pas encore vraiment profiter de son parrain, dit-il en me donnant une tape à l’épaule.

- C’est oui pour samedi ?

- Léa sera là ? me demande-il. 

- Oui ! Et pourquoi cette question ? Tu veux jouer les papas-poules ?

- Bien surrrrrr et en plus je veux voir la go qui te fait tant d’effet.

- On va bien s’amuser et on rentrera dimanche.

- Cooooollll



Léa 

Ce matin j’ai donné une réponse positive à l’invitation. Je compte m’y rendre avec Larissa. Et maintenant je suis entrain de faire les boutiques avec elle. Je veux une nouvelle robe et une nouvelle paire de chaussures.

- Tu as déjà ton bikini ?

- Je n’en pas et en plus je ne compte pas me baigner…

- Sans blague ! On doit s’amuser pendant ce week-end ma jolie !

- J’ai pas de bikini et en plus je devrais m’épiler….

- Quoi !? Tu ne t’épiles pas ?

- Pourquoi faire, je le faisais parce que David aimait bien que la surface de ma chatte soit lisse. Donc plus de Dave, alors je laisse ma touffe poussée.

- Non mais t’es sérieuse !? Non, non, non. On doit remédier à cette situation.  On doit être en beauté de plus c’est ton anniv également, fais-toi plaisir ma cocotte. Si tu veux, je te prête l’un des miens.

- Si c’est pour me donner un qui exhibe mon corps, non merci. 

- T’INQUIETE !! Je sais ce qu’il te faut. Il est ni vulgaire ni puritain. (Elle tombe sur une robe et écarquille les yeux) Léa, regarde-moi ça !!! Elle est si jolie, va l’essayer.

- Elle a un fendu pas possible. Je peux pas mettre ça ! tu blagues j’espère. Je suis une mère tu t’en souviens !

- Moi également chère madame , malheureusement elle ne fait pas ma taille sinon je l’aurais arrachée de tes mains. Fais moi plaisir ma chérie.

- D’accord !!!

Je rentre dans la cabine d’essayage et enfile la robe ! Nom de Dieu !Je me sens hyper sexy et désirable dans cette robe. Je me sens toute chose ! Je sors et me dirige vers l’endroit où est Larissa.  

- Oh my GOD !! Chérie t’es magnifique !!

- Ouais j’ai vu cela, mais ce n’est pas pour moi ! tu as vu le dos. Il n’ y a rien derrière. Mon dos est trop exposé, regarde !

- J’adore !! Mais c’est vrai le fendu est trop haut et le dos trop évasé. Ce n’est pas ton style, mais en passant elle est très jolie. 

- Oui très, mais je ne suis pas une star de cinéma alors…

- En voila une autre. Fendu certes mais plus simple que l’autre. 

- Pas mal du tout. Je crois que je vais prendre l’ivoire, ainsi je vais m’acheter des chaussures de couleur vif.

- Excellente idée ma cocotte.

Je retourne à la cabine. Je me regarde dans le miroir et est satisfaite de ce que je vois. Certes le fendu m’arrive presqu’à la taille mais j’aime. Pour une fois, je vais me faire une petite folie et me l’acheter. 

Je sors et je ne vois pas Larissa. Je la cherche et la trouve entrain de regarder quelque chose sur son portable qui retient toute son attention. Je marche lentement et essaie de ne pas faire de bruit. Je remarque qu’elle sur Facebook et regarde une photo. Je vais lui faire la peur de sa vie, pensai-je en souriant. Arrivée prés d’elle, je vois une photo de David, décontracté, sur un terrain, avec une blanche qui le tient dans ses bras entrain de sourire. Mon cœur rate un battement. 

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