Le Flic

Ecrit par deebaji

Une fois notre petit accord passé, j’ai relâché Sonia, la voleuse d’argent mais, je ne l’ai pas fait sans lui imposer des limites, je lui ai pris sa carte puce qui comprenait tous les contacts des vieux gâteux qu’elle plumait régulièrement pour s’acheter des sacs, elle devait maintenant bosser dur pour nous rembourser et c’était en quelques sortes une façon de la fidéliser et de l’empêcher de nous filer dans les doigts. Sans ses précieux contacts sur sa carte puce, elle pouvait bien se brosser pour retrouver la facilité avec laquelle elle se faisait de l’argent. Cette fois, je la tenais, elle n’y pouvait absolument rien, c’est ce qu’il y avait de plus réjouissant. Elle m’avait certes plumé comme avec tous ses autres victimes, mais moi j’avais su prendre ma revanche et la maîtriser, le coup de maître cette fois, c’était moi qui l’avais fait. Avec l’argent que j’avais volé grâce à Ariane chez son patron, j’avais utilisé ma part pour payer une partie de l’immense somme restante à payer pour les frais médicaux. Ma mère se portait mieux, les soins qu’on lui avait attribués lui avait permis de réussir à se tenir droite sans l’aide de personne mais, elle restait convalescente, quant à mon père lui aussi guérissait petit à petit pas autant que ma mère mais bon, ça allait, il arrivait à manger et rigoler. J’étais fier de moi, j’avais réussi à leur rendre la pareille, lorsqu’ils couraient dans tous les sens pour me soigner et m’aidait à guérir de toutes mes maladies, outre le fait que nous étions une famille pauvre et malheureuse livrée à elle-même nous avions quand même le sens de l’entretien de la personne. C’est-à-dire que nous faisions toujours tout pour que quelqu’un se porte mieux s’il tombait malade. La chose triste est qu’au moment même où le malade guérissait, toute cette tendre attention disparaissait.  Ah, la vie, c’est un tas de conneries quand même. Bref, Ariane, elle, avait utilisé sa part pour s’acheter des vêtements, faire son ravitaillement en joint et payer son loyer. Bien que nous ayons pu résoudre nos problèmes et qu’il nous restait encore de l’argent de côté, je le savais ça ne suffisait pas, il en fallait plus, toujours plus, ce n’était pas le moment de faire la sieste, il fallait se secouer si je voulais arriver à payer la totalité des frais médicaux et assurer à mes frères une vie à l’abri des problèmes. Le souci, c’est que depuis l’accord passé avec Sonia qui, venait régulièrement à l’appartement pour nous rembourser petit à petit ce qu’elle nous avait volé en échange de quoi, elle récupérait sa petite carte puce si précieuse à ses yeux, Ariane devenait distante, elle m’en voulait, nous n’avions même plus de sexe et c’était à peine si nous nous disions bonjour. En revanche, Sonia elle, semblait très coopérative, un peu trop même, si elle avait dit que je n’étais pas son genre dans le passé, là elle démontrait le contraire total. Mais, je n’allais pas me prêter à son petit jeu de séduction, je tenais à mon couple avec Ariane et je savais pertinemment que si elle était si douce c’était uniquement pour m’amadouer et m’enlever le seul moyen de pression que j’avais sur elle qui comptait vraiment. Mais ce qu’elle ne savait pas, c’est que je l’avais perdu justement ce moyen de pression, je n’avais plus sa carte puce et qu’elle apprenne jetterait absolument tout à l’eau. Alors je jouais la comédie et je lui faisais croire que ses charmes fonctionnaient réellement sur moi sans pour autant me compromettre, je savais qu’elle était capable de produire une sextape d’elle et moi puis, de me menacer avec en espérant que je lui rende son précieux, sa carte puce. Mais il était hors de question que cela se produise. Une chose était sûre, elle finirait par découvrir que je n’avais plus sa carte puce, il fallait donc la retrouver et vite. Mais en attendant, je me concentrais sur mon fameux travail, voler aussi c’est travailler et fournir des efforts si on nuance qu’ils sont moindres comparés à ceux des propriétaires qui n’y prêtent pas attention et se laissent plumer comme des maternelles. Je ne juge personne, le bonheur des uns fait le malheur des autres et vice versa. Ça m’arrangeait qu’ils soient imprudents. Bref, le terrain de jeu n’était plus le bar, mais un terrain de jeu plus classique et pratique. La tactique avait changé, cette fois, cela se faisait dans les rues, je marchais des kilomètres et des kilomètres par jour en faisant les poches de centaines de personnes sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Et, pendant que leurs portefeuilles maigrissaient, le mien grossissait considérablement, même s’il est vrai que quelques fois, je rentrais bredouille parce que la police rodait et, surtout parce qu’une fois j’avais failli me faire prendre par un agent qui m’observait faire mes petits aller-retours. Il s’était aperçu qu’à chaque fois que je m’éloignais de quelques mètres des passants, il y avait toujours quelqu’un qui cherchait son porte-monnaie ou son sac. Il trouva ça étrange, très étrange et peut-être profitable, il se mit à me suivre sans que je le remarque jusqu’à ce fameux coin de rue où miraculeusement je l’ai aperçu qui me filait le train dans une vitrine, je me suis mis à marcher vite et lui aussi subitement, il avançait trop vite alors je me suis mis à courir et, contre toute attente lui aussi s’était mis à courir, j’avais compris qu’il m’avait percé à jour et qu’il cherchait à me mettre le grapin pour je ne sais quoi, j’en avais fichtrement rien à faire, je ne voulais pas me faire prendre alors j’ai pris mes jambes à mon cou et j’ai couru de toute la force qu’il y avait dans mes jambes mais, cette enflure était bien trop rapide, il courait vite, il courait tellement vite qu’on aurait cru que c’était lui qui était poursuivi, c’était un vrai possédé ce mec, enfin ce policier. Il voulait ma peau et ce n’était pas une façon de parler, je l’avais compris lorsqu’il sortit sa matraque en même temps qu’il courait. Non mais écoutez, la police n’est-elle pas supposée protéger les citoyens ? Alors à quoi il jouait à me poursuivre comme un esprit maléfique dans tous les recoins de la ville, je le sentais, il allait me pincer, j’étais bientôt à bout de souffle, lui au contraire en avait encore dans les poumons. Si je savais, j’aurais suivi mes cours d’endurance et d’athlétisme au collège et je n’aurais pas fumé. Bref, le temps n’était pas vraiment au regret, il fallait doubler ce policier et m’enfuir dans le premier taxi que j’apercevais. Hélas, tout cela était en vain, j’avais beau courir de toutes mes forces au point de plus sentir mes jambes mais des ailes à la place, ce flic était bien trop rapide. Je me demande quel genre de rage, il pouvait bien avoir envers les voleurs pour être si déterminé en me courant après, s’en était effrayant, se retourner pour regarder si je l’avais semé encore plus parce qu’il se rapprochait progressivement à vue d’œil de moi et qu’il allait bientôt me coffrer. Pendant un court instant, mon esprit avait totalement débranché. Je me suis mis à penser à Ariane, à ce qu’elle dirait, à comment elle le vivrait de me voir me faire arrêter, je pensais à Sonia qui ne se gênerait pas pour venir donner un témoignage très incriminant contre moi afin de me garder longtemps, très longtemps sinon définitivement dans cet enfer qu’on appelle la prison, je pensais à mes frères et à mes parents qui me verraient sous mon vrai jour de vulgaire voleur des rues, j’imaginais l’expression de leur visages et le dégout dans leurs yeux. Puis, d’un coup je me suis mis à halluciner, je me voyais un tas de monde autour de moi qui me demandait des autographes et m’envoyait des bisous, je souriais bêtement, dans mon hallucination j’étais devenu riche et célèbre et tout le monde m’aimait, j’imaginais ce qu’aurait pu être ma vie si j’étais né avec une cuillère en or dans la bouche, le plaisir que j’aurais éprouvé, tout ça me rendait euphorique et camouflait le passage à tabac que j’étais en train de recevoir, ce flic m’avait coincé, il m’avait frappé la jambe avec sa matraque mais je courrais tellement vite que je n’avais pas senti la douleur, puis il me frappa dans le dos puis à la tête et c’est à ce moment précis que j’ai atterri dans mon monde illusoire. Putain ! Je venais de me faire racketter par un policier, il m’avait détroussé et s’était emparé de tout l’argent que j’avais si bien réussi à voler aux gens dans la rue, ce qui était encore plus agaçant, c’est que je ne pouvais pas porter plainte, il était flic et m’avait pris en train de commettre un délit, à vrai dire plusieurs délits à plusieurs reprises. Aller porter plainte serait comme me donner volontairement pour une exécution par la potence.  Hors de question ! Quelle humiliation, ce policier ne m’avait pas raté, il n’y a que lorsque j’ai repris connaissance et que j’ai tâté mes poches pour vérifier si je n’avais pas été dépossédé que tout m’est revenu en un flash-back et bien entendu mes poches étaient vides, même si par chance j’avais réussi à cacher un peu d’argent dans mon caleçon, c’était crade mais bon, ça restait un moyen de garder mon argent en sécurité puis, je n’avais pas une panoplie de poche et, heureusement que je l’avais fourré dans mon calebar cet argent sinon j’aurais été bien malheureux. Bref, j’avais eu ce que je méritais, les risques du métier mais au moins je rentrais chez moi et pas bredouille, il aurait pu me passer à tabac et me déposer au commissariat. La raclée qu’il m’avait collée et le fait qu’il m’avait dépouillé de mon argent était certes des plus déplorables mais ça valait toujours mieux que de finir en prison. On racontait que là-bas des hommes se faisaient violer et abuser surtout quand ils étaient nouveaux, je ne tenais pas à vivre cette sombre expérience, je n’oserais plus jamais me regarder dans un miroir. Quelle humiliation ! Mon Dieu, merci de lui avoir détourné l’esprit de la loi. Il n’était pas non plus question d’aller à l’hôpital, il n’y en avait qu’un dans le quartier et c’était celui où mes parents étaient hospitalisés. Ils me poseraient trop de questions et finiraient par découvrir le pot aux roses. C’était un choix risqué et très dangereux que de se rendre à l’hôpital et pourtant les douleurs étaient si fortes, probablement parce que j’avais reçu les coups en pleine course, je n’en savais rien, l’essentiel était que je me tire rapidement de là avant qu’il ne revienne me chercher avec ses collègues ce policier vendu, je suis sûr qu’il devait être le genre à faire des soirées chichas, à se droguer, à aller dans des clubs de strip-tease ou à faire des trucs dans le genre mais en plus bizarre, il avait une moustache de pervers sexuel qui renifle des culottes de gamine, une moustache rousse qui virait au châtain et épaisse comme un manche à balai. Bref, il y avait beaucoup mieux à avoir qu’un vendu comme lui en termes d’homme de confiance. Je lui étais certes reconnaissant de ne pas m’avoir jeté en prison mais il n’en demeurait pas moins que c’était quelqu’un de vraiment dégueulasse, je souhaitais ne jamais le recroise tant il était perspicace, persécuter et athlétique, s’il me reprenait encore une fois la main dans le sac, je pouvais bien dire adieu à la liberté pour un bon moment mais, je n’allais pas rester sur une humiliation pareille et lui aussi j’allais lui donner une leçon pour qu’il comprenne que son rôle dans la société n’était pas de persécuter des adolescents pour les dépouiller de leur argent pour ensuite en disposer…
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