Nouvelle 9 : La fouineuse

Ecrit par Saria

***Cotonou-Bénin***

***Kouhounou-Chez les Akplogan***

***Saria***

Je me réveille tout doucement ; ne riez pas hein je ne fais que dormir comme une marmotte. A quatre mois de grossesse, mon plat de prédilection est la pomme de terre sautée et les œufs sur plat. S’il vous plaît l’assaisonnement se fait d’une façon bien précise : du poivre, des herbes de Provence, un peu de piment en poudre sur la face du jaune d’œuf puis le sel pour la deuxième face. Quand ce n’est pas présenté comme ça, je ne pouvais pas manger… Je pleure tout le temps à la moindre contrariété. Je vous promets que je ne le fais pas exprès ; parfois je pleure parce que je trouve que le fait de pleurer me rend trop vulnérable. Krkrk vous ne comprenez pas ? Ce n’est pas grave.

Mathys ? Il est là, je trouve qu’il gère bien. Il fait son maximum pour passer du temps avec moi, pour se rendre disponible. Mais…Honnêtement je ne suis pas heureuse. En fait, je ne me sens pas tranquille, je me retrouve à être aux aguets, fouiller ses affaires, ses pantalons, son sac et même la voiture.

Cette histoire avec la Sophiath-là hum ! Je trouve que ce n’est pas clair franchement. Du jour au lendemain c’est comme si je l’avais rêvé, comme si elle n’avait jamais existé. Justement je trouve ça chelou. Je sais que ce n’est pas bien de « fouiller dans les affaires de son homme » mais je n’ai aucune envie d’avoir une mauvaise surprise ; donc je fouille partout dès qu’il a le dos tourner, à la recherche de ce que je ne voudrais pas trouver comme le dirait l’autre. C’était comme une obsession et dès que je m’y mets, mon rythme cardiaque augmente, je tremble de me faire prendre et je tremble à l’idée de confirmer mes doutes.

Il ne me restait plus que le téléphone et l’ordinateur que je sais synchronisés. Il fallait que j’arrive à trouver le code d’accès. En ce qui concerne le téléphone, c’était facile il me suffit d’être assez vigilante et de prendre mon mal en patience. Comprenez-moi s’il vous plaît, il faut que je sois sûre que ma relation est sécurisée !

Bon comme vous me critiquez déjà, je passe à autre chose. Je fais l’effort de sortir du lit pour aller me laver, votre parent n’est en vue nulle part. Ce n’est pas plus mal non plus, le gars me regarde comme s’il allait me manger.

 

***Quelques minutes plus tard***

***Mathys***

Hello world ! J’ai survécu à la rencontre avec les « pères » de Saria. Celles qui me souhaitaient le feu, c’est vrai que je l’ai approché de près mais j’ai assuré. On va dire que j’ai été sommé de faire les choses correctement donc ma famille et moi avons fait la connaissance des parents, actuellement nous nous préparons pour la dot. Le bon côté c’est que je vois ma chérie tout le temps maintenant et elle est autorisée à passer la nuit chez moi.

J’ouvre la porte de ma chambre et je m’arrête sur une image : Saria venait de sortir de la douche, elle avait noué la serviette autour de sa poitrine. On dirait que si elle tousse, sa poitrine jaillirait du tissu. La serviette s’arrêtait à mi-cuisse, elle avait nouée une autre sur la tête. Sous mon regard, elle entreprend de passer la pommade. Dès qu’elle commence à faire les gestes lents, je regarde les mouvements de ses mains sur sa peau, je déglutis difficilement et je sens tout mon sang reflué plus bas. Oui ça fait longtemps vous savez, depuis qu’elle attend notre enfant entre la crise que nous avons gérée et maintenant, je ne l’ai plus touchée. Oh moi j’en rêve mais elle semble parfois tellement fatiguée surtout après le travail qu’elle a repris que je n’ai pas le cœur à exiger quoi que ce soit.

Je m’approche d’elle et lui prend le lait des mains.

Moi (voix rauque) : Je peux t’aider ?

Saria (se retournant) : Euh…Je…Ok

J’en mets un peu sur ma paume et commence à la lui appliquer sur la nuque, les épaules. Mes mains descendent au bas du dos ; incapable de me retenir, je pose un baiser sur sa nuque et elle se fige. Je recommence et là je lui mordille le lobe de l’oreille, je la vois se mordre la lèvre inférieure pour ne pas gémir. Hum… Donc elle veut ! Je me colle à elle et mes mains remontent à l’objet de mes fantasmes, sa poitrine. Je me débarrasse de la serviette et referme mes mains sur les deux globes pleins. Wow, sa poitrine avait changé ! Mahou, j’étais heureux comme un enfant ; elle soupire d’aise et se tourne vers moi. Elle se hisse sur la pointe des pieds et m’embrasse, alors je ne me fais pas prier. Je l’entraîne vers le lit. Oh ne vous inquiétez pas, je me suis documenté sur comment faire l’amour à une femme enceinte. Et puis je n’étais pas pressé, je voulais lui faire toucher les étoiles d’abord ! Je l’installe confortablement entre les oreillers. Elle était juste magnifique, les yeux agrandis par le désir, les lèvres légèrement entrouvertes dans l'attente, son beau teint noir se détachait sur le drap blanc. Je lui écarte les cuisses, de ma langue j’effleure sa petite fleur, je la sens frémir. Hey petite je vais te montrer quelque chose aujourd’hui!!! D’une main je pince un téton, alors que j’introduis un doigt en elle, pas loin juste au bord.

Saria : Han !

Moi j’avais juste besoin de place alors je lui ouvre un peu plus les cuisses, je commence à lui prodiguer une caresse intime ; j’y vais avec ma langue que j’introduis en elle, je happe, je lèche. Ses gémissements emplissaient la chambre et agissaient sur moi comme une drogue. Mon autre main passait d’un sein à un autre, elle se tortillait et avançait le bassin parce qu’elle en voulait plus. Je pose de petits baisers sur son intimité ; au moment où elle s’y attend le moins, je frotte sa petite fleur et là je la sens partir, son corps se crispe, ses yeux se révulsent.

Saria : Ohooo Mathys !!!!!

Moi (lui caressant l’intérieur des cuisses) : Chuut c’est rien bébé ! Chut !

Je serre contre moi son corps nu et chaud. Elle tremblait encore un peu, j’avais envie de la prendre là maintenant mais j’hésite un peu. Comme si elle lisait en moi, elle pose sa main sur mon membre et m’embrasse. Sans me faire prier, je la fais basculer au-dessus et l’aide à s’empaler sur moi. Elle bouge doucement et je l’accompagne dans ses gestes. Ce n’était pas comme d’habitude, c’était plus doux et tendre, moi je me familiarisais à nouveau avec sa moiteur. Elle se penche sur moi et nous nous perdons dans un baiser sans fin.

Un peu plus tard… Saria venait de se rendormir après avoir avalé un pot de yaourt aux fruits. Je l’embrasse sur la tempe et elle bouge un peu. Je sens mon cœur fondre de tendresse. Je ne vous le cache pas, je l’aime éperdument ce bout de femme têtue et impulsive. Mon téléphone sonne, je le décroche avant qu’il ne la réveille.

Je sors de la chambre. Hum c’était… Vous ne la connaissez pas ! Marina. On s’était rencontré à un déjeuner d’affaires. On va dire qu’elle est d’un âge mûr… célibataire sans enfant… Elle est riche, belle et connaît pas mal de monde. En fait en ce moment, le diable est à mes trousses, entre Sophiath, Marina et mon assistante… C’est compliqué. Sophiath, vous savez jusqu’où l’histoire est allée ; mon assistante c’est barré, je ne mélange pas les choses… Mais Marina…C’est plus compliqué, elle éveille mon instinct de chasseur, elle me titille, me nargue… Je veux dire juste assez de mystères pour éveiller mon attention. Pour l’instant j’observe, je ne veux pas faire de faux pas avec Saria et le bébé.

Moi (chuchotant) : Allô !

Marina : Tu n’as pas oublié qu’on se voit demain ?

Moi : Euh ! Pardon ?

Marina : J’ai laissé un carton d’invitation auprès de ton assistante… C’est un déjeuner pour jeunes loups de la finance et des affaires. Tu pourras te faire des connexions.

Moi (ironique) : Jeunes loups hein ?!

Marina : Lol…Tu n’es pas un jeune loup? Moi, je vois tes crocs et je voudrais bien que tu les essayes sur moi.

Moi : Lol comme tu dis. Je verrai ce que je peux faire...pour ma présence j’entends bien ; envoie-moi les précisions par message s’il te plaît.

Marina : Ok.

 

***Quelques jours plus tard***

Je rentre fatigué d’une grosse réunion… Il devait sonner 19h30 mn. Je desserre ma cravate, ça n’a pas arrêté depuis ce matin. Je monte faire un coucou aux parents avant de repasser chez moi, je veux dire ma chambre ; Saria est rentré avant moi, dans ces cas, c’est le chauffeur de ma mère qui va la récupérer. Il faut dire que depuis qu’elle est enceinte, tout le monde est focus sur elle, mes sœurs surtout.

Lorsque je redescends, mes pas me dirigent vers la cuisine, Saria n’y était pas. Elle devait donc se trouver dans notre chambre. J’ouvre la porte et elle me fait un grand sourire, adossée aux oreillers du lit ; nous nous embrassons tendrement. Je pose mes affaires près d’elle, généralement elle les range. Je me déshabille pour passer à la douche. Au dernier moment, je réalise qu’il fallait que je mette un rappel pour un document que je dois préparer demain. Je déverrouille mon téléphone et fais ma programmation puis je file.

Une vingtaine de minutes plus tard, je sors de la douche enfin détendu. La première chose que je vois, c’est le visage défait de ma chérie, puis la deuxième mon téléphone dans ses mains.

Saria (voix tremblante) : C’est qui Marina ? Sophiath je connais, tu m’as déjà trompée avec elle… C’est qui Marina ?

Moi (choqué) : Attends tu as fouillé mon téléphone ?!

Saria : C’est quoi ces messages et ces photos d’elle qu’elle t’envoie !

Moi : Merde ! Mais qu’est-ce que tu cherches ?! Qu’est-ce que tu veux ?!

Saria (en larmes) : Tu cries pourquoi ? Tu fais des choses pas nettes dans mon dos et tu cries !

Moi : Saria tu m’emmerdes ! Tu veux que je t’explique quoi ?! Pourquoi tu touches à mon téléphone !

Je lui arrache mon téléphone des mains, m’habille et sors de là. Je savais ce qu’elle avait vu : des nues de Marina, en tout cas des photos et messages plus qu’explicites. Mon cœur battait à tout rompre, je savais que c’était bad pour moi, pour nous, pour le bébé. Je sors de là en claquant les portes, les cris et les pleurs de Saria me poursuivant. Nous repartons encore dans un cycle d’instabilité ! Le pire dans tout ça c’est qu’à aucun moment je n’ai fait de réponses allant dans le sens d’une aventure... J’esquive juste !

 

***Quelques heures plus tard***

***Emmanuelle Akplogan***

Il décroche au bout du dixième appel. Je ne l’avais jamais vu comme ça, Saria non plus ! Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mon époux et moi avons entendu des cris dans la maison, le temps de descendre Mathys était loin et Saria pleurait, assise parterre!!! Ensuite, elle a fait un malaise.

Moi : Allô Matt?

Mathys : Oui chérie

Moi : Il faut que tu viennes… C’est Saria... Nous sommes à la clinique Dahin… Elle saigne… Le médecin est avec elle. Il faut qu’on avertisse ses parents.

Mathys : J’arrive

Une demi-heure plus tard, il me rejoint le visage fermé. Je le serre contre moi, il s’accroche à moi ; c’est le seul signe de son état d’âme qu’il montre. Humm !!! Ça ne sent pas bon ça.

Mathys : Elle est où ?

Moi : Avec le médecin… Elle doit passer une batterie de tests pour voir si tout va bien… Elle saignait beaucoup… Mais que s’est-il passé Matt ?!

Mathys (soufflant) : Maman… Tu me connais… Je n’aime pas ce qui est compliqué… Et ça commence à le devenir avec Saria… J’en ai marre là !

Moi : Oh !!!

Mathys (voix tendue) : Si elle pense que…qu’ailleurs c’est mieux, elle peut partir !

Moi : Matt !!!

Mathys : Elle fouille mes affaires ! Mon téléphone ! Après elle veut des explications !

Moi : Matt ! Qu’as-tu fait ?!

Mathys : Rien !!! Justement rien !!! Oui, elle a vu des choses mais elle les a cherchées !!!

Moi : Hum… Il faut que tu te calmes… La colère n’a jamais rien arrangé !

Je le regarde souffler et passer la main sur sa tête, il aperçoit son père plus loin et dirige ses pas vers lui. Je pousse un long soupir, j’espère qu’elle ne perdra pas le bébé sinon on pourra dire adieu au mariage.

 

***Saria***

J’ai eu ma tante au téléphone, elle m’a dit qu’elle venait de raccrocher avec Mathys. Elle était en route, tonton lui était en mission, papa et Mamouchka étaient repartis après la cérémonie de la petite dot. Allongée seule sur ce lit d’hôpital, j’ai le temps de faire le point en attendant l’échographie pour être située. Je pleurais, je ne veux pas perdre mon bébé. Oui je l’avais guetté pendant des jours pour connaître son code. Dès que l’occasion s’est présentée je n’ai pas hésité une seconde. 

Un bref coup frappé à la porte de la chambre particulière que j’occupe me ramène à la réalité. Je sèche mes larmes. La mère de Mathys ; son chapelet à la main, elle s’approche de moi, me caresse la joue. Quelques minutes plus tard, ce sont Mathys et son père qui rentrent. Papa discute avec moi, me réconforter avant de se retirer avec sa femme. Dès qu’ils sortent, il se produit quelque chose que je n’espérais pas vraiment : mon chéri me prend dans ses bras. Alors je m’accroche à lui pour pleurer ; j’avais peur de perdre ce bébé, je crois qu’il le comprend assez bien.

Mathys : Il faut que tu te calmes. Ok ? On sera situé assez tôt

Moi (pleurant) : Je ne veux pas perdre mon bébé !!!

Mathys : On va prier alors… Tu m’apprends les sourates ? Ou plutôt je répète après toi, ok ?

Je hoche la tête pour acquiescer, nous commençons d’abord avec une voix tremblante, puis de façon plus sûre.

Le médecin arrive en même temps que Tanti Fouléra et une infirmière qui poussait un petit appareil sur une table à roulettes. J’avais la gorge tellement sèche, je serre la main de Mathys tellement fort que je ne sens plus mes doigts.

Docteur : Bonjour jeunes gens ! Nous allons faire l’échographie… Martine, préparez madame s’il vous plaît.

Mathys descend et mon lit est ajusté au bon niveau, le matériel est installé et tanti est priée de sortir. Instinctivement je me mets en apnée jusqu’à ce que j’entende les battements de cœur de mon bébé. Des larmes de soulagement coulent et j’entends mon chéri souffler bruyamment. Le médecin fait encore quelques manipulations, observe, échange avec l’infirmière.

- il est bien là…accroché

L’infirmière me nettoie, je me rhabille. Nous écoutons religieusement le docteur.

- repos couché trois semaines, pas de stress, pas de contrariétés… Dans votre traitement, il y a des injections prévues.

Elle explique plein de choses que je comprends, d’autres que je ne comprends pas. Monsieur le futur papa pose des questions et le médecin s’y prête de bonne grâce.

 

***Une semaine plus tard***

***Mathys***

Saria avait été installée chez moi, les parents avaient retenu que c’était le plus près de la clinique. De toute façon, il y a toujours une voiture avec chauffeur à disposition… Et puis c’est mon enfant. Bref, moi j’ai pris mes quartiers dans la chambre d’à côté destiné à mon frère. Pourquoi ? Je ne veux pas d’histoires ! Sans compter que je n’ai pas digéré son comportement de fouineuse ! Je la voyais le matin avant mon départ, le soir à mon retour. Quand elle avait besoin de quelque chose et qu’elle me le faisait savoir, je me débrouillais pour qu’elle l’ait. Mais j’ai décidé de rester à distance : j’ai ma dose des prises de tête.

Je venais de rentrer et je m’arrête devant mon ancienne chambre, la porte était légèrement entrouverte. Apparemment elle avait de la visite

Saria : Il est froid et distant avec moi

Tanti Fouléra : Tu te fais des films

Saria (pleurant) : Tanti ! Je te dis qu’il est différent, il fait ce qu’il a à faire pour le bébé… Mais moi, il est glacial avec moi! Il va peut-être me prendre mon enfant à la naissance puisqu’il ne veut plus de moi !

TF : Hey ! Arrête tes salades ! Je connais Mathys… Tu as dû le pousser à bout ! Que s’est-il passé?

Saria : J’ai fouillé son téléphone port…

TF : Tu as quoi ?! Non mais oh, tu es folle ? Tu veux mourir jeune ou pire devenir hémiplégique ?

Saria : Oh ! Tanti depuis cette histoire de femme… J’ai complètement perdu confiance en moi… Les filles qui lui tournent autour sont tellement belles ! Sophistiquées ! Riches ! Regarde-moi s’il te plaît

C’était ça le problème !

- (en larmes) : Je ne fais pas le poids! Je suis traumatisée… J’aime Mathys, Tanti et si tout s’arrête du jour au lendemain, qu’il réalise que je ne suis pas à la hauteur… Ou que c’est juste le bébé qui est dans mon ventre !

TF : Chérie, qui te met tout ça dans la tête ?! Mathys t’aime voyons, à mon avis ce qui va le chasser c’est si tu alignes les conneries que tu fais là maintenant

Saria : Mais j’ai eu raison… Hey ! Son téléphone… Tout ce que j’ai vu tourne dans ma tête…

Je retourne sur mes pas. En fait mon cerveau et mon cœur se disputaient et tant que je n’ai pas les idées claires, je ne peux pas aller la voir. J’imagi

Les (més) aventures...