Une personne étrange

Ecrit par deebaji

ÉPISODE 05 : Une personne étrange.   Tout se déroulait à merveille avec Ariane, nous nous faisions suffisamment d’argent et chacun en avait pour ses intérêts, il n’y avait aucune raison de se plaindre étant donné que nous vivions heureux en paix et que nous étions aussi très intimes, la vie commençait enfin à me sourire, le ciel commençait enfin à passer du gris au bleu. J’avais bientôt réuni une partie de la somme qu’il fallait donner pour que mes parents reçoivent les soins dont ils avaient besoin, certes ce n’était pas chose facile mais je me débrouillais et je vivais pour arriver à les faire guérir. Je pouvais enfin aider mes frères financièrement, ils avaient de nouveaux vêtements, de nouvelles paires de chaussures, tout ce qui allait avec, ils mangeaient à leur faim et ne souciaient plus trop des fins du mois ou du loyer, et tout cela je le faisais avec de l’argent que méticuleusement je dérobais à des pigeons qui venaient raconter leurs vies en espérant des faveurs de ma tendre et bien aimé Ariane, qu’ils étaient naïfs, c’était toujours le même scénario, ils venaient s’assaillaient discutaient avec elle et je faisais semblant de leur frôler l’épaule pour les débarrasser de leurs vieux portes monnaies auxquels ils n’accordaient pas tant d’importance, s’ils avaient pris conscience de leurs importances, je n’aurais pas eu la chance de les dérober. Il fallait être consciencieux et méticuleux dans le choix des cibles à atteindre, généralement on visait des personnes égoïstes insolentes ou perverses, c’était plus facile de dérober des gens méprisables que de s’en prendre à des innocents mais de toute façon, il n’y avait que des gens drôlement étranges pour fréquenter des bars tard la nuit et fricoter avec des serveuses donc la table était d’autant plus facile. Il y avait des personnes de toute sorte, des colériques, des pervers, des narcissiques, des dévergondés et parmi eux on retrouvait des gens de la classe prolétaire à celle de la bourgeoise, rapidement nous avions cessés de nous intéresser aux prolétaires, c’était de pauvres gens qui n’avaient rien dans les poches donc aucun intérêt de se servir d’eux. Le temps passait, le temps passait et c’était maintenant nos portes monnaies qui fleurissaient, un sentiment de satisfaction m’envahissait, je savais que ce que je faisais était illégal mais je n’en avais rien à faire, c’était pour ma famille que je ne le faisais pas pour moi et je devais les sortir de la galère dans laquelle on avait vécu tout ce temps, alors rien n’allait m’arrêter pas même la morale ou la conscience, je n’en avais plus rien à faire de ce genre de chose. Il n’y a que pour les riches et les personnes aisées ou celles qui voulaient demeurer toute leur vie pauvre que cela comptait, moi j’étais décidé à survivre et à vivre dans l’abondance et quel qu’en soit le prix l’essentiel était que j’ai de l’argent, beaucoup d’argent suffisamment pour ne plus jamais avoir à me plaindre de quoique ce soit. Mais, ne pensez pas que j’incite les gens les plus démunis à s’adonner à la criminalité et au vol, non. Moi je ne le faisais pas par plaisir personnel ou sans cause valable, je le faisais pour sauver des vies, celles de mes parents qui étaient gravement malades. Je n’avais aucune issue de secours si ce n’est celle-là pour arriver à payer leurs frais de soin. Je n’avais que dix et neuf ans à l’époque et tant pis si ça devait me gâcher la vie pour plus tard il fallait sauver mes parents et sortir définitivement ma famille de la galère dans laquelle nous vivions depuis tout ce temps, je savais que ce que je faisais était répréhensible mais tant pis il me le fallait, il me fallait cet argent. Avec Ariane, nous avions fini par sortir ensemble parce que, nous nous comprenions et nous vivions les mêmes rêves, puis, elle était si attirante, malgré le fait qu’elle aussi soit de famille pauvre, cela ne lui ôtait pas du tout son charme non, au contraire, ça lui avait permis d’avoir l’esprit éveillé et de développer son intelligence, comme quoi naitre pauvre était peut-être le meilleur moyen pour devenir intelligent, nos discussions étaient passionnées et profondes et nous ne perdions pas de temps dans l’élaboration de nos plans d’escroqueries et de vols bien organisés, il ne fallait pas se rater. A la moindre incartade, le moindre moment d’inattention, la moindre erreur, nous étions défaits et faits comme de vulgaires rats. La fois où cela avait failli arriver était la toute première fois où nous avions prévu de faire croire à une agression sur elle après son service. Je l’avais suivi et elle s’était mise à hurler pour que les gens viennent la sauver des griffes du méchant délinquant sexuel que je jouais, le souci, c’est que les minutes passaient et il n’y avait toujours personne qui arrivait pour la sauver, c’était embêtant et très drôle en même temps que cela se passe comme ça, alors elle sortit un paquet de cigarette et nous nous sommes assis pour fumer un coup avant de reprendre notre vulgaire cinéma. Malheureusement pour nous, quelqu’un avait bien entendu les hurlements d’Ariane et s’ameutait à descendre avec ses amis lorsqu’il nous eut surpris assis tous les deux en train de fumer des joints. Cette fois, ils ne voulaient plus  me faire la peau non, mais  nous faire la peau à nous deux, parce qu’on s’était fichus d’eux, j’allais lui passer le joint lorsque je me suis aperçu qu’ils arrivaient vers nous, j’ai immédiatement compris qu’en réalité, ils nous avaient démasqués et qu’ils ne venaient pas pour prendre la défense de ma très chère complice mais pour nous faire copieusement la peau, je sentais le danger mais, il fallait au moins que je puisse obtenir un portefeuille ou quelque chose comme ça, l’essentiel était que nous puissions tirer profit de cette situation. J’ai fait signe à Ariane de s’enfuir et elle aussi l’avait bien compris qu’ils venaient pour nous refaire le portrait, je m’attendais à ce que cela se passe comme dans les films et qu’elle me dise qu’elle ne me laisserait pas seul face à tous ces brigands. Mais non, au contraire, j’avais à peine eu le temps de finir ma phrase en lui disant de s’enfuir et de me laisser gérer la situation qu’elle avait déjà pris ses jambes à son cou. Si une professionnelle en la matière comme elle avait jugé qu’il était préférable de fuir, qu’est ce que moi je faisais toujours planter là. Il n’était plus question de faucher un quelconque porte-monnaie à qui que ce soit, je me suis empressé de faire comme elle et de pendre également mes jambes à mon cou aussi rapidement que je le pouvais, je me suis mis à courir, je courais tellement vite que j’avais eu le temps de la rattraper de la devancer sans même m’apercevoir que c’était elle, il fallut qu’elle cri mon nom un bon nombre de fois avant que je ne daigne m’arrêter dans ma course, me retourner et constater qu’effectivement c’était elle et qu’elle n’avait pas fini entre leurs mains. De toute façon même si c’était le cas et qu’ils s’étaient emparés d’elle, j’étais assez loin pour fuir et les distancier rapidement. Heureusement pour elle, ce n’était rien de tel et au lieu de retourner la voir, je lui ai demandé de me rattraper de peur qu’elle ne serve d’appât à nos poursuivants pour m’attraper et c’est ainsi que nous avions pu échapper au piège que nous avions nous-mêmes mis en place. Ce fut aussi ce jour-là que nous avions eu notre premier baiser et notre première nuit ensemble. Romantique pas vrai ? S’envoyer en l’air après une course poursuite pleins de sueurs. Ah la, la, la ! Que de beaux souvenirs. Mais bon, j’avais à faire, ce soir, nous allions encore frapper. C’est-à-dire que, nous allions repasser à l’action, c’était notre dernier soir dans ce bar, Ariane comptait démissionner et il fallait le faire avant qu’ils ne s’aperçoivent que nous étions de mèche et qui nous percent à jour. C’était notre toute dernière opération, nous avions déjà tout ce qu’il nous fallait comme argent et nous allions faire un dernier coup, juste pour garder un bon souvenir. Il fallait dérober quinze portemonnaies pour que cela soit mémorable, il fallait faire un coup de maitre et ne pas se louper. Comme prévu, Ariane commença son service et moi j’ai regagné ma zone de repérage, les premiers pigeons passaient et tout se passait à merveille. Très vite, nous avions déjà six portefeuilles et la soirée venait à peine de commencer, impossible de nous prendre au jeu, nous avions tout préparés minutieusement pour l’éviter. La soirée se poursuivait et à chaque fois, nous avions réussis nos coups, il était vingt et trois heures trente et nous avions déjà réuni onze portemonnaies, ils n’en manquaient que quatre, il fallait s’appliquer et faire vite pour nous enfuir ensuite, ni vu ni connu. Tout se déroulait comme prévu et davantage de portemonnaie se faisait voler, c’était fait avec une facilité si étonnante, j’étais inspiré, j’improvisais et tout se faisait à merveille. Voilà bientôt, nos quinze portefeuilles volés, bien rangés et concisément dépouillés et retournés à leurs propriétaires. Ce fut au moment de voler le quinzième que tout allait capoter, notre dernière cible, c’était une femme, elle était bien habillée, avec des bijoux qui valaient des centaines de milliers de dollars tout le long du corps, elle sentait bon et était si belle, c’était la cible parfaite, elle semblait déboussolé et buvait, elle buvait encore et encore sans s’arrêter et personne n’osait l’aborder, tous savaient qu’ils n’avaient aucune chance d’avoir une quelconque aventure ou quoique ce soit avec elle. C’était vraiment la reine de la soirée, mais quelque chose m’inquiétait à son sujet, elle n’avait pas l’air d’être aussi naïve qu’elle cherchait à nous le faire croire, je me suis approché d’elle et je l’ai abordé pour faire la conversation et en savoir un peu plus à son sujet, elle était saoule et disait vraiment n’importe quoi, c’était le moment de lui voler sa petite trousse et de finaliser notre plan pour la soirée, rapidement je l’ai repéré et je l’ai pris puis glisser lentement dans ma poche sans qu’elle ne s’en aperçoive puis elle s’est mise à me sourire, je la regardais dans les yeux et je lui souriais également puis, elle tomba dans les pommes à nouveau et dormit un moment, moi j’avais atteint mon objectif des quinze portefeuille et j’allais à ma planque pour tout recompter et faire le point avec Ariane avant de nous enfuir, loin, très loin de bar rempli de gros dégueulasses. Seulement, au moment d’ouvrir, les portes monnaies et les sacs à mains, nous les ouvrîmes et à notre grande surprise, ils étaient tous aussi vides l’un que l’autre, quelqu’un était venu se servir, il n’y avait plus rien du tout dans les portes monnaie, ils étaient complètements vides, du premier au dernier, même la dernière trousse que j’avais réussi à voler qui pourtant semblait bien lourde était totalement vide. Ariane s’empressa de vérifier si notre réserve d’argent était-elle au moins restée intact et n’avait pas subit les armes du malicieux voleur qui nous avaient dépossédés de tout ce que nous avions réussis à voler. A sa grande surprise, lorsqu’elle alla ouvrir la réserve, il n’y avait rien, pas un rond, rien du tout, pas le moindre copeck, tout avait été volé et il y avait un petit mot laissé à l’intérieur dans lequel on lisait clairement «adieu branleur», je venais de comprendre et de découvrir l’identité de notre ravisseur, mais oui ! C’était elle, c’était son parfum qu’il y avait sur le mot écrit, je me suis empressé de remonter dans le bar, pour la surprendre mais elle n’y était plus, j’ai couru à la sortie et je l’ai aperçu elle était là debout, tenant une valise et qui s’apprêtait à s’enfuir en voiture…
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