le premier braquage

Ecrit par deebaji

Le serpent s’était mordu la queue, l’arroseur s’était fait arroser et le voleur s’était lui-même fait voler. Quelle décrépitude ! Je venais de la surprendre et elle s’était retournée et m’avait aperçu, comme pour me montrer qu’elle s’était fichue de moi, elle me fit un signe de main dans le style «bye-bye» puis elle monta dans sa voiture et se mit à accélérer au moment même où j’ai pris l’initiative de courir pour la rattraper afin qu’elle me remette tout ce qu’elle m’avait volé. C’était déjà trop tard, elle avait déjà pris le large et m’avait suffisamment distancié. Il m’était impossible de la rattraper à une telle distance et pourtant je courrais désespérément après sa voiture, je courais et je l’insultais, je la traitais de tous les noms sans m’arrêter, je lui jetais des pierres et tout ce qui me passait sous la main. Comment avait-elle bien pu me faire ça ? J’avais besoin de cet argent, j’étais désespéré et déboussolé, parce que maintenant il fallait tout recommencer à zéro. Elle avait bien caché son jeu et nous avait certainement remarqué depuis un moment mais ne s’était pas manifestée, avait monté son plan et avait réussi à nous avoir à notre propre jeu, un véritable coup de maître, il faut l’avouer. Mais, un coup de maître qui m’avait laissé sans un sou, je n’avais même pas les moyens de la retrouver et je ne pouvais même pas porter plainte parce que l’argent que je détenais était également de l’argent volé. Avez-vous déjà vu un dealer aller se plaindre à la police lorsque l’on lui vole sa drogue ?  Et bien non, il se débrouille tout seul. Chaque fois que j’y pensais, j’entrais dans une de ces colères noires et je pouvais me mettre à hurler « merde » des centaines de fois comme un désœuvré, elle nous avait bien roulé dans la farine sur ce coup, cette femme était un cerveau aussi bien calculé, c’était impressionnant et désastreux, je venais de perdre tout ce que j’avais construit jusque-là bien qu’illégal, c’était dans le but de venir en secours à mes parents, le fait qu’une dévergondée comme elle se permette de me rouler de la sorte m’avait vraiment laissé un goût amer. Pour qui se prenait-elle pour me faire un coup pareil ? Comment avait-elle pu me faire un coup pareil ? J’y réfléchissais sans cesse, son souvenir en train de me voler tout ce que j’avais durement réussit à me procurer en courant les plus grands risques possibles, me hantait jour et nuit, je ne pensais plus qu’à ça. J’en faisais des cauchemars, je vivais dans le souvenir de cette sorcière qui m’avait dépossédé tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, toutes les secondes, c’était si frustrant, je n’avais même pas de quoi la retrouver et encore si je la retrouvais, ça serait un coup de chance qu’elle ait toujours l’intégralité de la somme qu’elle avait volée, quelle triste situation, j’étais perdu dans mes pensées, je déprimais et je n’avais pas la moindre idée de comment je ferais pour retrouver cet argent. Ariane et moi avions quittés le bar et nous vivions dans son appartement, il fallait bientôt payer le loyer et nous n’avions pas un sou. Pas même sa paye parce que, madame avait trouvé intelligent de refuser cette paye qu’elle jugeait minable et trop maigre dont elle fit ensuite cadeau à son employeur qui, l’avait probablement déjà dépensée et ne comptait bien évidemment pas la rembourser. Comme on dit si bien de là où je viens, donner c’est donner, reprendre c’est voler. Mais justement, voler, c’était ça que nous savions faire le mieux et puisque c’était son employeur qui avait son argent, nous n’allions pas nous pointer gaillardement devant lui pour lui réclamer sa paye, il nous mettrait un coup dans le derrière et pourrait même payer des gens du bar pour nous passer à tabac non, c’était trop cru, il fallait récupérer cet argent mais autrement, pas par la voie du légal. Il fallait comme toujours, recourir à notre vieille et précieuse méthode, voler. En vérité, nous n’allions pas voler, nous allions juste récupérer son salaire et quelques petites liasses de billets en complément puis nous nous sortirions de cette impasse, il fallait élaborer un plan, nous allions commettre notre premier braquage. Notre plan était simple, nous aurions attendus qu’il fasse nuit et nous nous allions nous faufiler dans le bar au moment où son employeur le fermait, mais il fallait une clé pour ressortir après être entrés et il ne fallait surtout pas laisser de trace. Le souci c’est qu’avec Ariane qui ne travaillait plus au bar ça semblerait étrangement suspect de la voir débarquer de nulle part et que le lendemain tout l’argent disparaisse, c’était trop flagrant elle se ferait immédiatement coincée sans une quelconque forme de procès et ils ne tarderaient pas à remonter jusqu’à moi, nous étions jeunes et nécessiteux Ariane avait vingt et trois ans, j’en avais dix et neuf. C’était sûr et certain qu’elle me dénoncerait par supposé amour pour que je ne lui manques pas dans sa cellule, elle me l’avait d’ailleurs avoué sincèrement, qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde à me livrer si jamais elle finissait par se faire prendre par la police et qu’elle devait aller en prison j’y irai avec elle, et aussi bizarre que cela soit sa phrase était très sérieuse et je la savais tout à fait capable de dire tout sur tout lorsqu’elle se ferait prendre, même ce que je n’avais pas fait ou dit. Il était absolument hors de question et totalement suicidaire, qu’elle y aille et qu’elle se fasse prendre, si elle tombait, je tombais également, elle me l’avait très bien fait comprendre. Mais comment pourrais-je bien arriver à avoir le double des clés d’un bar où absolument personne ne me connait et où moi-même je ne connais personne, on n’était pas du tout sortis de l’auberge là ! Il semblait bien que nous ne puissions arriver à faire ce que nous avions prévu et ça, ça me faisait vraiment enrager. Je tournais la situation de mille et une façon et toujours rien, je ne voyais rien, aucune issue, aucune solution et pourtant, je le savais, il y en avait une qui pourrait nous permettre de mener à bien notre petit plan, en attendant Ariane et moi nous nous contentions de voler des gens dans la rue, dans les trottoirs, les supermarchés, les places publiques. C’était si excitant de voler sans se faire prendre qu’à chaque fois on ne pouvait s’empêcher de s’envoyer en l’air après avoir fumé une bonne dizaine de joint pour nous relaxer. Que voulez-vous donc ? c’était notre manière à nous d’évacuer le stress, assez extrême oui je le reconnais mais bon, la fin justifie les moyens, il fallait faire avec les moyens de bord car, tous les moyens étaient bons, qu’ils soient scrupuleux ou non. Avec notre petite activité de pickpocket des rues, nous en avions suffisamment pour mettre en œuvre le dédoublement des clés et de quoi payer une caution si jamais l’un de nous deux se faisait prendre. L’autre viendrait paierait sa caution et le libérerait. Dans le cas contraire, si celui qui avait l’argent décidait de se faire la belle sans aider l’autre, la solution était très simple, il se faisait dénoncer et prendre sur le champ. Nous n’avions aucun intérêt à nous trahir donc tout irait comme sur des roulettes. Nous avions prévu d’attaquer le Mercredi et de ravir à son très cher patron une bonne partie de ses gains. L’idée de seulement par effraction et voler de l’argent puis ressortir grâce à un double des clés était si ingénieuse mais trop compliquée à la fois, il fallait la faire à l’ancienne, un bon braquage à main armée, sauf que, cette fois-ci nous n’allions pas nous servir d’armes mortelles, mais de pistolets pour faire du pain ball, des survêtements, des gants, des cagoules et des pare-chocs. Les faux pistolets serviraient à impressionner les gens dans le bar pour que personne ne contacte la police, pendant que nous nous chargerions de les soulager de leur précieux biens. Mais, cette fois ci, il n’était plus question d’épargner une catégorie de gens non, tout le monde y passait mm les plus gentils. En même temps, qu’est-ce qu’ils venaient aussi faire dans un bar tard la nuit, aucun d’entre eux n’y échapperait ! Nous allions les soulager tous autant qu’ils soient du premier au dernier de leur argent. Le temps passait, et le mercredi pour passer à l’acte vint enfin, nous étions déjà prêts et nous attendions qu’il fasse nuit noire pour mettre en marche notre opération. Tout avait été déjà prévu et c’était trop tard pour reculer, j’avais la boule au ventre et j’étais stressé, c’était la toute première fois de ma vie que je tenais une arme et que j’allais la pointer sur des innocents pour les dépouiller de leurs biens et me faire la belle ensuite avec ma copine. Ce plan était à la fois trop parfait et bien trop risqué mais, rien de bien méchant, rien de bien grave ne pouvait nous arriver même si le plan tombait à l’eau. Nous sommes en train dans le bar et j’ai hurlé de toutes mes forces comme une bête féroce, «PUTAIN, LE PREMIER QUI BOUGE, JE LE DESCENDS. DEBARRASSEZ-VOUS DE VOS PORTEMONNAIES ET SACS À MAINS !!!»J’avais peur mais il était hors de question qu’il s’en aperçoive, une fois le dépouillage terminé, nous les avions fait évacuer le bar en leur arrachant leurs téléphones, histoire de ne pas faire de blesser et qu’ils ne préviennent pas la police et  nous avions ensuite pris en otage le gérant du bar et nous l’avions conduit jusqu’au bureau du chef qui s’est empressé de se mettre à genoux sans même que l’on le lui demande, ce couard, il tenait tellement à vivre que sa dignité d’homme s’effaçait dès qu’elle était en danger, alors qu’il jouait le macho, le gros dur avec les serveuses de son bar. Bref, Ariane s’est empressée de vider la caisse, puis nous les avons assommés et ligotés l’un à l’autre dans une position assez humiliante pour qu’ils n’osent le raconter à qui que ce soit puis nous sommes montés dans notre voiture d’occasion et nous nous sommes dirigés vers son appartement. Seulement, pendant que nous rentrions en chant et en chœur chez nous, je l’ai aperçu, c’était encore elle, pas le moindre doute là-dessus, c’était elle, la voiture de la voleuse d’argent qui nous avait laissés sur la paille sans le moindre sou, je la croyais maligne mais elle était vraiment stupide. Qu’est-ce qu’elle foutait là en ville à se balader tranquillement alors qu’elle venait d’arnaquer et de voler des gens il y a à peine une semaine de cela ? Je n’en avais rien à faire et de toute façon, cela m’arrangeait, c’était mon occasion rêvée pour me venger d’elle. Elle allait payer cher le fait de s’être moqué de moi et de s’être enfuie avec le fruit de tant de souffrances, parce que oui, même le voleur souffre pour se faire de l’argent ce n’est pas chose aisé de courir le risque de faire casser en mille morceaux pour juste quelques billets quand on crève de faim ou de misère non, au contraire c’est extrêmement compliqué et angoissant. Je la tenais enfin, nous lui avons filé le train et elle avait fini par nous repérer, ce fut une longue et très ardue course poursuite mais le temps avait eu raison d’elle, ou plutôt l’essence, elle avait tellement accéléré qu’elle avait fini par vider le réservoir alors que le nôtre était encore plein. Nous avions pris le soin de bien cacher l’argent afin que l’incident de la dernière fois ne se reproduise puis je me suis avancée vers sa voiture et je l’ai faite sortie de cette dernière. Elle était faite comme un rat…
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