Chapitre 11

Write by Josephine54

Roman disponibe sur Amazon et Tama (liens à la fin du Chapitre)

Beverly


J'étais assise dans un bar avec Virginie, et nous attendions Frédéric, son copain.

- Il est là, me chuchota Virginie en m’indiquant un homme de grande taille qui franchissait le seuil du local.

Virginia leva la main pour lui signifier notre présence. Ce dernier plissa brièvement les yeux en s'approchant de nous.

- Bonjour chéri, lança Virginie en se levant pour échanger une bise avec lui.

Il se tourna vers moi, m'observa un bref moment et me tendit la main. Mon cœur manqua un battement quand mon regard se posa sur sa main suspendue. Une alliance ornait son annulaire, scintillant de mille feux, comme pour affirmer sa présence.

Sa main resta suspendue pendant que je tournais un regard chargé d'incompréhension vers Virginie. Je m'aperçus qu'elle avait les yeux fixés sur la main de son copain. Elle releva enfin la tête et me lança un regard plein d'embarras.

- Veuillez nous excuser un moment, dis-je rudement en saisissant fermement ma sœur par le coude.

Elle me suivit sans brocher jusqu'à l'extérieur.

- Virginie, Frédéric est-il marié ? demandai-je d'une voix stupéfaite.

Virginie baissa la tête sans répondre.

- Je t'ai posé une question madame ! m'exclamai-je d'une voix altérée.

Virginie releva enfin la tête et me regarda d'un air féroce.

- Oui, il est marié, répondit-elle enfin.

Je posai immédiatement mes mains sur ma tête, submergée par le désespoir.

- Virginie, que fais-tu avec un homme marié, à ton jeune-âge, en plus !

- Beverly, c'est arrivé ! répondit-elle d'une voix très calme. Je ne savais pas au départ qu'il était marié. Lorsque je l'ai découvert, il était déjà trop tard...

Je la regardais comme si elle débarquait d'une autre planète.

- Trop tard pour quoi exactement Virginie ? Tu veux me faire croire que tu l'aimes peut-être ?

- Mais c'est le cas, s'exclama Virginie d'une voix impétueuse.

- Ne me fait pas rire, s'il te plaît, répliquai-je d'une voix désabusée. Tu penses que je ne vois pas clair dans ton jeu ? Tu crois vraiment que je suis assez sotte pour ne pas comprendre tes réelles intentions ?

Virginie croisa simplement les bras sur sa poitrine et me regarda d'un air fermé.

- Que faisons-nous ? demanda-t-elle en lançant un regard vers la table sur laquelle était installé Frederic.

Je ne savais que répondre. Je n'avais absolument aucune intention de m'installer à table avec ce malotru. Je soupirai longuement, l'esprit en ébullition.

Connaissant Virginie, elle ne mettra pas facilement un terme à cette relation, et l'abandonner maintenant équivaudrait simplement à la laisser à la merci totale de cet homme.

Toute petite, Virginie avait toujours eu un comportement intéressé. Si nous recevions la visite d'un membre de la famille habitué à nous donner un peu d'argent à son départ, Virginie se montrait très aimable, disponible, et s'arrangeait pour être vue sous son meilleur jour. Par contre, si un oncle avare venait, elle restait carrément enfermée dans la chambre jusqu'au départ de ce dernier, ne prenant même pas la peine de sortir le saluer.

- Vas-y, je te rejoins tout à l'heure. Je fais un saut rapide aux toilettes, dis-je finalement.

- D'accord, répondit-elle simplement en retournant dans le restaurant.

Je rentrai à mon tour dans le restaurant et cherchai des yeux une porte indiquant les toilettes. Je la repérai finalement, à quelques mètres de la table sur laquelle nous étions installés.

Au fond, je n'avais aucun besoin pressant. J'avais simplement besoin de prendre quelques instants pour souffler et surtout, décider de la conduite à tenir.

J'entrai dans les toilettes et m'arrêtai devant un miroir, fixant mon reflet. Était-il possible que je sois aussi différente de ma sœur ?

J'y suis restée un petit moment avant de me décider à en sortir. Je poussai la porte et étais sur le point d'entrer dans la salle quand la voix altérée de Virginie me fit m'arrêter brusquement.

- Je t'avais pourtant demandé d’ôter ton alliance ! s'exclama-t-elle d'une voix furieuse.

- Virginie, cela ne t'a jamais posé de problème. Je ne cache pas le fait que je sois marié, et il serait préférable que ta sœur le sache dès maintenant plutôt qu'elle ne le découvre plus tard.

- C'était à moi de lui faire savoir, riposta sèchement Virginie...

Je comprenais mieux pourquoi elle avait mis autant de temps à organiser cette rencontre. Elle m’avait semblé très réceptive quand nous en avions parlé, mais par la suite, j’avais dû insister à maintes reprises pour que nous puissions nous rencontrer. Cela avait certainement été dû au fait qu’elle essayait de le convaincre de se présenter sans alliance. Il avait certainement accepté, mais n’en avait fait qu’à sa tête en fin de compte.

Je fis quelques pas en arrière et décidai de faire remarquer ma présence en marchant de manière un peu bruyante.

Je les rejoignis ensuite à la table et m'y installai.

- Bonsoir, dis-je froidement en prenant place.

- Euh... euh... Frédéric, je te présente ma sœur Beverly, Beverly, Frédéric, dit mollement Virginie.

- Bonsoir Beverly, enchanté, lança Frédéric d'une voix calme.

Un lourd silence s'installa un long moment à notre table.

- Euh... en fait, je suis assez embarrassée, je vous avoue. Je découvre à l'instant que vous êtes un homme marié...

- Je vois. Je ne l'ai jamais caché à Virginie et cela n'a jamais semblé l'embarrasser.

Je tournai brusquement la tête vers Virginie et cette dernière baissa brusquement la sienne. Je ne savais sincèrement que dire. Lui demander ses intentions ? Quelles intentions pouvaient avoir un homme marié envers une jeune-fille comme elle ? Lui demander de la traiter avec respect ? Si elle-même à la base, ne se respectait pas...

On resta un autre moment en silence. Je pense qu'au fond, il valait mieux mettre un terme à cette mascarade. Cette rencontre n'avait plus lieu d'être.

- Hum... nous allons devoir y aller, dis-je en tournant un regard sévère vers Virginie.

- D'accord, répondit simplement Frédéric.

Je me levai donc et Virginie en fit de même.

- Euh... on se parle plus tard, balbutia-t-elle à l'endroit de Frédéric avant de me suivre.

- Au revoir Frédéric, lançai-je en m'éloignant.

J'étais meurtrie de découvrir jusqu'où ma sœur pouvait aller. Quel problème avait-elle pour accepter une relation avec un homme marié ? Je réalisais alors que je me tuais à la tâche pour leur garantir le minimum… pour rien, en fin de compte.

Je secouai vivement la tête pour éloigner ces pensées obscures de mon esprit. Je devais bosser d'ici une heure et il me fallait être concentrée pour accomplir ma tâche au mieux. Travailler dans un bar pour une jeune-fille comme moi était vraiment une entreprise de titan.

Debout en bordure de route, nous attendions un taxi. Virginie rentrerait à la maison, tandis que moi, je devais rejoindre mon lieu de service.

- Euh... Beverly, je voulais... commença Virginie d'une petite voix.

- On en parlera ce soir à la maison, la coupai-je sèchement.

Un taxi s’arrêta devant nous et je lui donnai l'adresse de la maison. Il fit un coup de klaxon pour nous donner son accord et Virginie y monta prestement. Après quelques minutes d'attente, je trouvai enfin un taxi qui me conduirait au boulot.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Virginie


J'étais montée dans le taxi en fulminant. Frédéric aura de mes nouvelles. Pour qui se prenait-il ? Je lui avais pourtant demandé d'ôter son alliance avant de venir nous rencontrer. J'éprouvais une rage sans nom.

J'avais été tentée de l'appeler dès que je m'étais assise dans le taxi, mais l'idée de me donner en spectacle m'avait empêchée de le faire. Nous étions en effet quatre dans ce taxi et je n'avais pas besoin qu'ils sachent que j'étais en couple avec un homme marié.

Je descendis du taxi à près de cinq cents mètres de la maison afin de pouvoir l'appeler loin des oreilles indiscrètes.

La sonnerie résonna pendant de longues secondes dans mes oreilles avant de s'interrompre. Je retentai l'expérience à plusieurs reprises, sans succès. Je me résignai à rentrer à la maison. Je lançai avec rage mon téléphone dans mon sac après, bien évidemment, l'avoir mis en mode vibration.

J'étais sur le point d'ouvrir la porte d'entrée de la maison lorsque je sentis mon téléphone vibrer dans mon sac. Je fis silencieusement quelques pas en arrière et décrochai.

- Allô chérie, lança Frédéric.

- Comment oses-tu m’appeler ainsi après le coup que tu m’as fait ? demandai-je d’une voix altérée.

- Virginie, je ne t’ai jamais caché que j’étais un homme marié, et tu n’y as jamais vu d’inconvénient. Je pense qu’il est inutile de faire semblant devant ta sœur. J’ai passé l’âge, répondit Frédéric d’une voix calme.

- Mais cela ne te donnait pas le droit de décider pour moi. J’aurais préféré le lui dire plus tard, et c’était mon plein droit, ripostai-je avec fougue. Du moins, j’aurais aimé savoir que tu comptais venir avec ton alliance. Je n’ai vraiment pas aimé être prise de court ainsi.

- Et cela aurait changé quoi, au juste ?

- Laissons tomber, tu ne veux pas comprendre, apparemment, répondis-je sèchement.

Un lourd silence s'installa sur la ligne.

- Virginie, si tu veux arrêter, tu n'as qu'à me le dire, lança sèchement Frédéric.

- Non chéri, absolument pas, répliquai-je tout à coup d'une voix mielleuse. Je voulais simplement...

- Que se passe-t-il ici ? entendis-je la voix glaciale de ma mère dans dos.

Mon cœur se mit à battre de manière désordonnée. Je raccrochai immédiatement et me tournai vers elle, le cœur en émoi.

- Qui est ce chéri ? Et surtout, depuis quand as-tu un téléphone ? en me regardant avec attention.

- Euh... euh... en fait, bégayai-je lamentablement.

Maman me tira brusquement par le bras et m'entraina sans ménagement vers la maison. Mon cœur reprit sa course effrénée dans ma poitrine.

Elle s'installa sur le canapé au salon et me fis signe du regard de prendre place près d'elle. C'était la première fois que je voyais cette lueur de sévérité dans le regard de ma mère. Même lorsque je séchais les cours, elle me réprimandait généralement avec mollesse. J'avoue être décontenancée par cette attitude.

- Depuis quand as-tu un téléphone ? répéta-t-elle sans me lâcher un seul instant du regard.

J'avais ce téléphone depuis près de six mois, et aucun membre de ma famille n'était au courant, à part Arnaud et Beverly. J'avais convaincu Arnaud de se taire simplement en lui filant quelques billets de banque. Beverly, elle, l'avait découvert par inadvertance… et maintenant, maman aussi. N’eût été ma colère envers Frédéric, je n'aurais jamais commis cette imprudence.

- J'attends, s'impatienta maman.

La voix sèche de maman me tira brusquement de mes pensées.

- Euh... euh... maman... euh... c'est mon copain qui me l'a offert.

- Tu as un copain ? demanda maman en écarquillant les yeux. Quel âge-a-t-il ? Et que fait-il dans la vie pour t'offrir un téléphone ?

- Euh... Frédéric travaille comme cadre dans une banque. Il a trente ans.

Les yeux de maman s'agrandirent une fois de plus.

- Et c'est lui qui t'a offert ce téléphone, tu dis ?

- Eh, oui maman... répondis-je d'une voix craintive.

- Je vois.

Maman resta ensuite pensive un long moment.

- Que te donne-t-il d'autre ? demanda maman.

Où voulait-elle en venir ?

- Dans quel sens, maman ? demandai-je d'une petite voix.

- À part ce téléphone, t'a-t-il offert autre chose ?

- Euh... parfois, des chocolats, des vêtements et aussi de l'argent.

- De l'argent ? Combien exactement ?

- Ça dépend maman, parfois 70.000 francs, parfois un peu plus, parfois un peu moins.

- Je vois, répondit maman en secouant la tête de haut en bas d'un air pensif. Et pour les vêtements, pourquoi ne t'ai-je jamais vue avec des vêtements neufs ?

- Euh... euh... parce que je les porte rarement.

- Amène-les-moi, riposta simplement maman.

Je la fixai un instant, tentant de deviner ses pensées. Puis, après un léger soupir, je me levai et me dirigeai vers ma chambre. Quelques instants plus tard, je revins au salon tenant à la main un sac contenant tous les présents offerts par Frédéric.

Maman se mit à les passer en revue, les examinant sous toutes les coutures.

Puis, elle leva le regard vers moi et déclara simplement :

- Dis-lui que je veux le rencontrer.

- Euh... maman, il est marié, lâchai-je d'une voix craintive.

Avec le coup de l'alliance qu'il m'avait fait avec Beverly, je préférais éviter des surprises désagréables. En plus, Beverly étant déjà au courant, aurait pu en parler à maman.

- Dis-lui que je veux le rencontrer, répéta tout simplement maman.




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