Chapitre 13

Write by Spice light





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Elsa MABEKA

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Lorsque je termine le service, je trace directement à la maison, je libère la dame de ménage qui avait déjà cuisiné et dressé la table.


Lorsque Victor rentre le soir, on mange dans un calme absolu. Je regagne le lit en première. Il me rejoint plusieurs heures après.


— C’est qui, Achael ? demandai-je en bloquant ses mouvements.

— Hein ?

— Pas cette fois-ci, Victor, non. Tes nombreuses infidélités, jusqu’à quand ? J’ai tout supporté et gobé. Tout. Que ce soit mes sœurs ou d’autres femmes, j’ai supporté, Victor. Mais je refuse cette fois-ci. Je ne l’accepterai jamais. Qu’il reste où il est.


Et je reste fermée à ce sujet, continuant de faire comme si je n’étais pas au courant. Je lui tourne simplement le dos. Presque 30 ans de mariage, et j’en ai vu de toutes les couleurs. Comme j’ai accepté de porter mon fardeau, je le ferai jusqu’au bout, mais je refuse qu’on y rajoute. Je me demande combien de ses maîtresses j’ai accueillies dans mon lieu de travail…





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Victor FOKE

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Lorsqu’elle me demande qui est Achael, je fais directement le lien. Hier, Anael m’a appelé pour m’informer qu’il était malade et qu’elle l’amènerait au CHU. Mais elle m’a rappelé ce matin pour me dire qu’elle revenait de la clinique Bon Berger avec le petit.


Je suis soulagé qu’Elsa n’en ait pas fait cas. Et ça restera ainsi. Je ne veux pas perdre ma femme, et à quel âge ? À plus de 60 ans ? Non merci. J’aime les femmes, mais ma femme reste spéciale.





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Joan FOKE

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Aujourd’hui, c’est samedi, et qui dit samedi dit week-end. Je suis dans la douche et je prends une longue douche, sans oublier de me débarrasser de tous mes poils. Je suis différent des autres gars : j’aime pas les poils, et les filles que je fréquente le savent. Je trouve cela injuste que la fille soit toute épilée alors que le gars se promène avec toute la forêt sur son corps.


Après mes poils, je me rince et sors de la douche. Je mets le boxer que je viens d’enlever dans un petit seau. De toute façon, je les laverai demain avec quelques habits sales. J’essuie mon visage avec la serviette appropriée avant d’essuyer mes parties intimes avec la leur, puis le reste du corps.


En tout, j’ai trois serviettes. J’applique ma pommade et verse quelques gouttes de déodorant sous mes aisselles. Je prends un boxer propre et l’enfile. Je mets un débardeur blanc, enfile un short gris ainsi qu’un t-shirt de la même couleur. Je mets mes chaussettes et porte des baskets noires. Avant de me pulvériser de quelques gouttes de parfum, je prends mon porte-monnaie et vérifie qu’il contient mes pièces d’identité ainsi que l’argent qu’il me faut.


Direction Face B ; cette boîte est la plus chaude du moment. C’est chaque vendredi que je sors m’amuser. Je suis très regardant et strict sur tout. Exigeant, je le suis. J’avoue que tenir le rythme n’est pas facile avec seulement l’argent des parents. Je pioche de temps à autre chez ceux qui ont de l’argent express. Je ne dirais pas que je vole, non.


Ce soir, c’est avec Chancelle que je sors.


— Waouh, je n’étais jamais venue ici ! dit Chancelle lorsque nous pénétrons dans la boîte.

— T’aimes, j’imagine ? je lui demande calmement.

— C’est quelle question ? J’adore, tout simplement.


Je pose ma main sur le bas de son dos et nous nous dirigeons vers le carré VIP. Vêtue d’une robe bleue étincelante, courte et ouverte sur le côté, avec des talons hauts, Chancelle fait le poids face à ma beauté, en plus de sentir bon.


— Votre commande, s’il vous plaît, monsieur.

— Deux bouteilles de champagne, les plus chères, s’il vous plaît, je réponds au serveur.

— J’aime passer du temps avec toi, me dit Chancelle.

— J’ose croire que je me bats pour entrer dans ta game.

— Tu es dedans, chéri.


Elle me répond. Cette fille ne sort pas qu’avec moi. C’est une chaudasse ; elle sort avec tout ce qui tire et a du pognon. Si à mon jeune âge j’ai ce privilège, c’est que je le mérite amplement.


On danse, on boit, on rit, et la vie paraît moins dure qu’elle ne l’est pour moi. Mais au fond, je sais qu’un jour, nous serons réunis de nouveau. Cet espoir, je le porte depuis plus de 10 ans maintenant.


Maguy, je sais que tu penses à moi comme je pense à toi.





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Sun FOKE

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Je reviens de l’église et je suis assis avec Léonie. C’est une fille que je côtoie ; elle a le même âge qu’Ivy. Actuellement, je suis les cours bibliques. Je compte bien devenir pasteur.


— Tu veux que je te fasse une omelette ?

— Tu crois que moi, je peux manger une omelette pour dormir ? J’ai de l’argent, madame.

— Un plat bien consistant, alors ?

— Oui, les légumes feront l’affaire.


Elle se dirige vers la cuisine, et je reste devant la télévision. Petit, papa rationnait selon son bon vouloir, mais on mangeait chaque jour, même si ce n’était que du riz parfois. C’est pourquoi ma maison ne manquera pas de nourriture tant que je peux me le permettre.


Et elle vient me parler d’omelette… n’importe quoi.


Si tout se passe comme prévu, je serai pasteur adjoint dans deux ans. Ma famille connaît déjà Léonie ; ma mère l’apprécie, donc voyons voir si ce sera elle ou pas.





Plusieurs mois après




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Victor FOKE

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Lors de mon dernier voyage, j’ai rencontré l’un des cousins de Maguy et nous avons échangé des numéros. Joan est grand aujourd’hui ; il ne pourra plus retourner chez sa mère, mais plutôt prendre son propre envol.


Au moment venu, je les mettrai en contact. Qu’il totalise simplement ses 21 ans. Je sais que Joan est forgé selon le fils que je voulais. Ses frères peuvent faire comme bon leur semble, mais pas lui.


Je sors faire les cent pas… et pourquoi pas repérer de potentielles demoiselles ?




— Allô ?

— Allô, c’est Victor ?

— Oui, et c’est qui, s’il vous plaît ?

— José, le frère de Marguerite, la mère de ton fils.

— Ah oui, José, comment tu vas ?

— Ça pourrait aller… seulement, tu ne m’as jamais rappelé.

— Désolé, le boulot.

— Je comprends. Sinon, j’aimerais parler à Yoan.

— Il ne vit plus avec nous. Si tu as un message pour lui, fais-le-moi savoir, je le lui transmettrai.

— Bon, d’accord. Et j’espère vraiment que tu le lui diras. Il a le droit de savoir.

— Oui, je t’écoute.

— Maguy est morte ce matin.

— Ah ? De quoi ?

— J’en ai aucune idée pour le moment. Je me rendrai là-bas demain, j’aurai beaucoup plus d’informations.

— D’accord. Mes condoléances, frère.

— Merci. Clic.


Je reste à regarder mon téléphone. Maguy, celle qui a pu me détourner de l’amour de ma femme, n’est plus. La mère de mes deux enfants ? Pourquoi elle ? À peine elle abordait la quarantaine… Seigneur.


Je passe une nuit très agitée. Elsa n’est pas là, elle est de garde ce soir.




Le matin, je ne sors pas. J’attends Elsa et lui raconte tout.


— Tu ne comptes pas le lui cacher, j’espère ? me demande ma femme.

— Je suis troublé, franchement. C’était une bonne personne, au fond… Appelle Joan, s’il te plaît.

— Attends.


Elle lance l’appel. Après quelques secondes, il décroche.


— Allô, maman ?

— Bonjour Joan, ça va ?

— Pas trop la forme… depuis hier je me sens déconnecté.

— Ça ira. Mais peux-tu, s’il te plaît, passer à la maison aujourd’hui ? Histoire de passer quelques jours avec nous ?

— Mais maman, c’est bientôt les examens.

— Je sais, c’est pourquoi je veux que tu te détendes.

— Je verrai bien, répond-il à l’autre bout du fil.


J’arrache le téléphone des mains d’Elsa et je crie :


— MUAMBA ! Je veux te voir ici au plus tard ce soir. Même s’il faut acheter la terre pour te faire venir, je le ferai. Une fois t’avoir vu ici. Clic. Je raccroche même.


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