
Chapitre 18 : Réalités africaines
Write by Les Histoires de Laya
***Xénia***
Je sors de chez
Gracien, et je vomis par terre, une douleur horrible parcourt mon corps.
Cet Eifar ne m’aidera
pas à dénoncer Gracien, il est juste là pour ses intérêts.
Je suis dégoutée,
c’est donc ça vos opposants ? des gens qui se font payer ?
Oh DIEU, sors-moi
d’ici je t’en supplie.
Je compose en
catastrophe le numéro de mon père.
Moi (respirant
fortement) : Papa ? PAPA, il faut que je te parle PAPA.
Je monte dans ma
voiture, je pose ma tête sur le volant et je ne cesse de pleurer.
Moi : papa, je
vais tuer quelqu’un de mes propres mains. Papa, si tu ne viens pas me chercher
papa, je tuerai quelqu’un de mes propres mains, c’est ma seule solution.
Ce que je ne dis pas,
c’est que Eifar NDONG vient de m’annoncer qu’il ne veut pas que Gracien soit si
vite dénoncé, il veut le voir vivre dans la peur, il veut le voir attendre
péniblement le jour où enfin, le scandale éclatera, avec des preuves à l’appui.
Ce que j’ai compris :
Il utilisera donc mon, notre histoire pour faire du chantage à Gracien qui on
le sait très bien, n’hésitera pas à décaisser de l’argent pour couvrir ses
forfaits ? Je suis dégoutée.
Papa (paniqué) :
Xénia, ma puce, qu’est-ce qui t’arrive ? (Silence) Je prends un billet
pour demain et on rentrera ensemble.
Je n’ai rien rajouté,
si ce n’est pleurer silencieusement.
Maintenant que Gracien
n’était plus président, papa pouvait rentrer au Gabon en paix.
J’ai coupé l’appel et
j’ai roulé jusqu’au domicile de tata Cloé.
J’ai garé dans le
parking, je suis descendue en laissant la portière ouverte, le gardien a dû
refermer derrière moi, je n’en suis pas tellement sûre mais mon esprit est ailleurs.
Je l’ai trouvé en
train de tourner en rond dans le salon, téléphone à l’oreille, sans doute
inquiète pour moi.
Elle a eu un sursaut
qui disait « Dieu merci, tu es enfin là ».
Elle a soufflé
« Marianne, je te rappelle ».
Je me suis assise,
elle a fait de même et avant qu’elle ne dise quoique ce soit, j’ai posé ma tête
sur ses cuisses et j’ai pleuré comme un nourrisson.
Tata Cloé qui est
d’habitude très bavarde, n’a pourtant pas pu placer un mot, elle s’est
contentée de caresser mes cheveux et à ce moment, j’ai su qu’elle avait compris
que mon état mental s’était dégradé plus vite que prévu.
***Grazi***
Steph : Je trouve
assez étranges tous les évènements de ces dernières semaines.
Moi (épuisée) :
mais encore ?
Lui : Parle
correctement Graziella OKINDA. Maintenant, tu n’es plus fille de président,
alors calme tes ardeurs.
Moi : Steph, je
suis fatiguée de nos disputes. Je m’inquiète pour mon papounet qui est enfermé
dans une de ses résidences. Il veut nous faire croire que c’est sa décision
mais je n’y crois pas. Pour moi, c’est Eifar NDONG qui le contraint à y rester.
Steph : C’est
d’ailleurs assez étrange qu’il se soit débarrassé de ton père aussi facilement.
Moi : que veux-tu
dire ?
Steph : Que ton
père ne nous dit pas tout. D’ailleurs, où en sommes-nous avec ses trois femmes,
dont ta mère ?
Moi : Neutralisées
par les forces de défense au nom de nous ne savons quel crime !
Steph : je veux
bien croire que ton père ne soit plus président mais au point de n’avoir plus
aucune main mise sur le pays, j’en doute fort.
Je me renferme dans ma
bulle et je ne l’écoute plus.
Mes pensées vont vers
mon papa chéri, le seul homme dont je serai éternellement sûre de l’amour.
Concernant Stéphane,
je n’en suis plus si sûre. Il ne me touche pas.
Même un simple baiser,
il ne me le donne pas.
Ne suis-je qu’un
meuble dans sa maison ?
J’en parle toujours
aux filles et elles me disent de persévérer, que ça finira par venir.
Sara est quant à elle
très silencieuse, elle ne me dit rien, mais je ne la cherche pas non plus, elle
a toujours été bizarre.
***Cassie***
Mon téléphone sonne,
encore un appel de Graziella
Moi (la fixant) :
qu’est-ce qu’elle me casse les couilles
celle-là avec son idiot de mari.
Cannelle : j’en
ai marre qu’on se la coltine.
Moi : Je n’ai
toujours pas reçu mon paiement de ce mois de la part de son père.
Cannelle : moi
non plus. Ou bien n’a-t-il plus besoin de nous depuis qu’il est tombé ?
Moi : Sacrilège.
Surtout pas ça ! Nous vivons en parti de cet argent. J’ai ma seconde
maison à finir.
Cannelle :
Clairement. Sauf une qui a l’air de maintenir correctement le cap malgré l’absence
du virement.
Moi (me
retournant) : en parlant du loup…
Sara : hey les
connasses !
Moi : venant de
toi, c’est un compliment.
Sara (dans ses grands
airs) : Avez-vous commandé mon repas ?
Cannelle : Tu vois une esclave ici ?
Sara : bref, je
ne suis pas là pour ça. Gracien n’a payé personne ce mois. Si je n’ai pas reçu
mon paiement sous peu, je n’hésiterai à tout dire à Grazi.
Moi : Tu es
complètement tarée. As-tu pensé à nous ? De toutes les façons, son vicieux
de mari ne permettra jamais ça.
Sara
(souriante) : ça, c’est ce que tu crois.
Elle prend son
téléphone, compose un numéro, ça sonne sans doute et nous ne la quittons pas du
regard.
Elle love avec on ne
sait pas qui, devant nous, pendant 5 minutes avant de couper et de siroter son
cocktail.
Moi : Mais
encore ?
Sara : bah
quoi ! Je ne peux plus lover en paix ? Vous êtes encore plus aigries
qu’avant !
Cannelle : Sara,
tu ferais mieux de te calmer avant que je ne parle de ta connerie à Cassie.
Sara : pfff,
venant de la meuf qui a baisé avec le père de sa meilleure amie, tu ferais
mieux de la fermer.
Cannelle (pouffant) :
Ta mémoire est bien courte, nous avons toutes les trois eu plusieurs rapports
avec Gracien OKINDA. Ou bien, tu ne te souviens plus très bien de ses
partouzes ?
Sara : Et nous,
nous nous limitions à ça. (La fixant) Cannelle, as-tu déjà dit à Cassie que
Gracien OKINDA t’a dépucelé à 14 ans, et qu’en dehors de ces partouzes du
jeudi, tu couches régulièrement avec lui ? As-tu enfin avoué à Cassie que
tu n’as jamais véritablement eu de relations au Canada car tu n’es rien qu’une énième
tchiza de Gracien OKINDA ? As-tu enfin dit le nombre de fausses couches
que tu as déjà connu à ton si jeune âge ?
Je manque de
vomir !
Moi (la
regardant) : Cannelle ?
Cannelle : oh
stp, pas ce regard moralisateur. Venant d’une personne qui faisait en
sous-marin des plans pour tendre un guet-apens à Olivier et coucher avec lui
car elle mourrait de jalousie de le voir avec Graziella. Et toi Sara, tu ferais
mieux de la fermer car tu n’es pas très discrète quand tu couches avec le mari
de ta « meilleure amie ». Oui,
nous avons couché avec lui, mais c’était dans un cadre précis, pour l’argent.
Et toi, tu as décidé d’être sa tchiza. Donc, nous sommes pareilles ma puce, so,
tu la fermes.
Je suis tellement
choquée que je n’arrive pas à en placer une.
Sara
(applaudissant) : bah voila les filles, on a toutes nos petits secrets.
Allez, buvons à notre santé.
Plus personne ne dit
rien, nous finissons nos verres et nous séparons 15 minutes plus tard.
Je laisse un message à
Gracien, il faut qu’il nous paie. Je menace de tout dire à Graziella, je sais
qu’il ne supporterait pas cela. Je n’ai pas peur de lui, je n’ai pas peur de
mourir car il n’a plus de poids dans ce pays depuis que Eifar NDONG est au
pouvoir. D’ailleurs, il faut que je fasse tout pour me rapprocher de ce
dernier.
Ne me regardez pas
ainsi, je suis jeune oui, mais je prends ma vie en main.
Je me gare 20 minutes
plus tard devant chez Graziella.
***Graziella***
La gouvernante vient
de m’informer de l’arrivée de ma Cassie.
Je tombe presque dans
ses bras.
Cassie : que se passe-t-il
ma puce ?
Moi : Cassie, il
ne me touche pas snif. Il ne me touche pas. Bientôt deux ans à vivre sous le
même toit et rien ne se passe. J’ai tout essayé, il ne me touche pas, je
finirai par croire que cet homme ne m’aime pas.
Cassie : Mais non
ma puce, non, ne dis pas ça. Peut-être lui faut-il du temps ?
Moi : combien de
temps Cassie ?
Cassie : Laisse-lui
du temps, vous y arriverez.
Moi : je n’en
peux plus.
Cassie : il te
bat toujours ?
Moi : ce n’est
pas ça le sujet. Quel est cet homme qui t’aime et ne te bat pas ?
Cassie : si tu le
dis.
Je ne dis plus rien et
dans ma tête, c’est le flou total, je ne sais plus quoi faire pour l’attirer un
minimum.
Je lui fais un message
en lui annonçant que je sors un moment avec Cassie et pour ne pas changer, sa
réponse est « non ».
Je m’enfonce dans le
canapé, et le mutisme devient mon partage.
Cassie se lève,
disparait sans aucun bruit, je n’ai pas eu besoin de parler, elle a compris.
C’est donc ça le mariage !
***Grâce***
Moi (le
touchant) : Oli ?
Lui : Oui
Moi : que se passe-t-il
entre nous ? Tu ne m’as jamais touché depuis nos présentations il y’à
bientôt près de deux ans. Nous vivons dans cette maison comme des amis, que
nous est-il arrivé ? Ne veux-tu plus m’épouser ?
***Olivier***
Si seulement elle
connaissait les pressions subies ces derniers mois, si seulement elle savait
que Gracien OKINDA, son père, est allé jusqu’à me faire violer par ses sbires, et
LUI-MÊME pour s’assurer que je respecterai bien notre contrat, la peur dans le
ventre. Si seulement elle savait à quel point j’ai savouré sa perte du pouvoir,
la même qui me permettra de quitter le Gabon définitivement sans me retourner,
sans aucune crainte. Si elle savait à quel point cet homme a brisé ma dignité, elle ne me poserait pas cette question.
Moi (baissant la tête) : Non, je ne le veux plus, je veux que tout s’arrête entre nous. Je ne t’ai jamais aimé Grâce, je n’étais là que pour me venger de Grazi, Grazi mon ex qui m'a largué pour Stéphane. Oui, voici l'histoire, Grazi est mon ex, je l'ai tant aimé, j'ai mal digéré notre séparation et j'ai décidé de t'avoir pour lui faire du mal.
Je n’avais pas
anticipé sa réaction, d’ailleurs, même dans mes pires anticipations, je
n’aurais pas imaginé qu’elle garderait le silence.
***Grâce***
Mon cœur, s’il était
en verre, aurait fait un bruit fracassant sur le sol quand il est tombé. J’ai
eu si mal que je n’ai pas su placer un mot.
Je me suis levée, j’ai
ramassé le peu de dignité qu’il me restait, j’ai rejoint notre chambre, j’ai
commencé à faire mes valises.
J’étais en pilote
automatique, sans cris, sans larmes, mais le cœur brisé en miettes.
La vie avait mis sur
mon chemin, d’abord Graziella, un enfant hors mariage, qui, dès son arrivée,
n’a apporté que malheur et jalousie dans notre maison.
Aujourd’hui encore, je
viens de subir les retombées d’une existence aux cotés de Graziella Iniva
OKINDA.
La vie m’a fait aimer
l’homme qui voulait juste se venger d’elle.
J’ai arrêté de faire
ma valise, j’ai levé les yeux vers ses reliques, ses récipients qui contiennent
des choses que lui seul connait et comprend. Pseudo protecteur de sa famille, il détruit
celle des autres.
Je me suis approchée
de son autel, et j’ai tout saccagé.
J’ai pris de l’eau
bénite que je gardais depuis quelques jours car je pensais que prier était la
solution pour sauver ce ménage, et j’ai tout versé.
***Olivier**
Une colère immense m’a
parcouru l’échine, j’ai commencé à trembler fortement.
Je me suis levé, je
n’étais plus moi-même, j’ai trouvé Grace dans notre chambre et là, vision
d’horreur…
Elle avait renversé mon
autel, elle avait touché à OMEZE et elle devait y faire face.
***Grace***
Une voix
méconnaissable a appelé mon nom, et je peux vous jurer qu’en me retournant, je
n’ai pas vu Olivier, mais une bête.
J’ai reçu une gifle,
une gifle qui a eu des effets que je n’avais jamais connu jusqu’à présent.
***Le gardien de Grace et Olivier***
J’ai vu Madame sortir
en courant de la maison, elle criait « laissez-moi, laissez-moi »
mais il n’y avait personne derrière elle.
J’ai essayé de la
retenir mais Monsieur est sorti de la maison 10 minutes plus tard, les yeux
injectés de sang.
Il est venu vers moi,
je ne savais même pas que le patron avait cette force quand il m’a projeté et
l’a soulevé tel un sac en la foutant dehors.
Il m’a dit très
exactement : « je ne veux plus la voir chez moi et tu bruleras tout
ce qui lui appartient ici ». Je n’ai pas pu en placer une qu’il avait déjà
tourné le dos.
***Emilie***
Depuis ce matin, je ne
suis pas en paix. J’ai appelé Mélanie, elle se porte à merveille. Il faut dire
qu’elle est bien la seule qui s’en fiche de la défaite de son père.
Je tente d’appeler
Grâce sans succès, et j’ai un très mauvais pressentiment.
Mon téléphone sonne
enfin deux heures plus tard, je me dis que c’est Grace, au lieu de ça, c’est Gracien qui me
hurle : Où sont mes filles ?
Moi :
lesquelles ? Et d’ailleurs, je ne savais pas que tu connaissais toujours
mon numéro Gracien ? Crois-moi, tu finiras comme le chien que tu es.
J’ai coupé, je n’ai
rien à dire à ce traitre à cause de qui je finirai sans doute mes jours
assignée à résidence pour on ne sait quelle raison. Le Gabon n’est pas un pays
de droit alors je sais que je n’aurai pas gain de cause. Eifar NDONG a décidé
de nous tenir comme des prisonniers, Gracien, ses idiotes et moi, chacun dans
un endroit différent. Nous sommes surveillés H-24, quelle chienne de vie.
Mon angoisse monte de
plus en plus quand 24h plus tard, Grace ne m’a toujours pas rappelé.
***Olivier***
Redescendu de mon état
de colère, j’ai rangé le reste de mes affaires et le soir je m’envolais pour
Abuja.
A peine son sol foulé,
j’ai été conduit au village de mes ancêtres.
Je ne sais pas combien
de temps j’y ai passé, mais il me fallait ce tour au village.
Une idiote s’est mise
entre moi et mon dieu Omeze. Elle l’a payé.