
Chapitre 22
Write by Josephine54
Beverly
J'étais sortie de la maison pour me rendre au marché. Je devais ensuite me rendre chez les parents récupérer les enfants. J'étais déjà presque arrivée au marché avant de réaliser que j'avais oublié mon portefeuille à la maison.
Bon Dieu, où avais-je la tête ? J'avais l'esprit en pleine effervescence. Je savais que les prochains mois seraient extrêmement difficiles pour moi. Je pensais à ma réputation de femme. Une femme adultérine était toujours fortement condamnée. On avait souvent tendance à sous-estimer celle de l'homme comme si elle faisait moins mal. Il me faudrait vraiment beaucoup de courage pour affronter tout cela. Je savais pouvoir compter sur Arthur. Il m'avait déjà fait comprendre à plusieurs reprises qu'il était prêt à tout pour moi.
Je pensais ensuite à mes frères et sœurs, surtout Annaelle. Je m'étais toujours efforcée d'être un modèle pour elle. Comment aurait-elle vécu cette décision de ma part ? Et les garcons ? Allais-je perdre leur respect et leur considération.
Je pensais qu'il était mieux que je me sépare de Benjamin et maintienne ma relation secrète pendant quelques années encore. C'était de qu'il y avait de mieux à faire. Après quelques années, j'aurais présenté Arthur à tous. J'espérais qu'il accepterait. Il avait presque toujours été dans l'ombre depuis le début de notre relation, il y a plus de quinze ans, et je pense qu'il avait besoin, pour une fois dans ma vie, que j'aie assez de cran pour l'accepter aux yeux de tous.
Autant de questions qui me tourmentaient l'esprit au point de sortir de la maison sans mon portefeuille. J'avais donc rebroussé chemin et avais garé devant la maison. J'avais été surprise de voir la voiture de Benjamin. Il ne revenait presque jamais en journée à la maison.
Mon Dieu, comment lui annoncer ma décision ? pensai-je en entrant à la maison. Je craignais tellement sa réaction. Il sera tellement déçu. Il faudra vraiment que je le fasse, tôt ou tard, pensai-je en poussant la porte de ma chambre afin de récupérer mon portefeuille.
J'avais l’esprit tellement tourmenté que je n'avais pas immédiatement fait attention à la scène qui se déroulait devant mes yeux.
Benjamin était en train de faire l'amour à une femme sur mon lit.
- Oh mon Dieu, hurlai-je.
Benjamin se sépara de la femme et je vis avec horreur qu'il s'agissait de ma sœur.
- Virginie, m'écria-je, interloquée.
- Grande sœur, pardonne-moi, ce n'est pas ce que tu crois, s'était-elle mise à crier. Pardon grande sœur, pardon grande sœur.
- Virginie, laisse-nous, lança Benjamin d'une voix étrangement calme à ma sœur.
Je vis avec stupéfaction ma sœur enfiler une minuscule robe et sortir de la chambre au pas de course. Elle n'avait rien en dessous. Benjamin aussi enfilait un caleçon. Je suivis ma sœur du regard un bon moment avant de reporter les yeux sur Benjamin. Il soutint mon regard sans ciller. Qui était cet homme ? Je l'avais surpris dans le lit avec ma sœur et il n'avait apparemment pas le moindre remords.
- Depuis quand ? demandai-je d'une voix meurtrie.
- Je pourrais te poser exactement la même question, répondit Benjamin en me regardant dans le blanc des yeux.
- Pardon ?
- Je pourrai te poser exactement la même question, répéta Benjamin.
- De quoi parles-tu bon sang ? hurlai-je, perdant tout à coup mon calme.
- JE PARLE DE TA LIAISON AVEC TON PATRON, tonna Benjamin.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
- Par... par...pardon ? hoquetai-je.
- Je parle de ta liaison avec ton ex. Ton ex qui est ton patron ? Je sais tout Beverly, je sais tout sale pute.
Je me mis à marcher à reculons, choquée par ses propos.
- N'as-tu pas honte ? Femme indigne, femme infidéle, sale pute.
Chaque mot que prononçait Benjamin était comme un coup de poing à ma confiance.
- T'es qu'une chienne. N'as-tu pas honte de te faire baiser dans le bureau de ton patron comme la sale chienne que tu es ?
Comment pouvait-il être au courant ? Comment était-ce possible ? Comment pouvait-il savoir ces détails ? Je m'étais confiée à une seule personne et pas plus tard qu'hier.
- Sale pute, sale pute...
Je me laissai tomber au sol pendant que Benjamin poursuivait avec ces mots cruels.
- "Lui seul est capable de me procurer un tel plaisir.", poursuivait Benjamin sans le moindre scrupule.
À ces mots, j'eus la confirmation de sa source, si besoin était.
- T'es qu'un catin. Lui seul est capable de me procurer un tel plaisir. Lui seul est capable de me procurer un tel plaisir.
Je me mis à couler des larmes. Je méritais sa colère. J'étais une femme indigne, une infidèle, une traîtresse.
Mon cœur se comprima à ces mots. Comme je comprenais sa colère. C'est exactement ce genre de scène que j'avais voulu éviter en résistant à Arthur de toutes mes forces, mais la chaire étant faible, j'avais fini par céder. J'avais suivi mon cœur, car je l'aimais de toute mon âme. Je l'avais dans ma peau. Je n'aurais jamais résisté bien longtemps de toute façon. Je n'avais jamais cessé de l'aimer. Je n'avais pas pu l’oublier, cela malgré mon mariage, malgré la maternité. Mais comment le faire comprendre à Benjamin qui était blessé dans son âme, dans son amour-propre ? Je me serais abstenue de dire cette phrase si je m'étais imaginée un seul instant qu'elle aurait fini dans les oreilles de Benjamin. Je n'avais jamais voulu le blesser.
- Sale pute. Le sexe, rien que le sexe qui t’intéresse. Tu n'es qu'une femme sans valeur. Une femme capable de ruiner son ménage pour des parties de plaisir.
- Je te demande pardon, dis-je en éclatant en sanglots, me mettant à genoux devant lui.
- Je ne veux plus te voir dans ma maison, va-t'en. Que n'ai-je pas fait pour toi ? Est-ce ainsi que tu me remercies ?
Il me rejoignit en quelques enjambées et m'empoigna par l'aisselle. Il me conduisit fermement vers la porte de sortie et me jeta sans ménagement au sol.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
Je tombai lourdement près de ma voiture.
- Disparais de ma vie, prostituée, lança-t-il avant de refermer la porte.
Mes larmes reprirent de plus belle. Mon Dieu, qu'avais-je fait ? Je remontai lentement dans ma voiture. Heureusement que j'y avais laissé mes clés, convaincue d'entrer à la maison juste pour quelques secondes.
Je m'assis dans ma voiture et démarrai. Je roulai un bref moment avant de m'arreter en bordure de route. J'avais le cœur en lambeaux. J'entendis à cet instant mon téléphone me signifier l’arrivée d'un message. Je pris mon téléphone et me rendis compte qu'il provenait de Benjamin.
Il m'avait envoyé un message vocal. Je fus surprise quand je me rendis compte qu'il était long de plus de deux heures. J'étais en train de vouloir l'ouvrir quand un autre message m'arriva.
" Écoute-toi parler. Écoute ce qu'une femme mariée dit de son amant. Tu es une honte. Femme indigne."
J'ouvris le message vocal le coeur battant, et les premieres notes me donnèrent le tournis. Elle avait osé m'enregistrer !
Virginie
Je me demandais ce qui se passait dans cette maison. L'idylle entre ma sœur et son mari avait duré moins d'un mois. Ils avaient repris leur espèce d'indifférence affectueuse qu'était leur relation, mais je me rendais compte que quelque chose avait changé. C'était subtile, mais ils étaient différents. Surtout ma sœur. Elle me semblait presque joyeuse. Si je ne la savais pas aussi prude, j'aurais pensé qu'elle avait un amant.
Tonton Benjamin de son côté était plus absent que jamais. Il passait une bonne partie de la nuit hors de la maison et rentrait très souvent au petit matin.
Il était évident qu'il avait une maîtresse. Cette dernière prenait apparemment toujours plus d'espace et ma sœur semblait ne pas s'en apercevoir, ou alors, elle ne s'en souciait pas.
Si elle assez stupide pour négliger un homme tel que tonton Benjamin, ce n'était absolument pas mon cas. J'avais commencé à l'aguicher il y a près de six mois, mais il n'y avait jamais donné suite. Je me demandais par moments s'il avait compris mon jeu. Je n'étais pas assez stupide pour y aller de manière directe. Il aurait pu le raconter à ma sœur et j'aurais pu être virée de chez elle. Je lui donnais assez d'éléments pour me comprendre, mais pas assez pour qu'il puisse m'accuser de quoi que ce soit.
Je comptais le mettre dans mon lit et avec le temps, réussir à prendre cette place qui semblait ne pas intéresser particulièrement ma sœur. Plutôt que de le laisser à une autre, je préférais encore qu'il soit à moi. Un homme tel que tonton Benjamin n'était pas à négliger. J'espérais entretenir une liaison avec lui pendant des mois, avant de le pousser à se séparer de ma sœur. J'avais l'avantage sur sa maîtresse d'être déjà dans la maison, je pouvais agir à tout moment.
Tonton Benjamin s'était levé très tôt ce matin et était sorti. Il avait prétendu devoir se rendre à son commerce. J'étais convaincue qu'une femme se cachait derrières ces multiples sorties.
Beverly quant à elle, était rentrée hier, tard en soirée. Elle avait dormi une partie de la matinée avant de se décider à sortir de sa chambre. Elle était déjà habillée et s'était saisi des clés de sa voiture.
Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)
- Virginie, je vais faire un tour au marché et aller récupérer les enfants chez les parents, m'avait-elle dit avant de sortir.
Nos enfants étaient chez les parents depuis vendredi.
J'étais donc assise quand tonton Benjamin était entré en coup de vent. Il n'avait même pas répondu à mes souhaits de bienvenue. J'avais tout de même eu le temps de remarquer qu'il était dans un état d'agitation extrême. J'avais regardé ma montre. Il était 14 h. Beverly était sortie il y a moins d'une heure. Elle ne rentrerait pas avant 20 h. Quand elle passait chez les parents, elle prenait généralement le temps de s'entretenir longuement avec nos cadets.
C'était peut-être le moment d'agir. J'avais cinq à six heures devant moi. Je m'étais précipitée dans ma chambre et avait troqué ma robe en pagne contre une robette minuscule et transparente. Je l'utilisais généralement dans mes rendez-vous dans les hôtels avec des hommes. J'avais pris le soin d'ôter mes sous-vêtements. J'étais totalement nue sous la robe.
- As-tu besoin de quelque chose tonton ? avais-je demandé.
Son regard avait parcouru mon corps de la tête aux pieds et j'avais pour la première fois remarqué qu'il n'était pas indifférent à mon approche.
- As-tu besoin de quelque chose tonton ? avais-je répété cette fois en ouvrant légèrement mes jambes, lui permettant d'avoir une vue imprenable sur mon intimité.
Je savais que c'était audacieux de ma part, car s'il me rejetait, je lui avais donné vraiment une bonne raison de me dénoncer à Beverly.
- Oui, j'ai effectivement besoin de quelque chose.
J'avais émis un sourire de satisfaction avant d'entrer dans la chambre. Je posais aujourd'hui la première pierre qui me permettrait de rester ici en tant que maîtresse de maison.
J'avais alors commencé une fellation digne d'actrice de film X. Benjamin m'avait ensuite renversé sur le lit était entré furieusement en moi. Il m'avait donné des coups de reins d'une violence sans pareil. Il était évident qu'il était en colère pour quelque chose. Je l'avais entendu renverser des objets plus tôt. Le motif de sa colère m'importait peu. Je remerciais le ciel de m'avoir enfin donné l'occasion de l'avoir dans mon lit, pensai-je en secouant vigoureusement mon bassin. J'avais intérêt à le satisfaire. Il fallait qu'il ait besoin de revenir vers moi. J'avais mis énormément de mois avant de réussir enfin à l'avoir dans mes filets et je ne comptais pas laisser passer ma chance.
Je me mis à simuler un plaisir sans pareil, hurlant autant que je pouvais, pour lui donner l'illusion de me procurer un plaisir immense. J’étais tellement concentrée à crier mon plaisir que je n'avais pas entendu la porte s'ouvrir.
- Oh mon Dieu, avait hurlé Beverly.
Bon sang, pour une fois que je tentais ma chance avec son mari, il aurait fallu que cette conne rentre maintenant. Comment pouvais-je justifier cela ?
J'avais essayé de demander pardon, mais Benjamin m'avait demandé d'une voix froide de sortir de leur chambre. J'avais donc rejoint la mienne le cœur battant.
Pour la première fois que Benjamin cédait, il avait fallu que ma sœur nous surprenne. Pouvait-on être aussi malchanceuse ? Je rentrai dans ma chambre et enfilai des sous-vêtements. Je remis la robe que j'avais quand Benjamin était entré au salon.
J'entendis clairement leur dispute. Je n'avais même pas besoin de tendre l'oreille. Benjamain hurlait carrément. Il était fors de lui,
Je découvris avec stupéfaction que ma sœur avait un amant. Tout s'expliquait. Son absence, ses petits sourires en coin, son air joyeux... Qui l'aurait jamais imaginé ? La sainte Beverly avait un amant, un amant !
Je fus soulagée quand j'entendis Benjamin la jeter hors de la maison, sans le moindre ménagement. Je comprenais maintenant sa colère et aussi le fait qu'il m'ait cédé.
J'étais assise sur mon lit quand la porte de ma chambre s'ouvrit avec fracas. Je vis Benjamin sur le seuil. Il voulait certainement continuer ce que nous faisions avant d'être interrompus. Je me mis à me caresser quand je le vis entrer vivement dans la chambre.
Un large sourire se forma sur mes lèvres. J'avais réussi à évincer Beverly beaucoup plus facilement que je le pensais, jubilai-je intérieurement.
Je dus déchanter quand Benjamin me saisis fermement par le bras. Il m'entraina à mon tour vers la porte et me jeta sans ménagement.
- Sale pute. Prostituée comme sa sœur. Une famille de putes. Je ne veux plus te voir, ton bâtard et toi, dans ma maison.
Il me jeta brutalement hors de la maison.
- Je te supportais dans cette maison par amour pour ma femme. Tu n'as plus rien à faire ici. Et n'essaie pas de revenir, je serai sans pitié.
Il referma la porte avec violence et j'entendis ensuite la clé tourner dans la serrure. Où aller ? J'avais l'impression que la malchance résidait en moi.