Chapitre 25

Write by Josephine54

Arthur



- Il... il m'a fait comprendre que j'étais une... pu... pute... une ca... une catin.... Il m’a dit des choses horribles avant de me saisir avec violence et de me jeter hors de chez lui, dit Beverly, tandis qu’un torrent de larmes se déversait sur ses joues.

Je ressentis une vive douleur dans ma poitrine à la voir ainsi. Elle était l'expression même du désespoir. Mais je ne pouvais m'empêcher de sentir une jalousie s'emparer de mon âme. Pleurait-elle pour cette double trahison, ou pleurait-elle parce qu’elle éprouvait encore des sentiments pour lui ?

Qu'en était-il de l'amour qu'elle jurait avoir pour moi ? Aimait-elle réellement son mari ? Elle ne m’avait jamais parlé de son mariage, et moi, je n'avais jamais voulu rien savoir. Je refusais d’entendre quoi que ce soit qui puisse me blesser ou m’éloigner de mon objectif.

J'aurais dû me réjouir maintenant et déclarer ma mission accomplie. Elle s'était fait larguer par son mari et il ne restait plus que je me débarrasse d'elle, mais mon esprit était focalisé sur une seule chose : m'aimait-elle ?

- Je... suis partie de là en me posant tant de questions, poursuivit-elle d'une voix meurtrie. J'ai... j'ai... décidé de me rendre chez Amanda pour lui régler son compte, mais ce... que... j'ignorais, c'était la surprise qu'elle me réservait. Elle... elle.. sem... semblait m'attendre.

Elle éclata en sanglots et se mit à pleurer cette fois à chaudes larmes.

- Ar... Arthur... tu te rends compte que... que... que... Benjamin est... le père de son enfant.

Oh mon Dieu, pourquoi n'étais-je pas autant surpris de la mesquinerie de cette fille ? Elle ne m'avait jamais inspiré confiance. Après le coup qu'elle m'avait fait au début de ma relation avec Beverly, j'avais immédiatement compris que cette fille n’était pas nette. Il n'y avait que Beverly pour de lui faire confiance.

J'avais parlé de double trahison, mais c'était en fait une triple trahison. Je comprenais maintenant pourquoi elle était dans cet état, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu'elle était peut-être aussi désespérée parce qu'elle l'aimait encore.

- Elle... elle m'a insultée que... je n'étais qu'une pauvre idiote. Elle s'est mise à… se… moquer ouvertement de moi, poursuivit Beverly en se mouchant bruyamment. Je n'ai pas pu supporter et je me suis jetée sur elle.

J'étais maintenant adossé au mur et la regardais. Après un bref moment de silence, elle leva finalement les yeux vers moi.

- N'as-tu rien à dire ? demanda-t-elle enfin.

- Que veux-tu que je te dise ?

Elle resta calme et me fixa longuement dans les yeux. Ses yeux se mirent tout à coup à lancer des éclairs et le désespoir qui brillait il y a peu fut soudainement remplacé par une rage sans pareil.

- Tout est ta faute ! Tout est ta faute ! hurla-t-elle. Si tu ne m'avais pas provoquée, rien de tout ceci ne serait arrivé.

Je sentis une morsure dans ma poitrine à ces mots. Je comprenais qu'elle se sente mal, mais me faire endosser la responsabilité de ses malheurs me semblait de trop. Je réalisais simplement qu'elle ne m'aimait pas. Au lieu de voir que toute cette situation avait mis la lumière sur ces loups qui l'entourait, elle m'accusait et regrettait certainement tout ce que nous avions vécu.

- Tu dois être content maintenant. Tu dois être content. C'est bien ce que tu voulais, non ? Tu penses peut-être que tu as gagné ? Mais sache plutôt que même si mon couple est ruiné, ce ne sera certainement pas pour me mettre avec toi.

Beverly venait de me donner la confirmation, si besoin était, qu'elle ne m'aimait pas et qu'elle regrettait notre couple. Je sentis la rage me gagner et je ressentis le besoin de la blesser, exactement elle me blessait, comme elle l'avait fait dans le passé et le faisait encore aujourd'hui, après m'avoir donné l'illusion de m’aimer.

- Haha, et tu penses vraiment que j'étais sincère ? m'esclaffai-je, un sourire démentiel aux lèvres. Tu le penses vraiment ?

Je la vis suspendre sa respiration, pendant qu'elle me fixait, essayant de comprendre si je le disais simplement dans le but de l'offenser.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


- Ma chère, je vais donc tout te dire, vu que c'est ta période de révélations. Je n'ai jamais voulu de toi dans ma vie. Qui voudrait d'une femme infidèle, adultérine ?

Je la vis retenir brusquement son souffle.

- Notre rencontre n'était pas fortuite. Je savais que tu travaillais dans cette société avant de l'acheter. Et tu sais pourquoi je l'ai fait ? Pour te donner une petite leçon, pour te punir de m'avoir abandonné par le passé. Je devrais remercier Amanda pour ce qu'elle a fait. Elle m'a simplement permis de réaliser mes projets plus facilement que je le pensais. Je voulais que tu quittes ton mari pour moi avant de te quitter à mon tour. Mais, voilà, tout se passe comme sur des roulettes.

Sa bouche était carrément béante au fur et à mesure que je parlais. Je vis une douleur atroce traverser son regard pendant que les larmes continuaient à couler sur ses joues. Je fus tenté de lui demander pardon, mais je réalisais que dans tous ses projets, je n'en avais jamais fait partie. Je ne comptais pas pour elle.

- Au fait, je te rappelle que tu as signé une clause d'exclusivité de cinq ans avec ma société et je ne veux plus que tu t'absentes sans raison, de surcroit pour des futilités. Je vais tout de même être gentil. Je te donne quelques jours pour te remettre. Je t'attends lundi au bureau, sinon, tu auras affaire à mes avocats.

Je sortis de la chambre et claquai la porte. Dès que je fus dans le couloir, j'eus tout à coup de la peine à avancer. J'avais le souffle court. Mes jambes semblaient ne plus vouloir me porter. Je m'adossai contre le mur et fis de profondes inspirations pour essayer de me calmer. J'étais tenté de faire demi-tour et lui dire que je ne pensais pas un seul mot des atrocités que je lui avais à peine dites, mais je n'en avais pas la force. J'avais le cœur broyé.

Je me relevai péniblement du mur et comblai la distance qui me séparait de la sortie. J'entrai dans ma voiture et mis le moteur en marche. Mes mains se posèrent sur le volant et je me rendis compte que je n'étais pas en mesure de conduire. Je posai ensuite ma tête sur le volant. Je sentis une larme couler silencieusement de ma joue. Les autres suivirent et je sentis mon corps secoué de soubresauts.

J'avais attendu, j'avais espéré qu'elle me donne enfin une place dans sa vie, mais cela ne s'était pas produit. L'amour faisait mal. De toute ma vie, j'avais été en couple avec de nombreuses femmes et je n’en avais aimé qu'une seule, celle qui justement ne m’aimait pas. J'avais joué avec le feu et je m'étais brûlé.

Après près de trente minutes, je réussis finalement à me calmer et mis le moteur en marche. Nous étions mercredi et j'avais encore deux jours de travail. Comment aurais-je fait ? J'avais l'impression que ma tête était vide. Je ne pouvais vraiment pas me permettre de m'absenter, surtout avec Beverly absente.


Virginie


J'étais partie de la maison de ma sœur il y a une dizaine de jours de cela. J'avais appelé un homme marié avec qui j'entretenais des rapports et il était venu me chercher.

Il m'avait ensuite conduite dans un hôtel et nous y avons passé une partie de la nuit.

- Je dois y aller, m'avait-il dit en s'habillant.

- Euh... Étienne, en fait, j'ai des problèmes. Ma sœur m'a chassée de sa maison et je n'ai nulle part où aller.

- Et pourquoi donc ?

- Elle m'accuse de séduire son mari, pourtant, c'est exactement le contraire.

- Ça ne me regarde pas de toute façon. Écoute, je ne peux rien faire pour toi. Prends ceci et débrouille-toi.

Il était sorti de la cambre et m'avait laissée dans le désespoir le plus absolu.

J'avais alors décidé de contacter Melissa, une ancienne camarade de lycée. Nous avons souvent l'habitude de nous retrouver pour des petites sorties en boite. C'était d’ailleurs elle qui m'avait appris beaucoup de choses en matière d'homme, comment les aguicher et tout le reste.

- Allô Méli, comment vas-tu ? T'es à la maison ?

- Oui, je suis là.

- J'arrive.

J'avais au préalable pris le soin de m’arrêter au marché pour m'acheter quelques vêtements et le strict nécessaire pour l'hygiène. Je n'avais pas eu le temps de prendre quoi que ce soit quand Benjamin m'avait jetée hors de sa maison.

J'avais un petit sac à dos où j'avais mis mes achats.

- Wow, ma chérie, quelle surprise, avait lancé Mélissa.

- Oui ma belle. Je suis venue passer quelques jours avec toi.

Mélissa louait un bel appartement dans un quartier chic de Yaoundé. Elle n'avait pas d'emploi et je supposais qu'elle provenait d'une famille aisée.

On passa la journée à papoter. Le soir venu, Mélissa s'habilla de manière sexy et me lança un simple "j'arrive" avant de sortir et revenir au petit matin. Ce fut le cas pendant près de quatre jours.

- Hé Méli, où vas-tu tous les soirs ?

- Travailler ma chérie.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


- Ah oui ? Je pensais que tu sortais t'amuser sans moi. Je t'en voulais même déjà de ne jamais m'amener avec toi.

- Haha, non ma chérie, je vais bosser.

- Euh... tu ne pourrais pas demander à ton patron de me trouver quelque chose ?

Mélissa resta silencieuse un long moment, me fixant avec attention avant de répondre.

- Je n'ai pas de patron, ma chérie. Je travaille à mon propre compte.

- C'est-à-dire ? demandai-je en me redressant.

- En fait, j'ai un travail un peu particulier. Euh... je travaille dans la rue... euh... tu vois un peu ce que je veux dire...

Je regardai Mélissa d'un air horrifié.

- Est-ce ce à quoi je pense ? balbutiai-je.

Mélissa se contenta de hocher la tête.

- Si tu veux, tu peux te joindre à moi, répondit-elle.

- Non merci, rétorquai-je d'un ton hautain.

Mélissa n'insista pas, termina de s'habiller et sortit pour revenir au petit matin.

Après près trois autres jours, Mélissa commença à me regarder d'un air étrange.

- Euh... ma coco, tu es encore là pour combien de temps ? Tu sais, je n'ai rien contre toi, mais ce que je gagne n'est pas suffisant pour me nourrir, je ne peux pas gérer une autre bouche.

- Mélissa, je suis dans la merde. En fait, je n'ai nulle part où aller. Ma sœur m'a mise hors de chez elle. Elle m'accusait de draguer son mari, pourtant c'était le contraire.

- En es-tu sûre ? demanda Mélissa d'un air sceptique.

- Euh... oui, je te le jure.

- En tout cas, essaie de voir comment tu peux te gérer alors. Je ne peux pas te garder indéfiniment. Je t'ai déjà demandé de venir travailler avec moi et tu ne veux pas, mais ma chérie, je ne vais pas non plus te prendre en charge pourtant tu es une fille comme moi.

- J'ai compris, mais non merci, répondis-je avec hauteur.

- Parlons franchement Virginie, lança sèchement Mélissa tout à coup d'un offensé, c'est déjà ce que tu fais. Tu passes ton temps dans les hôtels avec les hommes et tu reçois de l'argent à la fin de ta prestation. Tu penses peut-être être meilleure que moi ?

- Ce n'est pas la même chose. Tu me demandes carrément de faire du trottoir là, ripostai-je d'un air dégouté.

- C'est toi qui vois, ma belle. Tu as une semaine pour libérer ma maison.

Après cette discussion, l'ambiance chez elle n'était plus la même. Je me sentais désormais de trop. J'avais à peine une vingtaine de mille. J'avais essayé de relancer quelques hommes avec que j'avais l'habitude de rencontrer, mais personne n'était disponible cette semaine.

Que faire, bon sang ? Après maintes réflexions, je décidai de retenter ma chance avec Benjamin. S'il m'avait laissé l'approcher, cela voulait dire qu'il n'était pas aussi indifférent à mon charme que cela semblait. Il avait certainement toujours résisté parce qu'il était en couple avec ma sœur, mais je suis certaine qu'il avait déjà compris mes intentions bien avant cette fameuse nuit où tout avait basculé. Pouvait-on être aussi malchanceuse ?

Je savais que Benjamin était fou amoureux de ma sœur, mais dans l'état de colère dans lequel il se trouvait, il n'allait certainement pas lui pardonner de sitôt. Ma sœur l'ayant surpris dans le lit avec moi, il pourrait aussi penser qu'ils étaient, disons, à égalité et revenir sur sa décision. Il fallait vraiment que je m'en mêle avant qu'il n'en arrive là.

Je n'avais nulle part où aller et n'importe quelle femme chercherait à mettre le grappin sur Benjamin. Il fallait que je sois là pour les anticiper et profiter de l'instant présent vu qu'il était encore en colère contre ma sœur. Il le fallait. Je n'avais nulle part où aller et j'avais encore jusqu'à demain pour libérer la maison de Mélissa. Il était impératif que je réussisse à le convaincre.

J'enfilai donc une minijupe qui couvrait à peine mes fesses. Un haut transparent moulait parfaitement ma poitrine et donnait une vue impeccable sur mes seins dont les pointes étaient fièrement dressées. Je n'avais bien évidemment pas enfilé de soutien-gorge. Je passai près d'une heure à me maquiller, essayant de donner plus de volume à mes lèvres. Je mis des hauts talons et passai un pull au-dessus de tout. Je savais que j'étais vêtue de manière indécente, du coup, je préférais me couvrir un peu avant de sortir. Benjamin était celui qui allait profiter de ce spectacle.


Roman écrit par Justine Laure (page Facebook Plume de Justine Laure)


Benjamin allait se régaler des yeux avant de se régaler de moi, pensai-je en me regardant fièrement devant un miroir.

- À ce soir Mélissa, je dois retrouver des amis en ville.

Mélissa me regarda longuement avant qu'un petit sourire ne se dessine sur ses lèvres.

- Bon boulot, me lança-t-elle d'une voix ironique.

J'avais juste envie de lui gommer ce faux sourire avec un bon coup de poing. Si mes plans se déroulaient comme prévu, je ne remettrais plus jamais pieds dans ce taudis, pensai-je en refermant la porte avec rage. Il était à peine 7 h et j'étais convaincue qu'il n'était pas encore sorti.

Je pris un taxi course pour éviter de me donner en spectacle vu la manière que j'étais vêtue. Le taxi gara devant la maison de Benjamin et je descendis après lui avoir réglé la course. Il était maintenant 7 h 30 et j'eus la confirmation de la présence de benjamin en voyant sa voiture garée devant la maison.

J'enlevai immédiatement le pull qui me recouvrait, m'arrangeai à donner une vue imprenable sur ma poitrine et toquai finalement à la porte dans une pose lascive, un sourire enjôleur sur les lèvres.

La porte s'ouvrit et je découvris avec horreur Amanda sur le pas de la porte. Elle me parcourut des yeux une brève seconde avant que son regard ne se mette à lancer des éclairs.

- Que veux-tu ? demanda-t-elle d'une voix glaciale.

- Je... Je... Je...

Manipulation sentime...