CHAPITRE 34: SA CONDITION
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 34 : SA CONDITION.
**LUCIA MANGA MFOULA**
Nous venons de terminer de manger
et j'ai décidé de rentrer avec Bhernie. J'ai bien noté le regard insistant de
Lucrèce mais elle n'a rien dit pour essayer d'argumenter. Bhernie est allé dire
au revoir aux garçons avant de revenir vers moi.
Bhernie : On peut y aller.
Moi : Ok.
Bhernie : Donne tes affaires.
Il a pris mon sac à main et le sac
dans lequel il y avait les choses que j'ai utilisées pendant la séance photo.
Il a pris et nous avons commencé à marcher vers la sortie mais en même temps la
pluie a commencé.
Bhernie : Attends ici et je vais
rapprocher la voiture.
Moi : D'accord.
Il est parti en courant.
Mélodie : (Qui était au toilette, à
Lucrèce, derrière moi) Lucia rentre avec Ello ?
Lucrèce : Comme tu vois.
Mélodie : Ah. Finalement ils ont
repris la relation ?
Lucrèce : je n’en sais rien et
franchement je préfère ne pas en parler. Il faut lui demander et elle te le
dira.
Mélodie s'est rapprochée de moi.
Mélodie : Manga, c'est ce que nous
tous on voit et pense ou bien c'est autre chose ?
Moi : C'est ça.
Mélodie : Ah. Tu es vraiment sûre
de toi ? Tu veux vraiment te remettre avec Ello ?
Moi : Oui.
Mélodie : (Sans enthousiasme) Ok.
En tout cas, tu es une grande fille et tu sais ce qui est bien pour toi.
Moi : C'est exact.
Bhernie est revenu et il est
descendu avec un parapluie pour venir me chercher. J'ai dit au revoir et nous
sommes allés dans la voiture puis nous sommes venus à la maison. Nous avons
rangé les choses et sommes allés prendre une douche avant de nous mettre au
lit.
Moi : Les filles étaient
contrariées que je rentre avec toi ce soir.
Bhernie : Je comprends leur point
de vue, elles veulent te protéger.
Moi : Je sais mais bon. (Changeant
de sujets) Tu as aimé la séance ?
Bhernie : (Souriant) Oui. C'était
une première pour moi et j'avoue que j'ai beaucoup apprécié.
Moi : Alors tu serais partant pour
en faire une autre à la naissance de Faveur ?
Bhernie : Sans problème.
Moi : Tu pourras aussi emmener les
filles si tu le souhaites.
Bhernie : (Esquissant un faible
sourire) D'accord.
Il m'a tirée dans ses bras et nous
avons continué à discuter un peu de tout jusqu'à ce que le sommeil nous prenne
(...)
Quelqu'un frappe à la porte.
Moi : Entrez.
La porte s'ouvre sur ma secrétaire.
Elle : Excusez-moi de vous déranger
madame.
Moi : Dis-moi.
Elle : le vigile me dit qu'il y a
un homme qui est abrité depuis plusieurs semaines maintenant sous les arbres
dehors. Il a essayé de le chasser mais à chaque fois il revient.
Moi : Vous dites qu'il dort là ?
Elle : Oui.
Moi : Est-ce un sans-abris ?
Elle : Il m'en a tout l'air vu son
accoutrement mais quand on lui demande, il dit qu'il est votre fils.
Je fronce les sourcils.
Moi : Il est dehors en ce moment ?
Elle : Oui madame.
Moi : (Me levant) Ok. Allons y voir
de qui il s'agit.
Je la suis et nous sortons du
bureau pour me rendre à l'extérieur du bâtiment puis nous prenons la piste qui
mène vers un endroit où je ne viens presque jamais. Ce sont les toilettes
externes de la main d'œuvre non permanente du ministère (les agents de nettoyage
et les agents de sécurité). Nous allons vers un banc public qui est recouvert
d'un petit abri et nous voyons effectivement un homme allongé. À vue d'œil, on
dirait un clochard à cause de l'état des vêtements qu'il porte et même son état
en général.
Elle : Il est là madame.
Moi : (Me rapprochant) Monsieur
svp.
Il se retourne et là je peux voir
son visage, j'écarquille les yeux.
Moi : (Surprise) Rail?
Rail : (Se redressant) Maman.
Ma secrétaire : Madame, vous le
connaissez ?
Moi : (La regardant encore sous le
choc) Euh, oui. (Le regardant) Mais qu’est-ce qui t'arrive Rail ? Pourquoi
es-tu dans cet état ?
Rail : (Pleurant) Je ne sais pas.
Moi : Regardez-moi les choses.
Bhernie est au courant que tu es comme ça ?
Il bouge négativement la tête.
Rail : (Pleurant) Il ne vient plus
ici depuis longtemps.
Moi : (Fronçant des sourcils)
Comment ça il ne vient plus ici ? Ton frère est là et il vient tous les jours.
Rail : (Pleurant) Il ne vient plus.
Moi : C'est bon, arrête de pleurer.
Rail : Aide moi maman, je t'en
supplie.
Moi : C'est bon. On va aller à la
maison pour que tu prennes une douche et que tu te changes. (À ma secrétaire)
Stp, monte me récupérer mon sac dans mon bureau. Je vais faire un tour à la
maison.
Elle : D'accord madame.
Elle s'est exécutée et j'ai demandé
à Rail de se lever et de me suivre. Nous sommes arrivés devant ma voiture et
nous avons dû attendre que ma secrétaire emmène mon sac car mes clés sont à
l'intérieur. Elle l'a fait 2 minutes après et j'ai ouvert la portière arrière
pour qu'il monte. J'ai contourné pour monter de mon côté, et je l'ai emmené à
la maison. Sur place, je lui ai demandé d'aller à la douche pour se laver et je
lui ai donné une ancienne tenue de son frère mais quand il l'a portée après son
bain, elle était visiblement grande sur lui car il avait maigri. Je suis
retournée à la chambre et j'ai cherché une autre quand je suis tombée sur une
qu'il n'a jamais porté parce que ça ne lui allait pas, un ensemble tout blanc.
J'ai pris et je suis allée lui donner, c'était juste.
Moi : (Assise) Viens t'asseoir
Rail.
Il s'exécute.
Moi : C'est comment avec toi?
Rail : Je ne sais pas.
Moi : Aline m'a raconté ce qui
s'est passé après mon départ mais je ne savais pas que tu étais déjà au niveau
où tu dormais dans la rue. Comment peux-tu faire des choses comme ça ? C'est
quoi qui n'a pas marché ? Tu es un homme intelligent, tu sais gagner ton
argent, maintenant pourquoi as-tu sombré dans la vie que tu mènes aujourd'hui ?
Tu ne penses pas à ton enfant ? Au point de devenir un sans-abris et ça ne te
dit rien ?
Il pleure.
Moi : L'enfant est où ?
Rail : Je l'ignore.
Moi : Comment ça tu l’ignores ? Tu
ne sais pas où vit l'enfant ?
Rail : Non.
Moi : Mon Dieu ! Mais tu as quel
problème ?
Rail : (Silence)
Moi : Attends, j'appelle ton frère.
Je prends mon téléphone et je lance
l'appel sur son numéro.
« Bhernie : Allô ? »
« Moi : Ciel viens à la maison
stp, c'est urgent. »
« Bhernie : Ok. »
Clic ! Je pose mon téléphone et je
le regarde. Il est là comme une personne qui est vraiment désorientée. Je
l'observe attentivement et je suis interpellée par les paumes de ses mains qui
semblent avoir un trou au milieu.
Moi : Tu as quoi sur tes mains ?
Il me les présente et effectivement
elles sont percées toutes les deux au milieu. J'écarquille les yeux.
Moi : Qu'est-ce que c'est ?
Il me regarde.
Moi : Tu as eu les trous là où ?
Rail : (Silence)
Moi : Tu ne dis rien ?
Rail : C'est un homme qui m'avait
fait ça.
Moi : Quel homme ?
Rail : Je ne connais pas, il m'a
dit que je vais travailler maintenant pour lui.
Moi : Mais tu vas travailler
comment avec les mains percées ? Est-ce que tu arrives même à correctement
attraper les choses ?
Il bouge négativement la tête.
Rail : Tout ce que j'attrape se
détruit.
Je le regarde pendant un moment. Je
fouille mon sac et je lui donne une feuille et un stylo afin qu'il écrive mais
il n'y arrive pas et sa main devient rigide au point de casser le stylo. Je lui
donne un cadre photo et ce dernier tombe car ses mains tremblent excessivement.
J'essaie plein de choses et effectivement rien ne tient sur ses mains. En
dernier lieu, je prends un billet de 10 mille que je pose sur sa main, le
billet est comme aspiré et passe à travers le trou de sa main et disparaît, je
cligne des yeux plusieurs fois en le regardant choquée.
Je me réveille en sursaut en
prononçant son prénom.
Moi : Rail!
Bhernie : (Se levant en mettant la
lumière) Qu'est-ce qui se passe Lucia ?
Moi : Rail Ciel.
Bhernie : (Intrigué) Rail ?
Moi : Oui, je viens de faire un
rêve sur lui et je sais que ce n'est pas normal.
Bhernie : Essaye de te calmer et de
t'asseoir correctement stp.
Je m'exécute.
Bhernie : Tu as vu quoi ?
Je lui explique le rêve que j'ai
fait et il reste silencieux jusqu'à la fin.
Moi : Voici ce que j'ai vu. Et je,
ce n'est pas la première fois que je le vois dans cette condition. J'avais déjà
fait un rêve assez similaire il y a longtemps mais je l'avais oublié, c'est
maintenant que je m'en souviens.
Je lui raconte le premier rêve qui
m'est également revenu à l'esprit.
Bhernie : (Passant ses mains sur
son visage) Ce n’est pas vrai.
Moi : Tu sais ce que ça signifie ?
Bhernie : (Soupirant en s'adossant
contre la tête de lit) Cela signifie que quelqu'un est en train de l'exploiter
de l'autre côté et c'est lui qui bénéficie de tout ce que Rail fait.
Je le regarde.
Bhernie : Il est esclave de
quelqu'un et c'est pourquoi il agit ainsi. (Balançant sa tête vers l'arrière)
Tout s'explique maintenant. Mon Dieu aide moi.
Moi : (Prenant ses mains dans les
miennes) Nous allons prier pour lui et Dieu fera.
Il me regarde.
Moi : S'il a permis que je voie ça,
ce n'est pas par hasard. Je crois qu'il veut agir dans la vie de Rail et je
crois qu'il le fera.
Bhernie : D'accord.
Il s'est redressé et s'est
correctement assis en posant ses deux pieds au sol, j'en ai fait de même. Nous
nous sommes tenus par la main et j'ai commencé à prier en disant merci à Dieu
pour son amour et sa grâce sur nos vies et nos familles, je l'ai remercié pour
les choses cachées qu'il révèle et je lui ai demandé de nous donner des
directives pour la suite. J'ai prié pour Rail et j'ai demandé sa délivrance
avant d'étendre cela sur le reste de la famille qui d'une façon ou d'une autre
était sous l'emprise d'une personne vivante ou morte ou d'un être spirituel
maléfique. Je lui ai dit qu'en tant que parents de cette famille, que le
manteau qu'il y a sur nos vies, serve de couverture à tous ceux qui sont nos
enfants et que si parmi eux, il y a ceux qui ne sont pas dignes de recevoir
cette couverture qu'ils en soient exclus. À la fin nous avons dit Amen.
Bhernie : (Me regardant) Merci
Lumière.
Moi : Tu n'as pas besoin de me
remercier, ta famille est la mienne aussi.
Bhernie : D'accord. Demain j'irai
le voir pour lui parler.
Moi : J'aurais bien voulu
t'accompagner mais ma condition ne me le permet pas.
Bhernie : Je sais et je préfère que
tu restes à l'abri des regards.
Oui, jusqu'à présent seules Erine
et Gaëlle savent pour ma condition, Gaëlle même c'est parce qu'elle continue de
venir à l'église alors elle a fini par se rendre compte que c'était le cas,
elle-même reste toujours cachée et est à son 5 mois.
Bhernie : Allons nous coucher.
Il m'a aidée à m'allonger puis nous
n'avons pas tardé à nous endormir (...)
**BHERNIE ELLO**
Je sors de mon boulot aujourd'hui
et je me rends chez Lens pour essayer de voir Rail et m'entretenir avec ce
dernier. J'avoue que depuis que je l'avais sorti de cellule l'année dernière,
je n'ai plus eu l'occasion de m'asseoir et de discuter avec lui. J'ai
naturellement eu vent de tout ce qu'il a fait comme conneries depuis lors et
que d'après Erine, c'est tendu entre les deux mais j'avais délibérément décidé
de ne pas m'en mêler parce que j'estimais qu'il faisait exprès. Je n'avais pas
du tout percuté que le problème était plus profond que cela. C'est après le
rêve de Lucia que j'ai été éclairé sur la situation et que j'ai essayé d'y
réfléchir. Alors oui, Rail n'a jamais été bon gestionnaire, ce n'est un secret
pour personne et ce n'est pas le plus fidèle en matière de relation amoureuse
mais pour ce qui est du vol, escroquerie et le mensonge qu'il a développé ces
dernières années, ce ne sont pas des défauts que nous lui connaissons. Il est
comme il est mais il n'est pas du genre à jouer avec le travail alors j'aurais
dû être alerté à ce moment-là, seulement mon état était tel que je suis passé à
côté des évidences. Ce matin en partant de la maison, Lucia m'a suggéré de le
mettre dans un des studios qui est libre mais je lui ai dit qu'il retournera à
Atsimi Tsoss avec maman et Stella. J'arrive sur place et à peine je pénètre
dans la petite barrière qui entoure la maison de Lens que des voix me
parviennent.
Lens : (Énervé) Je me fiche de tes
explications Rail, tu vas récupérer ma télévision tout de suite.
Rail : Quand je vais trouver
l'argent
Lens : (Le coupant) Je ne veux rien
savoir. Ramène ma télévision.
Moi : (Toquant à la porte)
Lens : (Ouvrant, énervé) C'est qui?
Moi : Bonsoir.
Lens : (Surpris) Ya Bhernie.
Moi : Je peux rentrer ?
Lens : (Se mettant sur le côté)
Oui.
Je suis rentré dans la maison et
j'ai pu voir de mes yeux que beaucoup de choses qui étaient dans la maison de
Lens n'y sont plus. Je me suis assis.
Lens : Je peux t'offrir quelque
chose à boire ?
Moi : Non ça va.
Rail : Bonjour ya Bhernie.
Moi : Bonjour monsieur.
Lens : (S'asseyant) Tu ne m'as pas
prévenu de ta visite.
Moi : Je sais. Je suis venu
chercher Rail. (Regardant le concerné) va prendre tes affaires et celles de
l'enfant, vous partez d'ici.
Eux : (Silence)
Moi : Dépêche-toi, je n'ai pas
toute la soirée.
Il s'est retiré dans sa chambre.
Lens : Tu l'emmènes où ?
Moi : Chez maman, il restera là-bas
pour le moment.
Lens : Tu sais que maman ne va pas
arrêter de nous faire du bruit quand il va vendre ses affaires non?
Moi : C'est son fils, elle va faire
le bruit à qui?
Lens : Tu es sûr de toi ?
Moi : Tu préfères qu'il reste ici
et vende ce qui reste ?
Lens : (Silence)
Moi : Je m'en doutais. Il va partir
chez maman, le temps pour moi de trouver une solution à son problème afin qu'il
retrouve une vie normale.
Lens : (Fronçant les sourcils)
Moi : L'attitude de Rail n'est pas
normal, quelqu'un le manipule mystiquement pour le pousser à agir ainsi.
Lens : (Clignant des yeux plusieurs
fois)
Moi : Je ne l'ai appris qu'hier et
je ne sais pas encore comment on va régler ça mais nous allons prendre nos
dispositions.
Lens : D'accord.
Rail est revenu avec leurs affaires
et nous sommes partis après avoir dit au revoir à Lens. Liam n'est pas là, il
est avec Aline.
Moi : Tu vas retourner chez papa en
attendant.
Rail : (Silence)
Moi : Si tu vas créer des problèmes
chez ta mère, tu sais que tu vas la rembourser à vie.
Rail : (Silence)
Moi : D'ici-là je vais te contacter
afin de trouver une solution.
Nous sommes arrivés au quartier et
je suis descendu avec lui jusqu'à la maison
Et nous avons trouvé maman en train de se
disputer avec je ne sais qui au téléphone.
Maman : (Raccrochant) C'est comment
?
Moi : Bonjour maman.
Maman : Bonjour. C'est comment ?
Moi : Rail va rester ici.
Maman : Hein ? Comment ça il va
rester ici ?
Moi : Comme tu entends. Il ne peut
plus rester chez Lens et vu qu'il n'a pas de moyen pour se louer une chambre,
il va rester ici.
Maman : Et il va rester où ? Y a
plus la place ici.
Moi : Vous êtes à 2 dans cette
maison, il n'y aura plus la place pourquoi ?
Maman : On a mis nos affaires
là-bas, il fallait au moins nous avertir avant de venir pour qu'on se prépare,
là Il n’y a pas la place.
Moi : Vous allez alors enlever en
même temps parce que Rail regagnera sa chambre.
Maman : Tu as la grande maison de
je ne sais combien de chambres qui est en train de se gaspiller là-bas, tu ne
peux pas loger ton frère ? C'est ici qu'il doit venir nous serrer ma fille et
moi par rapport à quoi ?
Moi : Jusqu'à preuve du contraire,
cet enfant est le tien, alors si tu ne veux pas l'héberger, chasse le.
Maman : Ah bon hein ?
Moi : (À Rail) Je t'appelle ce
soir.
Je me suis retourné pour partir.
Maman : (Derrière moi) Tu auras ma
mort sur la conscience ELLO Obiang, comme c'est la mission que tu t'es donné
dans cette vie. J'avais mal fait de te mettre au monde, j'ai compris.
Je suis parti sans répondre à ses
provocations…